Séance 2 (Corrigé) : définir une forme poétique, le blason Poème Forme Fond « B
Séance 2 (Corrigé) : définir une forme poétique, le blason Poème Forme Fond « Blason du beau Tétin » -Vers : octosyllabes -Rimes : suivies -Strophes : une seule (extrait) -Forme fixe : / -Thème : éloge du sein -Lexique : mélioratif, sensuel -Tonalité : grivoise (= gai et un peu osé) « Blason du laid tétin » -Vers : octosyllabes -Rimes : suivies -Strophes : une seule (extrait) -Forme fixe : / -Thème : blâme sur le sein -Lexique : péjoratif -Tonalité : critique « Le front » -Vers : décasyllabes -Rimes : suivies -Strophes : une seule -Forme fixe : / -Thème : éloge du front -Lexique : mélioratif -Tonalité : lyrique « Marie, vous avez la joue... » -Vers : alexandrins -Rimes : embrassées, v.9-10 suivies -Strophes : 2 quatrains, 2 tercets -Forme fixe : sonnet -Thème : éloge de la femme aimée à travers plusieurs parties de son corps -Lexique : mélioratif, hyperbolique -Tonalité : lyrique « Ô beaux cheveux... » -Vers : alexandrins -Rimes : embrassées, v.9-10 suivies -Strophes : 2 quatrains, 2 tercets -Forme fixe : sonnet -Thème : description du corps féminin -Lexique : satirique (exagération) -Tonalité : ironique « Tant que mes yeux... » -Vers : décasyllabes -Rimes : embrassées v.1 à 8, suivies v.9-10 et croisées v.11 à 14 -Strophes : 2 quatrains, 2 tercets -Forme fixe : sonnet -Thème : les souffrances de l’amour -Lexique : plaintif -Tonalité : élégiaque (= lyrisme qui se teinte de nostalgie) « L’œil » (Saint-Gellais) -Vers : octosyllabes -Rimes : suivies -Strophes : une (extrait) -Forme fixe : / -Thème : description de l’œil -Lexique : sentiments, émotions -Tonalité : lyrique « L’œil » (Marbeuf) -Vers : alexandrins -Rimes : croisées -Strophes : quatrains (extrait) -Forme fixe : / -Thème : description de l’œil -Lexique : scientifique -Tonalité : réaliste Définition à connaître. BLASON : Le blason anatomique du corps féminin apparaît au XVIe siècle à la Cour de François Ie sous l’impulsion du poète Clément Marot, pour faire l’éloge d’une partie ou de la totalité du corps féminin. A l’origine, ces poèmes, objets de joutes poétiques, présentent une versification simple (à base d’octosyllabes ou de décasyllabes) et leurs rimes sont suivies. Informations complémentaires : Les poètes de la Pléiade se saisissent à leur tour du blason, sous la forme plus raffinée du sonnet (en alexandrins le plus souvent). Ils font encore l’éloge du corps féminin : le blason constitue donc une forme traditionnelle du lyrisme amoureux. Mais à la suite de Joachim du Bellay, plusieurs auteurs s’emparent du blason avec d’autres enjeux (critiques, moraux, satiriques…) Ma définition du blason : Le blason poétique se rapporte sans conteste selon moi à une éloge. En effet, un blason est au moyen âge le symbole de la noble maison, l'allégorie de celle- ci, qui doit montrer que ses gens sont braves, fiers, fougueux. Le blason poétique concerne tout ce qui est en rapport avec la personne , l'objet, le sentiment, l'attribut- que sais- je ?- que le poète décrit : son apparence, l'effet qu'il produit sur nous par son pouvoir. Il permet d'exposer le sujet sous son meilleur angle, sa meilleure facette. Le lecteur doit comprendre à tout prix que cette chose dont on est en train de parler est sublime, parfaite. La versification d'un blason permet d'apporter plusieurs informations : quelle est sa tonalité, à quel type de public s'adresse- t-il, par exemple. La forme du blason est alors un moyen de différencier un poète d'un autre. Le blason poétique constitue ainsi à la fois un moyen de persuasion redoutable pour tout lecteur averti, mais aussi un moyen de distinction, voire une sorte de mise en concurrence entre les poètes par les valeurs et la méthode utilisée pour les restituer qu'il porte. Séance 3- Pourquoi écrire un blason ? Que vous inspire ce tableau ? (3 mots) - angoisse, démon, tuerie. Décrivez ce tableau le plus précisément possible. Au premier plan, l'on voit quatre personnages : « Les trois âges », allant du nourrisson à la vieille dame en passant par l'âge intermédiaire de la belle femme blanche, et la mort, décharnée, tenant trois attributs : un sablier, une lance cassée et une boule de cristal. Il y a également un hibou. Tous les éléments sont en contact avec le sol, qui est un bloc de pierre. Tous les corps humains sont entièrement dénudés, à l'exception de la jeune femme, qui a une sorte de « toge », de léger voile blanc. Au second plan, on voit un arbre mort, difforme, monstrueux. Au troisième plan, on voit des maisons en ruine (un moulin), avec des balafres rouge sang sur le sol. En arrière plan, on aperçoit une falaise et une chaîne de montagnes. > A votre avis, quel peut être le sens de ce tableau ? (Vous pouvez étayer votre interprétation avec des recherches, à condition d’en noter la source exacte). Il se dégage du tableau une ambiance malsaine, morbide, tel un lendemain de combat ; la Mort a frappé. Mort qui tient ainsi dans sa main gauche une lance cassée (« passer l'arme à gauche » en synonyme de décès). Mais Mort qui prend à l'aide de son bras droit la vieille femme. Elle veut la prendre, son heure est venue ; la Mort le sait, elle regarde le sablier qui semble vide. La vieille femme, elle, s'y oppose. Elle serre dans sa main gauche la « toge » blanche de la jeune femme, et la regarde d'un air dédaigneux, jaloux ; elle regrette sa jeunesse, de ne pas avoir pu accomplir tous ses souhaits et désirs. D'avoir perdu son bonheur, sa joie de vivre (en référence au blanc). Dans le ciel, il se dessine un œil avec le Soleil (ou est- ce la Lune?) cerclé de nuages, comme si les Dieux contemplaient la scène, comme si ils attendaient quelqu'un d'autre au paradis...ou en enfer. On nous montre l'évolution du corps humain à l'échelle d'une vie , que physiquement on change beaucoup; mais la question que pose Baldung est : change- t- on vraiment ? Le bébé ayant les yeux fermés, la belle jeune femme farouche, timide, et la vieille femme laide pleine de regrets, on passe notre vie à croire, à rêver, mais tout ne peut être qu'échec si l'on essaye rien. Tous nos plans échafaudés peuvent n'être que désolation, destruction, blessures de l'âme (le moulin, le sang). Baldung, sans doute croyant, représente la Mort avec la boule de cristal pour nous dire que notre destin est écrit si l'on ne fait rien ; on l'a imaginé ensemble au cours de cette description. Le temps est compté (sablier), que la vie est précieuse ! Alors, profitons- en, tant qu'il est encore temps. « Les trois âges et la Mort », Hans BALDUNG - Lisez les deux poèmes « supports » (« Blason du Beau Tétin » et « Blason du laid Tétin »). Quels liens pouvez-vous faire entre ces deux poèmes et le tableau de Hans Baldung ? - Comment le tétin est-il évoqué dans le poème 1 ? Et dans le 2 ? Pourquoi à votre avis ? (Veillez à développer votre réponse en citant le texte et en analysant les citations retenues). Les deux poèmes que sont « Blason du beau Tétin » et « Blason du laid Tétin » apportent d'autres éléments de réflexion, d'autres pistes inexplorées jusqu'alors au cours de cette séance. Les deux poèmes de Marot sont pour ainsi dire opposés, l'un présentant le tétin comme la plus belle chose qu'il ait été donnée de voir de mémoire d'homme, l'autre le haïssant, le repoussant, le dédaignant, tant cette chose n'est que source de vices, et ne peut qu'avoir comme origine Satan. C'est ainsi qu'est la vie ; pouvant changer du jour au lendemain, source d'échecs, pleine de contradictions. Elle dépend aussi bien de notre être que de nos agissements. Marot et Baldung présentent les deux revers de la médaille ; Ce duo de poèmes pourrait avoir comme illustration ce tableau. la belle jeune femme dénudée qui se fait désirer est fière de son corps, et cette fierté fait écho au premier poème : « Quand on te voit il vient à maints Une envie dedans les mains De te tâter, de te tenir, Mais il faut bien se contenir D’en approcher bon gré ma vie, Car il en viendrait une autre envie. » Le désir passe en effet par le désir sexuel. Cependant, Baldung peint la vieille femme regrettant sa vie, qui put être désirée par son corps, mais qui à ce moment de sa vie n'est que source de désespoir. Le deuxième poème le dit explicitement, en parlant de cet élément central qu'est le tétin dans l'esprit de la vieille, qui aimerait retrouver son corps d'antan :: « Tétin flétri, tétin rendant […] Le diable te fit bien si laid. Tétin propre pour en Enfer Nourrir l’enfant de Lucifer. » A partir de vos remarques, définissez la notion de « contre- blason ». Un contre- blason est uploads/Litterature/ francais-sequence-4.pdf
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- Publié le Dec 06, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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