REMARQUES ET RECOMMANDATIONS DU JURY A L’ISSUE DE L’EPREUVE D’ORDRE GENERAL DE

REMARQUES ET RECOMMANDATIONS DU JURY A L’ISSUE DE L’EPREUVE D’ORDRE GENERAL DE LA SESSION 2022 ISE Cycle long / AS Sujet n°1 : Quels sont les moyens dont nous disposons pour lutter contre la désinformation et les complots imaginaires ? Sujet n°2 : Quels sont selon vous les effets des crises notamment sanitaires sur l’organisation de nos sociétés, l’équilibre de nos institutions et la vie sociale en général ? Sujet n°3 : On assiste à une diversification des partenariats des pays africains avec d’autres pays dans le monde. Quels effets peut avoir cette redistribution des relations sur le devenir des pays africains et sur le continent africain dans son ensemble ? Remarques générales Les efforts des candidats pour structurer leur copie bien qu’inégalement répartis selon les pays, sont notables. On le relève à la fois dans l’effort de rédaction d’une introduction qui annonce ou tente d’annoncer le plan qui sera suivi dans le développement. Ces efforts sont également à souligner dans le déroulement de la dissertation où les parties principales apparaissent de plus en plus clairement tandis qu’elles sont parfois reliées par de courtes transitions, autant de signes en général d’une bonne copie ou convenable. Ces efforts ne doivent pas confiner à l’extrême de certaines copies trop pointilleuses au point de découper la copie en multiples sous parties pour un résultat qui va à l’encontre de ce qui en était attendu. Certains candidats ont dans ce contexte pris le parti de faire apparaître les titres de parties, sous-parties, paragraphes, ce qui donne une impression très scolaire et n’est évidemment pas admis dans une copie de concours. Les candidats doivent donc garder en mémoire que si l’essentiel est de structurer la copie, sa structure détaillée ne doit apparaitre que sur les feuilles de brouillon où les chapitres et/ou têtes de chapitres sont évidemment d’une grande aide. Tout cela servira en effet pour la rédaction de la dissertation où l’organisation de la copie apparaitra naturellement. Par ailleurs, on rappelle que les candidats doivent estimer le nombre et le niveau des connaissances qu’ils vont réussir à mobiliser pour le sujet qu’ils ont choisi, ceci afin de ne pas annoncer un plan bien trop ambitieux par rapport au discours qu’ils parviendront à y faire entrer. D’où l’excès de certaines copies manquant d’épaisseur et finalement d’idées par rapport au plan proposé pour un résultat contre-productif. Là encore la préparation du plan au brouillon doit faire apparaitre un nombre suffisant d’idées par partie pour ne pas faire apparaître une structure trop sèche voire déséquilibrée lorsque le candidat s’aperçoit qu’il dispose de trop peu d’arguments pour alimenter telle partie. L’effet défavorable est malheureusement dans ce cas immédiat. De ce point de vue, il est donc inutile de s’acharner à discuter trop loin le sujet via un plan en trois parties si l’on ne s’en sent pas capable et si les idées à avancer sont insuffisantes en nombre et en qualité pour les alimenter. Un plan en deux parties est donc parfois préférable dans ce contexte si le sujet le permet. Si la préférence des candidats va au plan en deux parties, ces derniers doivent prendre garde à ne pas décevoir les attentes du correcteur. Le plus grand danger ici est de se satisfaire de choses très communes sur la base avantages/inconvénients ou vice versa, structure largement suivie par les candidats qui ont disserté sur le sujet n°3. Sur cette base, on dérive facilement vers un « plan à tiroirs » où les idées sont énumérées les unes à la suite des autres au titre de la partie « avantages » ou de celle « inconvénients », inversement parfois. La discussion du sujet disparaitra d’elle-même dans ce contexte à l’exception de certaines transitions ou dans la conclusion qui s’efforcera de clore le sujet. Or, ce que l’on juge en partie, c’est la capacité du candidat à problématiser un sujet et à le discuter alors que bien souvent le correcteur se retrouve dans la situation épineuse d’évaluer un flot de constats rangés dans l’une ou l’autre partie dédiée aux avantages et inconvénients. Le résultat est souvent indigeste pour des candidats qui sont allés jusqu’à rédiger plus de 12 pages sans comprendre qu’ils ne maitrisaient pas l’essentiel du sujet. Le risque, on le voit bien, est celui de la répétition des idées ou l’utilisation d’une même idée pour prouver une chose et son contraire. On rappelle à ce titre que lors de la formalisation d’un plan, il faut choisir les idées qui viendront alimenter chaque partie étant entendu qu’elles ne seront pas utilisées pour s’intégrer dans une autre partie. La qualité de l’écriture est en amélioration. Il s’agit ici de l’orthographe, de la syntaxe, de la ponctuation, de l’expression écrite, etc. Il est important de rappeler aux candidats qu’ils doivent rédiger des phrases courtes. Il assez rare en effet que des phrases longues soient le témoignage d’un discours maîtrisé. Son corollaire évident et la gestion parfois extravagante de la ponctuation ce qui conduit tout droit à des répétitions et un propos final incohérent. Au titres des aspects formels des copies, on souhaite que l’écriture soit aérée au plus grand bénéfice des candidats afin que leur dissertation soit mieux comprise. On ne saurait trop rappeler dans ce contexte la nécessité de tracer une marge pour les copies non normées. Il n’est pas possible par ailleurs de formuler des grossièretés dans la copie ou d’apostropher le correcteur pour une raison ou pour une autre. Il ne sert à rien enfin, d’insérer des citations ayant un rapport lointain voire aucun avec le sujet le pire étant de lire dans certaines copies des citations fausses. Sujet n°1 : Quels sont les moyens dont nous disposons pour lutter contre la désinformation et les complots imaginaires ? Le sujet est en relation avec divers événements passés ou présents qui pouvaient servir de point d’accroche pour les candidats qui ont souhaité choisir ce sujet. On pouvait y trouver pêlemêle les débats qui ont eu lieu au cours des révélations de l’affaire « wikileaks » de même que la question de l’utilisation des réseaux sociaux au cours des élections aux Etats-Unis. Bien d’autres références étaient possibles notamment dans le cadre de l’examen périodique du rôle des réseaux sociaux dans la divulgation des fausses informations et la favorisation des analyses complotistes. Un exemple paraissait évident à mettre en valeur dans une dissertation sur le sujet : la crise sanitaire et l’ensemble des débats qui l’accompagne sur les responsabilités de la pandémie et bien sûr la vaccination avec son lot d’analyses fantaisistes qui ont encore lieu à son sujet. Un autre exemple plus récent pouvait également être cité au sujet de la bataille de l’information depuis le déclenchement de la guerre entre l’Ukraine et la Russie. Si le sujet paraissait donc relativement facile en s’appuyant sur un éventail d’exemples faciles à trouver dans l’actualité, la question posée méritait de mûres réflexions qui n’ont pas toujours été suffisamment développées dans les copies. De nombreuses copies ont facilement dérivé vers un discours essentiellement descriptif en établissant une sorte de liste des moyens à notre disposition pour lutter contre la désinformation et les complots imaginaires. Mais l’essentiel était de problématiser le sujet sur la question de la désinformation et des complots imaginaires. Quelques candidats ont bien vu la question fondamentale de l’éducation de la population comme moyen essentiel à notre disposition afin notamment de permettre à tous de se faire une opinion et de prendre le recul nécessaire par rapport au flux d’informations continu auquel nous sommes soumis. Le point de départ d’un sujet bien abordé était en effet de s’appuyer sur la débauche d’informations qui nous parviennent via différents canaux et qui laissent la population désemparée dès qu’il s’agit de se faire une opinion. Les réseaux sociaux ont évidemment été toujours cités à la fois comme moyen de rendre l’information accessible à tous et à la fois comme instrument de diffusion largement critiquable. Mais peu voire aucune copie n’a pensé à aborder le point fondamental du contrôle de l’information dans sa dimension politique. Bien des propositions ont été mentionnées dans beaucoup de copies pour exercer ce contrôle. On y a trouvé une série de solutions techniques via la responsabilité des hébergeurs de sites internet ou le contrôle des informations et des débats par des modérateurs. Si ces solutions techniques proposées étaient recevables, elles faisaient l’impasse sur les effets contre productifs d’un contrôle abusif de l’information par les autorités d’un pays voire d’un groupe de pays, l’information et sa diffusion ayant toujours été un enjeu politique et une préoccupation majeure des régimes autoritaires ou des dictatures. De ce point de vue, les candidats ayant composé une dissertation recevable, se sont rabattus vers les moyens de diffusion classique de l’information voyant bien l’impasse d’une tentative de contrôle de l’information diffusée par les moyens électroniques. Les journaux en format papier, les journaux télévisés, la radio… ont été cités par de nombreuses copies afin de se démarquer des informations disponibles sur internet ou les réseaux sociaux. L’idée était recevable bien sûr surtout quand les candidats ont uploads/Geographie/ remarques-et-recommandations-du-jury-a-lissue-de-lepreuve-dordre-general-de-2022.pdf

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