RSEponsable Business is not business anymore Mathieu Jahnich, Alexandre Dudoubl

RSEponsable Business is not business anymore Mathieu Jahnich, Alexandre Dudouble & Cyrille Jubert RSE Responsabilité des entreprises sociétale RSEponsable un peu d’altRuiSmE / page 9 quelques RepèreS tEmporels / page 13 combattRe les idéeS reçuEs / page 19 figuRes impoSéEs / page 25 pRogrammeS librEs / page 31 laisseR d’autreS tracEs / page 37 gloss’RSE / page 41 des valeuRs et deS hommEs/ page 49 Au détour de ces quelques lignes, une secrète ambition : partager avec vous la conviction qui depuis toujours guide ma vie. Il y a dans l’homme un étrange combat entre l’âpreté au gain, la protection des siens et la générosité. Si les hommes et femmes de talent se doivent d’être couronnés de succès ils doivent aussi prendre conscience de leurs responsabilités sur le monde qui les entoure ! « Le propre de la puissance est de protéger » (Blaise Pascal). Quelle joie de voir un entrepreneur comme Robert Louis-Dreyfus transmettre l’essentiel de son patrimoine à une fondation tout en protégeant ses entreprises et les siens ! Quel exemple nous donnent Douglas et Kris Tompkins, le couple fondateur de la marque “North Face” de faire don de deux nouveaux parcs nationaux pour le Chili et l’Argentine. Quel moteur de voir sous la direction intrépide d’Yvon Chouinard, que la marque Patagonia a toujours été une entreprise innovante qui consacre 1 % de son chiffre d’affaires annuel à des associations environnementales militantes sur le terrain. Ces grands communicants sont les principaux moteurs et exemples d’un monde plus responsable. Alors commençons nous aussi. Cyrille Jubert Fondateur de Wanacôme Les entreprises ne sont pas dissociées de la société, elles en font partie intégrante. Elles se doivent donc d’agir de manière responsable. Alors, la question n’est pas de savoir s’il faut communiquer mais de définir quand, vers qui et ce qu’il faut communiquer. Ce livre blanc se veut une invitation à la réflexion, au dialogue et à l’action... Mathieu Jahnich Expert en communication environnementale, fondateur du site www.sircome.fr Les démarches RSE entraînent la mise en place d'actions valorisantes et impliquent un renouveau pour la communication : donner du sens, faire des valeurs avec des valeurs, stimuler la créativité sur des enjeux profonds, forcer l'interpellation... S'engager sur une telle démarche va donc clairement dans le sens de l'histoire. Alexandre Dudouble Expert en environnement et en communication multimédia 9 / un peu d’altRuiSmE un peu d’altRuiSmE Des milliers d’entreprises explorent, depuis parfois de nombreuses années, les chemins de la responsabilité. De l’entreprise individuelle à la multinationale, les modes d’actions sont illimités. Nous avons choisi trois exemples qui démontrent qu’il est possible d’agir à son niveau, en fonction de ses moyens, de ses compétences et de ses valeurs. 10 / un peu d'altRuiSmE Le Moulin Auguste Lainé : bien plus que de la bonne farine Aux Andelys (Eure), Sébastien Dutacq est un meunier engagé convaincu de la nécessité de repenser les pratiques, de faire preuve de plus de responsabilité et d’efficacité. Ainsi, il commence par assurer la traçabilité des farines ou l’amélioration continue de la qualité. L’entreprise souhaite également répondre à des demandes sociales négligées par les grands groupes, par exemple en commer- cialisant de la farine sans gluten, rare, car difficile à produire et peu rentable. En parallèle, le Moulin Auguste Lainé améliore ses matériels roulants pour gagner en rentabilité mais aussi pour prévenir l’apparition de troubles musculosquelettiques (TMS) chez ses ouvriers. Un volontariat qui se retrouve également dans l’organisation de journées de formation pour les conjointes de bou- langers, bien souvent oubliées. En structurant et en communi- quant sa démarche RSE, Sébastien Dutacq espère ainsi accom- pagner la profession vers l’excellence et la transmission de valeurs. Patagonia, explor’acteur de nature Fondée en 1973 par Yvon Chouinard, sa femme et quelques amis, l’entreprise Pata- gonia est spécialisée dans les textiles techniques dédiés aux sports extrêmes. Très sen- sible aux problématiques environnementales, l’équipe dirigeante s’engage de manière exemplaire : versement d’une part des bénéfices à des ONG (plus de 35 millions de dollars depuis 1986), coton 100 % biologique pour la totalité de la gamme sportswear (depuis 1996 !), calcul et communication de l’empreinte écologique de tous leurs produits, utilisation de matériaux recyclés pour concevoir de nouveaux produits… De surcroît, Yvon Chouinard et l’un de ses amis lancent en 2002 le « 1 % pour la planète », un club d’entreprises qui acceptent de consacrer au minimum 1 % de leur chiffre d’affaires annuel à des actions de protection de l’environnement. En 2009, ce sont ainsi plus de quinze millions de dollars qui ont été versés par mille entreprises à plus de deux mille groupes environnementaux dans le monde… 11 / un peu d'altRuiSmE Triselec, pour valoriser les matières... et les hommes Depuis 1994, l’usine Triselec, près de Lille, fait figure de pion- nière – et de leader – en matière de RSE. Il s’agit d’une unité de traitement et de valorisation des déchets se basant avant tout sur l’efficacité de son process... et les valeurs humaines. Chaque année, environ 170 personnes en situation d’exclusion sociale sont embauchées sur un seul critère : être un chômeur de longue durée. Son directeur, Patrick Vandamme, précise : « Il n’y a pas d’éti- quettes ici. Qu’il soit ancien détenu, ancien alcoolique ou illettré, chaque opérateur est intégré sur le même pied d’égalité. Quel que soit son parcours passé, chaque collaborateur sera formé selon ses besoins. Ainsi, un illettré disposera dans nos locaux d’un espace de visioconférence pour apprendre à lire et, surtout, lui permettre de retrouver sa dignité ». Du temps gratuit et inutile pour l’entre- prise ? Pas vraiment, car en valorisant les matières et les hommes, Triselec est aujourd’hui une usine rentable, un cas presque unique en France... à tous points de vue. quelques RepèreS tEmporels La prise de conscience collective des dégâts causés par notre mode de vie « moderne » sur l’environnement et la société commence au début des années 1970. Premier choc pétrolier, fin des Trente Glorieuses, émergence du chômage de masse, premières marées noires… De plus en plus de voix s’élèvent pour remettre en question notre modèle de société. De nombreuses actions de communication et de sensibilisation voient le jour. En voici quelques unes, certaines emblématiques, d’autres simplement originales… En attendant de connaître les vôtres. 13 / quelques RepèreS tEmporels 1961 2010 R S E @ 1961 Création du WWF dont la philosophie est fondée sur le dialogue avec l’ensemble des acteurs. Avec plus de 4,7 millions de membres, c’est aujourd’hui la première organisation mondiale de protection de la nature. 1966 La Terre est photographiée dans son intégralité depuis la Lune par la NASA. Ce premier « lever de Terre » marque les esprits, la « finitude » de notre planète nous saute aux yeux. 1980 Introduction dans la sphère scientifique de l’expression « diversité biologique ». Elle sera remplacée en 1986 par un néologisme beaucoup plus efficace en termes de communication : « biodiversité ». 1974 Lancement des premières campagnes de sensibilisation aux économies d’énergie par l’ancêtre de l’Ademe. Parmi les slogans, le célèbre « En France on n’a pas de pétrole mais on a des idées ». 14 | quelques RepèreS tEmporels 1986 Quatre jours après l’accident de Tchernobyl, le bulletin météo d’Antenne 2 affirme que l’anticyclone situé au dessus de la France nous protège du nuage radioactif… 1998 Publication d’un rapport canadien qui analyse les premiers rapports DD des entreprises et qui propose des conseils pour mieux mesurer et rendre compte de leur performance environnementale. « Good environmental performance is good business » peut-on lire dans la préface. 1987 La Commission des Nations Unies sur l’Environnement et le Développement publie le Rapport Brundtland intitulé « Notre futur commun ». Ce document donne la première définition officielle du concept de développement soutenable. Peu à peu, c’est l’expression « développement durable » qui s’est imposée. Le devoir de solidarité géographique s’est envolé… 1994 Première recherche analysant le traitement que font les journaux télévisés français du thème de l’environnement. Dix ans plus tard, une étude similaire montrera que l’environnement a acquis une plus grande légitimité et que le nombre de reportages a plus que doublé. 15 / quelques RepèreS tEmporels CSR 1989 Alors qu’un pic de pollution est annoncé dans de nombreuses villes européennes, Paris reste silencieuse. Sous la pression médiatique, le Ministère de l’Environnement s’engage enfin à publier les résultats de mesure de la qualité de l’air dans les grandes villes françaises. 2002 Discours alarmiste du président Jacques Chirac à la tribune du 3e sommet de la Terre à Johannesburg : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». Mais avec quelles répercussions ? 2007 Bataille des eaux. Une campagne du Syndicat des eaux d’IDF déclenche une riposte de Cristaline, leader français sur le marché de l’eau en bouteille : « Je ne bois pas l’eau que j’utilise [dans les toilettes]. Je choisis Cristaline ». 2001 Création du bureau de conseil en communication Futerra, LA référence en matière de communication sociale et environnementale. Leur principe : « To make sustainable development so desirable ... it becomes normal ». uploads/Industriel/ responsabilite-societale-des-entreprises.pdf

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