1 Sommaire linguistique .......................................................

1 Sommaire linguistique .............................................................................................................................................. 1 langue et langage ................................................................................................................................... 6 grammaire ............................................................................................................................................. 14 lexicographie ......................................................................................................................................... 18 traduction automatique ........................................................................................................................ 20 vocale, reconnaissance .......................................................................................................................... 22 phonétique ............................................................................................................................................ 23 morphologie (grammaire) ..................................................................................................................... 25 syntaxe ................................................................................................................................................... 27 philologie ............................................................................................................................................... 30 dialecte .................................................................................................................................................. 32 géographie linguistique ......................................................................................................................... 34 amérindiennes, langues ........................................................................................................................ 35 psychologie ............................................................................................................................................ 40 langage, acquisition du .......................................................................................................................... 50 Aphasie .................................................................................................................................................. 52 Cours de Zoubir Yahiaoui linguistique 1 PRÉSENTATION linguistique, étude scientifique du langage. Cette étude peut porter sur les sons, le vocabulaire ou la grammaire de langues spécifiques, sur les relations entre les langues, ou bien sur les caractères universels de toutes les langues. Les aspects sociologiques et psychologiques de la communication peuvent également être un objet d’étude pour la linguistique. Sous le terme de linguistique sont rassemblés plusieurs types d’approche. Une approche synchronique analyse la langue à un moment précis de son évolution ; on étudiera par exemple le français parlé à Paris dans les années 1880. À l’opposé, une approche dachronique ou historique s’intéresse aux changements que connaît une langue sur plusieurs siècles. De ce point de vue, on a pu étudier les prolongements du latin dans les langues romanes. La linguistique diachronique était 2 l’approche la plus commune au XIXe siècle tandis qu’au XXe siècle, on a adopté un point de vue à la fois diachronique et synchronique. Les études linguistiques peuvent en outre être menées de manière théorique ou appliquée. La linguistique théorique vise à construire des modèles de langue ou à élaborer des théories permettant de décrire des langues ou d’expliquer leur structure. La linguistique appliquée utilise les découvertes de l’étude scientifique de la langue dans les domaines de l’enseignement des langues et de l’élaboration des dictionnaires (lexicographie). Avec le développement de l’informatique sont apparues la traduction assistée par ordinateur et la reconnaissance automatique de la parole, autant de domaines d’application de la linguistique. 2 ASPECTS DE LA LINGUISTIQUE Il existe différentes façons d’analyser et de décrire une langue et les changements qui s’y produisent. Néanmoins, chaque approche prend généralement en compte les sons de cette langue (phonétique), la morphologie (formation des mots) et la syntaxe. La plupart des analyses abordent également les problèmes du vocabulaire et de la sémantique. La phonétique est l’étude de tous les sons de la parole et de la façon dont ils sont produits. Elle se distingue de la phonologie qui est l’étude et l’identification des phonèmes, c’est-à-dire des sons distinctifs d’une langue. La morphologie traite des unités porteuses de sens dans la langue, qu’on appelle morphèmes. Il peut s’agir de mots autonomes (pomme, maison, joie), de terminaisons de mots comme le -s du pluriel (maisons, pommes), de désinences verbales -er et -ir pour l’infinitif des verbes du premier et du deuxième groupe, -ant pour le participe présent (jouant), de préfixes et de suffixes (dé- dans défaire, détourner ; in- dans incrédule, incroyable ; -ible dans impossible ; -ier dans sucrier, saladier). On compte également parmi les morphèmes des modifications internes indiquant des catégories grammaticales comme le nombre (cheval, chevaux). La syntaxe porte sur les relations entre les éléments que constituent les mots dans une phrase. Par exemple, en français, l’ordre des mots est en général sujet-verbe-complément : Marie a acheté une tarte. L’ordre une tarte a acheté Marie n’a pas de sens sur le plan de la syntaxe française. 3 PREMIÈRES APPROCHES DE LA LINGUISTIQUE Depuis les balbutiements, dans l’Antiquité jusqu’au XIVe siècle, la linguistique se résumait principalement à la philologie. Au Ve siècle av. J.-C., le grammairien indien Panini décrivit et analysa les sons et les mots du sanskrit. Plus tard, les Grecs et les Romains introduisirent la notion de catégories grammaticales qui, pour l’essentiel, sont celles qui servent toujours de noyau à la grammaire. Par la suite, le développement de l’imprimerie, la multiplication des traductions de la Bible dans de nombreuses langues et l’essor de nouvelles littératures rendirent possible la comparaison des langues. Au début du XVIIIe siècle, le philosophe allemand Leibniz avait suggéré que l’égyptien, les 3 langues européennes et asiatiques avaient peut-être un ancêtre commun. Même si ce postulat s’est révélé par la suite partiellement faux, il n’en a pas moins donné son impulsion initiale à la philologie comparée (ou linguistique comparée). Vers la fin du XVIIIe siècle, un érudit britannique du nom de sir William Jones observa que le sanskrit présentait des similitudes avec le grec et le latin, et il avança l’idée que ces trois langues avaient peut-être une origine commune. Au début du XIXe siècle, les linguistes allèrent beaucoup plus loin dans cette hypothèse. Le philologue allemand Jacob Grimm et le danois Rasmus Christian Rask remarquèrent que, lorsque les phonèmes d’une langue correspondaient selon un schéma régulier à des phonèmes qui occupaient une place similaire dans des mots d’une autre langue apparentés sur le plan du sens, les correspondances étaient cohérentes. Par exemple, les phonèmes initiaux du latin pater (« père ») et ped- « pied » correspondent de façon régulière aux mots anglais father et foot. Voir aussi Grimm, loi de. À la fin du XIXe siècle, les correspondances des sons avaient été largement étudiées. Un groupe de spécialistes des langues européennes, connu sous le nom de néogrammairiens, avança l’idée que non seulement les correspondances de sons entre des langues apparentées étaient régulières, mais que les exceptions à ces règles phonétiques provenaient uniquement d’emprunts à une autre langue (ou d’une règle complémentaire portant sur la régularité des changements de sons). Par exemple, le latin d devrait correspondre à l’anglais t, comme dans dentalis qui signifie tooth (dent). Le mot anglais dental a toutefois un son d. Les néogrammairiens en ont conclu que l’anglais a emprunté dental au latin, tandis que tooth (qui contient le t attendu selon la règle de correspondance régulière) est un mot anglais « d’origine ». On désigne du nom de méthode comparative la méthode qui consiste à comparer des mots apparentés de différentes langues pour découvrir l’existence de changements réguliers de sons. Cette méthode a permis de dégager des familles de langues, c’est-à-dire des groupes de langues apparentées. On a ainsi pu énoncer le principe d’une famille indo-européenne composée de nombreux sous-groupes ou branches. La description de correspondances régulières de sons a également permis de comparer diverses formes d’une langue donnée telle qu’elle est parlée dans plusieurs régions par différentes populations. Ce domaine d’étude porte le nom de dialectologie. Il peut s’attacher aux différences de sons, de constructions grammaticales ou de vocabulaire, ou bien traiter ces trois thèmes en même temps. Par exemple, les études sur les dialectes ont permis de dégager en Allemagne un grand nombre de dialectes correspondant aux régions historiques. On citera notamment le dialecte du nord (Plattdeutsch), le souabe (Schwäbisch), le dialecte parlé dans le Palatinat (Tsälzisch), celui parlé dans la région de Cologne (Kölsch), le bavarois (Bayerisch). L’allemand parlé en Suisse alémanique et celui utilisé en Autriche sont également des variétés dialectales. 4 APPROCHES MODERNES Au XXe siècle, l’étude de la linguistique s’est développée dans plusieurs directions. 4.1 Linguistique descriptive et structurale 4 En linguistique descriptive, les spécialistes recueillent des données auprès de locuteurs natifs ; ils analysent les composants de leurs discours et organisent les données en fonction de niveaux hiérarchiques distincts : phonologie, morphologie et syntaxe. Ce type d’analyse a d’abord été effectué par Franz Boas et par Edward Sapir quand ils décrivirent les langues amérindiennes qui n’étaient pas encore consignées. Contestant les méthodes et les techniques de description linguistique qui s’appuyaient sur les textes écrits, ils élaborèrent des méthodes permettant d’identifier les sons distincts ou signifiants d’une langue et les unités minimales de combinaisons de sons porteuses de sens (par exemple, les racines des mots et les affixes). S’appuyant sur le travail de linguistes descriptifs comme Boas et Sapir, Leonard Bloomfield proposa une analyse béhavioriste de la langue, qui s’éloignait autant que possible de considérations sémantiques. Il mit l’accent sur les procédures permettant de découvrir les sons et la structure grammaticale de langues qui n’étaient pas encore consignées. Ces procédures sont à la base de ce que l’on a appelé le structuralisme américain. Alors que le structuralisme américain portait toute son attention sur les énoncés de parole, en Europe, le structuralisme mettait l’accent sur le système abstrait et sous-jacent de la langue que l’on pouvait distinguer des instances du discours. Cette approche se manifesta pour la première fois en 1916 avec la publication posthume de l’œuvre du linguiste suisse Ferdinand de Saussure. Ce dernier établissait une distinction entre les concepts de langue et de parole. Par langue, Saussure entendait la connaissance commune aux locuteurs d’une langue de ce qui est grammaticalement correct dans leur langue. Le terme parole désignait les propos qui sont effectivement tenus dans la langue. 4.2 Cercle linguistique de Prague Les partisans d’une autre forme de linguistique, qui s’est épanouie à Prague dans les années trente, se sont partiellement détachés de l’idée de structure de la langue — qui demeure néanmoins centrale dans leurs travaux — afin d’essayer d’expliquer la relation existant entre ce qui est dit et le contexte. Ces linguistes mirent l’accent sur la fonction des uploads/Histoire/ linguistique-zoubir-yahiaoui.pdf

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  • Publié le Aoû 24, 2022
  • Catégorie History / Histoire
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