Didactique du français 1 Ecaterina BULEA BRONCKART Jean-Paul BRONCKART Didactiq
Didactique du français 1 Ecaterina BULEA BRONCKART Jean-Paul BRONCKART Didactique de la grammaire Conférence 2 A. Analyse de la structure générale de la phrase de base (ou phrase P.) Identification de la phrase de base (en pratique) La phrase de base est : - simple (ne comporte qu'un seul verbe conjugué) ; - déclarative (par opposition à interrogative, impérative ou exclamative) ; - positive (par opposition à négative) ; - neutre (par opposition à emphatique). - active (par opposition à passive) ; Structure de la phrase de base (en pratique) Un jour, au petit matin, ici, un cambrioleur rusé a dérobé les bijoux de la baronne. P. Compléments de phrase Sujet Prédicat GN G.Prép G.Adv GN GV Les réalisations de la fonction de complément de phrase Complément de phrase type : le G .Prép Egalement : - Sous-ensemble limité de GN. - Sous ensemble de G.Adv : contiennent des adverbes déictiques, indiquant le lieu (ici, là, ailleurs) ou le temps (demain, hier, aujourd’hui). 2 B. Analyse de la structure des groupes et des fonctions grammaticales mineures 1. Problème Groupe prédicatif – Groupe verbal 1.1. Analyse théorique (1) Le passant a généreusement donné son pain au mendiant. P GN G.Préd. GV GN G.Prep. Aux Adv. V (2) Véronique a construit avec soin une vaste armoire. P GN G.Préd. GV GN Aux V G.Prép. (3) Les visiteurs ont toujours été très polis. P GN G.Préd. GV G.Adj Aux G.Adv. V 3 Structure des groupes G.Préd. : GV + divers groupes à sa suite GV : Aux + V + (G.Adv.) + (G.Prép) Fonctions dans les groupes a) Suites dans le Groupe prédicatif Distinction entre verbes standards et verbes de type être (sembler, paraître, avoir l’air, devenir, etc.). Attention : deux types de verbes être : de relation et de localisation (4) Marie a été à Paris. (5) Le professeur est resté dans son bureau. -------------- (6) Marie a été une grande skieuse. (7) Le professeur est resté silencieux. Si verbe est standard : Groupes à la suite = Compléments du prédicat Su verbe est de type être : Groupe à la suite = Attribut b) Constituants facultatifs du Groupe verbal Sont des compléments du verbe. 4 1.2. Analyse pratique Modification importante - Le G.Préd de la théorie devient GV. - Le GV de la théorie devient V (ou “structure du verbe“). Structure du GV (1) Le passant a généreusement donné son pain au mendiant. P GN GV V GN G.Prep. Aux Adv. Rac. (3) Les visiteurs ont toujours été très polis. P GN GV V G.Adj Aux G.Adv. Rac. Fonctions des suites du GV - Si le verbe est “standard“ : Complément du verbe (1) Le passant a généreusement donné son pain au mendiant. - Si le verbe est “de type être“ avec valeur de localisation : Complément du verbe être (5) Le professeur est resté dans son bureau. - Si le verbe est “de type être“ avec valeur de relation : Attribut (3) Les visiteurs ont toujours été très polis. 5 Problème : comment analyser le Verbe (V) ? a) Auxiliaires et terminaisons Distinction entre verbes simples (sans auxiliaire) et verbes composés (avec auxiliaire). Pas de prise en compte des terminaisons du verbe. (8) Marie a été une grande skieuse (9) Marie est une grande skieuse b) Que deviennent les Compléments du verbe de la théorie ? La fonction qui leur est attribuée est celle de modificateur du verbe. (10) Marie a vraiment été une grande skieuse (11) Le randonneur a soigneusement étudié son parcours. Problèmes des couleurs à attribuer aux modificateurs : en principe le rouge (font partie de la “structure du verbe“, mais peuvent être laissés en blanc. Généralisation de la distinction entre modificateurs et compléments - La fonction de modificateur est toujours attribuée à un Adv. ou à un G.Adv. - Les Adv. “standards“ ont toujours la fonction de modificateur. - Les Adv. “déictiques“ ont toujours la fonction de complément. (12) Cet étudiant est quotidiennement allé là-bas. (13) Marie est généralement restée ici. 6 C. Différencier les compléments du verbe des compléments de phrase Le groupe verbal et les compléments du verbe Groupe verbal constitué du verbe (ou structure du verbe) et de groupes qui en dépendent et qui viennent à sa suite (suites du verbes) : Ces groupes constituant la suite du verbe sont des compléments du verbe. (1) Marie a écrit une lettre à un ami, à Paris. Comment identifier les compléments du verbe ? a) Raisonnement théorique Le complément de verbe est un constituant qui est inclus dans le groupe verbal et qui se trouve sous la dépendance syntaxique du verbe, alors que le complément de phrase ne l'est pas. Chaque verbe, de par ses caractéristiques lexico-syntaxiques propres, “ouvre“ une structure de complémentation spécifique, c'est-à-dire qu'il crée obligatoirement des “places“ de compléments. Une série de verbes ont ainsi une place de complément : [manger quelque chose] [aller quelque part] Une autre série de verbes ont deux places de complément : [prêter quelque chose à quelqu'un] [écrire quelque chose à quelqu'un] [adresser quelque chose à quelqu'un] [poser quelque chose quelque part] [comparer quelque chose à quelque chose] Les “places théoriques“ de compléments (quelque chose, à quelqu'un ou quelque part) sont impliquée par la structure lexicale du verbe ; mais elles ne sont pas toujours occupées. Lorsqu’elles le sont , les groupes prenant ces places ont nécessairement la fonction de complément de verbe. Les compléments de verbes ne sont donc pas (toujours) obligatoires. (2) Jean pose*. (3) Jean pose son cahier. (4) Jean pose sur la table*. (5) Jean pose son cahier sur la table. (6) Jean écrit. (7) Jean écrit une lettre. (8) Jean écrit à un ami. (9) Jean écrit une lettre à un ami. 7 Comment identifier les compléments du verbe ? b) Raisonnement pratique b1) Tous les compléments du verbe sont pronominalisables, c’est-à-dire peuvent être remplacés par un pronom (Jean la lui écrit). b2) La position “normale“ ou “standard“ des compléments de verbe est d’apparaître après le verbe, puisqu’ils “ferment“ la structure que ce verbe “ouvre“. Cette notion de « position standard » implique que certains compléments du verbe ne peuvent pas être déplacés : (10) A un ami, Jean écrit*. (11) A Paris, Marie va*. Elle implique que si certains compléments du verbe sont déplaçables, ce déplacement produit un effet particulier, d’emphase ou de thématisation. (12) Sur la table, Jean pose son cahier. Comment identifier les compléments de phrase ? Le complément de phrase n’est quant à lui pas sous la dépendance syntaxique du verbe, ou n’occupe pas une des places de complément que la structure lexicale du verbe “ouvre“. (13) A Paris, Marie a écrit une lettre à un ami. (14) Demain, Paul posera la clef sur le guéridon. (15) Demain, Paul posera la clef ici. Raisonnement théorique et pratique a) Les compléments de phrases sont facultatifs : ils peuvent être supprimés sans que cela ne nuise à la bonne forme syntaxique de la phrase. b) Les compléments de phrases ne sont pas pronominalisables, mais à une exception : certains compléments de phrase à valeur sémantique de lieu sont pronominalisables en y : (16) A Paris, Marie a écrit une lettre à un ami. (17) Marie y a écrit une lettre à un ami. c) N’étant pas sous la dépendance du verbe, les compléments de phrase n’ont pas de position “standard“ dans la phrase : (18) Marie a écrit une lettre à un ami, à Paris. (19) Marie, à Paris, à écrit une lettre à son ami. 8 D. Analyse des autres groupes 1. Le groupe nominal (GN) Le GN comporte deux constituants de base ou obligatoires : le nom et la détermination. Il accepte les constituants secondaires ou facultatifs suivants : adjectif ou groupe adjectival ; groupe prépositionnel. (1) Cet artisan avait construit une table. (2) Ce petit poney très élégant avait plu aux invités. (3) Une hirondelle avait sali le bureau de mon oncle. (4) Marie est très grande. (5) Les deux enfants sont partis à la campagne. Règle : GN ---> Détermination + Nom + (G.Adj) + (G.Prép) Remarques : détermination et déterminants a) Pour la plupart des noms, l’opération de détermination est réalisée par un déterminant (cet, une, ses, ce, une, le, mon), mais avec certains noms, en particulier les noms propres, ce déterminant peut ne pas apparaître ; dans ces cas, l'opération de détermination peut néanmoins être attestée, comme le montre l'accord au féminin de grande dans 4. L'opération de détermination du nom est donc obligatoire, mais le déterminant peut être apparent ou “masqué“ (déterminant ø). b) L'opération de détermination peut aussi se réaliser par une structure composée de plusieurs déterminants associés (voir 5). On parlera dans ce cas de déterminant composé. c) L'opération de détermination en genre et en nombre ne se concrétise pas seulement par la production d'un déterminant, mais aussi par une flexion nominale ("s" du pluriel, "e" du féminin, par exemple). Fonctions mineures Les éléments facultatifs du groupe nominal (G.Adj et/ou G.Prép) ont la fonction de complément du nom. Simplifications didactiques - uploads/Ingenierie_Lourd/ didactique-de-la-grammaire-le-gv-et-le-gn.pdf
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- Publié le Sep 16, 2022
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