L'antiquité classique Jean Bollack, La naissance d' Œdipe. Traduction et commen

L'antiquité classique Jean Bollack, La naissance d' Œdipe. Traduction et commentaires d' Œdipe roi Monique Mund-Dopchie Citer ce document / Cite this document : Mund-Dopchie Monique. Jean Bollack, La naissance d' Œdipe. Traduction et commentaires d' Œdipe roi. In: L'antiquité classique, Tome 66, 1997. pp. 389-390; https://www.persee.fr/doc/antiq_0770-2817_1997_num_66_1_1292_t1_0389_0000_2 Fichier pdf généré le 07/04/2018 COMPTES RENDUS 389 R.D. DA WE (Ed.), Sophocles Ajax. Stuttgart-Leipzig, B.G. Teubner, 3e éd., 1966. 1 vol. 15 χ 20,5 cm, XV-76 p. (BIBLIOTHECA SCRIPTORUM GRAECORUM ET ROMANORUM TEUBNERIANA). ISBN 3-8154-1810-0. R.D. DA WE (Ed.), Sophocles Electra. Stuttgart-Leipzig, B.G. Teubner, 3e éd., 1966. 1 vol. 15 χ 20,5 cm, XV-78 p. (BIBLIOTHECA SCRIPTORUM GRAECORUM ET ROMANORUM TEUBNERIANA). ISBN 3-8154-1812-7. R.D. DA WE (Ed.), Sophocles Oedipus Rex. Stuttgart-Leipzig, B.G. Teubner, 3e éd., 1966. 1 vol. 15 χ 20,5 cm, XV-78 p. (BIBLIOTHECA SCRIPTORUM GRAECORUM ET ROMANORUM TEUBNERIANA). ISBN 3-8154-1813-5. Reprenant une vieille tradition, la Maison Teubner vient de produire une troisième édition de Sophocle, cette fois en fascicules séparés. On lit dans les trois volumes la même introduction, qui est une version abrégée de celle parue en 1975. Le texte et l'apparat critique ont subi une révision sommaire qui ne modifie que peu de choses. Notons que pour les nombreuses conjectures et corrections, l'éditeur a pu profiter des listes (en manuscrit) rédigées par L. van Paassen (Amsterdam) qui a réuni avec une acribie admirable toutes les conjectures publiées dans des revues parfois d'accès difficile. Puisque nous avons analysé en détail la première édition (1975) en la comparant à celle d'Aristides Colonna, parue la même année à Turin, nous nous permettons de renvoyer le lecteur à notre compte rendu paru dans AC, 45, 1976, p. 593-605 . Herman VAN LOOY Jean BOLLACK, La naissance d' Œdipe. Traduction et commentaires d' Œdipe roi. Paris, Gallimard, 1995. 1 vol. 12 χ 19 cm, 350 p. (TEL, 253). Prix : 90 FF. ISBN 2-07-074031-5. Fin connaisseur de la tragédie grecque, Jean Bollack nous livre aujourd'hui ce qu'il considère à juste titre comme le couronnement de toute exégèse, à savoir une traduction commentée d' 'Œdipe Roi. Disons tout de suite que celle-ci ne passera pas inaperçue, car elle tranche sur la production habituelle. Nous nous trouvons, en effet, en présence d'un texte aux accents claudéliens qui, s'il ne facilite pas la tâche d'un lecteur peu imprégné de culture grecque, rend admirablement ce que la langue de Sophocle a d'hiératique et d'étrange. Dans le chef de cette translation, il s'agit bien, comme le voulait Claudel, d'«une véritable transsubstantiation, qui fait retentir le texte avec son éclat indigène». J. Bollack entreprend par ailleurs d'illustrer sa démarche de traducteur en fournissant les analyses - d'une haute tenue littéraire - de passages délicats, lesquelles sont reprises à un autre de ses ouvrages (L' «Œdipe roi» de Sophocle. Le texte et ses interprétations, 4 vol., Lille, 1990) : tels sont, par exemple, les vers consacrés par Tirésias à l'inutilité de son savoir de devin, la révélation de l'adoption d' Œdipe par les souverains de Corinthe, l'évocation du meurtre de Laios au lieu dit des trois routes, celles des pieds percés d' Œdipe et de la pendaison de Jocaste, etc. Dans chaque cas, l'auteur analyse et confronte entre elles les diverses suggestions des commentateurs précédents et il les soumet à l'éclairage combiné de diverses sciences humaines, parmi lesquelles la psychanalyse et le structuralisme occupent une place importante. Enfin, dans une troisième partie, Jean Bollack 390 COMPTES RENDUS aborde la question du sens premier du drame qui, selon lui, confère une unité aux différentes approches de l'œuvre réalisées auparavant : avec Laios et Jocaste, la race des Labdacides parvient au sommet d'un bonheur plein de superbe, qui, par son hybris, porte ombrage à une divinité soucieuse de juste milieu et de modestie; dans cette perspective, Œdipe, qui est le fleuron de la réussite de la race, en constitue, dans le même temps et bien malgré lui, la fin destructrice. Ici aussi, on appréciera la richesse de commentaires denses et originaux, qui se laissent difficilement résumer. Mais on regrettera quelque peu que ceux-ci soient desservis par un style touffu et une langue trop souvent obscure, qui en rendent la lecture malaisée. Monique MUND-DOPCHIE Charles SEGAL, Sophocles' Tragic World. Divinity, Nature, Society. Cambridge (Mass.)-Londres, Harvard University Press, 1995. 1 vol. 16 χ 24 cm, XII-276 p., Prix : 25.50 £. ISBN 0-674-82100-9. L'ouvrage est composé de neuf chapitres dont six ont déjà été publiés et trois sont inédits (5, 8 et 9). Si les études sont autonomes, l'ensemble n'en possède pas moins son unité. L'auteur concentre en effet son attention non pas sur les héros (ou héroïnes) mais sur le monde qui inspire leurs actions : famille, cité, nature et surnaturel; la relation entre les mondes divin et humain est essentielle. Il montre comment on peut trouver du sens dans un monde qui, apparemment, ne présente qu'une violence et une souffrance incompréhensibles. L'attention se concentre particulièrement sur les arrière-plans mythiques et rituels, le problème de la justice divine, la signification de la conception sophocléenne de la tragédie. Dans les pièces de Sophocle «tout est plein de dieux» selon le mot de Thaïes, mais ces dieux sont des puissances éloignées et redoutables, faciles à offenser, difficiles à apaiser une fois que l'homme a commis une transgression en pénétrant dans leur royaume ou en violant leurs droits. Les titres des chapitres sont les suivants : 1. Drame et perspective dans Ajax. 2. Mythe, poésie et valeurs héroïques dans les Trachiniennes. 3. Temps, oracle et mariage dans les Trachiniennes. 4. Philoctète et la piété impérissable. 5. Lamentations et closure dans Antigone (Le mot closure est difficile à rendre; il englobe les notions d'enfermement, clôture et contrôle. Créon aurait voulu contrôler les lamentations des femmes et les rites funéraires par ses décrets. Mais il n'y parvient pas. Il est impossible d'endiguer la violence qui s'exprime par les lamentations féminines). 6. Temps et connaissance dans la tragédie d'Œdipe. 7. Freud, le langage et l'inconscient. 8. Les dieux et le Chœur : Zeus dans Œdipe roi. 9. La terre dans Œdipe roi. Ces neuf études de Charles Segal (qui s'appuient sur une connaissance parfaite non seulement de l'œuvre de Sophocle mais aussi des théories qui ont renouvelé notre approche des mythes et des textes antiques, sauf peut-être de la critique proppienne et greimassienne) sont extrêmement pénétrantes. Il connaît bien ce qu'il appelle la vision proto-existentialiste de Nietzsche dans Naissance de la Tragédie. Il en voit les traces dans l'œuvre de quelques grands spécialistes de Sophocle, comme Reinhardt, Whitman, Knox ou Winnington-Ingram. Il cite George Devereux, ethnologue, psychiatre et helléniste. Certaines de ses analyses pratiquent le jeu des oppositions binaires chères aux structuralistes dont l'auteur est l'un des maîtres depuis trente ans, et cette approche est tout à fait éclairante. Mais Ch. Segal n'hésite pas non plus à prendre ses distances avec le poststructuralisme et même à rompre quelques lances uploads/Litterature/ antiq-0770-2817-1997-num-66-1-1292-t1-0389-0000-2.pdf

  • 11
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager