FICHE DE LECTURE DE « UNE CHAROGNE » 1.PRESENTATION DE L’AUTEUR CHARLES BAUDELA
FICHE DE LECTURE DE « UNE CHAROGNE » 1.PRESENTATION DE L’AUTEUR CHARLES BAUDELAIRE Charles Baudelaire poète du XIXème siècle est considéré comme le père de la modernité poétique. Né en 1821, Charles Baudelaire, orphelin de père à 6 ans, vivra une relation conflictuelle avec son beau-père, le général Aupick. Renvoyé du lycée Louis le Grand pour son attitude rebelle à l’autorité, il obtient néanmoins son baccalauréat et choisit une vie de bohème dans le Quartier Latin. Il refuse de suivre la carrière diplomatique qui lui est proposée et n’a qu’un désire : être écrivain. Il fut tour à tour journaliste traducteur et critique d’art. Il reste célèbre pour son recueil les fleurs du mal qui introduit des thèmes novateurs et provocateurs. Il fait figure de poète maudit par la vie qu’il mène et par son recueil poétique les Fleurs du Mal, qui lui valent un procès en 1857. Il est aussi l’auteur de poèmes en prose : le Spleen de Paris (1869). Baudelaire est au croisement de plusieurs mouvements littéraires : s’il dédie son poème « Le Cygne » au poète romantique Hugo, c’est au parnassien Théophile Gautier qu’il dédie son recueil les Fleurs du Mal. Certains de ces poèmes sont réalistes. Son principe, sa théorie, c’était de tout peindre, de tout mettre à nu... D’autres comme correspondances le pose comme précurseur du symbolisme. 2.PRESENTATION DE L’ŒUVRE Baudelaire témoin du déclin du romantisme, révolutionne la poésie avec son œuvre. Les Fleurs du Mal en créant une poésie plus moderne avec de nouveaux sujets comme le quotidien et la ville. L’œuvre les Fleurs du Mal dénonce, la beauté du mal et l’expérience de l’âme humaine en proie aux malheurs de l’existence. Ce recueil de 100 poèmes a été publié en 1957 à Paris mais son auteur a été condamné à une amende et à la suppression de 6 poèmes. Baudelaire a divisé sont œuvre en 6 parties : Le spleen et l’idéal ( 85 poèmes), Tableaux parisiens, Le vin, Les Fleurs du Mal, La révolte, La mort. Baudelaire cherche à extraire la beauté du mal," l’or de la boue". 1 3.PRESENTATION DU POEME « Une Charogne » est issue du recueil de poèmes Les fleurs du mal de Baudelaire publié en 1857. Il fait partie de la catégorie « Spleen » et « Ideal ». Il reflète la fascination du poète pour le Mal et le laid. Il décrit ici le plus horrible objet qu’on puisse imaginer, un cadavre en décomposition et pourtant c’est un poème d’amour pour la femme qu’il aime. 4. L’INTRODUCTION Introduction Charles Baudelaire, poète du XIXème siècle est considéré comme le père de la modernité poétique. Tour à tour journaliste, traducteur et critique d’art. Il reste célèbre pour son recueil les fleurs du mal qui introduit des thèmes novateurs et provocateurs. Baudelaire, poète au confluent du romantisme, du Parnasse et du symbolisme, sombrant dans les vertiges du spleen [malaise profond de l’âme qui souffre de sa condition humaine] et aspirant sans cesse à un idéal inaccessible de beauté et de pureté, publie en 1857 son recueil Les Fleurs du mal. Il tente, dans sa poésie, d’extraire la beauté du mal et de transfigurer une réalité sordide. La Mort, ultime espoir d’échapper au spleen est très présente. Le poème étudié est le XXXII. Il se situe dans la première partie du recueil intitulé « Spleen et idéal » et a pour titre « Une charogne ». Il est composé de douze quatrains hétérométriques (alexandrins/ octosyllabes croisés) Il se situe après une série de pièces dans lesquelles il est essentiellement question de la femme et de sa beauté qui exerce sa fascination et répulsion sur le poète fasciné par le Mal et le laid. Il décrit ici le plus horrible objet qu’on puisse imaginer, un cadavre en décomposition et pourtant c’est un poème d’amour pour la femme qu’il aime. Problématique : Comment Charles Baudelaire , dans son poème Une Charogne, pressent-il qu'au fond de la laideur peut germer l'ébauche de la beauté d'un monde gracié ? Le poème s’articule en trois mouvements essentiels Le Mouvement 1 décrit le contraste entre la promenade et l’horreur du spectacle.Quant au mouvement 2, il fait une description réaliste de la charogne Le mouvement 3 met en valeur les pouvoirs de la poésie. 2 6. EXPLICATION LINEAIRE Mouvement 1 le contraste entre la promenade et l’horreur du spectacle -Le titre de ce poème est peu poétique, provocateur et désagréable L’article indéfini « une » annonce un mystère : cadavre indéfini de quoi ? de qui ? -Le vers 1 débute par un impératif : rappelez -vous. Le vous renvoie à la femme aimée à laquelle le poète s’adresse. Le lecteur ne sait pas de quoi on parle mais l’article défini « l » montre que lui et elle s’en souviennent : « Rappelez- vous l’objet ».Mon âme a une connotation amoureuse. Il y a un effet d’attente car l’objet n’est défini qu’au vers 3. Nous savons que l’histoire a lieu au passé grâce à « vîmes ». -Au vers 2 il y a deux adjectifs mélioratifs « beau » et « doux » -Au vers 3, l’attente se termine et on a la révélation, l’objet est une charogne infâme.Ici c’est un effet d’insistance sur l’horreur de la découverte « charogne » et « infame ». On relève une antithèse dans les rimes âmes/infâmes, doux/cailloux. -Au vers 4 : polysémie ( plusieurs sens) de « un lit »un lit de rivière ou de la chambre Cela contribue à personnifier le cadavre comme s’il s’agissait d’une femme LA FUSION DU BEAU ET DU LAID Synthèse : Le poète raconte une promenade bucolique qui sera interrompue par un effet de surprise : la découverte d’une charogne. Mouvement 2. Une évocation précise et réaliste de la charogne : -Le vers 5 comporte une personnification : les jambes en l’air et une comparaison « comme une femme lubrique » dégradantes et à connotation sexuelle. On relève une association de charogne et la femme. -le vers 6 « brûlante et suante » possède une connotation polysémique en évoquant soit la fièvre amoureuse soit la fièvre maladive. 3 -Au vers 7 et 8, la métaphore « ouvrait…[…]son ventre » Le ventre étant le siège de la sensualité. C’est une image très crue provocante -isotopie du mal : les mots « lubrique » « poison » et « cynique » montrent que le cadavre est lié au mal, au pêché. -La strophe 3 commence par une antithèse « Soleil/pourriture » c’est la fusion du beau et du laid,vie/mort. Cela rappelle le titre (les fleurs du mal). -Le vers 10 comporte une comparaison culinaire provocatrice « cuire à point » comme si on pouvait imaginer manger la charogne (ce que la chienne fera à la strophe 9). - « ensemble », « joint », « rendre compte » : la nature unit, le cadavre est en état de décomposition. La vie unit, la mort décompose -Au vers 11 l’allégorie, la Grande Nature avec le verbe d’action « elle avait joint » : c’est une personnification majestueuse, la nature est unificatrice comme l’artiste, comme le poème le montrera plus tard. -La strophe 4 commence par une oxymore « carcasse superbe » : c’est un effet ironique, c’est la beauté de la laideur -Au vers 14, le lecteur est surpris par la comparaison étonnante d ’un cadavre et d’une fleur « comme une fleur » mais aussi par l’opposition fleur/puanteur qui lie encore une fois le laid et le beau Synthèse : le poète unit l’érotisme et la pourriture dans une description de la charogne qui offre sa décomposition comme la femme offre son corps. 3. Mouvement 3 : les pouvoirs de la poésie -Au vers 17 « oui ! » est une confirmation de la mort à venir de la femme aimée.L ‘apostrophe lyrique « o Reine des Grâces (les Grâces dans la mythologie grecque sont les déesses de la beauté )montre que la beauté deviendra un jour laideur .Cela est amplifié par le futur de certitude « vous serez et irez ».Aucun doute possible sur le devenir de la femme.Elle va « moisir /ossements » -La strophe 12 reprend une autre apostrophe lyrique « O ma beauté » : c’est une insistance sur la beauté de la femme aimée. 4 - L’impératif présent « dites » rend réelle, présente cette mort comme si elle était déjà là. -Au vers 21-22, l’enjambement montre la continuité de la vie et la mort « à la vermine/qui vous mangera de baisers) -Au vers 23, le pronom est à la première personne du singulier « j’ai »est la marque du poète.C’est la première occurrence du « je » (employé auparavant dans « nous » qui associait la femme) dissociation poète/femme aimée : elle est mangée alors qu’il garde sa forme originelle -opposition singulier/pluriel « garde la forme et l’essence divine »/ mes amours décomposées ». Le poète contrairement à la femme appartient au monde divin, de l’or grâce à la poésie. L’artiste est ainsi celui qui recompoe uploads/Litterature/ charongefichedelecture.pdf
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- Publié le Mar 24, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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