Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Une année à Florence /

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Une année à Florence / par Alexandre Dumas Dumas, Alexandre (1802-1870). Une année à Florence / par Alexandre Dumas. 1851. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF. Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : - La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. - La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. 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La Provence avait des montagnes, la Provenceavait des neuves, la 'Provence avait des ports de mer, des arcs de triomphe anciens et modernes, la bouillabesse, les devis et l'ayoli mais que voulez-vous, elle n'avait pas de lac Dieu a voulu qué la Provence fut complète,il lui a envoyé un lac. –Et commentcela? !i lui est tombé du ciel. -Y a-t-il. longtemps ? Avec les dernières pluies j'en ai appris la nouvelle ce matin. Mais, nouvelle officielle ? Tout ce qu'il y a de plus officiel. –Etoûest-i),ce lac? A Cuges, vous le verrez en allant à Toulon c'est sur votre route. Et les Cugeois sont-ils contenst Je crois bien qu'ils sont contens, pardieu 1 ils seraient bien difficiles. Alors Cugesdésirait un lac? Cuges? Cuges aurait fait des bassessespour avoir une citerne; Cuges était comme Rougiez; c'est de Cuges et de Rougiez que nous viennent tous les chiens enragés. Vous connaissezBougiez ? -Non, ma foi 1 -Ah 1 vous ne connaissez pas Rougiez. Rougiez, mon cher, c'est un village qui, depuis la création, cherche de l'eau. Au déluge il s'est désaltéré; depuis ce jour-làbonsoir. En soixante ans, il a changé trois. fois de place; il cherche une source. Jamais Rougiez n'élit un maire sans lui faire jurer qu'il en trouvera une. J'en ai connu trois qui sont morts à la peine, et deux qui ont donné leur démission.. Mais pourquoi Rougiez ne fait-il pas creuser un puits artésien ? Rougiez est sur granit de première formation; Rougiez frappe le rocher pour avoir de l'eau, il en sort du feu. Ah 1 vous croyez que cela se fait ainsi. Je voudrais vous y voir, vous qui parlez. En ~8~0, oui, c'était en <8)0, Rougiez prit l'énergique résolution de se donner une fontaine. Un nou- veau mairevenait d'êtrenommé, son sermentétait tout frais, il voulait absolument le tenir. Il assembla les notables, les notables nrent venir un architecte Monsieurl'architecte, dirent les notables, nous voulons une fontaine. Une fontaine, dit l'architecte, rien de plus facile) Vraiment? dit le maire. -Vous allez avoir cela dans une demi-heure. L'architecte prit un compas, une règle, un crayon et du papier, puis il demanda de l'eau pour délayer de l'encre de la Chine dans un petit godet de porcelaine. -De l'eau P dit le maire. -Eh bien 1 oui, de l'eau. Nous n'en avons pas d'eau, répondit le maire si nous avions de l'eau, nous ne vous demanderions pas une fon- taine. –C'estjuste, dit l'architecte. Et il cracha dans son go- det et délaya l'encre de la Chine avec un peu de salive. Puis il se mit à tracer sur le papier une fontaine super- be, surmontée d'une urne percée de quatre trous a masca- rons, avec quatre gerbes d'une eau magnifique. Ah ah ) 1 dirent le maire et les notables en tirant la tangue, ah voilà bien ce qu'il nous faudrait. Vous t'aurez; dit l'architecte. Combien cela nous coùtera-t-il 7 L'architecte prit son crayon, mit une foule de cMCres,Jes_, uns sous les autres, puis il additionna. Cela vous coûtera vingt-cinq mille francs, dit l'archi- tecte. –Et nous aurons une fontaine comme celle-là ? P –P)usbei)e. Avec quatre gerbes d'eau semblables ? Plus grosses. Vous en répondez? il -Tiens, pardieu Vous savez, mon cher, continua Méry, les architectes répondent toujours de tout. Eh bien dirent les notables, commencez la besogne. En attendant, on atGcha ,le plan de l'architecte à ;)a mai- rie tout ID village.a!la le. voir, et u'en .revint que (plus al- 1 téré. On se nul àlailler les pierres du bassin, èt dix ans après, c'est-à-direle )" mai <820, Rougiez eut la satisfaction de voir ce travail terminé i) avaitcoûte~o,000 francs. La con- fection de l'urne hydraulique fut poussée plus vivement, cinq petites années sufHrcnt pour la sculpter et la mettre en place. On était alors en <825. On promit à l'architecte une gratification de mille écus s'il parvenait, la même année, à mettre ta fontaine en transpiration. L'eau en vint à la bou- che de l'architecte, et il commença à faire creuser, car il avaitjeuTa m~5~ia$eque vous, un puits artésien. A cinq ¡ pieds sous le sol, il trouva le granit. Comme un architecte ne peut pas avoir tort, 1 dit qu'un forçat évadé avait jeté son boulet dans le conduit, et qu'il allait aviser à un autre moyen. <' tfT ifncnt)!Mr~)Vtrrfaire prendre patience aux notables, l'architecte planta autour du bassin une belle promenade de platanes, arbres friands d'humidité, et qui la boivent avec délices par les racines. Les platanes se laissèrent planter, maisils.promijrent.bicndene pas.pousser une feuille tant qu'on'ne leur donnerait pasd~au; le maire, sa femme et ses trois nDes, aDcront tous les soirs, pour les .encourager, se .promenerà l'ambre Ue leurs jeunes troncs. Cependant, 'Rongiez., après avoir fait ses quatre repas. était obligéd'aller'boire à une source abondante qui voulait à (rois .fieues.au midi c'est dur quand on a.payévingt-cinq mille francs pour avoir de .l'eau- L'architecte redemanda cinq autre mille francs, mais.la bourse de la commune était à sec comme son bassin. La révolution de .jmllët arriva les'habUans de Rougiez reprirentespoir, mais rien ne -vint. Mors le maire, .qui était un'homme lettre, .se ranpeJale procède des Romains, qud a!!aienttchercn.er Teau où étlc,ëtaitp:t qui 'ramenaient ou lis voulaient qu~HeJfû.t témon 1e.pont du Gard. 'H .s'agissait donc toutLonnementdetrouver .une source un jpeu mou)s éloignée que celle où'Rougiczallait se désaltérer.ûn.se.mi.t enquête. Au bout d'un an de recherches on trouva une .source qui n'était qu'à une lieue et demie de Rougiez~ c'étattd~à moi- tié chemin d'épargné. Alors on délibéra pour savoir'sTI ne 'vainlràit psrs fnieux aller chercher'ie'villagc,sa fontaine et ses platanes, ttles amener 'a t)a source, <que :de conctutre la soarce ao 'v?Mage. MaMfewreusenienHe moire avait ane'bell'e'vae de 5esfet)%- très, et i) craignaM'de'la'perdre 'il iint en conséquenceà ce que ce fût la source qui vint le trouver. On eut de nouveau recours à l'Architecte, avec lequelon étaitcn froid. D~cmajtda vingt.mille francspour creuser un canal. Rougiezn'avait pas le premier milledes vingt mille francs. Réduità cette extrémité, Rougiez se souvint qu'ail existai une chambre. Le maire, qui avait .fait un voyage Parist assura même que chaquefois qu'un orateur montait;à la .tri, bune, onlui apportait un verre d'eau sucrée. II pensa donc que des gens qui vivaientdans une telle abondance uploads/Geographie/ une-annee-a-florence-dumas-alexandre-pdf.pdf

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