DU MÊME AUTEUR La Première République 1792-1799, Paris, Perrin, 2014. Danton et
DU MÊME AUTEUR La Première République 1792-1799, Paris, Perrin, 2014. Danton et Robespierre, les deux visages de la Révolution, Paris, Garnier, coll. « Ils ont fait la France », 2012. La Normandie au xviiie siècle. Croissance, Lumières et Révolution, Rennes, Editions Ouest France, 2002. Lemonnier, un peintre en révolution, Rouen, PUR, 2000. Boissy d’Anglas, un grand notable libéral, préface de Maurice Agulhon, Privas, FOL, 1995. © Perrin, un département d’Edi8, 2016. 12, avenue d’Italie 75013 Paris Tél. : 01 44 16 09 00 Fax : 01 44 16 09 01 www.editions-perrin.fr Portrait anonyme de Paul Barras, xviiie siècle. Musée Carnavalet. © Costa/Leemage ISBN : 978-2-262-06643-7 Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé du client. Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie de cette œuvre, est strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles L 335-2 et suivants du Code de la Propriété Intellectuelle. L’éditeur se réserve le droit de poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales. Table Introduction PREMIÈRE PARTIE BARRAS AVANT BARRAS 1. Un enfant de province 2. « L’aventurier » 3. Les années grises 1783-1789 4. Du spectateur à l’acteur révolutionnaire 5. Premiers pas en politique DEUXIÈME PARTIE BARRAS, UNE ÉTOILE FILANTE 6. Le conventionnel Barras 7. « L’homme de Toulon » 8. Le rappel à Paris 9. « Son » 9 Thermidor 10. Ses débuts de thermidorien 11. Le républicain Barras 12. « Son » 13 Vendémiaire. 5 octobre 1795 13. Enfin au sommet : Barras, Directeur. Novembre 1795- avril 1797 14. Entre les écueils. Avril-septembre 1797 15. Fructidor : Barras, roi de la République 16. Un Barras flamboyant : rumeurs et réalités 17. Barras au service de ses « amis » 18. Barras en perte de vitesse. Avril 1798-novembre 1799 19. Le 18 Brumaire TROISIÈME PARTIE LE VOLCAN ÉTEINT 20. Le vide 21. L’exil 22. Le retraité de Chaillot 23. Le dernier acte Conclusion Notes Annexes Bibliographie sélective Index Introduction « N’allons pas nous trahir nous-même en abandonnant nos intérêts à des hommes suspects. » Robespierre, janvier 1789 Après six années tumultueuses – 1789-1795 –, six années de panache, d’espoirs, mais aussi, parfois, d’épisodes radicaux e violents, la bourgeoisie révolutionnaire libérale, parvenue au pouvoi avec l’aide d’éléments plus populaires, se trouve confrontée à une instabilité politique menaçant sa récente et fragile hégémonie. Après avoir renversé la monarchie le 10 août 1792, puis consenti brièvement pour des raisons de stratégie et de survie politiques, aux exigences des sans-culottes, elle désirait, après la chute de Robespierre le 9 thermidor an II (27 juillet 1794), gouverner dorénavant sans partage Il lui fallait donc éliminer de la scène politique la sans-culotterie parisienne, dont elle jugeait désormais les prétentions politiques e sociales bien trop démocratiques à son goût : elle y parvin brutalement et définitivement au cours de la journée du 1er prairial an II (20 mai 1795). Seule au pouvoir, il lui fallait éviter les manœuvres et les agissements de deux foyers d’opposition, inlassablement à l’affût du moindre faux pas gouvernemental. D’une part, l’agitation entretenue par les royalistes menaçait l’ordre républicain et, de l’autre, le mécontentement et l’amertume des Jacobins, récemment écartés du pouvoir, et qui ambitionnaient d’y revenir, l’inquiétaient. Par ailleurs, à la recherche de stabilité, de calme et d’harmonie sociale la bourgeoisie libérale craignait aussi d’éventuelles velléités de pouvoi personnel venant d’un individu ou issues d’une assemblée. C’est pou parvenir à cet équilibre que, dès mars 1795, la Convention thermidorienne avait désigné une commission composée de onze membres chargés de rédiger un nouveau texte constitutionnel, cette fois modéré, mesuré, pondéré et prudent, qui préviendrait toute dérive dictatoriale et toute tentation d’emprunter une voie radicale. Pour ces raisons, la Constitution de l’an III, adoptée le 22 août 1795 avait confié le pouvoir exécutif à cinq Directeurs qui partageraient les responsabilités. A l’issue de leur désignation, puis de leur élection pa les Conseils, il était prévu que, chaque année, l’un d’entre eux serai remplacé au hasard – celui qui aurait tiré la boule noire. De manière surprenante, au cours des quatre années directoriales de 1795 à 1799, seul le Directeur Paul de Barras fut épargné par le tirage. Tour à tour baptisé « roi du Directoire » ou « roi de la République », son patronyme devint bientôt synonyme de luxure, de dépravation, d’immoralité, d’amoralité et de libertinage, l’éponyme de vices et de pratiques frauduleuses, l’incarnation de la vénalité, de la corruption et de la débauche. Exceptionnels furent les contemporains qui lui concédèrent des mérites et des talents, et bien rares furent les historiens qui le ménagèrent. Sa vie, son action et sa personne systématiquement vilipendées, firent office de miroir et/ou de reflet des tares et des dérives d’un Directoire qu’il incarna de manière singulière. En effet, il est curieux de constater que Barras a été le seul parmi les Directeurs à accaparer l’attention pour symboliser le discrédit du régime, pendant que ses collègues ont totalement été laissés de côté L’historiographie les a négligés, et même lorsque, au détour, au passage, ils sont cités, ils renvoient l’image de simples comparses sans influence ni responsabilité aucune. Aux yeux de l’histoire, Barras incarne à lui seul ce que la « légende noire » avait choisi de dénoncer de stigmatiser et de condamner : il s’agissait des conclusions d’une enquête menée et rédigée à la demande du Consulat naissant, censée justifier le coup d’Etat de Brumaire qui venait de renverser le Directoire. Et cette « légende noire » a concentré sur la personne de Barras la vénalité, la corruption, la débauche et l’affairisme de l’époque, justifiant la vocation du 18 Brumaire de mettre en place un gouvernement chargé de rétablir une morale publique. Cependant demeure la question de savoir pourquoi Barras seul porta tous les péchés du monde pendant que les résultats de l’enquête ménageaien ses collègues. En effet, le Consulat ne s’est guère inquiété du sort des douze autres personnalités qui avaient siégé au Directoire. Parmi eux, il y eut ceux que Bonaparte récupéra sur-le-champ, donc dès novembre 1799. Il en réintégra d’autres, en 1800, immédiatement après leur amnistie. Quan à La Révellière-Lépeaux, il avait fait le choix de se retirer de la vie politique. Si l’on considère les cas de François de Neufchâteau Letourneur, Merlin de Douai, Roger Ducos et Treilhard, ils ont tous les cinq accompli une magnifique carrière sous le Consulat puis l’Empire Quant à Carnot et Barthélemy, les deux Directeurs « fructidorisés » – c’est-à-dire condamnés lors du coup d’Etat de Fructidor, celui de septembre 1797, parce que suspects de s’être trop rapprochés des royalistes –, ils furent, sitôt amnistiés, remis en selle par Bonaparte Alors que Barthélemy effectuait un parcours éblouissant, Carnot, ne cautionnant pas la personnalisation du régime, se contentait de siége au Tribunat jusqu’en 1807. Les deux Directeurs qui avaient tenté de résister lors du 18 Brumaire, Gohier et Moulins, ne furent guère inquiétés. Quant à Reubell, qui n’obtint plus de poste important, il fu discrètement tenu à l’écart de la vie politique, sans faire l’objet de la moindre surveillance ni d’aucune tracasserie. Enfin, Sieyès, bien que couvert d’honneurs et de titres prestigieux qui s’avérèrent des sinécures dénuées de toute influence, ne joua plus de rôle politique Etrangement, Barras, quoique démissionnaire, n’ayant opposé nulle résistance au coup d’Etat, fut poursuivi par Napoléon Bonaparte d’une haine implacable. En prime, il fut gratifié d’une réputation sulfureuse qui ne cessa de lui coller à la peau jusqu’à sa mort en 1829, et bien au-delà. C’est au cours d’une longue vie – il vécut soixante-quatorze ans – qu’il mena, de 1791 à 1799, une courte mais fulgurante et éclatante carrière politique. Le parcours de Barras, venu au monde sous le règne de Louis XV, en 1755, et qui ne le quitta qu’en 1829, donc for peu de temps avant la chute de Charles X, fut jalonné d’événements exceptionnels. Outre les règnes de Louis XV et de Charles X, en passant par celui de Louis XVI, Barras a traversé les dix années de la Révolution française, a vécu le Consulat puis l’Empire, a connu la Restauration, brièvement interrompue par l’épisode des Cent-Jours. I a donc assisté à la disparition d’un monde et participé à la gestation d’un nouveau. Ce sont ses huit années de vie publique et, tout particulièrement, les quatre qu’il passa sur le devant de la scène, comme Directeur, qu firent de ce personnage une des cibles privilégiées, si ce n’est favorite de la « légende noire ». Il n’en reste pas moins que cet ancien militaire aristocrate et révolutionnaire, demeure une figure énigmatique discutée et discutable, à la fois séduisante et inquiétante. Il n’y a donc rien de surprenant à ce qu’un personnage de cette envergure, à la personnalité trouble et troublante, le seul Directeur qu demeura en fonction durant tout le Directoire, soit mentionné dans toutes les histoires générales de la Révolution française. On s’y attend c’est légitime. Mais, alors que son élimination de la vie politique pa Bonaparte uploads/Histoire/ barras-bozec-christine-le.pdf
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Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jan 04, 2021
- Catégorie History / Histoire
- Langue French
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