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See discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://www.researchgate.net/publication/314902653 Anne Dister et Marie-Louise Moreau, Féminiser? Vraiment pas sorcier. La féminisation des noms de métiers, fonctions, grades et titres.Louvain, De Boeck et Duculot, 2009, 207 p. Article in Recherches féministes · January 2010 DOI: 10.7202/045673ar CITATIONS 0 READS 24 1 author: Some of the authors of this publication are also working on these related projects: C.O.N.T.A.C.T. View project Fabienne Baider University of Cyprus 80 PUBLICATIONS 73 CITATIONS SEE PROFILE All content following this page was uploaded by Fabienne Baider on 18 September 2017. The user has requested enhancement of the downloaded file. Recherches féministes Document generated on 09/18/2017 5:33 a.m. Recherches féministes Anne Dister et Marie-Louise Moreau, Féminiser? Vraiment pas sorcier. La féminisation des noms de métiers, fonctions, grades et titres.Louvain, De Boeck et Duculot, 2009, 207 p. Fabienne H. Baider Volume 23, numéro 2, 2010 URI: id.erudit.org/iderudit/045673ar DOI: 10.7202/045673ar See table of contents Publisher(s) Revue Recherches féministes ISSN 0838-4479 (print) 1705-9240 (digital) Explore this journal Cite this article Fabienne H. Baider "Anne Dister et Marie-Louise Moreau, Féminiser?Vraiment pas sorcier. La féminisation des noms de métiers, fonctions, grades et titres.Louvain, De Boeck et Duculot, 2009, 207 p.." Recherches féministes 232 (2010): 183– 188. DOI: 10.7202/045673ar This document is protected by copyright law. Use of the services of Érudit (including reproduction) is subject to its terms and conditions, which can be viewed online. [ https://apropos.erudit.org/en/users/policy-on-use/] This article is disseminated and preserved by Érudit. Érudit is a non-profit inter-university consortium of the Université de Montréal, Université Laval, and the Université du Québec à Montréal. Its mission is to promote and disseminate research. www.erudit.org Tous droits réservés © Recherches féministes, Université Laval, 2010 COMPTES RENDUS Recherches féministes, vol. 23, no 2, 2010 : 183-208 ⇒ Anne Dister et Marie-Louise Moreau Féminiser? Vraiment pas sorcier. La féminisation des noms de métiers, fonctions, grades et titres. Louvain, De Boeck et Duculot, 2009, 207 p. L’ouvrage Féminiser? Vraiment pas sorcier, écrit par Anne Dister et Marie- Louise Moreau, est le fruit de travaux publiés au cours des quinze dernières années (voir notamment Dister et Moreau (2006)) par ces deux sociolinguistiques belges spécialistes, en matière de politique linguistique et, en particulier, de féminisation. L’expérience et l’expertise des auteures garantissent donc un ouvrage de qualité, mais aussi une orientation sociolinguistique, sur laquelle nous reviendrons à la fin de ce compte rendu. Cet ouvrage se divise en deux grandes parties, expliquant le pourquoi et le comment de la féminisation, suivies d’annexes (liste de féminins, extraits de blogues et forum, exercices proposés) aussi diverses qu’intéressantes. Après une présentation succincte de la distinction entre genre et sexe, la première partie, longue d’une centaine de pages, rappelle pourquoi la question de la féminisation s’est posée (bref historique de l’emploi des formes féminisées et liste d’arguments pour ou contre la féminisation). La revue de ces arguments est claire et bien commentée. Ainsi, nous avons relevé plus particulièrement que le maintien du masculin des noms de métier s’expliquerait par des motivations soit d’ordre linguistique (généricité du masculin, homonymie des nouveaux féminins, péjoration des suffixes tels que -euse), soit d’ordre esthétique (les nouvelles formes ne seraient pas euphoniques), ou d’ordre politique (l’Académie française serait la seule à pouvoir intervenir dans l’usage), ou encore d’ordre psychologique (le prestige associé au titre masculin se transférerait à une femme ainsi désignée). Les arguments pour la féminisation sont en particulier d’ordre social et éthique (visibilité des femmes, mise au jour d’une discrimination linguistique, respect de l’identité des femmes) et d’ordre linguistique : en particulier sont avancés les arguments de la théorie de la sexuissemblance (sans être nommée) défendue par Damourette et Pichon (1911-1946), qui suppose un lien entre les qualités de la chose désignée et le genre grammatical du mot qui les désigne; c’est l’important principe de la congruence, non mentionné per se dans le texte, mais cité dans une des annexes (p. 67). Le tour d’horizon des politiques linguistiques, bref mais complet, inclut celle qui a été suivie par le grand-duché de Luxembourg, souvent oublié dans les ouvrages d’autres auteurs. Cependant, l’Afrique, qui compte pourtant un grand pourcentage de francophones, n’a pas droit de cité, suivant en cela l’exemple des dictionnaires français qui font très peu de références en matière de féminisation au continent africain (Baider 2010). Une conclusion intéressante, déjà formulée par Joan Scott (2005), est que, dans tous les pays, ce sont les mouvements féministes qui ont eu un impact sur les réformes linguistiques à entreprendre et non les 184 ⏐ COMPTES RENDUS recommandations des spécialistes de la grammaire et des linguistes qui les ont parfois devancées. La seconde partie est consacrée à comment on peut effectivement féminiser (explications grammaticales, focalisation sur la féminisation polymorphe des masculins en -eur, bilan de la progression de l’usage des formes féminisées). Cet outil grammatical distingue les règles qui gouvernent la formation des féminins et les groupes déterminés par la finale des masculins, au nombre de sept. Ce découpage, original par rapport aux grammaires traditionnelles, répond d’abord aux formes préconisées par les guides français et belges (p. 52), ces derniers suivant de beaucoup les premiers. Un recensement de l’emploi effectif des formes féminines clôture la seconde partie, avec des enquêtes nouvelles qui complètent celles que les auteures avaient déjà publiées. Les différents corpus incluent des interrogations sur Internet, des enquêtes dans les journaux belges et des enquêtes dans les journaux français, et cela, pour des dénominations différentes, ce qui donne un aspect un peu disparate à l’ensemble. Nous modulerons aussi des généralisations (p. 47) telles qu’affirmer que la tendance politique explique l’emploi (gauche) ou le non-emploi (droite) de la féminisation dans la presse française. Le Figaro féminise certainement moins que Libération, mais beaucoup plus qu’il y a cinq ans (Baider 2009), ce qui est d’ailleurs reconnu un peu a contrario (p. 88) quand les auteures indiquent un taux de 91 % de féminisation dans ce quotidien pour l’expression la secrétaire d’État. Le Figaro aurait-il viré à gauche? Les annexes, longues d’une centaine de pages, se composent des trois volets précités (liste, témoignages et exercices). Le premier volet comprend une liste de 1 850 mots en -eur (dont les féminins en -euse, -eure, -trice, -tresse, etc.) assez exhaustive : nous trouvons, par exemple, la distinction entre le défendeur et la défenderesse juridiques ainsi que le défenseur et la défenseuse de la langue courante. Bien organisée avec deux colonnes renvoyant aux groupes et aux règles expliquées dans le cadre grammatical, cette liste ne spécifie pourtant pas de préférences géographiques. S’il est vrai qu’il est noté in passim dans le texte (p. 76) que les noms en -eure, sont employés le plus souvent au Québec, la liste de cette annexe ne le précise pas. Des traductrices ou des traducteurs qui emploieraient ce guide ne seraient donc pas avertis que pour un texte destiné au Québec, par exemple, une auteure serait de mise, alors qu’en France on emploie plus souvent une auteur. Les orthographes sont aussi celles qui sont conseillées dans l’ouvrage de Goose (1991). Nous n’avons pas compris la distinction entre certaines variantes orthographiques précisées dans la liste (ainsi pour docteur) et d’autres orthographes alternatives reléguées en note. La deuxième annexe apporte de multiples éclairages sur la question de la féminisation, grâce à un panaché d’avis formulés par les locuteurs et les locutrices sur les blogues et forums ainsi que par des écrivains et des écrivaines de renom dans la francophonie. Des expressions telles que congruence, genre naturel ou genre RECHERCHES FÉMINISTES, VOL. 23, No 2, 2010 ⏐ 185 référentiel et genre social sont employées dans des citations contenues dans cette annexe et elles auraient mérité d’être commentées. La troisième et dernière annexe propose des exercices pour sensibiliser le public au problème causé par l’emploi du masculin. Ils sont bien faits, applicables en classe et présentent pour le personnel enseignant un intérêt non négligeable. La bibliographie, très succincte, précise deux ouvrages historiques, alors que la démarche est essentiellement synchronique. Elle semble d’autant plus ad hoc que des grands noms de la féminisation hors la Belgique et la Suisse (Labrosse (2002) et Dumais (1987) pour le Québec, entre autres; Khaznadar (2002) et Baudino (2001) pour la France, entre autres) n’y figurent pas. L’ouvrage affirmant vouloir « donner le contexte » d’une telle politique linguistique, il aurait été judicieux de préciser alors des pistes internationales pour s’en informer, un certain nombre d’ouvrages et de numéros spéciaux de revues spécialisées ayant été consacrés à ce débat. De plus, même si cet ouvrage se définit comme un guide pratique avant tout, d’un point de vue théorique, on reste sur sa faim. La théorie féministe de cet ouvrage est limitée à celle qui régnait dans les milieux féministes américains des années 70 (Lakoff 1975), alors que celle-ci avait adopté à l’époque la « théorie du déficit », un peu dépassée. Il n’est pas fait remarquer non plus que la tache d’huile du mouvement états-unien a d’abord atteint le Canada avant d’atteindre l’Europe, ce qui expliquerait que ce pays a connu depuis les années 70 et de manière uploads/Litterature/ anne-dister-et-marie-louise-moreau-feminiser-vraim.pdf

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