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customer998589 Inigo <customer998589@leslibraires.fr> customer 1009481 at 2021-06-10 22:22:32 +0200 1009481 L’École primaire française Étude sociologique Guy Vincent DOI : 10.4000/books.pul.30073 Éditeur : Presses universitaires de Lyon Année d'édition : 1980 Date de mise en ligne : 7 septembre 2020 Collection : Sociologie ISBN électronique : 9782729709730 http://books.openedition.org Édition imprimée ISBN : 9782729700683 Nombre de pages : 346 Référence électronique VINCENT, Guy. L’École primaire française : Étude sociologique. Nouvelle édition [en ligne]. Lyon : Presses universitaires de Lyon, 1980 (généré le 08 septembre 2020). Disponible sur Internet : <http:// books.openedition.org/pul/30073>. ISBN : 9782729709730. DOI : https://doi.org/10.4000/books.pul. 30073. Ce document a été généré automatiquement le 8 septembre 2020. Il est issu d'une numérisation par reconnaissance optique de caractères. © Presses universitaires de Lyon, 1980 Conditions d’utilisation : http://www.openedition.org/6540 customer998589 Inigo <customer998589@leslibraires.fr> customer 1009481 at 2021-06-10 22:22:32 +0200 1009481 GUY VINCENT Professeur de sociologie à l’université Lumière-Lyon 2 où il a exercé de 1961 à 2000. 1 customer998589 Inigo <customer998589@leslibraires.fr> customer 1009481 at 2021-06-10 22:22:32 +0200 1009481 SOMMAIRE Introduction Chapitre I. L’éducation et l’école Chapitre II. La forme scolaire Chapitre III. Pédagogie et politique Chapitre IV. École et industrialisation Chapitre V. La révolution pédagogique Chapitre VI. Langue et discipline Chapitre VII. Calcul et idéologie I. Méthodes Pédagogiques II. Le contenu de l’enseignement Chapitre VIII. L’école et la nation Chapitre IX. L’école éclatée Chapitre X. Leçons et devoirs Conclusion Documents Annexe I. L’analyse du contenu des manuels d’arithmétique Annexe II. « Lire et écrire » de F. Furet et J. Ozouf Annexe III. Les écoles du département du Rhône et la fréquentation du théâtre pour enfants Bibliographie 2 customer998589 Inigo <customer998589@leslibraires.fr> customer 1009481 at 2021-06-10 22:22:32 +0200 1009481 Introduction A ma femme, A mes amis instituteurs et institutrices de l’école publique 1 A lire ou relire les travaux nombreux et parfois anciens consacrés au système scolaire par les sociologues surtout, mais aussi par les historiens, on a le sentiment que tout a été dit sur notre école et, en même temps, que plusieurs aspects importants, voire essentiels, restent mal éclairés. 2 C’est ainsi que toute une série de travaux et de discussions approfondies ont porté sur les inégalités sociales face à l’enseignement et sur le rôle du système d’enseignement dans le maintien des inégalités sociales1. De plus, depuis L. Febvre jusqu’à C. Baudelot et R. Establet2, on a insisté sur le manque d’unité de notre système scolaire, sur la dualité de l’enseignement primaire et de l’enseignement secondaire, soit en référence à l’idéal démocratique d’une école unique, soit en référence à l’analyse marxiste de la division des sociétés capitalistes en (tendanciellement) deux classes antagonistes. Mais d’abord on ne peut plus parler de dualité aujourd’hui comme on en parlait avant la seconde guerre mondiale, à une époque où les lycéens ne passaient pas par la communale et où les élèves de l’école primaire n’accédaient, sauf brillantes exceptions, qu’à l’école primaire supérieure. De plus, les auteurs de L’école capitaliste en France, après avoir posé l’existence de deux réseaux (primaire-professionnel et secondaire-supérieur) de scolarisation, doivent reconnaître qu’investie d’un double rôle « l’école primaire divise », c’est-à-dire ventile les élèves entre les deux réseaux ; ils nous montrent la même inculcation idéologique – sous des formes différentes – à l’œuvre dans toute l’école ; enfin ils ont quelque mal à différencier les méthodes pédagogiques des deux réseaux. Si l’on ajoute qu’il fut une époque où la distinction entre petites écoles et collèges paraît avoir été assez floue, que selon certains historiens enfants de paysans et de bourgeois se côtoyaient sur les mêmes bancs au moins jusqu’au XIXème siècle, et qu’aujourd’hui comme hier les problèmes de réformes pédagogiques affectent primaire et secondaire, il faut admettre que la question de l’unité et de la diversité de l’école n’est pas simple. 3 Sans nier la division de notre société en classes et les rapports qu’entretient le système scolaire avec celles-ci, nous ne renverrons pas purement et simplement l’unité de 3 customer998589 Inigo <customer998589@leslibraires.fr> customer 1009481 at 2021-06-10 22:22:32 +0200 1009481 l’école aux apparences institutionnelles et aux formes récentes de l’idéologie bourgeoise. Par principe de méthode, et sans nier l’apport des analyses de l’école divisée et divisante, nous nous attacherons surtout à ce qu’ont de commun les enseignements (au sens large) primaire et secondaire, autrement dit à l’école comme telle. On privilégiera donc ce que laissent trop souvent inexpliqué, lorsqu’elles l’abordent, les études sur le système d’enseignement, résidu qui constitue pourtant la trame de la vie quotidienne de l’écolier et du lycéen : devoirs et leçons, récompenses et punitions, local scolaire et emploi du temps, livres et cahiers, etc . On ne considérera pas comme dénués d’importance ou comme relevant seulement de la psycho-pédagogie les outils de l’élève, ses productions, les techniques du maître, la posture et les gestes des uns et des autres. On n’abandonnera pas à une littérature des curiosités ou à la dénonciation des profits d’entreprises capitalistes la substitution du stylobille à la plume « sergent-major » et de celle-ci à la plume d’oie. Mais pour étudier l’école comme telle, il faut centrer l’analyse sur l’école primaire qui, dès l’origine, est au moins intentionnellement l’école pour tous, et non pas l’instrument spécifique de formation de catégories et de groupes professionnels et sociaux (commerçants, clercs, etc.). 4 Les analyses du système scolaire ont aussi surtout porté – et ce second trait est lié au premier – sur ses aspects économiques et idéologiques. Chargée de sélectionner l’élite des futurs dirigeants et de former rapidement les futurs travailleurs, l’école transmet aux premiers, sous le nom de culture, l’idéologie de la classe dominante, dote les seconds du minimum de qualités requis par l’industrie capitaliste et en même temps leur inculque ce qui leur fera accepter leur condition. L’inculcation idéologique est la principale, sinon l’unique fonction de « l’école capitaliste » et ceux qui, avec et après A. Gramsci et L. Althusser, définissent l’école comme l’un des appareils composant l’Etat capitaliste, en font un « appareil idéologique d’Etat » 3. S’il y a bien, de la part des militants des mouvements issus de mai 1968, des tentatives répétées pour dévoiler et faire éclater les contradictions politiques de l’école, c’est surtout la répression idéologique qui est prise pour cible et la dénonciation du « pouvoir » magistral se heurte à la difficulté de l’assimiler purement et simplement aux autres pouvoirs. C’est à cette dimension proprement politique de l’école que nous entendons nous attacher, en distinguant le politique de l’idéologique, ou plutôt en refusant de ramener le premier à la lutte idéologique de classes. 5 Encore faudra-t-il, pour cela, éviter de s’engager dans les impasses où, de Durkheim à nos jours, a conduit la théorie de l’école-reflet sous ses divers aspects. L’idée peu contestable selon laquelle l’éducation varie selon les formes de sociétés (en particulier leurs formes politiques), jointe à l’idée que l’école prépare les nouvelles générations à vivre dans la société, conduisent en effet à faire de l’école un microcosme social : elle refléterait la société parce qu’elle serait chargée de la perpétuer, ou encore elle la reproduirait aux différents sens du terme. Selon ces postulats, on cherche dans la gestion des écoles un reflet du gouvernement de la société correspondante ; par exemple on établit un parallèle entre les récompenses et punitions scolaires et l’évolution des sanctions pénales. Mais de tels principes conduisent rapidement à l’impasse puisqu’il suffît de constater une inadéquation, une absence de parallélisme – et ce constat doit être fait fréquemment – pour être contraint de l’expliquer par un pseudo-fait lui-même inexpliqué : le retard des institutions éducatives par rapport aux autres institutions. C’est ce retard que l’on évoque par exemple lorsqu’on s’étonne de voir très peu de parlements scolaires dans les démocraties occidentales. Plutôt que de 4 customer998589 Inigo <customer998589@leslibraires.fr> customer 1009481 at 2021-06-10 22:22:32 +0200 1009481 considérer l’école comme un reflet de l’organisation politique, nous éprouverons la fécondité de l’hypothèse selon laquelle elle en serait un relai. 6 Enfin l’analyse de l’éducation a souffert de la séparation institutionnelle, particulièrement prononcée en France, entre l’histoire et la sociologie. Trop souvent se juxtaposent d’une part des histoires de l’école, récits privilégiant la politique scolaire et tout au plus accompagnés de quelques concepts sociologiques (inégalités sociales, école de classe par exemple), d’autre part des études entièrement situées dans la « synchronie » et ne recourant au passé que lorsqu’un résidu inexpliqué peut être avantageusement considéré comme survivance. Il arrive même que des tenants du matérialisme historique achèvent un ouvrage sur l’école en déclarant qu’il resterait à faire l’histoire de la forme scolaire. Cette séparation est sans doute, avec le privilège accordé à l’idéologie, l’une des causes de la lacune que l’on proposait récemment de combler par une « histoire sociologisante » des mœurs, de la discipline scolaire et de la conduite de la classe4 ; histoire prenant appui sur l’étude des emplois du temps, des cahiers, des devoirs, des rapports d’inspection, des guides du maître, essayant de préciser le rôle de « moule » des pratiques pédagogiques qu’à côté de leur rôle idéologique, jusqu’ici seul évoqué, ont pu jouer les écoles normales primaires. uploads/Geographie/ vincent-l-ecole-primaire-francaise 1 .pdf

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