EPREUVES COMMUNES – CLASSES DE 4° FRANCAIS Claude Seignolle L' auberge du Larza

EPREUVES COMMUNES – CLASSES DE 4° FRANCAIS Claude Seignolle L' auberge du Larzac Phébus, coll. « Libretto », 1967 Les Cévennes, automne 1828. Le narrateur, un officier, est surpris par la nuit et l'orage. Une menace étrange fait s'enfuir sa jument, et lui-même se précipite vers le premier refuge venu... C'était une auberge. J'entrai. Personne ne s'y trouvait. J'appelai et tapai du poing sur une table bancale qui faillit s'effondrer sous mes coups. L'aubergiste devait être au cellier1 ou dans une des chambres de l'étage. Mais, malgré mon tapage, on ne se montra pas. J'étais seul, tressaillant2 d'attente, devant un âtre3 vide et inutilisé depuis bien longtemps, à en juger par les toiles d'araignées qui bouchaient la cheminée. Quant à la longue chandelle, allumée depuis peu, et soudée à une étagère, sa présence, au lieu de me rassurer, me remplit plus d'inquiétude que si je n'avais trouvé en cet endroit que la nuit et l'abandon. Je cherchai un flacon d'eau-de-vie afin de me réconforter et chasser la crainte qui me retenait d'aller visiter les autres pièces de cette étrange auberge. Mais les bouteilles qui gisaient là, poussiéreuses, avaient depuis longtemps rendu l'âme. Toutes, de formes anciennes, étaient vides. Tout était si singulier qu'attentif au moindre bruit, je me questionnai sur l'étrangeté des lieux. Du bois sec traînait. Je le rassemblai dans le foyer, sur un lit d'herbes sèches trouvées sans peine, et, frottant mon briquet épargné par la pluie, j'en tirai des flammes rassurantes. Rencogné4 près de la cheminée, je me rendis à la chaleur, bien décidé à brûler le mobilier pour garder jusqu'à l'aube cette réconfortante compagnie. Tout à coup un insidieux frisson me traversa, semblable à celui ressenti dehors et qui m'avait chassé jusqu'ici. « On » se trouvait à nouveau là, tout proche ! Les murs avaient beau me protéger de trois côtés, éclairé par le foyer, j'étais visible et vulnérable. « On » pouvait m'atteindre de face, en tirant de loin, à plomb. Je me dressai, les muscles prêts à une nouvelle fuite. Mais mon anxiété fit place à une vive angoisse qui m'oppressa jusqu'à m'étouffer. Maintenant « on » entourait l'auberge et, impitoyables dans leurs mystérieux desseins5, d'invisibles regards, que je percevais, me fixaient par la fenêtre sans volets. « On » était attentif à ma personne et cela avec une telle violence que je suais, subitement terrifié. 1. cellier : lieu aménagé pour y conserver du vin, des provisions. 2. tressaillant : éprouvant des secousses musculaires qui agitent brusquement le corps, sous l’effet d’une émotion vive ou d’une sensation inattendue. 3. âtre : partie de la cheminée où l’on fait le feu. 4. rencogné : blotti dans un coin 5. dessein : intention, projet. QUESTIONS (15 points) I. LA PRESENTATION DES LIEUX 5 POINTS 1. Qui sont l’auteur, le narrateur et le personnage principal de ce texte ? (1,5 point) 2. Quels indices montrent que cette auberge est abandonnée ? (1 point) 3. Quelle est l'unique trace de vie présente dans l'auberge ? Cette trace apporte-t-elle un réconfort au narrateur ? Pourquoi ? (1,5 point) 4. « Mais les bouteilles qui gisaient là, poussiéreuses, avaient depuis longtemps rendu l'âme.» (lignes 10-11)? Que signifie l’expression « rendre l’âme » ? (1point) II. UNE AVENTURE INQUIETANTE 10 POINTS 5. « on ne se montra pas » (ligne 5) ; « "On" se trouvait à nouveau là, tout proche ! » (lignes 19). Qui le pronom « on » représente-t-il à la ligne 4 ? A la ligne 19 ? Pourquoi ce mot est-il entre guillemets à la ligne 19 ? (1,5 point) 6. Lignes 9 à 11, « Je cherchai …rendu l’âme. » Relevez tous les verbes conjugués du passage, identifiez leur temps et justifiez leur emploi. (2 points) 7. Relevez dans le dernier paragraphe trois mots appartenant au champ lexical de la peur. Ces mots sont-ils parfaitement synonymes ? Quel effet l'auteur a-t-il voulu produire en les employant dans l'ordre où ils apparaissent ? (2 points) 8. Relevez dans le texte trois manifestations physiques de la peur du personnage. (1 point) 9. « impitoyables », « invisibles » ligne 24. Comment sont formés ces adjectifs ? Quel est leur sens ? Proposez un autre adjectif formé de la même manière. (2,5 points) 10. À quel genre de nouvelle appartient cet extrait ? Justifiez votre réponse. (1 point) REECRITURE (4 points) lignes 18 à 22 «Tout à coup un insidieux frisson me traversa, semblable à celui ressenti dehors et qui m'avait chassé jusqu'ici. « On » se trouvait à nouveau là, tout proche ! Les murs avaient beau me protéger de trois côtés, éclairé par le foyer craquant, j'étais visible et vulnérable. « On » pouvait m'atteindre de face, en tirant de loin, à plomb. Je me dressai, les muscles prêts à une nouvelle fuite. » Réécrivez ce passage en imaginant que le narrateur est accompagné d’un ami (passage de la 1ère personne du singulier à la 1ère personne du pluriel) et donc en opérant les changements nécessaires. REDACTION (15 points) L’utilisation du dictionnaire est autorisée. SUJET : Imagine qu’un jour tu te sois retrouvé, comme le personnage du texte, dans un lieu inconnu et inquiétant. Raconte les circonstances de ton arrivée dans ce lieu et décris-le tout en mettant en valeur tes sentiments et tes émotions. Consignes :  Narration à la 1ère personne  Utilisation des temps du passé  Description dans le récit  Texte comportant une vingtaine de lignes Il sera tenu compte de la présentation, de l’orthographe et de la correction de la langue. DICTEE (6 points) Maupassant, Contes et nouvelles 1884 Le train filait, à toute vapeur, dans les ténèbres. (…) C'était par une nuit sans lune, sans air, brûlante. On ne voyait point d'étoiles, et le souffle du train lancé nous jetait quelque chose de chaud, de mou, d'accablant, d'irrespirable. Ce fut tout à coup comme une apparition fantastique. Autour d'un grand feu, dans un bois, deux hommes étaient debout. (…) Nous vîmes cela pendant une seconde: c'était, nous semble-t-il, deux misérables, en haillons, rouges dans la lueur éclatante du foyer, avec leurs faces barbues tournées vers nous, et autour d'eux, comme un décor de drame. Puis tout redevint noir de nouveau. Certes, ce fut une vision fort étrange uploads/Litterature/ 2007-b1-4eme-francais.pdf

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