4e dimanche C - 30 janvier 2022 « Cette parole de l’Ecriture que vous venez d’e
4e dimanche C - 30 janvier 2022 « Cette parole de l’Ecriture que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit. » : Ecouter la Parole pour en vivre et la proclamer. Ce dimanche, nous avons la suite de l’évangile de Luc, la fin du discours programmatique de Jésus (Lc 4,16-30), qui avait été coupé en deux. Peut-être cela nous permet-il de mieux entendre les deux mouvements de cet évangile : 1/ Lire avec Jésus l’AT et le prophète Isaïe ; 2/ En vivre et le proclamer au monde entier. Attachons-nous maintenant au deuxième mouvement du programme de Jésus. I/ Vivre de la Parole : 1 Co 13 et la vie du prophète Jérémie. « Avant même de te former dans le sein de ta mère, je te connaissais ; avant que tu viennes au jour, je t’ai consacré ; je fais de toi un prophète pour les peuples » Ainsi s’adresse Dieu à Jérémie dans son récit de vocation. La parole de Dieu s’incarne dans le prophète et de la même façon, elle doit ainsi prendre chair en nous. Le chapitre 1 de Jérémie est un récit de vocation mais aussi un chapitre dit « programmatique » (Comme Lc 4,16-30) qui résume tout le livre de Jérémie et en donne le fil rouge pour le recevoir et le comprendre. Ce programme va se dérouler dans une période difficile, celle de la chute de Jérusalem et l’exil à Babylone. La tonalité du livre et donc la vocation de Jérémie sont donc sombres. Car, il ne suffit pas de lire ou d’écouter la Parole, encore faut-il qu’elle prenne corps en nous et ce n’est pas si évident ! Et l’organe où cette parole doit s’incarner c’est le cœur (cf. Jr 31,33- 34). Saint Paul ne dit pas autre chose dans sa lettre aux Corinthiens et son hymne à la charité. La parole doit s’incarner non pas en jugement et en condamnation pour l’autre mais en acte d’amour et de charité. C’est l’amour qui manifeste la foi et l’espérance dans notre vie. La lettre de Jean nous le dit, celui qui n’aime pas n’est pas en Dieu. II/ Etre envoyé la proclamer à nos frères et au monde entier : Jr et Lc. Cette parole qui prend chair dans notre cœur, nous n’avons pas à la garder pour nous. C’est ce qui est demandé au prophète Jérémie, à tous les prophètes et donc à tous les baptisés. C’est ce que signifie Jésus dans sa prédication à Nazareth. Cette parole s’adresse d’abord à ceux qui nous sont proches : le peuple pour les prophètes, Nazareth pour Jésus. Mais elle nous fait aussi dépasser les frontières avec les exemples de la veuve de Sarepta ou de Naaman le syrien. La Parole est vivante et elle a besoin de se déplacer et de circuler. Elle a besoin d’être lue, dite, redite et d’être proclamée. Car si nous l’avons entendue, nous savons qu’elle a changé notre vie et donc qu’elle peut changer la vie du monde. III/ Plus facile de prêcher la haine que l’amour. Pourtant, la fin de la première lecture, la fin de l’évangile, et l’insistance de Paul aux Corinthiens nous montre que ce n’est pas facile. Il est beaucoup plus aisé de prêcher la haine, l’exclusion ou l’intolérance que de prêcher l’amour. C’est l’expérience du prophète, c’est l’expérience du Christ, c’est l’expérience de tout homme. Pourquoi ? Peut-être parce que nos oreilles n’entendent pas et que nos yeux ne voient pas, comme le rappelle la vocation d’Isaïe. Peut-être parce que nous ne lisons pas la parole ou que nous ne la laissons pas prendre corps en nous. Je me souviens d’une prédication, dans une paroisse, où à la fin d’une messe dont la prédication avait porté sur l’accueil du plus pauvre et de l’étranger ; les paroissiens sont venus se plaindre que celui qui faisait la manche à la porte de l’église, avait fait trop de bruit en allant prier et pleurer devant la vierge, pendant la messe. La parole était là mais elle n’avait pas pris corps ! 3ème dimanche C - 23 janvier 2022 L’accomplissement des Ecritures. Ce dimanche nous sommes plongés dans l’Ancien testament, tant avec la lecture du livre de Néhémie que celle de l’évangile de Luc. Le chapitre 8 du livre de Néhémie est une liturgie, une liturgie pénitentielle, une liturgie de la parole, une liturgie du repas. Ce chapitre est constitué de ce qui a été repris pour nos liturgies dominicales. Le texte qui est lu en Néhémie 8, c’est celui du Deutéronome, la deuxième loi qui est inclue dans la première et lui donne tout son sens. Le Deutéronome est situé dans la Bible à l’époque du roi Josias, le seul roi juste de l’ancien Testament. Josias (dont le nom rappelle Jésus, avec les mêmes consonnes en hébreu) entreprend vers 622 avant JC une grande réforme religieuse en centralisant le culte à Jérusalem et en donnant un guide de lecture à la Torah : le Deutéronome. Ce livre du Deutéronome, composé de discours de Moïse, donne l’esprit dans lequel doit être appliqué la Loi. Il introduit un mot qui n’est pas trop employé dans le reste de la Torah et qui va donner sens à l’application de la Loi : le mot « amour ». Dans la Bible, la justice est première, mais elle doit s’accomplir dans l’amour. Aussi le Deutéronome emploie-t- il ce mot souvent et surtout envers ceux que l’on a tendance à oublier dans le cadre de notre justice humaine : la veuve, l’orphelin et l’émigré. C’est la trinité de l’amour dans le Deutéronome. Cette réalisation et cette actualisation de la Loi se déroule donc durant une liturgie. Il y a une prière pénitentielle où le peuple reconnaît qu’il n’a pas bien appliqué la Loi, une lecture de la Loi et des Prophètes, suivie d’explications données par les lévites, puis un repas de fête. Pour le peuple juif, la Loi s’accomplit au cours de cette liturgie. L’évangile de Luc va nous signifier que la Loi s’accomplit dans la personne de Jésus. Le début de l’évangile de Luc est appelé l’Ancien Testament de Luc. Il s’achève en Lc 4, 16-30 quand Jésus dans la synagogue de Nazareth dit : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Ecriture que vous venez d’entendre. » Cette parole clôt l’Ancien Testament et ouvre le nouveau, chez Luc. Ce qui avait besoin d’être renouvelé dans le livre de Néhémie se trouve accompli dans la personne même du Christ. La Loi et les Prophètes prennent vie dans l’aujourd’hui de la personne de Jésus. En cela le Nouveau Testament n’abolit rien : la Loi demeure, les paroles des prophètes continuent de vivre, la liturgie perdure, mais en Jésus elles s’accomplissent en s’incarnant dans la personne du Christ. C’est pour cela que l’Ecriture n’est pas abolie mais accomplie en Jésus Christ. Voilà ce que nous disent les textes de ce jour en mettant en parallèle le livre de Néhémie qui est réception de la Loi et l’évangile de Luc où Jésus devient la nouvelle Loi, une Loi vivante pour aujourd’hui. 2ème dimanche C - 16 janvier 2022 Le signe des épousailles. Dans le troisième Isaïe, dont nous avons un extrait en 1ère lecture (Is 62,1-5), il est question d’espérance. Le peuple est revenu d’Exil, du moins ceux qui ont voulu, et il retrouve sa terre occupée, les murs de Jérusalem détruits, le temple abattu. Il n’y a plus de roi, mais un gouverneur perse. On ne peut plus faire de sacrifices et célébrer le culte. Ce qui semblait être la fin de l’épreuve avec la fin de l’Exil, se révèle être un temps difficile et dur à vivre. La fin de l’esclavage et la liberté relative sont loin d’être idylliques. C’est en fait le temps du désert, comme dans le livre de la Torah. Le désespoir guette le peuple à ce moment-là. C’est là qu’intervient le troisième Isaïe comme prophète d’espérance. Il n’annonce plus une terre nouvelle, car ils sont de retour, mais bien une alliance nouvelle. Le langage ou genre littéraire est celui de l’eschatologie. Le thème qui ressort pour parler de cette nouvelle alliance est celui des épousailles. Ce thème avait été utilisé par le prophète Osée, mais en lien avec l’adultère. Ici, dans le troisième Isaïe, il n’est plus question que de la joie de ces épousailles. Par deux fois, le prophète nous dit que cette terre deviendra l’épousée. C’est bien de cela qu’il s’agit, une nouvelle alliance est à l’œuvre au milieu de la désolation du retour d’exil. Ce n’est plus le langage de la création qui est utilisé mais celui du mariage. Et cela change aussi le lien de l’alliance, qui n’est plus de créature à créateur, mais bien de mari à épouse. Il y a toujours un rapport de subordination, dans le monde juif, la femme est soumise à son époux. L’époux, c’est Dieu et la femme, c’est le peuple. Mais, le lien est quand même différent car c’est l’amour qui doit unir les deux époux et l’alliance uploads/Litterature/ 4e-dimanche-c.pdf
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- Publié le Dec 10, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
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