Bibliographie de base: Marc QUAGHEBEUR (dir.), Papie blanc, encre noir. Cent an
Bibliographie de base: Marc QUAGHEBEUR (dir.), Papie blanc, encre noir. Cent ans de culture francophone en Afrique Centrale (Zaïre, Rwanda, Burundi), Bruxelles, LABOR, 1992 Pierre HALEN, Le Petit Belge avait vu grand. Une littérature coloniale, Bruxelles. LABOR, 1993 Lectures obligatoires : Achille NGOYE, Kin-la-joie Kin-la-folie Pie TSHIBANDA, Un fou noir au pays des blancs Colonisation Pouvoir (armes, argent) / Religion / Technique Réaction due à une rencontre déséquilibrée. Pour les occidentaux les colonisés n’ont pas de culture. La littérature coloniale est d’abord celle des colonisateurs. Il s’agit d’une description + des idées dépréciatives. C’est une littérature qui s’ « inspire » de la tradition de la littérature de voyages et la littérature exotique provenant du XVIe siècle. Création de mythes dans la culture colonisatrice. Le mythe est d’une part une représentation (l’acte de nommer) et une explication de l’origine (pourquoi, comment) et la mise en récit de cette explication. Asie Mineur – Afrique : listes de noms (généalogies) : expression de l’origine. La mise en récit est une métaphore du pourquoi. Ce mythe a une dimension morale qui se concrète dans les mythes du : - ‘barbare’ (le mal) - ‘bon sauvage’ (le bien) ______________________________________________________________________ Littérature coloniale – fin XIXe siècle Territoires colonisés : ● Situation ● Objet - éditeurs - écrivains - lecteurs - diffuseurs (tous en métropole) En rapport avec l’Idéologie : déterminée par le contexte géopolitique, territoires liés étroitement à l’idéologie. Mythes littéraires + idéologie ont une influence sur la littérature. Nous et les autres. La réflexion française sur la diversité humaine, TODOROV, 1989, Paris, Seuil. Todorov part de l’opposition Universalisme / Relativisme et montre une série de dérives possibles : Universalisme Relativisme ↓ ↓ * Ethnocentrisme * Nationalisme On ne se pose pas la question Conscience des différences : mon des différences. Mon discours groupe est le meilleur et doit être est valable pour tous les autres. protégé ; idées essentielles à nous, bon tous. Le relativisme occupe la majeure partie de la réflexion de Todorov. Il montre que, tenant compte des différences du départ, on peut arriver à des excès : Nationalisme et rac(ial)isme. Racialisme : considérer les différences, hiérarchiser, mais sans tirer des conséquences ≠ au niveau politique. Racisme : conséquence : il faut éliminer les races inférieures. Universalisme Relativisme ↓ ↓ * Exotisme → Colonialisme L’exotisme fonctionne sur le vide. Je ne dis pas qui c’est l’autre, mais je montre la distance avec moi. Pas de valeurs positives, définition seulement négative. Ce qui compte c’est la différence entre moi et ce que je vois : insistance sur l’altérité de l’autre. L’exotisme est nationalisme de façon opposée : ce qui compte c’est qu’il soit un pays qui ne soit pas le mien : le mieux = l’autre (/nationalisme : le mieux = moi). D’après Todorov, dans l’exotisme, l’autre est systématiquement préféré au même. Il s’agit d’une valorisation de l’autre plutôt que d’une critique de soi. Formulation d’un idéal. Cela est discutable. Todorov se trompe, il ne s’agit pas exactement d’une valorisation, au moins exclusivement. On chérit le lointain : l’inégalité, la distance créée par l’absence historique de contact historique de contact entre cultures. La contradiction dans ce raisonnement de Todorov : - la connaissance est incompatible avec l’exotisme ; - la méconnaissance est incompatible avec l’éloge des autres. Le discours de l’exotisme est plein de formules vides dans la langue pour éviter de caractériser l’autre (p.ex. le superlatif). Universalisme Relativisme ↓ ↓ * Exotisme → Colonialisme Le colonialisme issu de cet exotisme considère aussi la différence essentielle. On ne garde plus que ce mythe, ce stéréotype. Ce qui est bon et à moi doit être appliqué chez les autres. Le nationalisme promeut la colonisation. Il faut remplir le « vide » de la culture rencontrée avec un système politique, économique et culturel qui est le mien. Culturellement à transmission des formes d’expression : langue + contenus, qui remplissent le vide du point de vue « exotique ». Texte : TODOROV, Nous et les autres. La réflexion française sur la diversité humaine, 1989, Paris, Seuil, p. 297 « Idéalement, l’exotisme est un relativisme au même titre que le nationalisme, mais de façon symétriquement opposée : dans les deux cas, ce qu’on valorise n’est pas un contenu stable, mais un pays et une culture définis exclusivement par leur rapport avec l’observateur. C’est le pays auquel j’appartiens qui détient les valeurs les plus hautes, quelles qu’elles soient, affirme le nationaliste ; non, c’est un pays dont la seule caractéristique pertinente est qu’il ne soit pas le mien, dit celui qui professe l’exotisme (…) Les attitudes relevant de l’exotisme seraient donc le premier exemple où l’autre est systématiquement préféré au même. Mais la manière dont on se trouve amené, dans l’abstrait, à définir l’exotisme, indique qu’il s’agit ici moins d’une valorisation de l’autre que d’une critique de soi, et moins de la description d’un réel que de la formulation d’un idéal. Personne n’est intrinsèquement autre ; il ne l’est que parce qu’il n’est pas moi ; en disant de lui qu’il est autre, je n’ai encore rien dit vraiment ; pis, je n’en sais rien et n’en veux rien savoir, puisque toute caractérisation positive m’empêcherait de la maintenir dans cette rubrique purement relative, l’altérité. (…) Ici, on chérit le lointain parce qu’il est lointain : il ne viendrait à l’esprit de personne d’idéaliser des voisins bien connus (l’anglophilie des XVIIIe-XIXe siècles n’est pas un exotisme). Les meilleurs candidats au rôle d’idéal exotique sont les peuples et les cultures les plus éloignés et les plus ignorés. Or la méconnaissance des autres, le refus de les voir tels qu’ils sont peuvent difficilement être assimilés à une valorisation. C’est un compliment bien ambigu que de louer l’autre simplement parce qu’il est différent de moi. La connaissance est incompatible avec l’exotisme, mais la méconnaissance est à son tour inconciliable avec l’éloge des autres ; or, c’est précisément ce que l’exotisme voudrait être, un éloge dans la méconnaissance. Tel est son paradoxe constitutif. » Territoires colonisés : ● Situation ● Objet Littérature coloniale ≠ Littérature de voyages Littérature exotique (même si au début elles forment un ensemble) Les touristes de la saison sèche en Afrique sont rejetés de l’étude de la littérature coloniale. Il s’agit de genres proches, liés à l’idée de territoire, mais points de vu différents sur cette réalité lointaine. beau = bon = bien (classiques) (nationalisme) mythe éthique : - animal humain - bon sauvage L’universalisme est un discours qui se manifeste comme relativisme dans l’action (p.ex. droits humains). Littérature coloniale (définition à vérifier dans les textes) : une littérature fondée sur un choc culturel, lié à l’exploration de territoires lointains dans le cadre d’une certaine idéologie de la différence entre les différents groupes humains et une installation institutionnelle, sur le mode du conflit (qui se présente comme arme contre les colonisés mais aussi comme volonté de résoudre les sources de malentendu). - rencontre culturelle (rapport avec la littérature de voyages et la littérature exotique) ; - réalité géopolitique historique, difficile à détacher de ce contexte, déterminée par un certain nombre de motifs concernant le rapport aux autres, motifs qui circulent en forme de mythes depuis le XVIe siècle (certains aspects de la littérature grecque et latine) ; - réalité géopolitique marquée par l’idéologie : universalisme / relativisme ethnocentrisme / nationalisme colonialisme Textes : Pierre Lotti 1) « Qui me rendra ma vie d'Orient, ma vie libre et en plein air, mes longues promenades sans but et le tapage de Stamboul? Partir le matin de l' Atmïidan, pour aboutir la nuit a Eyoub faire, un chapelet, a la main, la tournée des mosquées; s'arrêter a tous les cafedjis, aux turbés, aux mausolées, aux bains et sur les places ; boire le café de Turquie dans les microscopiques tasses bleues a pied de cuivre; s'asseoir au soleil, et s'étourdir doucement a la fumée d'un narguilé; causer avec les derviches ou les passants ; etre soi-meme une partie de ce tableau plein de mouvement et de lumière; être libre, insouciant et inconnu; et penser qu'au logis la bien-aimée vous attendra le soir. Quel charmant petit compagnon de route que mon ami Achmet, gai ou rêveur, homme du peuple et poétique a l'excès, riant à tout bout de champ et dévoué jusqu'à la mort ! Le tableau s'assombrit a mesure qu'on s'enfonce dans le vieux Stamboul, qu'on s'approche du saint quartier d'Eyoub et des grands cimetières. Encore des échappées sur la nappe bleue de Marmara, les îles ou les montagnes d ' Asie, mais les passants rares et les cases tristes; -un sceau de vétusté et de mystère, -et les objets extérieurs racontant les histoires farouches de la vieille Turquie. II est nuit close, le plus souvent, quand nous arrivons à Eyoub, après avoir dîné n'importe où, dans quelqu'une de ces petites échoppés turques où Achmet vérifie lui- même la propreté des ingrédients et en surveille la préparation. Nous allumons nos lanternes pour rejoindre le logis, -ce petit logis si perdu et si paisible, dont l'éloignement même est un des charmes » (Calmann-Lévy, uploads/Litterature/ apuntes-literatura-franco-fona.pdf
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- Publié le Jan 19, 2022
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