- 3 - Conférence donnée par le Père Humbert BIONDI à Paris, le 1er décembre 198

- 3 - Conférence donnée par le Père Humbert BIONDI à Paris, le 1er décembre 1982 L’HOMME ET SON DESTIN « Du Livre des Morts aux Livres de Sagesse des Egyptiens » Commentaires du Livre des Portes sur les sphères de l’au-delà des Egyptiens (Texte parlé) LE "LIVRE DES MORTS" Nous avons annoncé pour ce soir "Du Livre des Morts aux Livres de Sagesse des Egyptiens". Il s’agit de la suite de la conférence qui a été donnée ici sur "La Survivance par-delà la mort".Nous avons mis comme sous-titre "Commentaires, entre autres, du Livre des Portes sur les sphères de l’au-delà des Egyptiens". C'est dans le cadre de la série "L’Homme et son destin", que nous avons commencé cette recherche en commun. Il ne s’agit pas à propre- ment parler d’un cours d’égyptologie mais il s’agit de montrer à quel point nous sommes redevables à l’Egypte, à travers la tradition religieuse de l’Occident au sujet de la Survivance par-delà la mort, d’un certain nombre de nos idées qui ne sont pas spécifiquement chrétiennes. En particulier aujourd’hui, je voudrais parler de ces mots… ces mots bien souvent, on les attache - on les rattache - à la tradition chré- tienne. Alors ces mots comme "Survivance", comme "Résurrection"… mais ce sont des mots qui existent, et depuis fort longtemps ! Il en est de même pour le mot Dieu pris dans son sens transcendant. Dans le polythéisme égyptien, la multiplicité des Dieux locaux, groupés selon les époques, (c’est-à-dire selon les villes-capitales, selon les royau- mes de Haute et de Basse Egypte) ces Dieux ont été hiérarchisés de ma- nières diverses et leurs généalogies ont pu être modifiées. - 4 - Ce soir, il s’agit pour nous d’examiner l’attitude de l’Egyptien moyen, ou un petit peu au-dessus de la moyenne, vis-à-vis des grands pro- blèmes du destin, ainsi, nous sommes bien dans le cadre d’une recherche sur l’Homme et son destin. Si nous prenons le Livre des Morts dans n’importe quelle édition populaire, nous pouvons voir que ces éditions ont été perpétuellement remaniées, mais l’ancienneté de ces livres ne fait pas de doute, lors- qu’on prend les Livres des Pyramides. Ils ont été réunis par OUNASSE au- tour de 2.600 … naturellement, avant Jésus-Christ ! Ensuite, on a eu les recueils qu’on appelle les Textes des Sarcophages qui ont duré à partir de l’époque de TOUT ANKH AMON et d'AKHENATON. Les textes des Pyrami- des ont été commencés au temps d’Ounasse … pendant 1.000 ans, jus- qu’en 1.700 environ et le Livre des Sarcophages a été commencé prati- quement après la réforme d’Akhenaton - donc sur toute la série de la 19e dynastie des RAMSÈS-SETHI 1ER, RAMSÈS 2, 3 et autres. Ce sont ces tom- bes que nous visitions - le Ramasseum… pour ceux qui étaient avec moi en Egypte, par deux fois cette année. Dans cette perspective, disons historique, de la compilation des tex- tes, on ne peut compiler que des textes qui existaient avant, les textes donc des Pyramides, antérieurs à 1.700, textes des Sarcophages qui vont jusqu’à l’époque dite moderne, jusqu’à l’époque ptolémaïque, et enfin, le Livre des Morts proprement dit, celui que nous avons là, en main, dans cette traduction. Ce Livre des Morts remonte en gros à la 12e dynastie. Pour le lire et le comprendre, il faut aussi reculer autour de 2.000 (personne n’a eu ce livre tel qu’il est actuellement en Egypte).C’est une fois l’événement passé qu’on peut regrouper des textes avec les innom- brables variantes et en particulier avec les insupportables commentaires qui ont eu lieu à l’époque saïte et à l’époque ptolémaïque, à l’époque où on a voulu faire des compilations complètes. Comprenons que jamais un Egyptien n’a eu ce livre en main. Le petit rouleau que l’on mettait sur lui ...ce petit texte embobiné dans la mo- mie ou à côté de lui, ce petit texte du Livre des Morts et en particulier, le petit rouleau qu’on appelle La Confession (confession négative, dans les versions les plus anciennes, et positive dans l’édition postérieure). Donc ce texte était sous la forme d’un rouleau, alors selon la richesse du pro- priétaire, ce pouvait être un rouleau plus important. C’était ce rouleau qu’il fallait vite déployer quand, d’un seul coup, on allait avoir conscience qu’on se trouvait devant le tribunal d’Osiris et de ses 40 assesseurs, réunis là pour juger l’âme au moment où elle allait s’éveiller. - 5 - Ce livre qui ne s’appelle pas "Livre des Morts" … Mon objectif, ce soir, n’est pas de vous lire les centaines de pages du Livre des Morts, mais de faire quelques remarques pour vous pousser à y jeter les yeux, pour vous pousser à le lire. D’abord, son titre : il ne s’ap- pelle pas du tout le Livre des Morts ! Je prends la première ligne (je l’ai expliquée dans la Survivance No. 2 de mes conférences imprimées) - ce sont les premières lignes de ma transcription Je lis ce passage parce que c’est le résumé de tout mon en- seignement sur la Survivance : Voici le rituel qui évoque le départ de l’âme … - la mort, la résurrection immédiate, la prise de conscience après quelques heures ou quelques jours, selon l’état de conscience de l’homme ou de la femme ou de l’enfant - Voici donc le départ de l’âme vers la splendeur du jour - ce vrai jour étant celui du monde de résurrection, sa résurrection en esprit, la naissance au double, la naissance au KÂ. Celui qui s’éveille mort, se réveille constatant… "Passage au Kâ"… c'est la formule répétée des milliers et des mil- liers de fois dans les textes égyptiens ! Le passage au Kâ, c’est la résurrec- tion, c’est la prise de conscience. Celui qui s’éveille mort, si j’ose dire, se réveille constatant qu’il a toute sa mémoire, toutes ses énergies, tout le système mental qu’il avait avant, tout ceci intact. Reste à savoir s’il ne devra pas en changer ! C’est une autre question. Et c’est décrit ensuite comme un "passage" alors là, il y a de nombreuses formules pour réussir le passage et les progrès dans les sphères de l’au-delà : tous les étages de la métamorphose. J’ai choisi d’emporter uniquement la transcription complète du Livre des Portes , celui des 12 Portes. Il est différent du Livre des Morts. Il y en a encore d’autres : il y a le Livre des Cavernes, mais pour ce soir, peu importe les autres qui existent. Il doit échapper au "bas-astral" … Quand vous entrez dans la tombe de Séthi 1er, vous avez sur les cent et quelques mètres de galerie, tous ces livres à la suite. Naturelle- ment, les guides son économes de leur fatigue et ne se donnent la peine ni de les lire ni de les traduire. Heureusement qu’ils sont édités ailleurs. - 6 - Il faudrait montrer combien cette décoration extraordinaire était propre à mettre en état d’âme idoine celui qui descendait portant le corps de Séthi 1er pour le cacher dans le rocher, de façon à empêcher le sacri- lège qui serait de dévoiler la momie : seul le mort lui-même est maître de son destin ! Le mort lui-même doit par tous les artifices et les pièges magiques - y compris les pièges architecturaux - échapper aux convoitises des faux- vivants de la terre, comme il doit échapper aux jalousies des êtres de l’au- delà - aux jalousies de ceux que j’appelle souvent dans mes conférences "le bas-astral". Il doit connaître un certain nombre de textes… Voici les paroles à prononcer au jour de la sépulture, immédiate- ment au moment où, séparée du corps, l’âme pénètre dans les mondes de l’au-delà. Le mort doit avoir appris le texte par cœur. On lui met un petit pense-bête dans la main (une sorte d’anti-sèche) et le mort doit savoir les prières essentielles- si vous voulez : le catéchisme égyptien pour des ini- tiés de niveau moyen. Pour les initiés de plus haut niveau, c’est le Livre des Portes. L’initié moyen devait connaître un certain nombre de textes, je dis bien, par cœur. Ce n’est pas l’âme qui est pesée, c'est le cœur qui est jugé à son poids d'amour … Rappelez-vous que ce n’est pas l’âme qui est pesée, c’est son cœur, c’est-à-dire ses intentions. Ses intentions sont jugées sur le plateau de la balance : le cœur est jugé à son poids de vérité ! Si on voulait vraiment traduire, il faudrait presque dire : le cœur est jugé à son poids d’amour, parce qu’il ne s’agit pas d’une connaissance. Il s’agit et je vous le montre- rai dans quelques textes sapientiaux que j’ai glanés (parce qu’on ne peut pas passer sa nuit à les lire et c’est dommage), il s’agit bien de toute une morale supérieure inspirée par un respect d’une présence divine, cette pré- sence divine n’étant pas celle des innombrables dieux particularisés avec leur nom, leur visage à face animale, etc. Il s’agit dans tous ces textes sa- pientiaux (donc pour la uploads/Litterature/ 08-3a44-livredesmorts.pdf

  • 24
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager