CURIOSITÉS JUDICIAIRES ET HISTORIQUES DU MOYEN ÂGE PROCÈS CONTRE LES ANIMAUX Pa
CURIOSITÉS JUDICIAIRES ET HISTORIQUES DU MOYEN ÂGE PROCÈS CONTRE LES ANIMAUX Par ÉMILE AGNEL Parler sans haine et sans crainte, dire toute la vérité et rien que la vérité. PARIS J. B. DUMOULIN, LIBRAIRE QUAI DES GRANDS-AUGUSTINS, 13 1858 ON TROUVE À LA MÊME LIBRAIRIE: AGNEL (E.). Observations sur la prononciation et le langage rustique des environs de Paris. In-18. 3 fr. ARCHIVES DE L'ART FRANÇAIS, recueil de documents inédits relatifs à l'histoire des arts en France. Paris, 1851-1858. 8 vol. in-8o. 60 fr. Cette publication, qui se continue depuis 1851, s'adresse non-seulement aux amateurs de curiosités historiques, mais à tous ceux qu'intéresse sérieusement l'histoire de l'art national. Des études sur nos grands maîtres, tels que Lesueur, Puget, Greuze, etc., y alternent avec des documents variés, qui tantôt éclairent les détails les plus intimes de la vie des artistes, tantôt font connaître les circonstances dans lesquelles ils ont exécuté leurs travaux. C'est dans ce recueil, publié sous la direction de MM. de Chennevières et de Montaiglon, qu'a paru un des plus remarquables ouvrages du dix-huitième siècle, l'Abecedario de Mariette, le savant et délicat amateur dont les jugements en matière d'art ont eu pendant longtemps et conservent encore une si légitime autorité. On peut donc recommander une publication qui répond si heureusement à son titre en révélant à l'art contemporain quelques-unes des pages les plus curieuses de son passé. (Note extraite de la Revue des Deux-Mondes, du 1er mai 1858.) BORDIER et LALANNE. Dictionnaire de pièces autographes volées aux bibliothèques publiques de la France, précédé d'observations sur le commerce des autographes. Paris, 1853. In-8o. 10 fr. CHASSANT. Paléographie des chartes et des manuscrits du onzième au dix-septième siècle. Pet. in-8o, avec planches in-4o. 8 fr. Approuvé par le ministre de l'instruction publique, d'après l'avis du comité des chartes, pour la lecture des anciennes écritures. CURIOSITÉS JUDICIAIRES ET HISTORIQUES DU MOYEN ÂGE PROCÈS CONTRE LES ANIMAUX1 DU BOIS. Recherches archéologiques, historiques, biographiques et littéraires sur la Normandie. Paris, 1843. In-8o br. 5 fr. Ce volume contient d'intéressants détails sur les possédés en Normandie, le poète Montchrestien, François de Civille trois fois mort et trois fois ressuscité, le chevalier de Clieu, qui dota la France du café, etc. La dernière partie de l'ouvrage est consacrée aux préjugés et superstitions, loups-garous, revenants, sortiléges, etc. FILLON. Monnaies françaises inédites, Paris, 1853. In-8o, avec 10 planches représentant plus de 200 monnaies, br. 10 fr. — Considérations historiques et artistiques sur les monnaies de France. Fontenay (Vendée), 1850. In-8o, avec 4 planches, br. 7 fr. LENOIR. Traité historique de la peinture sur verre, et description de vitraux anciens et modernes, pour servir à l'histoire de l'art en France. Paris, 1856. Gr. in-8o, avec 66 planches gravées sur cuivre. Cart. 15 fr. Cette édition a été tirée à 85 exemplaires. On y a ajouté un supplément, deux tables et douze planches qui ne se trouvent pas dans l'édition précédente. MÉMOIRES de l'Académie celtique, ou Recherches sur les antiquités celtiques, gauloises et françaises. Paris, 1807-12. 6 vol. in-8o, fig. 48 fr. MÉMOIRES inédits sur la vie et les ouvrages des membres de l'Académie royale de peinture et de sculpture, publiés d'après les manuscrits conservés à l'école impériale des Beaux-Arts. Paris, 1854. 2 forts vol. in-8o, br. 15 fr. Cet ouvrage, publié sous les auspices de M. le ministre de l'intérieur et auquel M. Vitet a consacré une longue étude dans le Journal des Savants, est, avec celui de d'Argenville, le travail le plus important que nous ayons sur l'histoire des artistes français. Les biographies qu'il contient proviennent toutes des anciennes archives de l'Académie; les unes sont l'œuvre de ses historiographes, les autres sont les renseignements mêmes communiqués par les familles. — Le même ouvrage, papier de Hollande (tiré à 25 exemplaires). 25 fr. MÉMOIRES sur les langues, dialectes et patois, tant de la France que des autres pays (avec la traduction de la parabole de l'Enfant prodigue en 85 patois différents). Paris, 1824. In-8o (t. VI des Ant. de France), br. 6 fr. WOILLEZ. Archéologie des monuments religieux de l'ancien Beauvoisis pendant la métamorphose romane. Paris, 1856. Fort vol. in-fol., orné de 129 planches représentant plus de 1,200 sujets; avec une carte archéologique indiquant les abbayes et prieurés, etc. Cartonné, non rogné. 50 fr. Cet ouvrage, fruit de longues années de travail, contient les monographies de plus de cent églises ou portions d'églises chrétiennes. Il constitue, par l'importance des monuments qui y sont décrits et la classification méthodique qui y est suivie, une véritable archéologie religieuse de la France jusqu'à la fin du douzième siècle. À ce point de vue, il s'adresse non-seulement à l'amateur d'histoire locale, mais encore au savant, à l'archéologue curieux d'étudier les différentes phases de notre architecture, surtout pendant la période si intéressante du moyen âge. The Project Gutenberg ebook of Curiosités judiciaires et historiques du Moyen Âge, Procès contre les animaux, by Émile Agnel ON TROUVE À LA MÊME LIBRAIRIE: 2 L'auteur se propose de publier sous ce titre une série de brochures sur divers sujets se rattachant aux mœurs et usages du moyen âge. Paris.—Imp. de Pillet fils aîné, rue des Grands-Augustins, 5. CURIOSITÉS JUDICIAIRES ET HISTORIQUES DU MOYEN ÂGE. PROCÈS CONTRE LES ANIMAUX. Les singularités judiciaires sont nombreuses et variées au moyen âge, et souvent les magistrats interviennent dans des circonstances si bizarres, que nous avons peine à comprendre, de nos jours, comment ces graves organes de la justice ont pu raisonnablement figurer dans de telles affaires. Toutefois notre but n'est pas de critiquer ici des usages plus ou moins absurdes, mais d'en constater simplement l'existence. Nous bornons notre rôle à raconter les faits, sauf au lecteur à en tirer lui-même les conséquences. Plusieurs siècles nous séparent de l'époque dont nous cherchons à étudier les mœurs et les idées, qui forment avec les nôtres de si étranges disparates; aussi n'est-ce qu'après de scrupuleuses recherches faites dans les ouvrages des jurisconsultes et des historiens les plus respectables, que nous avons osé présenter cette rapide esquisse. Au moyen âge on soumettait à l'action de la justice tous les faits condamnables de quelque être qu'ils fussent émanés, même des animaux. L'histoire de la jurisprudence nous offre à cette époque de nombreux exemples de procès dans lesquels figurent des taureaux, des vaches, des chevaux, des porcs, des truies, des coqs, des rats, des mulots, des limaces, des fourmis, des chenilles, sauterelles, mouches, vers et sangsues. La procédure que l'on avait adoptée pour la poursuite de ces sortes d'affaires revêtait des formes toutes spéciales; cette procédure était différente, suivant la nature des animaux qu'il s'agissait de poursuivre. Si l'animal auteur d'un délit—tel par exemple qu'un porc, une truie, un bœuf—peut être saisi, appréhendé au corps, il est traduit devant le tribunal criminel ordinaire, il y est assigné personnellement; mais s'il s'agit d'animaux sur lesquels on ne peut mettre la main, tels que des insectes ou d'autres bêtes nuisibles à la terre, ce n'est pas devant le tribunal criminel ordinaire que l'on traduira ces délinquants insaisissables, mais devant le tribunal ecclésiastique, c'est-à-dire devant l'officialité. En effet que voulez-vous que fasse la justice ordinaire contre une invasion de mouches, de charançons, de chenilles, de limaces? elle est impuissante à sévir contre les dévastations causées par ces terribles fléaux; mais la justice religieuse, qui est en rapport avec la Divinité, saura bien atteindre les coupables; elle en possède les moyens: il lui suffit de fulminer l'excommunication. Tels étaient, en matière de procès contre les animaux, les principes admis par les jurisconsultes du moyen âge. Arrivons maintenant à la preuve de cette assertion. Parlons d'abord des procès poursuivis contre les animaux devant la justice criminelle ordinaire. Comme on le voit encore de nos jours dans certaines localités, les porcs et les truies, au moyen âge, couraient en liberté dans les rues des villages, et il arrivait souvent qu'ils dévoraient des enfants; alors on procédait directement contre ces animaux par voie criminelle. Voici quelle était la marche que suivait la procédure: The Project Gutenberg ebook of Curiosités judiciaires et historiques du Moyen Âge, Procès contre les animaux, by Émile Agnel CURIOSITÉS JUDICIAIRES ET HISTORIQUES DU MOYEN ÂGE. PROCÈS CONTRE LES ANIMAUX. 3 On incarcérait l'animal, c'est-à-dire le délinquant, dans la prison du siége de la justice criminelle où devait être instruit le procès. Le procureur ou promoteur des causes d'office, c'est-à-dire l'officier qui exerçait les fonctions du ministère public auprès de la justice seigneuriale, requérait la mise en accusation du coupable. Après l'audition des témoins et vu leurs dépositions affirmatives concernant le fait imputé à l'accusé, le promoteur faisait ses réquisitions, sur lesquelles le juge du lieu rendait une sentence déclarant l'animal coupable d'homicide, et le condamnait définitivement à être étranglé et pendu par les deux pieds de derrière à un chêne ou aux fourches patibulaires, suivant la coutume du pays. Du treizième au seizième siècle, les fastes de la jurisprudence et de l'histoire fournissent de nombreux exemples sur l'usage de cette procédure suivie contre des pourceaux et des truies qui avaient dévoré des enfants, et qui, pour ce fait, étaient condamnés uploads/Histoire/ curiosites-judiciaires-et-historiques-du-moyen-age-proces-contre-les-animaux-by-agnel-emile.pdf
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- Publié le Aoû 24, 2021
- Catégorie History / Histoire
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