Le sens du mot « talmud » Le mot « talmud » ; forgé sur la racine « l.m.d » ( )
Le sens du mot « talmud » Le mot « talmud » ; forgé sur la racine « l.m.d » ( )למדqui signifie « étudier », recouvre différents sens. Il désigne en général le corpus incluant la michna et son commentaire par les sages, la guemara. Ce corpus est la source d’autorité principale halakha (loi) et des traditions juives (minhagim). Michna, guemara et périodisation La michna est : • la première compilation exhaustive de la loi orale, reflétant environ cinq siècles de tradition halakhique (-300 à 200 l’ère chrétienne), • constitue le document religieux le plus important après la bible, • est rédigée vers le 2ème siècle par rabbi Yehouda ha-Nassi. La période talmudique se divise en deux périodes : • celle de la michna, • celle de celle de la guemara. La raison de cette division n’est pas d’ordre purement littéraire. La loi juive, se fonde sur une hiérarchie chronologique des sources : plus la source est ancienne, plus son autorité est grande. Ainsi la bible a davantage d’autorité sur la michna qui elle-même a plus de poids que la guemara et cette dernière a plus d’autorité que les décisions halakhiques ultérieures. En conformité avec cette hiérarchie d’autorité, les rabbins des différentes périodes portent des titres différents : • les rabbins de la michna sont appelés « tanaïm », c’est-à-dire, ceux qui enseignent; • les autorités de la guemara sont appelées amoraïm, ceux qui expliquent. La méthodologie talmudique A la différence de la michna, qui ressemble à une anthologie encyclopédique d’opinions juridiques, les textes de la guemara, conservent les démarches des académies. L’aspect le plus typique de la guemara, est la description du va-et-vient des discussions polémiques qui se déroulent autour d’une michna, d’un texte biblique ou d’un aspect de la loi. Les éditeurs développent les discussions en ajoutant des matériaux émanant des différentes académies ou de différentes époques. L’objectif principal de la discussion consiste à élucider le texte de la michna. Un chapitre type du talmud présente la structure suivante : • une seule michna qui généralement ne dépasse pas la longueur d’un paragraphe. • suit le texte de la guemara qui couvre le plus souvent plusieurs pages et ainsi de suite. Le texte de la guemara se divise en unités dont chacune s’appelle une sougya (un sujet, un thème). La sougya qui suit la michna : • commence généralement par l’analyse littéraire de cette michna, Le fondement de la Loi orale Le talmud Le talmud qui se compose de la michna et de son commentaire, la guemara est une mise par écrit de la loi orale, telle qu’elle s’est développée sur une période de neuf siècles. Ce fait suffit à lui seul à garantir son influence primordiale dans la pratique religieuse juive à travers les âges. Derrière la difficulté de la forme et du contenu, la lumière apparaît. Isaac Alfassi, abrégé du Talmud Prague, 1380-1400 • se poursuit par une analyse qui prend la forme de questions- réponses, • passe ensuite à la recherche du ou des versets bibliques qui sont à la source de la règle en question, • compare et oppose la michna à des textes similaires provenant d’autres michnayot ou d’une baraïta. Les discussions de la guemara ne se limite pas au contenu et au style de la michna. Puisque les rabbins employaient une logique d’association en plus d’une logique linéaire, ils étendaient souvent la discussion à d’autres lois, versets ou thèmes qui n’étaient que vaguement liés au sujet de départ. A la différence de la Michna, la guemara ne se limite pas à des questions législatives. On y trouve entremêlées à des discussions juridiques, de grandes sections du midrach (commentaire littéraire du texte biblique), de la aggada (récits concernant les personnages et les événements de la bible), des histoires au sujet des rabbins, des conseils médicaux, de la science, des débats philosophiques, et de la démonologie. Au fil des années, le milieu politique social et économique en Israël s’est détérioré plus rapidement qu’en Babylonie. Aussi les rabbins furent-ils obligés, une fois de plus, de consigner la loi orale par écrit. Vers 425 av. l’ère commune, la première édition du talmud se met à circuler. Talmud de Babylone et Talmud de Jérusalem Tandis que la Palestine restait le centre spirituel prééminent de la communauté juive du monde, un second centre prenait rapidement de l’importance. Des juifs habitaient en Babylonie depuis l’exil qui suivit la destruction du Premier Temple. Au moment où Rabbi Yehouda ha-Nassi publiait la michna, les académies babyloniennes gagnent rapidement en renommée et en influence. Aussi la guemara se développe séparément dans les deux centres. En dépit de son nom, le talmud de Jérusalem : • est édité dans les académies rabbiniques de Césarée, Séphoris et Tibériade, • ne compte qu’un tiers du nombre de pages du talmud de Babylone, • ne comporte pas de guemara sur toute la michna (ordres Kodachim et Tehorot) mais • se compose d’une guemara pour la totalité du premier ordre de la Michna, Zeraïm (les semences), qui traite des lois agricoles. Les geonim babyloniens ayant déclarés que le talmud de Babylone faisait autorité en matière de loi juive, l’étude du talmud de Jérusalem fut négligée pendant longtemps jusqu’à la période moderne, à partir de laquelle il suscita un regain d’intérêt. Le talmud babylonien pour sa part : • se compose à moitié d’hébreu et à moitié d’araméen oriental, • contient des discussions plus étendues et seul un tiers environ de la guemara concerne la halakha (loi juive) tandis que près des deux tiers consiste en matériaux midrachiques et aggadiques. • compte environ deux millions et demi de mots, cinq mille neuf cent folios (imprimés recto- verso) et trente-six traités séparés. Le texte de la michna qui figure dans le talmud babylonien contient des variantes par rapport à celui du talmud de Jérusalem. La tradition affirme que le talmud babylonien fut édité par Rav Achi et Ravina. Cette opinion a été remise en question et l’on considère que le processus d’édition et d’organisation du matériau eut lieu en plusieurs étapes sur une période couvrant plusieurs générations. Source : Dictionnaire Encyclopédique du Judaïsme, Cerf / Robert Laffont, Paris, 1996. uploads/Histoire/ 2-talmud-pdf.pdf
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- Publié le Jui 24, 2022
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