Politique agricole et stratégie de développement du Niger de 1960 à notre jour
Politique agricole et stratégie de développement du Niger de 1960 à notre jour Les régimes successifs ont tenté depuis 1960 d’élaborer et de mettre en œuvre des politiques de développement rural. On peut citer cinq périodes : PREMIERE PERIODE : 1960 – 1974 Il n y a pas eu de changement notable dans la politique agricole du PPN /RDA par rapport à la politique coloniale. Les cultures de rente (arachide et coton) sont considères comme principales devises nécessaires au développement des autres secteurs économique. A ce titre, elles ont bénéficié des appuis techniques et matériels de façon prioritaire. Dans le domaine de la commercialisation l’Etat a essayé de contrôler le circuit en mettant en place en 1962, la Société de Commercialisation de l’ Arachide (SONARA) ainsi que des unité agro-alimentaire telles les huileries, et en créant la Banque de Développement de la République du Niger (BDRN) pour soutenir les activités de production et de commercialisation des produits agricoles. La production de l’arachide représentait le moteur de l’économie avec 50 à 70% des recettes d’exportation. Le régime s’est donné aussi pour objectif de réorganiser le monde rural et il choisira le modèle coopératif pour organiser les producteurs (paysans). L’Union Nationale des Crédits et de Coopérative (UNCC) devient le cadre de structuration du monde paysan. Le service de l’animation rurale est crée pour sensibiliser et éduquer les masses paysanne. Dans le domaine de la recherche agricole l’Etat du Niger et la France ont signé un traité pour permettre aux anciens instituts français de recherche de continuer de recherche de continuer leurs activités de recherche au Niger. Pendant cette période 3 plans de développement ont été élaborés : Le plan du développement économique et social 1961- 1963 Le plan quadriennal 1965- 1970 Les perspectives décennales 1965 -1968 La politique agricole du régime RDA sera mise à l’épreuve par la grande sécheresse des années 1970. L’économie du pays dépendant essentiellement de la production de l’arachide, fut également affectée. Cette dernière a été compromise d’ une part les déficits pluviométriques et d’ autre part par le son prix d’achat sur le marchés internationtionnaux. La famine de 1973-1974 donnera les prétextes aux militaires pour renverser le président Diori Hamani en 1974. Ils lui reprochaient d’avoir fait une mauvaise gestion de la famine et d’avoir laissé se développer la corruption au sein de l’administration de l’Etat. DEUXIEME PERIODE DE 1974-1983 Les militaires proclament l’autosuffisance alimentaire comme la priorité des priorités. En effet sur la période 1968-1975, le pays a accumulé six années de défit céréalier et la période 1973-1975 fut les plus importantes sécheresses qu’à connues le pays (kimba, 2002). Cette situation porte atteinte à la situation alimentaire de la population qui dépend principalement de la production céréalière, notamment du mil, du sorgho et du riz. L‘économie du pays dépendant essentiellement de la production l’arachide, fut également affectée. Cette dernière a été compromise d’ une part par les défis pluviométriques et autre part par la chute de son prix d’achat sur les marchés internationaux. Les cultures de rente ont été abandonnées au profit des cultures vivrières avec l’objectif d’atteindre l’autosuffisance alimentaire. Il fallait réduire l’importation et promouvoir les cultures irriguées. Le développement agricole va alors porter sur l’intensification et l’extension des terres cultivables pour les cultures pluviales et irriguées, notamment le riz par la construction d’aménagements hydro- agricoles le long du fleuve et d’autres zones à l’intérieur du pays pour la sécurisation de la production alimentaire. La mise en exploitation importante de l’uranium à partir de 1975 stimulée entre autres par le choc pétrolier de 1973, permet une impulsion de l’économie nigérienne et des investissements dans la modernisation générale du pays à travers tous les secteurs. Concernant le secteur rural, des projets des productions sont poursuivis sur tout le territoire à travers la subvention aux intrants et le soutiens aux prix agricoles par des structures publiques ; des structures de commercialisation l’OPVN (Office National des Produits Vivrière du Niger), la SANARA (Société Nationale d’ Arachide), de crédit telle que l’UNC (Union Nationale de Crédit), et de transformation comme l’OLANI (Offre du Lait du Niger). Dans le domaine de la recherche l’INRAN est crée et se substitue aux anciens instituts coloniaux et de nouvelles orientations sont données à la recherche notamment le développement des variétés résistantes à la sécheresse, précoces et résistantes aux maladies. Dans le domaine de l’élevage l’Etat crée le centre de multiplication de bétail pour soutenir la reconstitution du cheptel. Dans le domaine de l’organisation paysanne, l’UNCC a été dissoute et remplacée par L’ UNC (Union Nationale des Coopérative). L’animateur rural disparait car les militaires considéraient que les animateurs n’étaient que des propagandistes politiques. Ils sont remplacés par des agents de services techniques. L’etat met en place des centres semenciers pour favoriser la suffusion des semences sélectionnées. Dans le domaine de la formation paysanne plusieurs centres de formation ont été ouverts sur l’ensemble du pays. TROISIEME PERIODE 1984-1990 : Ajustement de l économie Au début des années 80 la chute des cours mondiaux de l’uranium a entrainé un ralentissement de l économie avec une diminution significative du budget de l’état. En effet, l’exploitation croissante de uranium jusqu’ à 1982, qui a représenté les trois quarts des exportations, s’accompagne d’un endettement importation du à l’insolvabilité du pays à la suite des grands chantiers de modernisation dans lesquels il s’est lancé. La fin de la manne uranifère a permis de découvrir que les options choisies et la gestion du développement ne sont pas irréprochables plusieurs forums nationaux ont été organisés : Débat de Zinder en 1982 sur les stratégies du développement rural, débat sur la désertification en 1984 à Maradi et débat sur l’élevage à Tahoua. Les approches positivistes privilégiées par le projet du développement rural s’est surtout focalisée sur l’exploitation agricole au détriment du paysan et de son système de production. Les débats ont recommandé entre autre une grande participation des paysans aux actions de développement. La sécheresse de 1984 a accentué la dégradation de l’économie nationale et réduit les capacités de l’Etat à intervenir dans le développement rural elle s’est accompagnée d’une grave crise alimentaire, elle a décimé le cheptel et a poussé plusieurs familles à l’exode. L’Etat n’avait d’autre choix que d’adopter un programme d’ajustement structurel (PAS) sous l égide du fond monétaire international (FMI) et la banque mondiale (BM). Les conséquences seront désastreuses sur le monde rural : l’Etat se désengage de la plupart des structures d’appui au monde rural. Les caisses crédits agricole (CNCA et la SONARA) sont liquidés, l’Etat met fin aux subventions à l’agriculture. Dans le domaine de la politique agricole l’Etat du Niger met l’accent sur la diversification agricole, la promotion des cultures de contre saison, la création des banques céréalières pour gérer les déficits agricole …… le concept d’autosuffisance alimentaire est abandonné au profit de celui de sécurité alimentaire qui englobe aussi bien la production nationale que les flux venant de l’extérieur dans le cadre des échanges ou de l’aide alimentaire. Sur le plan institutionnel, pour prévenir les risque, l’Etat met en place un système d’alerte précoce chargé de collecte l’information sur la situation agricole et alimentaire du pays et identifier les actions à mettre en place pour soutenir les zone déficitaires. Face à la dégradation des ressources naturelles et à la multiplication des conflits ruraux, l’Etat engage une réflexion sur la problématique foncière qui aboutira à la mise en place d’un secrétariat permanent du code rural. Une nouvelle génération de projets axés sur la lutte contre la désertification voit le jour. Le projet intégré Keita est le plus emblématique des projets de lutte contre la désertification. QUATRIEME PERIODE DE 1990 à 2010 Cette période a été marquée par une grande instabilité politique (3 coups d’Etats, 3 transitions) qui a eu un impact important sur l’économie du pays avec notamment la suspension de l’aide au développement. A partir de 1991, il va y avoir un accroissement du rôle des acteurs privés. Suite à l’évènement du multipartisme et de la conférence nationale, la tendance vers le régime démocratique va conduire l’Etat sous l’exigence des bailleurs de fonds à l’élaboration de nouveaux principes directeurs pour une politique de développement rural. Cette dernière prône une approche intégré à travers cinq axes stratégiques qui sont « la gestion des ressources naturelles ; l’organisation du monde rural, la sécurité alimentaire ; l’intensification et la diversification des productions. Compte tenu de son importance pour l’ensemble du secteur, le financement a fait l’objet d’un développement spécifique » Ses objectifs sont : Garantir aux producteurs la satisfaction de leurs besoins alimentaires et monétaires ; Assurer la sécurité alimentaire et monétaire et rechercher sur le long terme l’autosuffisance alimentaire Accroitre la contribution des producteurs agro sylvo pastorales à l’équilibre de la balance de payement. Pour atteindre ces objectifs il faut lever un certain nombre de contraintes qui pèsent sur le secteur agricole. Les préoccupations majeures autour desquelles se fonde la politique agricole sont : La sécurité alimentaire ou autosuffisance au vu de la faiblesse des ressources des communautés rurales uploads/Geographie/ politique-agricole-et-strategie-de-developpement-du-niger-de-1960-a-notre-jour.pdf
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- Publié le Nov 07, 2021
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