Avis technique SSRF-22 Direction de la recherche forestière On peut citer tout
Avis technique SSRF-22 Direction de la recherche forestière On peut citer tout ou partie de ce texte en indiquant la référence © Gouvernement du Québec 2700, rue Einstein, bureau C.1.345.11 Québec (Québec) G1P 3W8 Tél : 418 643-7994 poste 6629 Télécopieur : 418 643-2165 Courriel : francois.guillemette@mffp.gouv.qc.ca https://mffp.gouv.qc.ca/les-forets/connaissances/recherche-developpement/ Titre : Qualité de l’érable à sucre dans l’unité d’aménagement 064-71 Auteur(s) : François Guillemette, ing.f., M. Sc., Filip Havreljuk, ing.f., Ph. D. et Steve Bédard, ing.f., M. Sc. Collaborateur(s) : François Boucher, ing.f. (DGFLL), Rachid Yousfi, ing.f. (DGFO), Jean-François Belzile, ing.f. (BMMB) et Thomas Moore, ing.f., M. Sc. (DAEF) Date : Février 2021 Historiquement, les industriels forestiers du Québec s’approvisionnaient peu en bois d’érable à sucre provenant des secteurs situés dans le nord de l’aire de répartition de l’espèce. On soupçonne que ce choix s’explique par une forte proportion de coloration de cœur sur la découpe des billes de sciage, l’abondance des taches de minéralisation et la faible proportion d’arbres de belle qualité apparente. Afin de documenter leur qualité interne et leur rendement en billes de sciage, nous avons échantillonné des érables à sucre provenant de différents secteurs au Québec, y compris l’unité d’aménagement 064-71 et son pourtour, un territoire relativement nordique pour l’érable à sucre. 1. Introduction Le bois d’œuvre d’érable à sucre (Acer saccharum Marshall) est recherché principalement en raison de sa dureté et de sa couleur pâle et homogène. Sur le marché américain, les meilleures planches provenant de l’aubier non coloré de cette espèce se vendent à environ 1,4 fois le prix des planches provenant du cœur coloré (MFFP 2020). Les prix sur le marché québécois sont moins bien documentés, mais d’après les informations obtenues, ce rapport serait plus près de 2,0 (CIFQ 2016 et données confidentielles obtenues d’un scieur en 2019), possiblement à cause des prix inférieurs des planches colorées. Cette situation pourrait refléter une surabondance de l’érable coloré, comparativement à l’aubier clair, sur le marché québécois. D’ailleurs, Havreljuk et al. (2013) avaient observé que les érables croissant au nord du fleuve Saint-Laurent et à l’ouest de la ville de Québec avaient une plus forte proportion de coloration de cœur que pour ceux poussant plus à l’est, y compris près des États américains. Il est bien connu que la coloration des arbres varie selon l’endroit, mais aussi entre des arbres provenant d’un même endroit (Germain et al. 2015). 2/22 En plus de la coloration du cœur, le bois d’érable à sucre présente parfois des taches ou des rayures longitudinales appelées « taches de minéralisation ». Leur fréquence est aussi reconnue comme étant très variable selon les secteurs (Ouimet et Saucier 1994). Ces taches peuvent entrainer une extension du cœur coloré et peuvent donc déclasser des planches du grade aubier (clair) vers le grade régulier (coloré). Historiquement, l’approvisionnement en bois d’érable à sucre provenait surtout des domaines bioclimatiques de l’érablière à bouleau jaune ou de l’érablière à tilleul. Les industriels forestiers du Québec se sont davantage approvisionnés en érables à sucre provenant du sud de l’aire de répartition de l’espèce que du nord, plus particulièrement dans le sous-domaine de la sapinière à bouleau jaune de l’Ouest. Même si cette situation est mal documentée, on soupçonne que ce comportement peut s’expliquer par une forte proportion colorée de la découpe des billes de sciage, l’abondance des taches de minéralisation (Ouimet et Saucier 1994) et la faible proportion d’arbres de belle qualité apparente (Guillemette et Bédard 2019). Or, l’érable à sucre des secteurs nordiques est inclus dans les volumes de bois offerts aux bénéficiaires de garanties d’approvisionnement (BGA) sur les unités d’aménagement (UA) des terres du domaine de l’État québécois. Les volumes de sciage offerts aux scieurs pour ces secteurs sont attribués selon les données disponibles à l’échelle provinciale (p. ex. Havreljuk et al. 2015), mais cet échantillonnage ne couvre pas suffisamment les secteurs nordiques, comme la portion septentrionale de l’érablière à bouleau jaune de l’Ouest et la sapinière à bouleau jaune de l’Ouest. Par conséquent, des BGA allèguent des difficultés à rentabiliser leur approvisionnement en érable à sucre dans ces secteurs. Ils invoquent notamment la valeur potentiellement moindre des bois et les coûts de transport généralement plus élevés qu’au sud (en raison de la distance des usines et du besoin de construire des chemins). Dans ce contexte, Forex Inc. a demandé à la Direction de la gestion des forêts de Lanaudière et des Laurentides (DGFLL) s’il était possible de récolter plus d’érables à sucre de qualité, d’un diamètre à hauteur de poitrine (DHP, mesuré à 1,3 m du sol) de 39,1 à 44,0 cm, dans la portion méridionale du sous-domaine de la sapinière à bouleau jaune de l’Ouest. Cette demande s’inspire de l’idée de récolter des arbres ayant atteint le diamètre à maturité financière, lequel a été calculé aussi avec les données de volumes disponibles à l’échelle provinciale (voir Guillemette 2016). La DGFLL a ensuite demandé l’avis de la Direction de la recherche forestière (DRF) concernant la demande de Forex. Il a été convenu d’échantillonner des érables à sucre sur ce territoire nordique pour mieux documenter leur qualité interne. Au besoin, à la lumière des nouveaux résultats, le calcul du diamètre à maturité financière pourrait être révisé pour de tels arbres. Pour compléter les données déjà disponibles (voir Havreljuk et al. 2015), des secteurs supplémentaires ont été échantillonnés de 2018 à 2020 dans divers projets grâce à la collaboration de la DRF, de la DGFLL, de la Direction de la gestion des forêts de l’Outaouais (DGFO), de la Direction de l’aménagement et de l’environnement forestier (DAEF) et des industriels forestiers chargés de la récolte. 3/22 Le présent avis technique a été rédigé pour montrer comment les billes extraites dans le territoire à l’étude se distinguent de celles provenant de secteurs échantillonnés ailleurs au Québec. Ce territoire inclut la zone d’érable à sucre non minéralisé de l’UA 064-71 (MFFP 2017) ainsi que la Forêt d’enseignement et de recherche Mousseau, située à Sainte-Véronique. Il est situé à la jonction des sous-domaines occidentaux de l’érablière à bouleau jaune et de la sapinière à bouleau jaune. Les données d’un autre secteur (UA 074- 51), adjacent à l’UA 064-71 et situé dans la zone d’érable à sucre minéralisé, sont aussi présentées pour fournir un aperçu de la qualité potentielle dans cette zone. Ces analyses constituent une étape préliminaire à la révision du diamètre à maturité financière de l’érable à sucre dans ce territoire. Cet avis remplace l’avis provisoire de Guillemette (2019). 2. Méthode 2.1. Territoire d’étude au sens large De 2002 à 2014, le MFFP a échantillonné 2 080 érables à sucre répartis dans 20 secteurs au Québec afin de relier leurs caractéristiques sur pied avec leurs volumes en billes. Cette collecte de données et les modèles statistiques les décrivant sont détaillés dans Havreljuk et al. (2015). De ce jeu de données, nous avons retenu 13 secteurs contenant au moins 15 érables à sucre ayant un DHP de 33,1 à 49,0 cm et un potentiel de bois d’œuvre (figure 1 et annexe). Un autre secteur, celui de Rivière de l’Orient, a été ajouté en 2019. Ces secteurs ont été comparés aux 6 secteurs d’intérêt dont il est question à la section 2.2. Notons que les secteurs de Sainte-Véronique A et de Dumouchel, même s’ils proviennent de ceux de l’étude de Havreljuk et al. (2015), sont aussi compris dans les 6 secteurs d’intérêt. Figure 1. Répartition des secteurs du territoire d’étude au sens large et des 6 secteurs d’intérêt (voir la section 2.2), selon les sous-régions écologiques et les domaines bioclimatiques. BC = Bras Coupé; Be = Bénédicte; Co = Cook; Cr = Charette; Ct = Chatal; Db = Dubuc; Dm = Dumouchel; Du = Duchesnay; Ga = Gatineau; Go = Gorman; La = Labotte; LT = Lac à la Truite; Pa = Parker; RO = Rivière de l’Orient; Sl = Sloe; SP = Saint-Pierre; SV = Sainte-Véronique (peuplements A et B). 4/22 2.2. Secteurs d’intérêt De 2018 à 2020, dans le cadre de différents projets, nous avons échantillonné les secteurs Chatal et Gorman, situés dans la plus grande portion de l’UA 064-71, soit celle correspondant à l’ancienne UA 064-51 avant sa fusion avec l’UA 061-52. Nous avons aussi échantillonné le secteur Sloe, dans la zone adjacente d’érable à sucre minéralisé (UA 074-51) et un autre tout près de l’UA 064-71, situé dans la zone d’érable à sucre non minéralisé (Sainte-Véronique — peuplement B). En complément, nous avons aussi utilisé des données provenant d’échantillonnages réalisés quelques années plus tôt dans deux autres secteurs de la même région : Sainte-Véronique — peuplement A et Dumouchel. Le tableau 1 présente les caractéristiques de ces six secteurs d’intérêt, et la figure 2 montre leur répartition. Nous avons échantillonné de 32 à 102 érables à sucre dans chacun de ces 6 secteurs d’intérêt, pour un total de 401 arbres, dont 69 dans le secteur Sloe. Chaque arbre a été classé selon sa priorité de récolte (classification MSCR; Boulet 2005) et la qualité de sa bille de pied (classification ABCD; MFFP 2014), dans l’une de 4 classes : A ou B uploads/Industriel/ avis-technique-qualite-de-l-x27-erable-a-sucre.pdf
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- Publié le Nov 06, 2022
- Catégorie Industry / Industr...
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