Daruma Revue internationale d’études japonaises Numéro 14 Printemps 2007 Revue

Daruma Revue internationale d’études japonaises Numéro 14 Printemps 2007 Revue publiée avec le concours du Centre national du livre © Daruma -- - Revue internationale d’études japonaises En couverture : © Daruma ISSN : 1283-4033 ISBN : 2-87730-693-3 http://www.univ-tlse2.fr/japonais/daruma.htm Daruma Revue internationale d’études japonaises Comité de rédaction Yves-Marie ALLIOUX Christian GALAN Jean-Pierre GIRAUD Anne GONON INAGAKI Naoki Jacques JOLY Laurence LABRUNE Mieko MACE NAKAJIMA Hiroji Dominique PALMÉ Corinne QUENTIN Alain-Marc RIEU USAMI Hitoshi Mise en page – Fabrication Thorsten BOTZ-BORNSTEIN Directeur de la publication Yves-Marie ALLIOUX Adresser toute correspondance à : DARUMA – Revue internationale d’études japonaises Section de japonais Université de Toulouse-Le Mirail 5, allées Antonio-Machado 31 058 Toulouse cedex 9 – FRANCE Tél/Fax : 05-61-50-49-41 revue.daruma@univ-tlse2.fr http://www.univ-tlse2.fr/japonais/daruma.htm DARUMA Number 14 大 Spring 2007 大 table of contents 大 -- - special edition / 大 Architecture 大 under the supervision /大 Thorsten Botz-Bornstein (大) DARUMA Numéro 14 -- - Printemps 2007 sommaire -- - dossier -- - Architecture sous la direction de Thorsten Botz-Bornstein Table Introduction: L’étrangeté contre l’exotisme. De la communication interculturelle en architecture par Thorsten BOTZ-BORNSTEIN 3 Ouverture: « LightSpace » par Günter NITSCHKE 7 I. LES CHOSES 1. Des voix venues d’aillleurs: un modernisme nationaliste ou un régionalisme critique à l’Expo 58. Les pavillons du Japon et de la Finlande par Rika DEVOS 9 2. Sauver l’héritage de l’architecture en bois de Kyôto par Riitta SALASTIE 19 3. Définition de l’architecte ou l’influence du rapport au monde dans le processus de création architecturale par Yann NUSSAUME 25 4. NEXT 21 ou une manière différente de concevoir le logement dans les villes japonaises par Jean ENGLEBERT 35 5. Nostalgie du Lu-Shan. Note sur les schèmes esthétiques de l’habitat nippon par Augustin BERQUE 43 II. L’« ENTRE LES CHOSES » 6. Etre architecte japonais et avoir quarante ans: du « quoi » au « comment » par MATSUOKA Kyôko 59 7. Le temps du « Mu-I » par TAKEYAMA Kiyoshi Sey 67 8. La cathédrale gothique, Le Corbusier et Andô Tadao: Quelques réflections sur la lumière par ÔHASHI Ryôsuke 73 9. L’architecture au corps: Des temples de Kyôto à l’architecture occidentale au XXI siècle par Maurice SAUZET 79 10. Kûkan – Andô Tadao et les archétypes de l’Espace vide par Günter NITSCHKE 89 11. Le jeu, le rêve et la recherche de la « vraie » forme d’habitat: de Aalto à Andô par Thorsten BOTZ-BORNSTEIN 103 12. L’architecture d’Andô et la maison Stonborough: Deux approches exceptionelles vers la modernité par Thorsten BOTZ-BORNSTEIN 115 13. Une conversation avec ANDÔ Tadao 123 DARUMA – n° 14 Automne 2008, p. 3-6 Introduction L’étrangeté contre l’exotisme. De la communication interculturelle en architecture par Thorsten Botz-Bornstein Les japonais la connaissent bien, la communication interculturelle en architecture. Ayant été « post-modernes » avant l’heure, une grande partie de leur architecture témoigne d’une réflexion de phénomènes tels que « l’influence », « le mélange », « l’identité culturelle »... Reste à se demander ce qu’il en est des architectes occidentaux. En effet, la plupart d’entre eux sont relativement assurés de leur appartenance à l’hémisphère « occidental ». Plus inquiets au sujet des problèmes de la « modernité » et de ses impasses – c’est-à-dire au sujet des problèmes qui découlent de leur propre histoire –, les architectes « occidentaux » sont loin d’être saisis par une crise d’identité qui serait suscitée par une confrontation avec l’architecture asiatique ou africaine. Il y a une mondialisation de fait, certes, mais qui, quand elle ne nous rend pas complètement « international », nous conduit vers la recherche de nos propres origines. Et là où l’on s’intéresse aux influences venant « d’ailleurs », on met souvent – même si c’est de façon inconsciente – un verrou psychologique de sécurité nommé « exotisme » ou, pour rappeler l’expression d’Edward Said, « orientalisme ». Ce volume essaie de bousculer un peu cet ordre. Parlant des effets de la communication interculturelle des deux côtés, chacun des auteurs se livre à la description d’un terrain qui est « étrange » par définition. Reste à voir si cette « étrangeté » est capable de Introduction déverrouiller ce que le travail de l’orientalisme avait soigneusement divisé en deux hémisphères. Quoique ANDÔ Tadao 安藤忠雄 se trouve au centre de la plupart des contributions, les auteurs réunis dans ce volume sont loin de parler de la même sorte d’architecture ou des mêmes idées concernant l’architecture japonaise. Ils sont, bien sûr, presque tous « japonisants ». Mais ce volume ne doit nullement se comprendre comme un bréviaire de « traditionalistes » lancé avec virulence à la figure des « modernisateurs ». Il ne s’agit pas non plus d’une documentation à propos du match intitulé par certains « Andô contre le reste du monde ». Nous n’avons pas du tout l’intention de classifier tous ces architectes qui ne sont pas « ouvertement japonais » comme appartenant à la « génération déshéritée », de n’être plus vraiment des « architectes japonais » parce qu’ayant grandi à Tôkyô et ayant fait des études aux États Unis, et étant donc dépourvus de cette sensibilité typiquement « japonaise » que nous adorons tant, nous les « occidentaux ». Une telle façon de voir les choses enfermerait évidemment de nouveau les « japonais » en un « ailleurs » et nous-mêmes chez nous. Au lieu de tout cela nous proposons de comprendre comme la principale résultante de cette communication interculturelle la perception et la mise en relief d’une certaine « sphère d’étrangeté » que presque tous les auteurs de ce volume – japonais et européens – touchent, découvrent et décrivent comme une qualité stimulante qui favorise la communication interculturelle en architecture. Cette sphère peut être abordée directement en parlant de choses, ou sous forme d’une sphère étrange qui se déploie « entre les choses ». On ne trouvera pas d’idéologie anti-moderne ou pro-moderne, pas d’études post-coloniales, et pas de régionalisme. Ce que l’on trouve en revanche sont des témoignages de professionnels de l’architecture ou de « penseurs » qui parlent d’une fascination pour « l’autre », d’une fascination qui ne se laisse pas enfermer dans les mailles de telle ou telle théorie, mais qui s’exprime à travers des stratégies narratives ou – mieux encore – « topologiques ». Dans l’ouverture intitulée « LightSpace » Günter Nitschke explique que le caractère ma 間 signifie en Asie de l’est « un espace qui nait de l’union de la matière et de la lumière ». Les bâtiments en béton d’Andô seraient donc prêts à être explorés par la conscience humaine dans la mesure où ils se présentent comme la réunion de la matière, de la lumière et de l’espace. Ils symbolisent « une lumière qui ne jette aucune ombre ».1 1 Nous considérons comme un privilège que de pouvoir présenter Günter Nitschke à un public français qui ne connaissait jusqu’ici que son livre Le jardin japonais - Angle droit et forme naturelle (Köln: Taschen, 1991). Les travaux de M. Nitschke se diffusent depuis bientôt quarante ans dans le monde anglophone. Il fût d’ailleurs Introduction L’étrangeté revêt un caractère plus palpable dans l’article de Jean Englebert quand il nous amène aux « cités-jardins en hauteur » du complexe d’habitation NEXT 21 à Ôsaka où « la diversité la plus totale » se réunifie dans l’unité. Maurice Sauzet a, en tant qu’architecte japonisant, pratiqué la communication interculturelle pendant de longues années. Il nous parle des exigences qui rapprochent ses démarches « du découpage cinématographique » de ceci que « chaque séquence doit avoir un intérêt dans l’instant et doit aussi participer à un ensemble ». Il parle encore des conséquences du fait – bien connu au Japon – que « l’obstacle délibéré est prétexte au détour », ce qui nécessite la définition d’une « fonctionnalité de deuxième degré ». Très proche de ces réflexions reste l’architecte TAKEYAMA Kiyoshi Sey 竹山聖 qui s’éprend des « lieux sans fonction », de la forme spatiale du temps de mu-i, et de « l’espace zéro » existant entre deux terrains. On a la nette impression que MATSUOKA Kyoko 松岡京子 parle des mêmes espaces, à la seule différence que chez elle ces espaces ne deviennent intéressants que dans la mesure où l’urbanisation moderne force de plus en plus le jeune architecte à construire des « créations anonymes » sur des terrains minuscules intercalés entre deux bâtiments ou sous les ponts des autoroutes qui traversent des villes japonaises. Puis on croit qu’il s’agit encore une fois du même genre d’espace quand Augustin Berque nous amène à un pavillon de thé qui se trouve sur le toit-terrasse d’un immeuble moderne dans un quartier central de Tokyo. C’est l’hermitage de montagne en pleine ville… Rika Devos nous amène au site de l’Expo 58 où MAEKAWA Kunio 前川邦夫 délimite un abri dans le jardin au sein duquel il raconte un récit du Japon de l’après guerre, un récit sensé être un complément au modernisme international mais qui se veut explicitement japonais. Riitta Salastie pour sa part, nous parle de l’okusama, de la femme d’intérieur qui habite les profondeurs uploads/Ingenierie_Lourd/ daruma-14.pdf

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