Capitalisme agraire au Pérou. Premier volume Originalité de la société agraire
Capitalisme agraire au Pérou. Premier volume Originalité de la société agraire péruvienne au XIXe siècle Jean Piel DOI : 10.4000/books.ifea.1331 Éditeur : Institut français d’études andines, Anthropos Année d'édition : 1975 Date de mise en ligne : 21 mai 2014 Collection : Travaux de l'IFEA ISBN électronique : 9782821845237 http://books.openedition.org Édition imprimée Nombre de pages : 330 Référence électronique PIEL, Jean. Capitalisme agraire au Pérou. Premier volume : Originalité de la société agraire péruvienne au XIXe siècle. Nouvelle édition [en ligne]. Lima : Institut français d’études andines, 1975 (généré le 05 mai 2019). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/ifea/1331>. ISBN : 9782821845237. DOI : 10.4000/books.ifea.1331. Ce document a été généré automatiquement le 5 mai 2019. Il est issu d'une numérisation par reconnaissance optique de caractères. © Institut français d’études andines, 1975 Conditions d’utilisation : http://www.openedition.org/6540 L'histoire agraire du Pérou contemporain est exemplaire parce que typique de l'histoire agraire néo-coloniale du continent sud-américain et, au-delà, des pays dits « sous-développés ». Elle concerne ce qui, jusqu'à une date récente, formait l'essentiel de l'activité économique occupant la majorité de la population du pays. Elle explique la situation sociale critique à laquelle on parvient dans les Andes et en Amérique Latine des 1910-1920 au moment de la Révolution mexicaine, et plus encore de 1960 à nos jours. L'ouvrage se propose de restituer les origines et le développement de cette histoire jusqu'au lendemain de la première guerre mondiale, période où l'essentiel des structures et des contradictions agraires sont déjà mises en place. Ce livre est utile à tous ceux qui, au-delà de la « critique des armes » à laquelle a été soumis récemment le sous-continent latino-américain, cherchent á comprendre les conditions historiques qui ont donné naissance á cette critique. 1 SOMMAIRE Avant-propos Introduction 1. LA GRAVITÉ DU PROBLÈME AGRAIRE PÉRUVIEN DANS LA SECONDE MOITIÉ DU XXe SIÈCLE 2. CONSTITUTION HISTORIQUE DU PROBLÈME AGRAIRE PÉRUVIEN ET PLAN DE L’ÉTUDE 3. LES LIMITES HISTORIOGRAPHIQUE, THÉMATIQUE ET MÉTHODOLOGIQUE DE CETTE ÉTUDE Première partie. Originalités et origines de la société agraire vers le milieu du XIXe siècle Chapitre premier. Agricultures et agriculteurs du Pérou les rapports de l’homme et du milieu agricole A. — LES DONNÉES GÉOGRAPHIQUES : DES MILIEUX NATURELS CONTRASTÉS, FRACTIONNÉS ET COMPLÉMENTAIRES B. — LES DONNÉES ETHNO-HISTORIQUES : LES AGRICULTEURS PÉRUVIENS CRÉATEURS D’AGRICULTURES ET DE CIVILISATIONS AGRICOLES Chapitre II. Les conditions d’apparition des principales institutions agraires du Pérou colonial aux XVIe et XVIIe siècles I. — LA DESTRUCTRICE CONQUETE DU PEROU PAR LES ESPAGNOLS, ET SES CONSEQUENCES IMMEDIATES II. — FIXATION DES INSTITUTIONS AGRAIRES ET DE LA PROPRIETE DU SOL DANS LE PEROU COLONIAL ENTRE LE XVIe ET LE XVIIe SIECLES Chapitre III. Les crises et la permanence de la structure agraire jusqu’au XIXe siècle : le latifundisme colonial péruvien I. — LES RAPPORTS CONFLICTIFS DU GRAND DOMAINE ET DE LA COMMUNAUTÉ INDIENNE II. — CRISES ET STABILITE DU LATIFUNDISME PERUVIEN AU XVIIIe ET AU DEBUT DU XIXe SIECLE Chapitre IV. L’indépendance du Pérou et le programme agraire libéral des “libertadores” A. — L’INDÉPENDANCE DU PÉROU OU LA VICTOIRE FINALE DU LIBÉRALISME DANS UNE SOCIÉTÉ DE MONOPOLE COLONIAL B. — LE PROGRAMME AGRAIRE LIBÉRAL DES LIBERTADORES C. — ÉVOLUTION DU PROGRAMME AGRAIRE DES LIBERTADORES APRÈS L’INDÉPENDANCE : LA RÉSISTANCE DES SURVIVANCES COLONIALES A L’APPLICATION DU DROIT LIBÉRAL Table des figures du premier volume 2 Avant-propos 1 L’ouvrage qu’on va lire est incomplet, imparfait. Une part de ses insuffisances sont celles de l’auteur lui-même. Pour celles-là, il n’est pas question de se dérober aux critiques qu’on voudra bien lui faire. Mais une autre part de ces insuffisances tient aux circonstances de confection de l’ouvrage, en partie indépendantes de ma volonté, en partie dérivées d’un choix rendu nécessaire par ces circonstances. C’est de celles-ci dont je veux m’expliquer pour commencer. 2 L’auteur est français, formé et intégré dans des institutions universitaires et scientifiques françaises. Cela décide des éventuelles qualités qu’on voudra bien lui reconnaître. Cela décide aussi de certaines limites. Une des plus graves, c’est que le Pérou est loin de la France. Y voyager et y séjourner dans de bonnes conditions de travail n’est donc pas facile. Pourtant, compte tenu du sujet d’histoire contemporaine choisi, la documentation et la bibliographie ne peuvent essentiellement être réunies que sur place, en tout cas outre-Atlantique. Au terme de deux séjours au Pérou et en Amérique, l’un de trois ans — d’octobre 1965 à octobre 1968 —, l’autre de trois mois — durant l’été boréal 1969, au terme d’une dizaine d’années de documentation et de réflexion sur le sujet, il me faut donc choisir : ou perfectionner ma recherche — mais loin de mon terrain et de mes sources — ou publier dès maintenant, si imparfait soit l’ouvrage — compromis, entre l’essai argumenté et l’érudition inachevée. 3 C’est évidemment au second terme de l’alternative que je dois me résoudre. D’abord pour répondre enfin à l’attente de ceux — maîtres, amis, institutions — qui ont bien voulu pendant tout ce temps me faire confiance et m’aider matériellement et moralement dans mon travail. Ensuite parce que je ne saurais différer d’apporter la contribution de ce livre — si académique soit l’apport, mais en témoignage d’amitié sincère et profonde pour le Pérou — à l’énorme effort de progrès entrepris dans des conditions difficiles par le peuple péruvien et certains de ses dirigeants, particulièrement concernant les problèmes agraires. Enfin parce qu’il est temps, sous la forme de ce livre par exemple, de faire le bilan des efforts et des idées de l’homme que j’ai été au cours de ces huit dernières années de recherche. En somme, parce qu’il faut savoir terminer une thèse. 4 Au début des années soixante de ce siècle, la France terminait à peine une longue série de combats d’arrière-garde qu’elle avait dû soutenir face à des peuples paysans, par elle jadis colonisés, et qui revendiquaient leur indépendance nationale. Nous étions plusieurs 3 jeunes gens, issus de diverses familles de pensée qui formaient le mouvement étudiant d’alors — certains normaliens et/ou chercheurs scientifiques — à nous poser en conséquence des questions sur le rôle des nations paysannes dans l’histoire contemporaine. Les maîtres du marxisme n’avaient certes pas nié le rôle important des paysanneries dans cette histoire. Mais ils insistaient, à juste titre compte tenu des conditions historiques de leur expérience et de leur projet internationaliste, sur le rôle prééminent du prolétariat industriel et des intellectuels en rupture de classe. Or, nous nous trouvions concrètement confrontés à un mouvement, international bien que se réclamant souvent de revendications nationalistes, où les paysans SEMBLAIENT jouer le rôle principal dans la lutte de leurs nations pour plus d’indépendance et de progrès. Il nous apparaissait donc que tout n’avait pas été dit sur la question, et que cela méritait d’être étudié de plus près. 5 Tout naturellement, certains d’entre nous tournèrent leurs yeux vers l’Amérique latine, toute bruissante d’une agitation agraire séculaire, manifestée dès 1910 pendant la révolution mexicaine, et qui venait d’atteindre son apogée en 1953 avec la révolution bolivienne, et plus récemment surtout avec la révolution cubaine. De plus, pour notre méditation, l’Amérique hispanique nous offrait, près d’un siècle et demi avant l’indépendance de nos anciennes colonies, le précédent d’un empire colonial affranchi de la tutelle de sa métropole. Pour l’un d’entre nous — notre camarade Régis Debray — cette passion pour l’Amérique latine devait prendre la forme d’une aventure assez dangereuse. Pour d’autres, comme moi, nous échut la chance de pouvoir aller travailler sur place, dans de bonnes conditions matérielles, et dans le cadre d’une mission officielle. 6 Tout ne fut pas pour autant facile. Entre 1960 et 1964, le Pérou venait de traverser une intense période d’agitation agraire qui avait mobilisé contre le vieux système latifundiste des centaines de milliers de paysans indiens et métis du nord au sud du pays. En 1965, quand j’arrivai pour la première fois à Lima, des corps spéciaux de l’armée péruvienne étaient engagés dans une lutte armée visant à liquider des foyers de guerrilla d’inspiration castriste. Entre 1968 et 1969 enfin, j’assistai au conflit devenu insoluble entre le désir réformateur du pouvoir exécutif péruvien et les résistances de certains grands propriétaires fonciers traditionnels organisés en groupes de pression. Au terme d’une difficile période de chantages et de tractations au sein de l’organisme politique civil, la crise avait exigé le recours à un coup d’État militaire. 7 Mener dans ces conditions une enquête, si « scientifique » soit-elle, sur l’histoire récente des problèmes agraires péruviens, soulevait beaucoup de difficultés. Mes curiosités remuaient des souvenirs d’affrontements agraires, anciens ou récents, qu’on aurait préféré oublier. Elles heurtaient des habitudes de pensée liées à des intérêts matériels établis, mais menacés. Elles m’amenaient à interroger des témoins de l’histoire agraire péruvienne habituellement récusés, parfois clandestins. Bref, comme à d’autres chercheurs qui travaillaient au même moment dans les mêmes régions, il m’est arrivé d’être un personnage suspecté de mauvaises intentions — et pas seulement par des Péruviens, au contraire. Tant il est difficile parfois, surtout dans ce genre de circonstances, de faire admettre ce que nous déclarait un jour le Pr Bastides uploads/Histoire/ capitalisme-agraire-au-perou-premier-volume.pdf
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- Publié le Mar 30, 2022
- Catégorie History / Histoire
- Langue French
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