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.i I r r : . i" ^ • : DEUXIÈME CHAPITRE Man trasamke ta 1 0 4 Maintenant, dans l'intérêt des êtres entendants, [le Dieu] promet d'exposer la deuxième pratique, celle du mantra, avec le fruit qu'on en peut obtenir : JE TE DIRAI MAINTENANT LA DIVINE PRATIQUE DU MANTRA. CELUI QUI LA CONNAÎT DEVIENT SEMBLABLE À TRIPURÂ, MAÎTRE DU CER- CLE DES HÉROS. //!// mantrasamketakam divyam adhunâ kathayâmi te / y ad vettâ tripurâkâro vîracakresvaro bhavet //!// [Pratique] « divine » parce qu'apte à faire atteindre les suprêmes Siva et Sakti, qui sont lumière et prise de conscience. « La pratique du mantra » : les mantras sont des rayons de lumière de la Conscience ^. [Ils sont ainsi appelés car] ils sauvent l'adepte par la pensée^. Cette aptitude à sauver par la pensée [se trouve dans] des vidyà telles que la saubhâgya^, nées du jeu"* des phonèmes [au plan] de l'Étalée, parce qu'elles expriment cette [réalité essentielle qui est celle des dieux et des mantras]. C'est ce que dit la Sarnketapaddhati : « Ce dont le propre est de sauver par la pensée est appelé mantra ». « La pratique » : on a déjà vu ce que cela veut dire '. « Je te dirai maintenant » : Moi qui suis lumière, je te dirai, à Toi qui es prise de conscience, c'est-à-dire je t'amènerai à réaUser cela en ton cœur*'. « Celui qui la connaît » : le connaisseur de cette pratique du mantra, celui qui sait cela, [devient] « semblable à Tripurâ ». Il devient « maître du cercle des héros », c'est-à-dire le bienheureux suprême Siva dans la totale fulguration de 1. cinmaricayah : le YH et Amrt usent plutôt de ce terme (ou de celui de marîci seulement) à propos des Yoginï ou des organes des sens. Mais les mantras, comme les àvaranadevatà et comme les sens, viennent de la conscience et vont vers l'extérieur, comme des rayons émanant d'une source lumineuse. Cf. infra, p. 311, note 123. 2. mananât trayante sâdhakam : glose traditionnelle du mot mantra. 3. C'est-à-dire la srïvidyâ. 4. vilàsa : cf. supra, pp. 120 et 162, notes 113 et 268. 5. sarnketa : cf. Dï, p. 13. Supra, pp. 104-105 et introd., pp. 60-61. 6. hrdayarngamatârn nayâmi : cf. supra, p. 108, note 63. 182 YOGINIHRDAYA la connaissance. Les héros, on en a déjà dit les caractéristiques " ^ . Leur p. 105 cercle, c'est leur ensemble, dont le Maître est le suprême Siva. Qu'est- ce à dire? — Que la destruction du filet de màyâ par la suprême méditation (ou réalisation mystique : parabhâvana) du secret du mantra primordial de la srïvidyà que donne cette pratique du mantra [fait que l'adepte] s'identifie au suprême Siva. //!// [L'exposé de] la pratique du mantra commence par l'énumération des mantra * des neuf maîtresses des cakra (cakresvarT), le Trailokya- mohana, etc., présentés [au chapitre du] cakrasamketa : LA PREMIÈRE EST KARASUDDHIKARÏ, LA DEUXIÈME ÂTMARAKSIKÂ, LA TROISIÈME EST LA DÉESSE ÂTMÂSANAGATÂ, PUIS, APRÈS ELLE, //2// CAKRÂSANAGATÂ, PUIS SARVAMANTRÂSANASTHITÂ, SÂDHYASIDDHÂ- SANA EST LA SIXIÈME. A Y A N T M Â Y Â ET LAKSMÏ POUR NATURE, SUPRÊME, / / 3 / / ET NOMMÉE MÛRTIVIDYÂ EST LA SEPTIÈME DÉESSE. L A HUITIÈME EST LA VIDYÂ ÂVÂHINÏ, LA NEUVIÈME EST LA SUPRÊME BHAIRAVT. //4// karasuddhikarï tvâdyâ dvitïyà câtmaraksikâ / âtmâsanagatâ devî trtîyâ tadanantaram Ijljj cakrâsanagatâ pascât sarvamantrâsanasthitâ / sâdhyasiddhâsanâ sasthï mâyâlaksmîmayï para //3// p. 106 mûrtividyâ ca sa devî saptamî parikîrtitâ / astamy âvâhinï vidyâ navamî bhairavî para //4// Karasuddhikarï (« Celle qui accomplit la purification des mains ») : selon notre formule^ : « La purification considérée ici comme suprême de ses deux mains, qui sont des organes d'action impure, relevant du niveau de Vâtmatattva i", consiste à réaliser mystiquement [leur] dissolution dans la Réalité pure », la purification, [consiste en cette] réalisation méditative/mystique {bhàvanà) des deux mains, qui, étant des organes d'action, se trou- vent au niveau de la manifestation impure, comme dissoutes dans la Réalité pure (suddhatattvalaya). Ce qui accomplit cela, c'est cette vidyâ, car elle fait atteindre l'ipséité suprême (parâhantâ). On dira en effet plus loin : « Elle est appelée 'Celle qui accompht 7. Cf. Dï, p. 82. 8. C'est-à-dire des neuf vidyâ, mantras féminins, des déesses présidant à chacun des neuf calera constituant le srîcakra : les calcresvarî. 9. Citation du i/. 1.11 du Cidvilâsastava d'Amrt. (NSA, app., p. 323). D'après V. D., éditeur de ce texte, ce slolca manque dans la plupart des mss. 10. Amrt revient plus loin sur la répartition des 36 tattva entre Vâtmatattva, le vidyâtattva et le sivatattva : Dï, p. 272, où il cite une définition de ces trois tattva par le SvS. MANTRASAMKETA 2-4 183 la purification des mains ' parce qu'elle purifie les organes d'action » (YH, 3.125, p. 315). Cette vidyâ est la première, c'est-à-dire qu'elle est la maîtresse du Trailokyamohanacakra. Mais si les mantras kara- suddhikarï, etc., sont énumérés ici, comment se fait-il qu'on n'en donne pas l'extraction ^ ^ ? C'est que celle-ci se trouve dans le Vâma- kesvarasâstra ^ ^ et, comme [le YH] vise avant tout à faire connaître les choses que l'autre traité n'avait pas dévoilées ^^, on ne procède pas [ici] à l'extraction de ces mantras. La deuxième [vidyâ] est la « Protectrice du soi » (âtmaraksikâ). p. 10 7 Comme je l'ai dit ^* : « protéger du danger de l'ennemi qu'est la différenciation, telle est la suprême protection du soi », la deuxième vidyâ, âtmaraksikâ, faisant atteindre la suprême ipséité, accomplit la protection du soi, — laquelle est aperception intuitive de la non- différenciation (abhedapratïti), — en le défendant contre le danger d'être vaincu par l'adversaire qu'est l'expansion de la différenciation. Telle est la deuxième vidyâ, la « Protectrice du soi ». Elle est la maîtresse du deuxième cakra, nommé Sarvâsàparipûraka. La troisième est la déesse « Qui se tient sur le trône du soi » (âtmâsanagatâ). Selon notre formule ^ ^ : « Le trône constitué par le soi, le cakra, le mantra et la déité manifeste la nature de Siva », la vidyâ âtmâsanagatâ est la première des vidyâ du quadruple trône. Elle est expérience — sous forme de la conscience qu'elle a d'elle-même — du sâdhaka, du cakra, du mantra et de la devatâ. Cette troisième vidyâ est la maîtresse du troisième cakra nommé Sarvasainksobhakara i**. Après elle, vient la quatrième vidyâ, « Celle qui se tient sur le trône du cakra » (cakrâsanagatâ), maîtresse du quatrième cakra, le Sarvasaubhâgyadâyaka^''. Ensuite, «Celle qui a tous les mantras pour trône » (sarvamantrâsanasthitâ). Cette cinquième vidyâ se tient sur le trône [formé par] les mantras de toutes les âvaranadevatâ, qui sont expansion des rayons de lumière de la Conscience (cinmarïciprasarana) et ont pour caractéristique d'être pensée et p. 108 hbération, comme on vient de le dire^^. Cette vidyâ est la cinquième maîtresse des cakra et se tient dans celui nommé Sarvârthasâdhaka ^^. 11. uddhâra : voir supra, p. 173, note 303. 12. Le NSA (1.97 sq., pp. 96 sq.) donne en effet la formule des six premières vidyâ, puis de la huitième et de la srïvidyà. Ici, donc, seul Vuddhâra de la septième vidyâ sera donné. 13. C'est ce que dit la Déesse dans la première stance du YH. 14. Citation du si. 1 du Cidvilâsastava (NSA, app., p. 323). 15. Ibid., si. 45 : c'est la dernière ligne de ce texte tel que l'a édité V. D. (NSA, p. 328). 16. Cette vidyâ est HRÎM KLIM S AU H. 17. Selon J {ad VMT, 1.89-90 (p. 49), cette vidyâ serait HSAIM HSKLIM HSAUH. 18. Dî, p. 104. 19. Cette vidyâ serait ?. 184 YOGINIHRDAYA La sixième est « Celle qui a pour trône ce qui est à accomplir et ce qui a été accompli » {sâdhyasiddhâsand). Selon la formule que voici : « Puissent les Mères de Kula ^^ entourant Bhairavî dans leur pléni- tude, rayons de lumière de la Conscience, omniprésentes, demeurant dans les pîtha, [me] protéger! », ce qui doit être accompli (réalisé : sàdhyd), ce sont les àvaranadevatâ nées d'une transformation des rayons de lumière de la Conscience, et qui, dans le sens de l'émanation, sont dans les sept cakra, du triangle [central] au lotus à seize pétales, ainsi que dans le carré. Elles sont ce qui doit être accompli (ou réalisé), leur nature étant celle même du processus de la manifestation ^^. On l'a dit ici même ; « On aura l'émanation en allant du navayoni à la terre » (1. 77, p. 94). Ces [déités], qui doivent être « réalisées », le sont (siddhâh) au moment de la résorption, lorsqu'elles sont résorbées au cours du processus qui va du carré au baindavaca- kra. Cela aussi avait été dit au même endroit : « et la résorption, de la terre au navayoni » (id., 77-78). L'accomplissement ici, c'est donc la résorption. On trouve cela aussi dans le Pratyabhijiiâhrdaya : « La Conscience, libre, est la cause de l'accomplissement de l'univers »^^. Ainsi, uploads/Litterature/ coeur-de-la-yogini-mantrasamketa-yogini-hrdaya-2-amrtanandanatha-viracita.pdf

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