Francs Pour les articles homonymes, voir Franc. Cet article concerne le peuple
Francs Pour les articles homonymes, voir Franc. Cet article concerne le peuple germanique historique. Pour la monnaie du même nom, voir Franc (unité moné- taire). Pour la ville, voir Francs (Gironde). Les Francs constituent un peuple germanique appa- raissant sous la forme d'une confédération de tribus au moment des grandes invasions. Une partie d'entre eux joue un rôle central dans l'histoire de France, celle des Pays-Bas, celle de la Belgique, celle du Luxembourg et celle de l'Allemagne à compter de leur sédentarisation en Gaule romaine. Ils ont donné leur nom à la France et aux Français ainsi qu'à nombreuses places et régions en Al- lemagne, les plus connus étant la ville Francfort-sur-le- Main et la région nord de Bavière, Franken, Franconie en français. 1 Histoire 1.1 Légendes et théories sur les origines des Francs Plusieurs légendes et théories ont été proposées pour ex- pliquer l'origine des Francs. • Vers 580, le chroniqueur Grégoire de Tours parle d'un peuple de Pannonie qui aurait remonté le Danube puis se serait installé sur les bords du Rhin, pour ensuite envahir la Gaule[1],[2]. • Vers 660, La chronique de Frédégaire, suivie par le Liber Historiae Francorum vers 725, affirme que les Francs sont issus de rescapés de la ville de Troie, prise par les Grecs[2]. Contestée dès le XVIIe siècle, cette théorie est main- tenant totalement abandonnée. Article détaillé : Légende de l'origine troyenne des Francs. • En 1714, l'historien Nicolas Fréret est le premier à énoncer la thèse selon laquelle les Francs sont issus d'une ligue de peuples germaniques, mais cette thèse jugée « attentatoire à la dignité de la monarchie » vaut à son auteur six mois d'emprisonnement à la Bastille[3]. • S'appuyant sur l'aptitude maritime des premiers Francs et sur des pratiques guerrières et écono- miques différentes de leurs voisins les Germains, l'historien Roger Grand propose en 1965 de voir dans les Francs des émigrés scandinaves qui seraient venus sur les bords du Rhin au cours du IIIe siècle. Cette thèse n'a cependant pas résisté à la critique[3]. 1.2 La fondation des ligues Durant les premiers siècles de notre ère, les peuples germains sont en constante migration, sous la pression d'autres peuples migrants. Les peuples situés entre le Rhin et la Weser, ne pouvant franchir le limes rhénan, migrent vers la Hesse et la Thuringe, mais se heurtent à d'autres peuples[4]. Pour résister à cette pression, une première ligue de peuples germaniques se constitue au début du IIIe siècle. Ses membres la nomment la ligue de tous les hommes (alle man en langue germanique). Cette ligue, qui appa- raît pour la première fois en 213 dans les textes romains sous la forme Allamannicus qui a donné Alamans, avait pour but de résister aux peuples germains voisins et de conquérir de nouveaux territoires, d'abord sur d'autres peuples germains, puis en tentant de franchir le limes germanique[4]. À la même époque, une autre ligue, non plus assujettie à l'Empire, se forme plus au nord, le long du Rhin et en Germanie inférieure. Il s’agit de la Ligue franque, d'abord constituée des peuples Chamaves, Chattuaires, Bructères et Saliens, la ligue comprend aussi les Tongres déjà ins- tallés en Belgique, auxquels contribuent les Sicambres. Ils sont rejoints par la suite par les Ampsivariens, les Tenctères, les Tubantes et les Usipètes[5]. Des monnaies d'or de l'empereur Constantin Ier émises en 306 après des victoires contre les Francs et les Alamans portent à l'exergue Francia et Alamannia, ce qui semble démontrer à cette époque l'existence d'un pays des Francs que les Romains appellent Francie, et qu'ils distinguent nettement du pays voisin des Alamans. Francia n’a alors pas une connotation politique, mais plutôt géographique ou sociologique, comme Maghreb ou Balkans au XXIe siècle. Aux IIe siècle et IIIe siècle, Franci désignait alors une ligue ou confédération de peuples germaniques ins- tallés sur la rive inférieure droite du Rhin (c'est-à-dire au nord-est du Rhin), au-delà des frontières de l'Empire ro- main. Franc (latinisé en francus) désigne plus tard l'homme libre (fin du VIe siècle), mais ce n'est que par un glis- sement de sens postérieur, un adjectif tiré du nom propre[6]. Ce nom pourrait remonter au germanique com- 1 2 1 HISTOIRE mun *frankō « javelot, lance », attesté dans le vieil an- glais franca et le vieux norrois frakka, ce qui supposerait que la ligue franque aurait tiré son nom d'une arme toté- mique à l'instar des Saxons et leur saxe « épée courte »[7]. D'autres y voient un allomorphe nasalisé de l'adjectif *frakaz « audacieux, effronté, hardi », continué par le m. néerl. vrak, le v. angl. frǣc, le frison occ. frak, le vx. norvégien frakkr et le suédois régional frak[8]. Une série à e (cf. néerl. vrek, all. frech, vx. norr. frekkr[6]) s’explique par l'apophonie[8]. Pourtant, sur le plan pho- nétique, une nasalisation spontanée de /ak/ à /ank/ ferait difficulté[réf. nécessaire]. Le peuple franc est avant tout un peuple de guerriers qui élisaient et se plaçaient librement pour les affaires mili- taires sous l'autorité d'un chef de guerre, nommé rex fran- corum, « roi des Francs », qui exerçait son autorité dans son *gawi (cf. néerl. gouw, all. Gau), ou pagus « canton administratif ». 1.3 Entre Empire romain et Germanie C'est en 254 que les Francs débutent leurs incursions sur le sol romain. Au même moment, les Alamans attaquent une nouvelle fois le limes qu'ils franchissent et ravagent la Gaule belgique. Durant le début du IIIe siècle, l'élévation du niveau de la mer provoque la progression de la mer du Nord sur la plaine de Flandre et la Frise, transforme le lac Flevo en golfe marin, le futur Zuiderzee. Il s’ensuit un appauvrissement des populations locales, les Frisons, les Francs et les Saxons, qui incite ces derniers à se lancer dans la piraterie et le pillage de l'Empire romain. Ils com- mencent par le pillage de la Germanie inférieure avant d'être repoussés par Gallien en 257. Profitant du départ de Gallien vers la Pannonie, les Francs reprennent leurs in- cursions, mais sont provisoirement battus par Postumus. Il se proclame empereur des Gaules et doit lutter contre Gallien, ce qui laisse le champ libre aux incursions ter- restres des Francs, qui se lancent également dans des expéditions maritimes, ravageant la baie de Somme, le Cotentin, le Morbihan, les basses vallées de la Seine et de la Loire et même les côtes de la Lusitanie. Ce n'est qu'en 264 que Postumus réussit à mettre fin à ces raids, tant terrestres que maritimes[9]. La mort de Postumus et les luttes de ses successeurs contre les empereurs légitimes laissent le champ libre aux Francs et aux Alamans qui reprennent leurs pillages en 269. Probus soumet les Alamans en 277, mais ne par- vient pas à réduire ni les Francs occidentaux qui oc- cupent la Batavie, ni les Francs transrhénans qui oc- cupent la Toxandrie et les environs de Trèves[10]. En 286, Carausius, un général romain envoyé en Bretagne par l'empereur Maximien et craignant une disgrâce, se pro- clame empereur. Afin d'empêcher Maximien de réagir, il s’empare de Portus Itius, s’allie aux Francs et les installe sur les embouchures du Rhin afin de contrôler les deux points qui pourraient permettre à Maximien d'envahir la Bretagne. En 287 ou en 288, Maximien écrase le roi sa- lien Gennobaud qui choisit de se soumettre sans combat, avec tout son peuple. Maximien accepte sa reddition et installe les Saliens en Toxandrie, à l'embouchure du Rhin derrière le limes en Gaule belgique, d'abord sous le sta- tut de Lètes (soumis à l’autorité impériale), mais ce suc- cès ne lui permet pas de reconquérir la Bretagne, la flotte romaine ayant probablement été malmenée par une tem- pête. Constance Chlore termine la reconquête de la Bre- tagne et, ayant eu des problèmes avec quelques Francs, déporte des Chamaves et des Frisons en Gaule dans les pays des Ambiens et des Bellovaques[11]. En 306, Ascaric et Mérogaise, deux rois francs, probable- ment bructères envahissent la Gaule, mais Constantin les vainc, les capture et les fait jeter aux fauves à Trèves[12]. Sans doute à la suite de cette victoire, l'empereur romain émet des aurei frappés à Trèves montrant au revers une allégorie de la Francie, effondrée aux pieds d'un trophée d'armes, avec la légende Francia à l'exergue. Durant le IVe siècle, les invasions continuent mais sont toutes repoussées par l'armée romaine. Un nouveau phé- nomène apparaît au sein de cette dernière. En effet, les citoyens romains rechignent à s’engager dans l'armée ou simplement à faire leur service militaire, et pour com- penser la baisse des effectifs, les empereurs romains en- gagent des soldats germains qui intègrent l'armée ro- maine. Nombreux sont les Francs qui s’engagent et cer- tains parviennent aux plus hautes fonctions militaires et politiques : Articles détaillés : Fédérés francs et Lètes. • Bonitus, chef franc transrhénan, maître de la milice en 324 qui rendit plusieurs services à Constantin le Grand contre Licinius[13],[14],[15]. • Silvanus, fils du précédent, ce qui montre une inté- gration dans l'empire, est un général qui, accusé de trahison par une faction uploads/Histoire/ francs.pdf
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- Publié le Jan 06, 2023
- Catégorie History / Histoire
- Langue French
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