CONCOURS D´ACCÈ ÈS A È L´ÈNSÈIGNÈMÈNT SÈCONDAIRÈ, FRANCÈS, ÈSPAGNÈ 2012 CONSIDÉ
CONCOURS D´ACCÈ ÈS A È L´ÈNSÈIGNÈMÈNT SÈCONDAIRÈ, FRANCÈS, ÈSPAGNÈ 2012 CONSIDÉRATIONS SUR LE ROMAN Contenido QUELQUES CONSIDÉRATIONS SUR LE ROMAN....................................................1 1. VERS UNE DÉFINITION........................................................................................1 2. LA QUESTION DU POINT DE VUE......................................................................2 3. LES DEUX CATÉGORIES DU TEMPS ET DE L´ESPACE..................................4 3.1. LA REPRÉSENTATION DU TEMPS...............................................................4 3.2. LA REPRÉSENTATION DE L´ESPACE..........................................................5 4. LE ROMAN, LA RÉALITÉ ET LA VÉRITÉ......................................................6 1. VERS UNE DÉFINITION Le roman met en récit une histoire, où réalité et fiction se mêlent. L ´expression « c´est du roman » témoigne bien du fait que le romancier ne peut reproduire la réalité telle qu´il a vécue ; sinon, il n´écrit pas un roman mais une autobiographie. L´écrivain ne peut pas tout raconter. Il construit son œuvre en fonction de choix dont l´ensemble converge vers le sens général de l´œuvre. Pour raconter son histoire, il va adopter : Un genre littéraire : il sera réaliste et non fantastique, ou policier… ce qui implique une certaine façon de décrire les personnages, d´analyser leur psychologie et de dénoncer leurs illusions. Un point de vue qui oriente la narration : c´est l´auteur qui va parler, et non pas le narrateur ou le personnage. Il peut varier les modes de la narration : il peut faire se succéder les dialogues au style direct, les monologues à l´indirect libre et l´évocation de l´action. Un temps de la narration : l´auteur peut situer son histoire dans la chronologie historique sans négliger pour autant l´histoire concrète des personnages. Une localisation dans l´espace : lieu de l´action. Il peut prendre une signification symbolique. Un moment pour commencer. Le début du roman s´appelle l´incipit. Les premières lignes de la narration trahissent le projet de l´auteur : tout dépend de son intention d´éclairer ou non le lecteur sur le déroulement des faits. Il peut oposfrances@gmail.com | CONSIDÉRATIONS SUR LE ROMAN 1 CONCOURS D´ACCÈ ÈS A È L´ÈNSÈIGNÈMÈNT SÈCONDAIRÈ, FRANCÈS, ÈSPAGNÈ 2012 engager l´action tout de suite, in médias res, pour donner à la fois une impression de vérité et de mystère. Ensuite, il enchainera sur des explications, comme c´est souvent le cas de Balzac, ou bien il ne révélera rien d´autre que ce que le personnage apprend au lecteur, comme Modiano, par exemple. Parfois, le récit s´engage sur une description exhaustive des lieux où se déroule l´action, lorsque l´auteur veut cadrer le récit en fonction des repères spatio-temporels. Un certain type de dénouement. Elle peut être logique ou ouvrir sur un mystère incitant à la relecture. Dans le premier cas, la narration s´achève de manière logique, en fonction de l´interprétation rationnelle ou émotionnelle que l´on peut donner à l´action. Dans le second cas, l´auteur laisse la conclusion en suspens, comme dans les récits fantastiques qui remettent en questions les limites de la raison humaine. 2. LA QUESTION DU POINT DE VUE La réalité de la fiction et l´illusion de la réalité. Qui écrit un roman si ce n´est son acteur ? Cependant, pour donner plus de crédibilité à un genre déprécié à l´origine, nombreux sont les romanciers qui prétendent rapporter une histoire vraie, bien qu´ils produisent un récit purement fictif. Au XVIIe et XVIIIe siècles, l´auteur présente son texte en lui donnant la caution d´un « éditeur », qui aurait découvert ou recueilli un manuscrit dont il garantit l´authenticité. Ainsi, au début des Liaisons dangereuses, Laclos avertit son lecteur dans un préambule et annonce qu´il a trouvé des lettres utiles à l´édification des jeunes gens. Laclos prétend publier une correspondance scandaleuse pour détourner ses lecteurs de nouer des relations immorales. Mais il ne convainc pas vraiment ses censeurs, nom plus que ses admirateurs car l´art se détache peu à peu des préoccupations morales qui furent les siennes au XVII e siècle. Ce procédé a pour fonction de créer l´illusion romanesque, de présenter les fais racontés comme s´étant réellement déroulés et donc de déterminer un certain type de lecture du récit. L´auteur dispose de différentes possibilités pour accentuer cette illusion de réel ou, à l´inverse, pour en jouer. Le pacte narratif se noue entre l´auteur et vous – lecteur imaginé par l ´auteur au moment de la rédaction, comme pouvait le faire Stendhal en écrivant pour les « happy few », les générations futures qui, il l´espérait du moins, finiraient par le reconnaître. Dans ses romans, son lecteur s´identifie aisément aux protagonistes. Les jeux de la narration. A l´inverse, le romancier peut rompre la continuité de l´intrigue en se mettant en scène sous la fiction de son narrateur : dans Jacques oposfrances@gmail.com | CONSIDÉRATIONS SUR LE ROMAN 2 CONCOURS D´ACCÈ ÈS A È L´ÈNSÈIGNÈMÈNT SÈCONDAIRÈ, FRANCÈS, ÈSPAGNÈ 2012 le Fataliste, Diderot, l´auteur, introduit un narrateur qui se permet d´interrompre la continuité du récit pour s´accorder quelque répit lorsqu´il estime avoir suffisamment parlé de l´action menée par les protagonistes. L ´auteur joue sur l ´illusion romanesque car il ne faut pas plus le confondre avec son narrateur que vous, lecteur réel, vous ne vous identifiez avec le lecteur fictif, ou narrataire, qui intervient dans la narration. En effet, le narrateur de Diderot s´adresse parfois à un narrataire pour dénoncer les préjugés de l´opinion ou des prétendus spécialistes de la critique : les jugements de son narrataire sont alors représentatifs des idées reçues. Dans Noé, Giono raconte quels procédés lui inspirent son précédent roman, Un roi sans divertissement. Ces romanciers prennent comme objet leur propre technique de création. L´auteur et son lecteur. Nul ne peut avoir la même vision des choses sur un même événement. Ainsi, quand vous commencez à lire un roman, vous avez sous les yeux la perception de l´histoire particulière à l´auteur : celui-ci oriente votre vision des choses en fonction de son propre projet. Le romancier rédige le récit à partir d´un point de vue particulier : celui du narrateur, distinct de lui- même. Il existe, ainsi, une série de degrés entre deux pôles : l´auteur veut inciter à l´identification ou à la distance critique. L´auteur parle dans le roman ? Plongeons dans la fiction. L´auteur écrit son texte mais il ne s´exprime pas en tant qu’individu par le truchement de ses personnages ou même de son narrateur. Des que vous parlez de héros, vous évoquez des êtres de fiction et vous ne devez surtout pas confondre la personne de l´auteur et les protagonistes de l´intrigue. Auteur du Rouge et le Noir, Stendhal n´est pas Julien Sorel bien qu´il eut, sans doute, voulu lui ressembler : toute créature imaginaire reflète une tendance de son créateur mais ne saurait le représenter tout entier. C´est ainsi qu´il faut comprendre la formule très connue de Flaubert : « Madame Bovary, c´est moi ». Le roman à la première personne réduit le point de vue à un seul angle de vision ; il présente les faits à partir du point de vue d´un narrateur central. Celui-ci peut raconter les aventures d´autrui sans y participer : il revêt les caractéristiques du narrateur-témoin ; il peut aussi intervenir dans l´action : on parle de narrateur-acteur. L ´auteur peut choisir de procéder à des variations du point de vue à l´intérieur d´un même récit : dans un roi sans divertissement de Giono, différents narrateurs qui se oposfrances@gmail.com | CONSIDÉRATIONS SUR LE ROMAN 3 CONCOURS D´ACCÈ ÈS A È L´ÈNSÈIGNÈMÈNT SÈCONDAIRÈ, FRANCÈS, ÈSPAGNÈ 2012 succèdent pour donner leur opinion sur un personnage énigmatique ; les uns ont participé aux mêmes actions que lui, d´autres n´ont fait que l´observer. Pour le commentaire, on relèvera les indices de la subjectivité (utilisation de la première personne du singulier notamment). On dit alors que le point de vue est intérieur à la narration : nous n´en savons pas plus sur l´action et ses héros que le narrateur central. Ce type de narration convient parfaitement au journal, aux mémoires, aux lettres… Le roman à la troisième personne présente les événements de l´extérieur. Deux cas peuvent alors se rencontrer : le narrateur est omniscient et pénètre dans la conscience intime des personnages. Dans d´autres types de fiction, le narrateur rapporte, sans y participer, des événements vus de l´extérieur comme une énigme à résoudre. Il raconte les faits et gestes de ses héros sans les commenter ; les auteurs américains affectionnent souvent ce mode de narration. 3. LES DEUX CATÉGORIES DU TEMPS ET DE L´ESPACE 3.1. LA REPRÉSENTATION DU TEMPS Le temps dans le récit. Lorsqu´il met en forme son histoire, le romancier définit le cadre temporel de l´action – qu´il sélectionne un épisode ou bien qu´il évoque une succession d´époques. Le temps de la narration ne doit pas être confondu avec celui de l´histoire puisque l´auteur modifie les données initiales, si elles existent, en fonction de son projet romanesque. Le temps de l´histoire permet de situer l´époque où se déroule l´action : le passé recule, le passé proche, le présent ou le futur (roman d´anticipation) Le temps du récit, la fragmentation. On ne peut pas tout raconter dans un roman. Le temps du récit fragmente le temps de l´histoire : la narration peut embrasser une longue période temporelle et s´étendre sur plusieurs générations comme les Rougon-Macquart uploads/Litterature/ 0-03-considerations-romans.pdf
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- Publié le Mai 15, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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