1 Les larmes de la rue des Rosiers Claude Vincenot Le régime de Vichy voulut br
1 Les larmes de la rue des Rosiers Claude Vincenot Le régime de Vichy voulut briser le lien établi par le Grand Sanhédrin entre les juifs de France et l’Etat français. Du 9 février au 9 mars 1807, Napoléon Ier avait convoqué à Paris une grande assemblée de notables juifs venus de tout l’Empire et d’Italie. L’Empereur entendait codifier les cultes, comme il l’avait fait pour le Code civil ; après le concordat imposé à l’Eglise catholique et le statut des protestants, il lui restait à définir celui des juifs en dissipant les préjugés. Le Grand Sanhédrin, le nom que prit l’assemblée en référence à l’assemblée de grands prêtres qui se tint dans la Jérusalem antique, rédigea neuf articles pour montrer que les dogmes juifs se concilient avec les lois civiles : une sorte de pacte passé entre les juifs de France et l’Etat . Ce pacte fut rompu par le régime de Vichy. Plus de 75 000 juifs de France, dont 10 000 enfants, furent assassinés dans les camps. Quant aux 30 000 juifs étrangers engagés volontaires dès 1939 dans l’armée française, ils furent –quand ils n’eurent pas la chance d’être faits prisonniers de guerre- livrés aux nazis dans leur grande majorité. Pendant quatre ans , le Pletzl vécut des pages noires, au rythme de dénonciations, persécutions, de rafles et de déportations, qui insultaient la République. Voir en fin de livre la chronologie des mesures discriminatoires prises à l’encontre des juifs, à partir du 27 septembre 1940 qui rendait leur recensement obligatoire. P. 24-25 Le Pletzl (petite place en yiddish) ou quartier Saint-Gervais ou encore Marais a toujours été le quartier-centre, le cœur battant des juifs de Paris, dont l’artère principale est la rue des Rosiers. Il n’a pas véritablement de frontières, pas de démarcation précise car le Pletzl n’a jamais été un ghetto. Il s’étend traditionnellement jusqu’à la rue Charlemagne au sud, la rue de Turenne à l’est, la rue des Archives à l’ouest, il comprend entre autres la rue des Ecouffes, la rue des Blancs-Manteaux, la rue Saint-Paul, la rue Pavée, la rue Ferdinand-Duval, la rue des Hospitalières Saint-Gervais…L’histoire des juifs dans le quartier remonte au Moyen- Age, leur présence n’y cessa jamais La première vague massive d’immigrants ashkénazes sur le Pletzl fut consécutive à la sanglante répression russe de 1863 contre une insurrection polonaise. Ensuite l’assassinat du tsar Alexandre II , le 13 mars 1881, déchaîna des centaines de pogroms à travers l’empire et amplifia les flots de l’émigration de l’Europe orientale vers les quartiers juifs de plusieurs capitales, Londres, New York, Buenos-Aires et Paris. Claude Vincenot évoque un moment terrible dans l’immédiate après-guerre à Varsovie. Alors que le ghetto a été totalement détruit par les nazis, rue après rue, maison après maison et toute sa population exterminée, alors que les révélations sur 2 la Shoah circulent dans la capitale polonaise, le 4 juillet 1946, au sud de la ville, un pogrom a lieu : accusant les juifs d’avoir enlevé un enfant chrétien et de lui avoir volé son sang, la populace se défoule sur deux cents rescapés qui viennent de rentrer chez eux : il y a 42 morts et une cinquantaine de blessés. uploads/Histoire/ les-larmes-de-la-rue-des-rosiers.pdf
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- Publié le Oct 20, 2021
- Catégorie History / Histoire
- Langue French
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