14 CHAPITRE 10 l UN MONDE DE MIGRANTS © Hachette Livre 2016 – Reproduction inte

14 CHAPITRE 10 l UN MONDE DE MIGRANTS © Hachette Livre 2016 – Reproduction interdite CHAPITRE 10 UN MONDE DE MIGRANTS (p. 252 à 279) Introduction p. 252-253 Un monde de migrants Pour introduire ce thème, nous avons choisi deux photographies d’ouverture qui permettent d’appréhender la diversité des migrants et des flux migratoires. Les documents Le document 1 montre un flux migratoire classique, une migra- tion économique de travailleurs peu qualifiés d’Amérique centrale vers les États-Unis. La « Bestia », ou train de la mort, est le train de marchandises mexicain qui transporte également les clandestins latino-américains qui veulent tenter leur chance aux États-Unis. Ces trains de marchandises, qui courent le long de lignes multi- ples, transportent des produits à exporter vers les États-Unis. Les migrants sont ainsi jusqu’à un demi-million chaque année à tenter ce voyage, malgré les risques qui vont de l’amputation à la mort en cas de bousculade ou de chute. Au-delà des dangers physiques liés aux trains eux-mêmes, les migrants d’Amérique centrale font également l’objet d’extorsion et de violence de la part de gangs et de groupes du crime organisé qui contrôlent les routes vers le Nord. Cette migration permet d’évoquer un type de flux qualifié de « Sud-Nord » selon une grille de lecture pratique que continuent de reprendre les géographes spécialistes des migrations comme Cathe- rine Wihtol de Wenden. Le document 2 illustre une tout autre migration : un flux « Nord- Nord » d’étudiants, notamment dans le cadre du programme européen Erasmus (European Action Scheme for the Mobility of University Students). Il s’agit d’un programme d’échange d’étu- diants et d’enseignants entre les universités et les grandes écoles européennes. Son nom vient du moine humaniste et théologien néerlandais Érasme (1469-1536). Adopté en 1987 dans le cadre de l’espace européen de l’enseignement supérieur et ouvert non seulement aux pays membres de l’Union européenne mais aussi à des pays non-membres comme la Suisse, la Norvège et la Tur- quie, ce programme a permis à 3 millions d’étudiants de participer à des échanges universitaires entre pays européens partenaires. Une extension du programme Erasmus appelée Erasmus mundus Thème 2 : Les mobilités humaines transnationales Il est essentiel de montrer aux élèves l'importance des grands mouvements transnationaux de population que le monde connaît et qui sont d’une ampleur considérable. Les migrations transnationales, dont les motivations peuvent être extrêmement variées (Erasmus, suite de conflits, crise clima- tique, raisons économiques…), sont souvent au centre de l’actualité et il est important que les élèves comprennent que cette géographie des migrations n’est pas centrée sur la seule Europe, ni marquée par les seuls mouvements des « Suds » vers les « Nords », mais comporte aussi des foyers de migrations intracontinentales Sud-Sud. Ce chapitre s’inscrit dans le cadre du thème 2 « Les mobilités trans- nationales ». Il permet d’aborder une des thématiques majeures de notre actua- lité et de comprendre un mouvement ancien et permanent d’orga- nisation du monde. ❏ Problématique du chapitre : Qui sont les migrants ? Quels sont les territoires concernés et comment sont-ils transformés par les migrations ? Il s’agit de montrer que les migrations sont un phénomène massif, aux impacts territoriaux majeurs. Toutes les régions du monde sont aujourd’hui concernées par des migrations qui se sont diversifiées et complexifiées. Les migrations économiques ou migrations du travail demeurent au premier rang des migrations transnationales. Mais les autres migrations sont en plein essor : des migrations forcées de réfugiés, des étudiants, des retraités… L’adjectif « trans- national » permet d’insister sur les liens que les migrants conti- nuent d’entretenir de multiples façons avec leur pays d’origine. Ceux-ci s’avèrent être des acteurs du développement majeurs, à la fois pour les pays de départ et les pays d’accueil. ➤ Bibliographie – Cortès Geneviève et Faret Laurent, Les Circulations migratoires, Lire les turbulences migratoires contemporaines, Armand Colin, 2009. – Ionesco Dina, Mokhnacheva Daria, Gemenne François, Atlas des migrations environnementales, Les presses de SciencesPo, 2015. – Simon Gildas, Migrants et migrations du monde, La Documenta- tion photographique n° 8063, mai-juin 2008. – Wihtol de Wenden Catherine, La Question migratoire au xxe siècle, Migrants, réfugiés et relations internationales, Les presses de SciencesPo, 2013. – Wihtol de Wenden Catherine, Atlas des migrations dans le monde, un équilibre mondial à inventer, Autrement, 2016. 15 CHAPITRE 10 l UN MONDE DE MIGRANTS © Hachette Livre 2016 – Reproduction interdite et ouverte à tous les pays du monde est mise en œuvre depuis 2004. Ce programme est donc un vrai succès, popularisé par le célèbre film L’Auberge espagnole réalisé par Cédric Klapisch et sorti en 2002. La confrontation de ces deux documents permet d’évoquer la diver- sité des migrants ainsi que des types de migrations dans un monde où les migrations sont généralisées. La carte repère permet d’identifier les principaux flux en distin- guant les grandes zones de départ et de destination. Réponses aux questions Question 1 : Le document 1 se situe au Mexique, en Amérique centrale ; le document 2, en Europe. Question 2 : Les migrants sont originaires d’Amérique latine (document 1) et d’Europe (document 2). Question 3 : Travailleurs pauvres (document 1), migration plus ou moins forcée ; étudiants (document 2), migration volontaire. Question 4 : Avoir une vie meilleure (document 1) ; découvrir un nouvel horizon, une culture, améliorer sa formation (document 2). Étude de cas p. 254-257 Des migrations diverses autour de la Méditerranée Étape 1 Comprendre qui sont les migrants qui veulent venir en Europe (p. 25 p. 254-255 Les documents Les mouvements migratoires entre les rives nord et sud de la Médi- terranée sont anciens. Cependant, depuis les années 2010, l’Europe est confrontée à de nouvelles migrations massives. Aux tradition- nelles migrations venant d’Afrique subsaharienne s’ajoutent actuel- lement d’importants mouvements de population en provenance du Proche et du Moyen-Orient (document 4). L’Organisation interna- tionale pour les migrations (OIM) compte cinq routes de voyages privilégiées par les migrants et les réfugiés : la route de l’Afrique de l’Ouest, la route de l’Ouest méditerranéen, la route des Balkans, la route de l’Est méditerranéen et enfin la route centrale qui mène de la Tunisie et de la Libye vers l’Italie. D’après Frontex, les trois prin- cipaux pays d’origine des migrants au cours de l’année 2014 sont la Syrie (27,9 %), l’Érythrée (12,2 %) et l’Afghanistan (7,8 %). Six des dix plus importants pays d’où sont originaires les immigrants sont africains : Somalie, Soudan, Soudan du Sud, République démocra- tique du Congo, République centrafricaine et Érythrée. Pour ce qui est des flux de réfugiés, ils sont provoqués notamment par la déstabilisation du Proche et du Moyen-Orient sous le double effet de l’effondrement des régimes en place et de l’émergence de l’État islamique. Ces populations fuient la guerre ainsi que la pau- vreté (document 3). C’est ainsi que le nombre de réfugiés syriens ne cesse d’augmenter. En 2016, ils sont plus de 4,6 millions dans les pays limitrophes de la Syrie. Une large majorité cherche à fuir en Turquie qui accueille actuellement le plus grand nombre de réfugiés (2,5 millions), suivie du Liban (1,1 million). Les réfugiés trouvent alors refuge dans des camps souvent gérés par les Nations unies. Une autre partie tente l’aventure en Europe qui en a accueilli 1 mil- lion depuis 2011. En janvier 2016, plus de 18 000 migrants ont traversé la Méditerranée. Un rythme trois fois plus important qu’en janvier 2015, qui laisse craindre que 2016 batte tous les records. En fait, partir est souvent le seul moyen de rester en vie, ce qui explique que ces personnes soient prêtes à prendre de nombreux risques, voire à périr noyées en Méditerranée (document 1). C’est ainsi qu’en mai 2016, trois naufrages en Méditerranée au large de la Libye provoquent la mort de près de 700 migrants. Le témoignage de Ghenet, une Érythréenne, est à ce sujet particulièrement éclai- rant pour évoquer les risques liés à la migration et les conditions matérielles de voyage (document 2). Réponses aux questions Question 1 : Pays de départ : Érythrée ; pays de transit : Soudan, Libye, Italie ; pays d’arrivée : France. Question 2 : Les moyens de transport utilisés sont un pick-up (véhicule avec benne ouverte à l’arrière) et un bateau en bois. Question 3 : Les deux éléments qui montrent l’aspect illégal de la migration sont les passeurs libyens et les embarcations surchargées de passagers. Question 4 : Cette phrase s’explique par le fait que les migrants prennent de nombreux risques dans le cadre de leur parcours migratoire qui est particulièrement long et périlleux. Question 5 : Les migrants viennent d’Afrique subsaharienne et du Proche et Moyen-Orient. Les principaux points de passages sont l’Italie, notamment l’île de Lampedusa, la Grèce et la Turquie par Istanbul. Question 6 : La photographie et la carte permettent d’aborder deux principaux facteurs explicatifs : le différentiel de développe- ment avec l’IDH fort en Europe et faible sur les autres rives de la Méditerranée ; les conflits, en particulier la guerre en Syrie. Question 7 : Les États prennent des mesures à la fois pour limiter les uploads/Geographie/ un-monde-de-migrants 1 .pdf

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