Histoire desArts Le style gothique à travers la cathédrale de Reims DOMAINE : A
Histoire desArts Le style gothique à travers la cathédrale de Reims DOMAINE : ARTS DE L'ESPACE MATIÈRE : HISTOIRE, ARTS PLASTIQUES 2/6 Fiche histoire des Arts, collège Pierre Aguiton de Brecey Le sytle gothique à travers la cathédrale de Reims Le 6 mai 1211 est posée la première pierre de la nouvelle cathédrale de Reims, dédiée à Notre-Dame. Sa construction se déroule pour l'essentiel pendant le règne de Louis IX (Saint Louis. Elle sera achevée deux générations plus tard, en 1275, conformément aux plans de l'architecte Jean d'Orbais, à l'exception des tours de façade, terminées au XVe siècle. Siège des sacres des rois de France (25 de Louis VIII, en 1223, à Charles X, en 1825), Notre-Dame de Reims demeure l'un des plus beaux témoins de l'art gothique et de la statuaire médiévale, notamment à travers le fameux «ange au sourire» qui accueille les fidèles au-dessus de l'un des portails de la façade. La cathédrale de Reims, chef-d'œuvre de l'art gothique, berceau du sacre des rois de France, est l'un des tout premiers monuments inscrits au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO. Erigée entre 1211 et 1516, selon un programme d'une très grande richesse artistique, la cathédrale de Reims figure parmi les plus beaux témoignages laissés par l'art gothique. Introduction Contexte historique La cathédrale en chiffres Date : XIIIe siècle Dimensions Longueur - extérieure : 149 mètres - intérieur : 139 mètres - de la nef : 115 mètres Largeur - extérieure : 34 mètres - intérieure : 30 mètres - extérieure aux transepts : 61 mètres - intérieure aux transepts : 49,5 mètres - de la nef (axe des piliers) : 14,65 mètres - des bas-côtés : 7,75 mètres Hauteur - des tours : 83 mètres - du clocher à l'ange (chevet) : 87 mètres - de la voûte de la grande nef sous clef : 38 mètres - des voûtes des collatéraux : 16,40 mètres Superficie - hors œuvre : 6 650 m² - dans œuvre : 4 800 m 3/6 Fiche histoire des Arts, collège Pierre Aguiton de Brecey Le sytle gothique à travers la cathédrale de Reims Formes La voûte d'arêtes est au cœur du style gothique. Selon ce principe, la nef est divisée en travées plus ou moins carrées. La voûte de chaque travée est supportée par les piliers des quatre angles, grâce à des arcs brisés dont les pieds reposent sur ces piliers et qui se rejoignent au centre, à la clé de voûte. Les murs latéraux, entre les piliers, ne supportent de ce fait aucun poids. Cela leur permet d'atteindre de grandes hauteurs et d'être évidés pour faire place à d'immenses verrières (vitraux ou rosaces). Dans la voûte, les arcs brisés délimitent des demi-cylindres qui se pénètrent à angle droit. Ces arcs brisés sont appelés croisées d'ogives, les ogives étant les nervures en pierre destinées à cacher les irrégularités des raccords aux arêtes de la voûte. Les arcs-boutants L'effort qui s'exerce sur les piliers est équilibré par des contreforts extérieurs, rectilignes ou inclinés, avec une fonction d'étai. Pour que ces étais ne s'écrasent pas eux-mêmes sous la pression de la voûte de la nef, ils sont supportés par un arc. C'est l'arc-boutant. Le triforium Le triforium, galerie supérieure, a été au départ nécessité pour cacher la partie opaque des murs de la nef, où s'appuient les toitures du déambulatoire. Il devient à terme purement décoratif. Les gargouilles Les gargouilles évacuent les eaux de pluie en les empêchant de ruisseler le long des façades. Les XIIIe, XIVe et XVe siècles sont des périodes de renouveau pour la société médiévale. Les villes grandissent, les échanges commerciaux s’intensifient et les innovations techniques se multiplient. Le terme de « gothique » nait à la Renaissance : des artistes italiens, rejetant par l’architecture civile et reli- gieuse des XIIIe, XIVe et XVe siècles, l’assimilent aux modes de construction des barbares demeurant au-delà des Alpes, les Goths. La construction gothique marque en fait une évolution des techniques et des canons romans. Des monuments civils, des palais, des habitations bourgeoises ont été construits dans ce style architectural, mais la meilleure incarnation du gothique demeure la cathédrale. L'art gothique se situe donc dans le prolongement de l'art roman. En effet, les bâtisseurs des cathédrales de la seconde moitié du XIIe siècle ne changent pas profondément de style. Mais ils utilisent de façon systématique et rationnelle des procédés architecturaux déjà connus, tels que l'arc brisé et la voûte sur croisée d'ogives. Simple artifice décoratif à l'origine, celle-ci est utilisée à partir de la fin du XIe siècle dans l'architecture anglo- normande. L'abbé de Saint-Denis, Suger, est le premier à comprendre l'avantage que l'on peut en tirer : la croisée d'ogives permet de faire porter le poids de la voûte sur des piliers et non plus sur les murs. Lorsqu'il entreprend de reconstruire son abbaye, vers 1140, il l'emploie dans tout l'édifice. L'architecture gothique 4/6 Fiche histoire des Arts, collège Pierre Aguiton de Brecey Le sytle gothique à travers la cathédrale de Reims L’architecture gothique a un aspect léger et élancé. Les cathé- drales sont à la fois hautes et fines, beaucoup plus hautes que les églises romanes. La hauteur symbolise l’élévation vers Dieu. Des innovations ar- chitecturales, fondées sur les mathématiques, ont permis cette élévation des murs (arcs-boutants et voûtes d’ogive). Devenus plus hauts, les murs ont pu être percés de grandes ouvertures dans lesquelles ont été placés des vitraux. Le vitrail s’éclaire lorsque la lumière le traverse, et la beauté de ses couleurs doit émerveiller le fidèle. Comme un livre d’images, les vitraux racontent l’histoire de l’Évangile ou montrent le travail des artisans. La rosace est roue de la vie, rose de lumière, infinie et éternelle. Beaucoup de décorations sculptées ornent les cathédrales, telles de la dentelle de pierre. Les sculptures semblent plus vi- vantes que dans l’art roman. La flèche, sommet du clocher, est pointue et taillée finement. Le transept coupe à angle droit la nef principale, d’où la forme de croix de la cathédrale. Symboliquement, la cathédrale est une ouverture à la lumière, elle relie le ciel et la terre, l’homme et Dieu. La crypte (caveau) est le monde sous-terrain (le corps), la nef représente la terre et l’atmosphère (l’âme), la voûte est l’image du ciel (l’esprit). Le monde, la cathédrale et l’homme sont construits sur le même modèle... Son orientation ne doit rien au hasard : entrer par le portail à l’ouest, c’est aller vers l’est, là où le soleil se lève ; c’est remon- ter le temps, de la mort vers la vie. Ainsi la face nord est hiver, nuit éternelle, mystère des origines. Le côté est symbolise le printemps, l’aube, la floraison. Le sud est le jour éternel, l’été, la lumière et la fructification. L’ouest est l’automne, la fin des temps, la graine qui retourne en terre... Découverte capitale, la voûte d’ogive a permis l’élévation des murs en les allégeant. Ce sont deux arcs qui se croisent (appelés aussi « croisée d’ogives »). Moins lourde que la voûte en berceau ou la voûte d’arêtes romanes, elle repose sur quatre piliers, et non plus sur des murs en entiers La voûte d'ogive Les arcs sont pointus, ce sont des arcs brisés. Plus stables, ils permettent d’harmoniser des arcs d’ouvertures différentes en portant leur sommet à la même hauteur. Déjà utilisés dans l’art roman mais développés dans l’art gothique. Dès que les bâtisseurs ont souhaité augmenter la hauteur de leurs constructions, le poids des pierres accumulées a menacé de faire écrouler les édifices. Les architectes romans ont commencé à ajouter des contreforts épais à l'extérieur des églises pour soutenir les murs, particulièrement aux endroits où se concentrait le poids de la voûte. Dans l'art gothique, ces contreforts épais sont devenus de fines structures élancées comme des arcs, qui "boutent" (poussent, en vieux français) la voûte en place. 5/6 Fiche histoire des Arts, collège Pierre Aguiton de Brecey Le sytle gothique à travers la cathédrale de Reims Toutes les cathédrales sont dédiées à « Notre-Dame » (la Vierge) Le plan de la cathédrale est parfois comparé à un homme les bras en croix et les pieds joints. Entrer à l’intérieur est alors comme entrer dans un corps, du bas vers le haut (l’esprit). L’homme se retrouve face à lui-même : « Connais-toi toi-même ». Ouverture vers d'autres œuvres d'art Le décor gothique 1. La sculpture • Dans l'art gothique, la sculpture n'est plus soumise au cadre architectural. Les statues se multiplient à l'extérieur des églises. Les plus beaux ensembles se trouvent dans les portails : rois et prophètes encadrent le Christ et la Vierge Marie. Les person- nages s'humanisent : leurs visages ont des traits individualisés ; leur allure générale contraste avec la rigidité des statues-co- lonnes de l'époque précédente. 2. Le vitrail et la peinture • En réduisant l'espace mural, l'art gothique n'est guère favo- rable à la fresque. En revanche, l'art du vitrail se développe. Dans la cathédrale de Chartres, on compte 164 ouvertures vi- trées. Grâce aux teintes des vitraux, les églises sont inondées d'une lumière uploads/Litterature/ 3hida-art-gothique-cathedrale-de-reims.pdf
Documents similaires










-
69
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jan 14, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
- Taille du fichier 8.1398MB