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Tous droits réservés © Revue musicale OICRM, 2020 Ce document est protégé par la loi sur le droit d’auteur. L’utilisation des services d’Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d’utilisation que vous pouvez consulter en ligne. https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. https://www.erudit.org/fr/ Document généré le 29 août 2021 11:58 Revue musicale OICRM Musicologie pratique à l’ère des réseaux sociaux. Le cas des notes de programme numériques de l’osm au sein du paysage musical francophone Justin Bernard Musicologie numérique. Vers de nouvelles frontières disciplinaires Volume 6, numéro 2, 2020 URI : https://id.erudit.org/iderudit/1068386ar DOI : https://doi.org/10.7202/1068386ar Aller au sommaire du numéro Éditeur(s) Observatoire interdisciplinaire de création et recherche en musique (OICRM) ISSN 2368-7061 (numérique) Découvrir la revue Citer cet article Bernard, J. (2020). Musicologie pratique à l’ère des réseaux sociaux. Le cas des notes de programme numériques de l’osm au sein du paysage musical francophone. Revue musicale OICRM, 6(2), 73–106. https://doi.org/10.7202/1068386ar Résumé de l'article Depuis leur émergence au milieu du xixe siècle, les notes de programme n’ont eu de cesse de s’adresser au public de concerts. Les besoins sont multiples, voire même divergents : donner des outils de compréhension intelligibles aux novices et en même temps susciter la curiosité d’auditeurs déjà initiés. À l’ère d’Internet et des réseaux sociaux, ces outils de médiation, qui relèvent de ce que l’on pourrait appeler une musicologie « pratique », sont plus que jamais en évolution. Ils offrent de réelles avancées en termes de contenu audio et vidéo, mais suscitent, par ailleurs, des interrogations quant au rôle que les orchestres symphoniques, notamment, veulent bien leur faire jouer. Dans cet article, nous tenterons de répondre à cette nouvelle réalité à travers une multitude d’exemples concrets de médiation, dont certains ont été réalisés dans le cadre d’un projet que nous avons mené en partenariat avec l’Orchestre symphonique de Montréal. Revue musicale OICRM, volume 6, no 2 Musicologie pratique à l’ère des réseaux sociaux. Le cas des notes de programme numériques de l’osm au sein du paysage musical francophone Justin Bernard Résumé Depuis leur émergence au milieu du xixe siècle, les notes de programme n’ont eu de cesse de s’adresser au public de concerts. Les besoins sont multiples, voire même divergents : donner des outils de compréhension intelligibles aux novices et en même temps susciter la curiosité d’auditeurs déjà initiés. À l’ère d’Internet et des réseaux sociaux, ces outils de médiation, qui relèvent de ce que l’on pourrait appeler une musicologie « pratique », sont plus que jamais en évolution. Ils offrent de réelles avancées en termes de contenu audio et vidéo, mais suscitent, par ailleurs, des interrogations quant au rôle que les orchestres symphoniques, notamment, veulent bien leur faire jouer. Dans cet article, nous tenterons de répondre à cette nouvelle réalité à travers une multitude d’exemples concrets de médiation, dont certains ont été réalisés dans le cadre d’un projet que nous avons mené en partenariat avec l’Orchestre symphonique de Montréal. Mots clés : guides d’écoute ; Internet ; médiation ; notes de programme ; réseaux sociaux. Abstract Since their appearance in the mid-nineteenth century, program notes, sometimes containing detailed information on the works that are to be performed, have continued to meet a wide range of audiences needs during concerts, such as: providing intelligible tools for laymen and laywomen to decipher while arousing the curiosity of well-informed listeners. In the age of Internet and Social media, these music appreciation tools, which fall within what we may call “practical” musicology, are evolving more than ever. They offer significant improvement in terms of audio and visual content, but raise some questions concerning the actual role that symphonic orchestras in particular are willing to see them play. In this article we will try to respond to this new reality through a series of concrete examples of music appreciation tools, including some which were produced in the context of a project we conducted in partnership with the Orchestre symphonique de Montréal. Keywords: Internet; listening guides; music appreciation; program notes; social media. 74 Justin Bernard Revue musicale OICRM, volume 6, no 2 Au-delà des différents domaines de spécialisation en musicologie (histoire de la musique, psychologie de la musique, ethnomusicologie, etc.), il semble y avoir deux manières fondamentales d’aborder la discipline dans son ensemble 1. La première est une musicologie qui relève de recherches approfondies et de théories à long terme. Celle-ci est doublement imprégnée par l’idée de postérité. À travers des ouvrages ou une série d’articles, le musicologue cherche non seulement à garantir la postérité d’une musique ou d’une communauté, quelles qu’elle soient, mais également à assurer sa propre postérité, en s’adressant aussi bien à un lecteur contemporain qu’à un lecteur futur. La musicologie « pratique », quant à elle, se rattache davantage à l’idée d’actualité. À travers des textes plus courts et plus ponctuels, le musicologue 2 s’adresse surtout aux lecteurs contemporains, aux abonnés d’une revue, aux publics de concert 3. Dans cet article, nous nous intéresserons à cette seconde approche et, en particulier, à un certain type d’écrits, propre au concert, qui permet au musicologue d’exercer pleinement son champ d’expertise. Nous voulons ici parler de la note de programme. Plutôt que de clore l’expérience de concert comme le fait la critique musicale, la note de programme servira à préparer, voire à guider l’auditeur dans son écoute à venir. Commandée pour un concert ou une série de concerts, elle remplit une fonction spécifique et s’adresse à un public plus large, non seulement aux mélomanes, aux acteurs du milieu musical et aux universitaires, mais aussi aux moins initiés. En cela, la note de programme relève autant d’une musicologie pratique que d’une recherche (musicologique) appliquée, en complément d’une recherche fondamentale qui évolue au sein du milieu académique à travers notamment les centres de recherches, les colloques et les publications d’ouvrages ou d’articles scientifiques 4. Avec l’aide des musicologues praticiens, les orchestres symphoniques continuent de produire des notes de programme, et ce, depuis le xixe siècle. L’apparition de l’ordinateur et des nouvelles technologies ont toutefois révolutionné notre rapport à 1 Cet article reprend, en partie, des éléments de la thèse de doctorat de Justin Bernard, intitulée Notes de programme. Une histoire, des pratiques et de nouveaux usages numériques (Bernard 2019). 2 Dans le cadre de notre réflexion, nous ne ferons pas de distinction particulière entre musicologues et musicographes. Certes, un musicographe ne possède pas les mêmes qualifications qu’un musicologue et son approche de l’écriture demeure volontairement moins scientifique – prises de position assumées, absence de références, absence de bibliographie, pour ne donner que ces exemples-là –, mais nous nous intéressons ici plutôt à la démarche commune, celle de transmettre un ensemble de connaissances musicales à un vaste lectorat. 3 Il n’est cependant pas exclu que ces textes puissent être lus et relus dans un avenir lointain. 4 Le milieu académique n’est pas le seul réservoir de chercheurs en musicologie. Sans être nécessai- rement rattachés à une institution d’enseignement, des musicologues ou musicographes entreprennent, à titre personnel, l’écriture d’ouvrages détaillés sur un sujet lié à l’histoire de la musique ou à la musique d’aujourd’hui. C’est notamment le cas d’Alex Ross, critique musical au journal The New Yorker, qui est l’auteur d’un essai documenté sur la musique du xxe siècle : The Rest is Noise. Listening to the Twentieth Century (Ross 2008). À noter qu’il est, aujourd’hui, assez rare que soit publié un ouvrage d’envergure comme celui-ci et dont l’auteur soit une personne extérieure au monde de la recherche. En revanche, au xixe siècle, à l’époque où la musicologie ne s’était pas encore établie dans la plupart des pays d’Europe, beaucoup d’écrits sur la musique étaient le fruit de musicographes. 75 Musicologie pratique à l’ère des réseaux sociaux. Le cas des notes de programme numériques de l’osm au sein du paysage musical francophone Revue musicale OICRM, volume 6, no 2 l’information. À l’ère d’Internet et des réseaux sociaux, nous assistons aujourd’hui à de nouveaux modes de communication entre les orchestres et leurs publics 5. Les points de contact et les sources d’information se multiplient. Pour connaître le calendrier des concerts, les mélomanes peuvent désormais consulter librement le site web officiel de ces institutions musicales ; beaucoup d’entre eux s’abonnent à l’infolettre qu’ils reçoivent ensuite par courriel. À cela s’ajoutent les interactions multiples sur Facebook, sur Twitter ou sur YouTube, plateformes web où les internautes peuvent « aimer » (liker) une publication, une vidéo, laisser un commentaire. Les réseaux sociaux constituent un formidable outil de promotion pour les orchestres qui deviennent ainsi leur propre média et gèrent leur propre service de communica- tion. Pour continuer à susciter l’intérêt – et augmenter leur nombre d’abonnés sur le web –, les orchestres proposent une diversité de contenus. Ils publient en amont de l’évènement ciblé (ex. : concours de billets, lien vers des articles de presse, lien audio/vidéo vers des entrevues, uploads/Litterature/ 1068386ar-musiq.pdf
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Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Mar 12, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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