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HAL Id: dumas-01922086 https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01922086 Submitted on 18 Mar 2019 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Savoir raconter une histoire : quels dispositifs pédagogiques mettre en place pour favoriser cet apprentissage chez les élèves ? Coline Brès To cite this version: Coline Brès. Savoir raconter une histoire : quels dispositifs pédagogiques mettre en place pour favoriser cet apprentissage chez les élèves ?. Education. 2018. ￿dumas-01922086￿ 1 Année universitaire 2017-2018 Master MEEF Mention 1erdegré 2ème année SAVOIR RACONTER UNE HISTOIRE Quels dispositifs pédagogiques mettre en place pour favoriser cet apprentissage chez les élèves ? Mots-clés : langage oral, savoir raconter, maternelle Présenté par : Coline Brès Encadré par : Valérie Drévillon — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — École Supérieure du Professorat et de l’Éducation de l’académie de Paris 10 rue Molitor, 75016 PARIS – tél. 01 40 50 25 92 – fax. 01 42 88 79 74 www.espe-paris.fr 2 INTRODUCTION Pour Mireille Brigaudiot, raconter à l’école maternelle s’apparente à « un rappel de récit, qui est une activité langagière qui consiste pour un enfant à dire avec ses mots à lui à l’oral, ce qu’il a compris d’une histoire qui lui a été lue. »1 Ainsi raconter une histoire à quatre ou cinq ans consiste à restituer avec des mots une histoire que l’enseignant a lue, en utilisant plusieurs phrases, constituées de connecteurs logiques de cause et conséquence. Il s’agit d’utiliser le langage d’évocation, dit décontextualisé, puisque l’élève parle de « ce qui n’est pas là ». Aujourd’hui, les activités de lectures d’albums en maternelle sont monnaie courante. L’enseignant lit une histoire aux élèves et vérifie que celle-ci bien été comprise en posant des questions factuelles. Il peut parfois demander à un enfant de la raconter. Or, plusieurs chercheurs, comme Pierre Péroz, Mireille Brigaudiot, Sylvie Cèbe ou Roland Goigoux, ont révélé qu’une grande partie des dispositifs pédagogiques mis en place par les enseignants lors de travail d’albums ne permettait pas aux élèves, et plus particulièrement aux élèves d’enseignement prioritaire, d’améliorer leurs compétences narratives en réception et par là-même, en production, lorsqu’il s’agit de raconter une histoire travaillée en classe. Or, comme nous le démontrerons plus tard, apprendre à comprendre et savoir raconter une histoire sont des compétences essentielles pour la réussite scolaire de nos élèves. Alors, quels outils pédagogiques avons-nous à notre disposition pour développer cette compétence dans nos classes ? Je souhaite interroger l’ensemble des nouveaux outils pédagogiques, proposés par les auteurs sus cités, pour développer cette compétence langagière « savoir raconter » et en montrer ou non l’efficacité. Je suis actuellement professeure stagiaire dans une classe de moyenne section à l’école maternelle, rue Miollis, dans le 15ème arrondissement de Paris, composée de 5 classes. Ma classe est composée de 24 élèves, 11 filles et 13 garçons. 1 Brigaudiot Mireille, Langage et école maternelle, Paris, Hatier, 2015, 256 pages 3 Je constate que le niveau de mes élèves est très hétérogène en terme de compréhension et de production en langage oral. Près de la moitié de ma classe est composée d’élèves très performants, qui appartiennent à un milieu socio-économique très privilégié. Ils ont l’habitude des livres, connaissent de nombreux albums, ont l’habitude d’écouter des histoires chez eux. De même, ils ont beaucoup de vocabulaire et font des phrases complexes d’un point de vue syntaxique. Or un quart de mes élèves est allophone, et près d’un tiers de la classe parle plus de deux langues à la maison. Certains ont très peu de vocabulaire en français et ont des difficultés à comprendre, même une consigne très simple. En période 1, quand j’ai commencé à travailler des albums de littérature jeunesse dans ma classe, seuls certains élèves participaient à ce moment de langage. Je posais surtout des questions factuelles (qui étaient les personnages, qui rencontraient-ils, ce qu’ils faisaient), parlais beaucoup et finissais les phrases de mes élèves. De leur côté, ils parlaient peu et donnaient des réponses courtes. Je faisais peu de moments de vocabulaire spécifique, considérant que le vocabulaire était implicitement compris en contexte. Or je me suis rapidement rendu compte que seuls quelques élèves comprenaient réellement les albums. Les élèves en difficulté n’avaient pas du tout envie de rester calmes pendant l’histoire puisqu’ils étaient freinés par leur faiblesse de vocabulaire et ne comprenaient qu’une partie infime de l’histoire. Selon moi, ce dispositif de travail d’album était inutile si je voulais développer le langage oral, notamment le langage d’évocation, chez les élèves qui en avaient le plus besoin. Au fur à et mesure de mes cours de français à l’ESPE, et de mes visites conseils, je me suis interrogée sur ma pratique, et j’ai souhaité évoluer, pour que les élèves les plus en difficultés soient davantage la priorité de mon enseignement. Comment faire pour que mes élèves parlent plus, et que leurs phrases s’allongent ? Qu’ils développent leur vocabulaire ? Qu’ils découvrent l’implicite d’un texte ? Qu’ils s’interrogent sur les états mentaux des personnages ? J’ai tout d’abord mis en place une séquence sur Le loup et la mésange de Muriel Bloch, en essayant d’installer dans ma classe, de nouveaux dispositifs didactiques et pédagogiques pour favoriser la compétence « savoir raconter » chez mes élèves, puis 4 j’ai découvert dans un deuxième temps, la méthode Narramus2, de Cèbe et Goigoux, que j’ai mise en place en période 3 dans ma classe. Tout d’abord, il faudra s’interroger sur l’importance de la compétence « savoir raconter » chez les élèves, et expliquer quelles compétences sont en jeu dans le fait de « savoir raconter » chez les élèves. En effet, lorsque nous parlons de la compétence « savoir raconter une histoire », il faut aussi s’attacher à développer les compétences liées à la compréhension d’un texte. Puis, nous nous interrogerons sur les dispositifs pédagogiques pertinents préconisés par certains auteurs, pour favoriser cette compétence. Enfin, ces dispositifs mis en place dans ma classe à partir de la période 2, seront analysés et feront l’objet d’une évaluation. Trois productions orales de trois élèves seront alors étudiées, et au regard de cette analyse, je proposerai des solutions d’amélioration de ma pratique professionnelle. 2 Cèbe Sylvie, Goigoux Roland, Narramus, apprendre à comprendre et à raconter, la sieste de Moussa, Paris, Retz, 2017, 64 pages Présentation succincte de la Méthode Narramus. Réalisé par Sylvie Cébe et Roland Goigoux, ce guide pédagogique, composé d’une partie théorique et d’une partie pratique, propose à l’enseignant une séquence complète sur l’album de La sieste de Moussa ainsi que des outils numériques pour développer les compétences « savoir comprendre » et « savoir raconter » chez les élèves. Chaque séance est composée d’une étape d’apprentissage de vocabulaire pure, puis d’une étape, dans laquelle la maitresse raconte, lit ou montre les images du texte, et au cours de laquelle les élèves doivent mémoriser l’histoire au fur et à mesure. Enfin, les dernières séances sont focalisées sur l’implicite du texte et sa chronologie. En annexe, vous trouverez un petit résumé de la séquence développée dans ce guide. 5 1. Pourquoi la compétence « savoir raconter » est-elle essentielle à l’école maternelle ? « Savoir raconter » une histoire est une compétence attendue à la fin de l’école maternelle, et peut s'appuyer comme je l’ai fait sur la lecture d’albums de jeunesse. Cette compétence à acquérir est primordiale si on veut diminuer les inégalités sociales et assurer à l’avenir une réussite scolaire à nos élèves. 1.1. Sa place dans les programmes Dans le programme d’enseignement de l’école maternelle en 2015, et plus précisément, dans le domaine « mobiliser le langage dans toutes ses dimensions », une large place est faite à la compréhension de la langue orale et à la restitution de récit. Déjà en 2008, le langage oral était le pivot de l’école maternelle. « Dès la petite section les enfants s’entraînent à écouter et comprendre les textes que lit le maitre, à en restituer l’essentiel et à poser des questions »3. Sur le site eduscol, il est bien noté que l’un des objectifs prioritaires de l’école maternelle est la stimulation et la structuration du langage oral. Il est alors préconisé de multiplier les activités pour apprendre à raconter. « Apprendre à raconter des histoires est une des compétences importantes dans le maniement de l’oral à construire à l’école maternelle. (…) Ces activités s’organisent à partir d’albums de littérature de jeunesse ; elles prennent nécessairement appui sur le travail de compréhension uploads/Litterature/ 1373-17cbres-bres-coline 1 .pdf

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