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Tous droits réservés © Laval théologique et philosophique, Université Laval, 2006 Ce document est protégé par la loi sur le droit d’auteur. L’utilisation des services d’Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d’utilisation que vous pouvez consulter en ligne. https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. https://www.erudit.org/fr/ Document généré le 19 juin 2021 07:33 Laval théologique et philosophique Pierre-Marie Morel, Aristote : une philosophie de l’activité. Paris, Éditions Flammarion, 2003, 306 p. Frédéric Tremblay Relire Platon Volume 62, numéro 2, juin 2006 URI : https://id.erudit.org/iderudit/014295ar DOI : https://doi.org/10.7202/014295ar Aller au sommaire du numéro Éditeur(s) Faculté de philosophie, Université Laval Faculté de théologie et de sciences religieuses, Université Laval ISSN 0023-9054 (imprimé) 1703-8804 (numérique) Découvrir la revue Citer ce compte rendu Tremblay, F. (2006). Compte rendu de [Pierre-Marie Morel, Aristote : une philosophie de l’activité. Paris, Éditions Flammarion, 2003, 306 p.] Laval théologique et philosophique, 62(2), 412–418. https://doi.org/10.7202/014295ar RECENSIONS 412 Bernard MEUNIER, Les premiers conciles de l’Église. Un ministère d’unité. Lyon, Éditions PROFAC (coll. « Université Catholique de Lyon, Faculté de Théologie », 78), 2003, 237 p. Ce petit ouvrage, à caractère historique et s’intéressant aux quatre premiers conciles œcuméniques, est de part en part dominé par une question théologique : la communion des Églises ou l’unité de l’Église. À partir d’un dossier historique solide, B.M. essaie de découvrir comment l’Église catho- lique, au cours des cinq premiers siècles, est parvenue à vivre dans l’unité, en dépit des tensions qui la traversaient, des querelles dogmatiques qui la déchiraient et des différences culturelles impor- tantes qui la marquaient. On le voit, il ne s’agit pas ici d’un traité d’histoire des dogmes trinitaires et christologiques, mais d’une recherche sur la vie en communion des Églises et sur le développement d’institutions (ou d’outils, comme le dira l’auteur) qui permettront cette vie dans la communion malgré les différences si importantes. En huit courts chapitres, denses et dynamiques, l’auteur nous fait traverser les cinq premiers siècles de la vie de l’Église avant de tirer, dans un chapitre synthèse, un bilan ecclésiologique quant au ministère d’unité des conciles. Le premier aborde la vie de l’Église avant l’invention de cet « outil » de la communion que représenteront bientôt les conciles œcuméniques, une Église qui avait mis en œuvre des moyens pour assurer son unité : canon, lettres, voyages, symboles, etc. Le deuxième chapitre fait état de la naissance de l’institution conciliaire à travers la tenue de multiples assemblées, d’abord dans les diverses provinces de l’Empire. Le chapitre trois est pour sa part consacré à ce qu’il est aujourd’hui convenu d’appeler le premier concile œcuménique, soit celui de Nicée, ce qui conduit immédiatement aux chapitres quatre et cinq consacrés aux assemblées d’évêques post-nicéennes et au concile de Constantinople. Les chapitres six, sept et huit forment une autre unité, le chapitre six étant consacré à Éphèse, le chapitre sept à Éphèse (bis) et le chapitre huit au concile de Chalcédoine. L’ensemble est très bien documenté, les sources sont abondantes et l’ouvrage présente une très grande cohérence grâce à un fil conducteur clair dont ne se laisse pas distraire l’auteur. À la lecture de ces pages, le lecteur découvrira encore mieux les facteurs non dogmatiques (politiques, culturels, personnels, linguistiques, etc.) qui se mêlent au travail proprement théologique, si bien qu’il sera mieux en mesure de saisir l’importance de s’intéresser à ces facteurs s’il veut travailler de manière fructueuse à l’unité des Églises. Gilles ROUTHIER Université Laval, Québec Pierre-Marie MOREL, Aristote : une philosophie de l’activité. Paris, Éditions Flammarion, 2003, 306 p. Le nom d’Aristote est souvent cité comme étendard des ontologies substantialistes. Les philosophes partisans du substantialisme se réclament de lui alors que les tenants du processualisme prétendent lui faire opposition. Néanmoins, Aristote est paradoxalement le premier philosophe à interroger de façon étendue les entités processuelles. De plus, l’antagoniste véritable de la perspective proces- suelle niche probablement de préférence dans les hauteurs immuables des entités mathématiques plutôt que dans le limon des entités substantielles. Ceci dit, le travail accompli par les savants aris- totélisants sur les questions touchant l’activité, le changement et le mouvement est aujourd’hui précieux pour nourrir la discussion entre la pensée d’Aristote et les différentes tendances philoso- phiques néo-bergsoniennes et néo-whiteheadiennes orientées sur les entités dynamiques. Or, le nou- veau livre de Morel, croyons-nous, fournit un tel lieu de rencontre et de discussion. RECENSIONS 413 L’auteur ne s’adresse pas exclusivement au lecteur spécialisé. Son ambition oscille entre l’ex- position d’une introduction générale à Aristote et la présentation d’une interprétation processuelle de sa philosophie. En tant qu’introduction, le livre présente une esquisse des thèmes centraux du corpus aristotélicien, soit, dans l’ordre mentionné, ceux de la philosophie naturelle ; de la méthode ; de la philosophie première ; de l’âme et du corps ; du mouvement des animaux ; du bonheur et de l’action ; de la vie politique et du bonheur commun. En tant qu’interprétation processuelle, l’auteur s’intéresse essentiellement, à travers les thèmes mentionnés, à tirer sur le fil dynamique pour mettre à jour ce qu’il appelle la « philosophie de l’activité » d’Aristote. « Activité » traduit ici energeia, mot spécialement introduit par Aristote pour servir de solution au problème grec de l’unité du réel auquel Platon dans sa doctrine de la participation ne répondait pas de façon satisfaisante. Platon ne rendait pas compte de la sensation selon laquelle le réel ne nous paraît pas « comme une diversité de “choses”, mais comme une multiplicité dynamique d’actes, de puissances et de mouvements » (p. 11). Aristote forgea donc le concept d’energeia pour engager la forme dans l’être ou, comme le formule l’auteur, en faire la « modalité éminente » de l’être. De cette façon, la forme n’est plus séparée de l’être mais devient plutôt ce que l’être fait. En somme, Morel cherche à rendre justice à cet aspect négligé de la philosophie d’Aristote, pour qui « [u]nifier le réel, ce n’est […] pas dénom- brer et classer une somme d’entités statiques, mais examiner comment les individus parviennent à l’unité dynamique que leur confère leur activité et comment s’organisent — ou ne s’organisent pas — les multiples activités du monde » (p. 11). Après l’examen de l’activité en général, le premier chapitre s’intéresse à ses espèces les plus importantes. Celles-ci sont la metabolè (changement) et la kinèsis (mouvement). De ces deux genres dérivent toutes les espèces de processus sublunaires. Ensuite, puisque la metabolè et la kinèsis fon- dent les diverses espèces de processus, l’auteur entreprend un examen du projet aristotélicien de « fonder la philosophie naturelle » dans son ensemble. Il donne un aperçu sommaire de la taxinomie des processus naturels, soit les mouvements (au singulier : kinèsis) et, plus généralement, tout ce qu’Aristote range sous la catégorie du changement (metabolè) : non seulement le déplacement (phora), mais aussi l’accroissement (auxèsis) et le décroissement (phtisis), la modification qualitative ou altération (alloiôsis), la génération (genesis) de l’être naturel et sa destruction (phtora) (p. 27). Schématisons ce passage (la relation de la taxinomie est de genre à espèce) : metabolè > kinèsis phora auxèsis-phtisis alloiôsis genesis-phtora Or, l’auteur perpétue une confusion en omettant de mentionner qu’il faut entendre deux sens à kinèsis et metabolè. En effet, il y a pour chacun un emploi large et un emploi strict. La kinèsis au sens large et la metabolè au sens large sont synonymes et renvoient alors à toute energeia impar- faite. Ils sont cependant tout à fait distincts quant à leur sens strict. La première raison de ces glisse- ments de sens est le caractère souvent probatoire des travaux d’Aristote — que l’auteur évoque par ailleurs (p. 98). En effet, les concepts de kinèsis et de metabolè, d’un emploi d’abord vague, sont ensuite précisés dans Physique V. La « metabolè au sens strict » n’est générique qu’envers la genesis et la phtora, et la « kinèsis au sens strict » n’est générique que pour la phora, l’auxèsis- phtisis et l’alloiôsis. La taxinomie des processus fondamentaux serait donc plus précise présentée ainsi : RECENSIONS 414 energeia imparfaite/ kinèsis au sens large/ metabolè au sens large kinèsis au sens strict metabolè au sens strict phora auxèsis-phtisis alloiôsis genesis phtora De plus, il aurait été approprié et pertinent (dans le contexte d’un livre sur l’energeia) de parler de la distinction entre energeia parfaite et imparfaite, et d’exposer du coup l’ensemble de la taxino- mie, soit : energeia au sens large1 energeia imparfaite/ energeia parfaite/ kinèsis au sens large/ energeia au sens strict metabolè au sens large kuklophoria kinèsis au sens strict metabolè au sens strict phora auxèsis-phtisis alloiôsis genesis phtora Ensuite, que tout processus physique (c’est-à-dire imparfait) se définisse par une paire de con- traires et un sujet (hupokeimenon), l’auteur l’explique bien : la contrariété fondamentale est le cou- ple steresis → eidos. Tout contraire antérieur participe à une espèce de steresis et tout contraire pos- térieur, uploads/Litterature/ 014295a-19-juinr 1 .pdf
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- Publié le Sep 04, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
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