II) Violences de masse et guerre d’anéantissement Question de départ : Comment

II) Violences de masse et guerre d’anéantissement Question de départ : Comment le caractère idéologique de la guerre conduit-il, au développement d’une violence génocidaire ? Rappel de vocabulaire : La guerre d’anéantissement se caractérise par sa dimension idéologique et par la disparition de la distinction entre le front et l’arrière, ce qui favorise les crimes de masse. Certains incluent dans cette catégorie les bombardements stratégiques. Les crimes de guerre, définis par les conventions de Genève (1864, 1906, 1929), comprennent tous les mauvais traitements (assassinat, viol, déportation, pillage, destruction) infligés à des civils ou à des prisonniers de guerre alors que les exigences militaires ne les justifient pas. Les crimes contre l’humanité, définis en 1945 par le tribunal de Nuremberg, désignent tout acte inhumain (assassinat, extermination, réduction en esclavage, déportation) commis contre des civils pour des motifs politiques, raciaux ou religieux, en temps de guerre comme en temps de paix. La notion plus floue et plus large des crimes de masse, englobe tous les massacres commis sur des soldats prisonniers ou sur des civils. Le génocide, défini en 1944 par le juriste juif polonais réfugié aux Etats-Unis Raphael Lemkin, est un crime de masse qui se distingue par son organisation intentionnelle et préméditée. Par cette définition il répond à Churchill qui avait déclaré en août 1941, « Nous sommes en présence d’un crime qui n’a pas de nom ». 1) Une logique d’extermination https://www.lumni.fr/video/hiroshima Bilan : Pourquoi le bombardement atomique marque-t-il un tournant de la guerre ? Alors que la guerre a cessé en Europe depuis le 8 mai 1945, elle se prolonge sur le front de l’Asie-Pacifique car le Japon résiste aux offensives alliées. C’est dans ce contexte qu’interviennent les bombardements atomiques. Pour Harry Truman, la nouvelle arme atomique doit permettre de mettre fin à la guerre en Extrême-Orient que le Japon a « déchaînée ». Alors que le Japon refuse de capituler, comme « l’ultimatum du 28 juillet » l’y a invité pour éviter la destruction du pays, le premier bombardement sur Hiroshima est vu comme une nécessité par les Américains. Ce que ne dit pas le président américain, c’est que la bombe atomique est aussi un avertissement lancé à l’URSS qui doit entrer en guerre contre le Japon le 8 août 1945, conformément aux accords de Yalta. Il y a donc un double enjeu. 2) Les crimes de masse Complément sur le massacre de Katyn : assassinat de masse, par la police politique de l’Union soviétique (le NKVD), au printemps 1940 dans la forêt de Katyń, de 4 400 Polonais, essentiellement des officiers d'active et de réserve (dont des étudiants, des médecins, des ingénieurs, des enseignants, etc.), et de divers autres membres des élites polonaises considérées comme hostiles à l’idéologie communiste. Mme POLOMACK T1/4 1 L'URSS a nié sa responsabilité dans le massacre dès qu’il a été révélé par les militaires allemands ainsi que durant toute la Guerre froide, et en a rendu l’Allemagne nazie responsable. Toutefois, en 1990, l'URSS a reconnu que ce massacre avait été ordonné par les responsables soviétiques. Dans l'ensemble, ces exécutions massives de membres de l’élite polonaise, en divers lieux de l’ouest de l’URSS à la suite du partage de la Pologne entre l’Allemagne nazie et l'Union soviétique, ont concerné environ 22 000 personnes exécutées et 60 000 autres déportées (essentiellement les membres des familles). Source : Wikipedia Vidéo sur le massacre de Katyn : https://www.youtube.com/watch?v=_1MEe-dcjW8 Article complémentaire : https://www.lepoint.fr/editos-du-point/michel-colomes/katyn-l-un-des-pires- massacres-de-staline-16-04-2011-1320153_55.php Complément sur le massacre de Nankin : également appelé sac de Nankin ou viol de Nankin : c’est un évènement de la guerre sino-japonaise qui a eu lieu à partir de décembre 1937, après la bataille de Nankin. Pendant les six semaines que dure le massacre de Nankin, des centaines de milliers de civils et de soldats désarmés sont assassinés et entre 20 000 et 80 000 femmes et enfants sont violés par les soldats de l'Armée impériale japonaise. Le 7 décembre 1937, Tchang Kaï-chek, chef du Kuomintang, qui avait déclaré la ville comme capitale, décide de la fuir, l'estimant perdue, à la suite des résultats de la bataille de Shanghai et des conseils de ses stratèges allemands. Il y laisse toutefois une troupe de 100 000 hommes peu entraînés, dont la mission est de pratiquer la politique de la terre brûlée (destruction des moyens de déplacement…). Le massacre reste un sujet de controverse politique, puisque certains aspects sont contestés par certains historiens révisionnistes et nationalistes japonais. Cette controverse reste un point de blocage dans les relations sino-japonaises, tout comme les relations entre le Japon et d'autres pays asiatiques tels que la Corée du Sud et les Philippines. L'estimation du nombre de victimes fait elle aussi l'objet de controverses. Il a été établi à 200 000 morts par le tribunal militaire international pour l'Extrême-Orient, tandis que les chiffres officiels chinois avançaient celui de 300 000 morts, et les historiens japonais entre 40 000 et 200 000 morts. Source : Wikipedia Vidéo sur le massacre de Nankin : http://www.memoiresdeguerre.com/2019/01/massacre-de-nankin.html Article complémentaire : https://www.lepoint.fr/histoire/nankin-un-massacre-oublie-13-12-2013- 1768743_1615.php 3) Le génocide des juifs et des Tsiganes Rappels sur la politique antisémite nazie : Au cours des années 1930, le régime nazi met en place une politique antisémite et raciste dont l’objectif est d’exclure les populations juives, tsiganes mais aussi les homosexuels, les noirs et les handicapés du reste de la population du Reich. 1933 : premiers camps de concentration et ghettos dans lesquels les populations sont soumises au travail forcé. 1935 : Lois de Nuremberg qui excluent les Juifs de différents métiers et les obligent à porter l'étoile jaune. 1938 : Nuit de Cristal : le 7 novembre 1938, un jeune juif de 17 ans attend à porte ambassade d’Allemagne à Paris un revolver à la main : ses parents avaient été persécutés en Allemagne et il voulait les venger en tirant sur officier nazi.  C’est l’occasion pour les nazis de lancer une opération d’envergure sur les juifs. Goebbels pousse les dirigeants du parti nazi et SA à attaquer juifs. 20 000 à 30 000 juifs sont arrêtés et déportés dans les camps de concentration (Dachau). 91 morts. 7000 magasins détruits, cimetières et maisons saccagés. Mme POLOMACK T1/4 2 1939 : Décision de l’anéantissement des Juifs. Juin 1941 : Avec l’invasion de l’URSS par l’Allemagne (22 juin 1941), la politique d’extermination se radicalise : les ennemis raciaux ou politiques du Reich sont fusillés par des SS et des policiers. Environ un million de personnes entre 1941 et 1943 meurent exécutés par les Einsatzgruppen, c’est ce que l’on appelle « l’extermination par balles ». Cette méthode est jugée trop lente par les nazis qui vont ouvrir les premiers centres d’extermination à l’Est. 1941 : le décret « nuit et brouillard » permet de déporter tout ennemi du Reich au nom de la purification raciale prônée par Hitler, les tsiganes, les homosexuels, les « antisociaux » sont éliminés. Le génocide devient européen à partir de l’année 1941. La « Solution finale » est décidée lors de la conférence de Wannsee le 20 janvier 1942, elle met en place les modalités administratives et pratiques de l’extermination des Juifs d’Europe. Les Juifs aptes au travail sont utilisés pour les besoins de l’Allemagne en guerre dans les camps de concentration, les autres seront éliminés dans les chambres à gaz des centres d’extermination, appelés « camps de mise à mort » par Raoul Hilberg. Document 2 : La discrimination raciale à l’encontre des Tsiganes Tobias Portschy est le gouverneur nazi de la province du Burgenland en Autriche (annexée par l’Allemagne en 1938). Pour des raisons de santé publique et, en particulier, parce que les Tsiganes ont une hérédité notoirement chargée, que ce sont des criminels invétérés qui constituent des parasites au sein de notre peuple et qu’ils ne sauraient qu’y produire des dommages immenses mettant en grand péril la pureté du sang de la paysannerie frontalière allemande, son genre de vie et sa législation, il convient en premier lieu de veiller à les empêcher de se reproduire et à les soumettre à l’obligation du travail forcé dans des camps de travail, sans les empêcher de choisir l’émigration volontaire vers l’étranger […]. Conformément au principe que dans un Etat aux mœurs élevées, et en particulier dans le Troisième Reich, seul peut vivre celui qui travaille et qui produit, les Tsiganes devraient être soumis à un travail obligatoire constant en conformité avec leur nature. Tobias Portschy, « La question tsigane », mémorandum adressé au ministre de la Justice du Reich, août 1938. Cité par Christian Bernadac, L’Holocauste oublié. Le massacre des Tsiganes, éditions France-Empire, 1979. Document 3 : Le génocide des Tsiganes « En 1942, ordre fut donné d’arrêter sur toute l’étendue du Reich, toutes les personnes de sang tsigane y compris les métis, indépendamment de l’âge et du sexe, et de les expédier à Auschwitz […]. Les Tsiganes transportés à Auschwitz devaient y rester, dans un « camp familial », pendant la durée de la guerre. […] Cela dura deux ans. Les Tsiganes aptes au travail furent transférés dans d’autres camps. Mais en uploads/Histoire/ fiche-suite-seconde-gm-docx.pdf

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  • Publié le Apv 21, 2022
  • Catégorie History / Histoire
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