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Digitized by the Internet Archive in 2011 with funding from University of Toronto http://www.archive.org/details/sthomasdaqui01sert yL^uS^^ V SAINT THOMAS D'AQUIN TOME I 4 » LIBRAIRIE FÉLIX ALCAN LES GRANDS PHILOSOPHES Collection dirigée par Fortuné Palhoriès Volumes in-8° de 300 à 400 pages environ. VOLUMES PARUS Socrate, par Clodius Piat, Agrégé de philosophie, Docteur es Lettres, Professeur à l'Institut Catholique de Paris. (Traduit en allemand.) Platon, par le même. (Couronné par l'Académie Française). 2e édit. Aristote, par le même. (Traduit en allemand et en italien). 2e édit. Saint Augustin, par l'Abbé Jules Martin. 2e édit. Avlcenne, par le Baron Carra de Vaux, Membre du Conseil de la Société Asiatique. Gazali, par le même. (Couronné par V Institut.) Saint Anselme, par le Comte Domet de Vorges. Spinoza, par Paul-Louis Couchoud, Agrégé de Philosophie. (Cou- ronné par l'Institut.) Montaigne, par F. Strowski, Professeur à la Sorbonne. Pascal, par Ad. Hatzfeld. Malebranche, par Henry Joly, Membre de l'Institut. Kant, par Th. Ruyssen, Professeur à l'Université de Bordeaux, 2« édition. (Couronné par l'Institut.) Schopenhauer, par LE même. Maine de Biran, par M. Couailhac, Docteur es Lettres. (Cou- ronné par l'Institut.) Philon, par l'abbé Jules Martin. Rosmini, par F. Palhoriès, Docteur es Lettres. Saint Thomas d'Aquin, 2 vol., par A. D. Sertillanges, Membre de l'Institut. 3e édit. Maïmonide, par Germain Lévy, Docteur ès^Lettres. Epicure, par E. Joyau, Professeur à l'Université de Clermont. Chrysippe, par Emile Brehier, Professeur à la Sorbonne. Schelling, par le même. Descartes, par le Baron Denys-Cochin, de l'Académie française. Montesquieu, par Joseph Dedieu, Docteur es Lettres. Leibniz, par Clodius Piat. Duns Scot, par B. Landry, Docteur es Lettres. Typographie Firmin-Didot et C 1». — Paris. LES GRANDS PHILOSOPHES S. THOMAS D'AOUIN PAR A.-D. SERTILLANGES MEMBRE DE L'iNSTITUT PROFESSEUR DE PHILOSOPHIE A l'institut CATHOLIQUE DE PARIS TOME I IISIÈME ÉDITION PARIS LIBRAIRIE FÉLIX ALCAN 108, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 108 1922 AVANT-PROPOS Saint Thomas a épuisé l'admiration de plusieurs siècles. On a vécu de sa doctrine; on l'a commentée presque à l'égal de celle du Maître, qu'il avait lui-même enveloppée de tant de respect. On ne l'a dédaignée durant une période rela- tivement courte que pour y revenir aujourd'hui avec l'intérêt qui s'attache, dans un siècle voué à l'histoire, à tous les grands efforts de la pensée. Par malheur, comme Aristote encore, bien qu'à un moin- dre degré, saint Thomas est d'un abord pénible aux mo- dernes. L'abstraction à outrance, la brièveté des formules et le caractère tout spécial du vocabulaire déconcertent. La mé- thode est sévère. L'habitude d'aborder les questions par leur côté le plus « formel » — formalissime loquitur divus Tho- mas — déroute visiblement les esprits habitués à procéder par développements et approches successives. La doctrine se trouvant généralement découpée en articles dont chacun ne fournit qu'une mince tranche de vérité, et le lien d'un article à l'autre étant parfois malaisé à établir, le lecteur de rencontre éprouve l'impression que les problèmes sont diminués, ou qu'on tire la doctrine de trop loin, ou qu'on réDond à un petit nombre seulement des difficultés qu'elle SAINT THOMAS DAQUN. — T. I. O VI AVANT-PROPOS. soulève. C'est que, en effet, l'article consulté n'en contient qu'un aspect; le reste se trouve ailleurs, mieux en place, mais isolé aussi, de sorte qu'on garde le sentiment d'une sagesse courte. De là l'impossibilité de consulter à propre- ment parler saint Thomas. Il faut se mettre à son école ; con- naître ses ouvrages comme le forestier sa forêt; voir revenir, toujours variés en leurs applications, les principes directeurs peu nombreux, mais d'une fécondité surprenante; se fami- liariser avec eux et avec l'ordre qui préside à leur mise en œuvre. C'est un travail auquel bien peu consentent à se soumettre. Nous voudrions aider ceux que ne rebute pas l'effort à se retrouver dans l'œuvre peu connue, au fond, du « Docteur angélique ». Dans ce but, nous indiquerons, en chaque matière, l'esprit de la doctrine plus que nous ne tiendrons à énu- mérer longuement les solutions particulières. Nous ne chercherons nullement à établir entre les divers chapitres un équilibre matériel qui ne serait obtenu qu'au détriment des théories maîtresses. Certains traités seront expédiés en quelques mots, soit qu'ils ne prêtent à nul commentaire important, soit que nos contemporains, pressés d'autres soucis, en puissent difficilement faire usage, soit, enfin, que saint Thomas n'ait apporté en la matière qu'une contribu- tion personnelle peu notable. On voit assez en quel sens nous ramons. Notre travail aurait pour ambition d'éclairer les thomistes de cœur sur l'objet d'une admiration demeurée trop sentimentale. Il voudrait plus encore réconcilier quelques esprits non pré- venus avec des points de vue qu'ils respectent à coup sûr — que ne respecte-t-on pas aujourd'hui en fait de doc- trines! — mais qu'ils déclarent volontiers périmés, faute AVANT-PROPOS. VH d'en avoir saisi la portée réelle. Saint Thomas gagne à être c :nu tout ce que gagne le bon sens le plus imperturbable quand il sait mettre à son service, en des matières ardues et, pour tout dire, éternellement pendantes, un des génies les plus profonds qui aient promené sur ce monde leur re- gard. LA VIE ET L OEUVRE DE SAINT THOMAS Saint Thomas nait au château de Rocca-Secca, près d'A- quino, delà souche des comtes d'Aquin, une des pins an- ciennes d'Italie, aux environs de l'année 1226. Il est en- voyé, à cinq ans, au monastère du Mont-Cassin pour y faire ses premières études, puis à Naples où il apprend les lettres et la philosophie. Il est reçu dans l'ordre de Saint-Domi- nique en 1244, malgré les vives oppositions de sa famille. Après diverses péripéties que racontent avec complaisance les chroniques, il est conduit, en 1246, parle Maître général de l'Ordre à Paris, où il reçoit les leçons d'Albert le Grand, alors dans tout l'éclat de son enseignement. Il se fait vite remarquer par la sagacité extraordinaire de son esprit qui, dès le début, excelle à débrouiller les questions épineuses. En 1245, Albert se trouvant à Paris et « assigné » au célèbre couvent de Saint-Jacques, Thomas l'y rejoint pour suivre, pendant trois ans, les cours d'Albert et ceux des di- vers maîtres, nombreux à cette époque dans la « cité des philosophes ». Ses progrès sont assez rapides pour que, en 1248, un « Studium générale » ayant été fondé à Cologne et Albert en étant fait régent, il soit jugé capable d'y SAINT THOMAS n'AQUIN. — T. I. 1 2 SAINT THOMAS D AQUIN. prendre rang et de « lire, » c'est-à-dire d'enseigner sous contrôle la philosophie, l'Écriture Sainte et les Sentences. A cette époque se rapportent ses premiers écrits : le traité De Ente et Essentia; De Principiis Natarae ad Fratrem Sylvestrum, et peut-être quelques Opuscules. En 1251 ou 1252, on le retrouve à Paris où il lit peu après les Sentences comme bachelier. La rédaction de ses cours constitue les Commentaria in IV libros Sententiarum . Les troubles de l'Université ne lui laissent obtenir la licence qui ouvre la maîtrise, qu'en 1257. On sait qu'on était alors en pleine querelle suscitée contre les ordres reli- gieux par Guillaume de Saint-Amour. Le traité Contra im- pugnantes religionem est issu de ces polémiques. De cette époque datent les Quaestiones Disputatae de Veritate. En 1257, Thomas d'Aquin devient régent, enseigne l'Écri- ture Sainte en même temps qu'il prêche à Paris. Il prend, en juin 1259, au chapitre général de Valenciennes, une part active à l'organisation des études de son Ordre, et rentre à la fin de cette année en Italie, où se déroulera la plus notable et la plus féconde partie de sa carrière scientifique. Attaché aux pas des papes ses contemporains, qui profes- sent pour son caractère et pour son savoir la plus profonde estime, il enseigne successivement à Orvieto, à Rome, à Viterbe, et il édite ses commentaires sur la Physique d'Aristote , YEthique à Nicomaque et la Métaphysique. La Somme contre les Gentils, un de ses plus grands ouvrages, date aussi de cette époque, ainsi que les Quaestiones de Anima, le commentaire sur Job, Y Office du St-Sacrement, le traité Contra errores Graecorum, la Catena aurea et quelques opuscules. Lef Quaestiones Disputatae de Anima et de Potentia s'échelonnent tout le long de son séjour dans la péninsule. Enfin, en 1265, Clément IV étant élu pape, il se met à la Somme théologique. De 1265 à 1269, il en écrit les deux premières parties (I A Pars, et IA IF), et cet INTRODUCTION. 3 ouvrage, sans l'absorber entièrement, devient désormais sa préoccupation principale. Rappelé à Paris, en 1269, il séjourne deux ans dans l'Uni- versité, exerçant à nouveau la régence. Il y écrit les questions de Virtutibus ; peut-être les commentaires sur YÉvangile de saint Jean et les Épîtres de saint Paid; probablement aussi le commentaire inachevé sur le Perihermenias; cer- tainement la suite de la Somme théologique commencée en Italie, et les premières Quaestiones quodlibetales (6 ou peut-être 5). Une ou deux fois par an, à Pâques ou à Noël, avaient lieu des disputes extraordinaires, nommées quodli- bétiques. Les maîtres, ou les bacheliers sous la direction des maîtres, uploads/Litterature/ a-d-sertillanges-saint-thomas-d-x27-aquin-vol-1.pdf

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