STUDIA UNIVERSITATIS BABE BOLYAI /201 - 1 6 Ș DaDa > 100: Art / Life / Museum D

STUDIA UNIVERSITATIS BABE BOLYAI /201 - 1 6 Ș DaDa > 100: Art / Life / Museum Dadaism and Performing Arts STUDIA UNIVERSITATIS BABEŞ-BOLYAI DRAMATICA 1/2016 March STUDIA UNIVERSITATIS BABEŞ-BOLYAI DRAMATICA EDITOR-IN-CHIEF: ŞTEFANA POP-CURŞEU, Babeș-Bolyai University, Cluj-Napoca HONORIFIC BOARD: GEORGE BANU, Université Paris 3-Sorbonne Nouvelle ION VARTIC, Babeș-Bolyai University, Cluj-Napoca MICHAEL PAGE, Calvin College EDITORIAL BOARD: LIVIU MALIŢA, Babeș-Bolyai University, Cluj-Napoca ANCA MĂNIUȚIU, Babeș-Bolyai University, Cluj-Napoca MIRUNA RUNCAN, Babeș-Bolyai University, Cluj-Napoca LAURA PAVEL-TEUTIȘAN, Babeș-Bolyai University, Cluj-Napoca VISKY ANDRÁS, Babeș-Bolyai University, Cluj-Napoca ANDREA TOMPA, Babeș-Bolyai University, Cluj-Napoca IOAN POP-CURŞEU, Babeş-Bolyai University, Cluj-Napoca DELIA ENYEDI, Babeș-Bolyai University, Cluj-Napoca RALUCA SAS-MARINESCU, Babeș-Bolyai University, Cluj-Napoca ANCA HAŢIEGAN, Babeş-Bolyai University, Cluj-Napoca MIHAI PEDESTRU, Babeș-Bolyai University, Cluj-Napoca INTERNATIONAL REFEREES: DOMNICA RĂDULESCU, Washington and Lee University PETER P. MÜLLER, University of Pécs TOM SELLAR, Editor of Theatre Journal, Duke University Press, Yale University JEAN-PIERRE SARRAZAC, Université Paris 3-Sorbonne Nouvelle GILLES DECLERCQ, Université Paris 3-Sorbonne Nouvelle PATRIZIA LOMBARDO, Geneva University LAURA CARETTI, Università degli Studi di Siena LIVIU DOSPINESCU, Université Laval, Québec ISSUE EDITOR (1/2016): IOAN POP-CURŞEU, Babeş-Bolyai University, Cluj-Napoca SECRETARY OF THE EDITORIAL BOARD: IOAN POP-CURŞEU, Babeş-Bolyai University, Cluj-Napoca EDITORIAL OFFICE: 4th Kogălniceanu Street, Cluj-Napoca, Romania, Phone: +40 264 590066, Web site: http://studia.ubbcluj.ro/serii/dramatica, Contact: studia.dramatica@ubbcluj.ro Cover design: Cristian Grosu, Collage à la manière dada (pour le spectacle Tzara arde şi Dada se piaptănă). STUDIA UBB EDITORIAL OFFICE: B.P. Hasdeu no. 51, 400371 Cluj-Napoca, Romania, Phone + 40 264 405352, office@studia.ubbcluj.ro YEAR Volume 61 (LXI) 2016 MONTH MARCH ISSUE 1 Thematic issue DADA > 100: Life / Art / Museum DADAISM AND PERFORMING ARTS CONTENT / SOMMAIRE THÉÂTRE ET CINÉMA / THEATRE AND CINEMA Ioan POP-CURŞEU, Benjamin Fondane et Walter Benjamin : deux approches du cinéma nées de Dada * Benjamin Fondane and Walter Benjamin: Two Approaches of Cinema Born from Dada ................................... 9 MARION POIRSON-DECHONNE, Le Fantôme de la liberté, résurgences dadaïstes, d’Isou à Greenaway * The Phantom of Freedom, Dadaist Resurgences, from Isou to Greenaway ............................................................. 25 Elisabeth POUILLY, Panique, héritier de Dada * Panique, Heir of Dada ....... 39 Gilles LOSSEROY, Dada à la fenêtre * Dada at the Window ............................ 53 Ileana Alexandra ORLICH, Dadaism as Political Installation and Language for Revolutionary Imagination: The Importance of Being Tzara and Lenin ............................................................................................ 69 Anca SIMILAR, À la recherche de l’impossible théâtre Dada * In Search of the Impossible Dada Theatre ........................................................................ 83 CONTENTS OF STUDIA UBB DRAMATICA, LXI, 1, 2016 6 DADA ET LES ARTS / DADA AND THE ARTS Till R. KUHNLE, Le Récit et le néant * The Story and the Nothingness ........... 93 Andreea APOSTU, Entre la lettre et la voix ou le culte dadaïste de l’éphémère * Between Letter and Voice or the Dadaist Cult of Transitiveness ..... 111 Sanda CORDOŞ, Un amour de jeunesse de Tristan Tzara * A Youthful Love of Tristan Tzara ..................................................................................... 123 Călin STEGEREAN, Some Marks in Marcel Iancu’s Creation ..................... 133 Habiba GAFSI, Marcel Duchamp, catalyseur de l’art contemporain * Marcel Duchamp: The Catalyst of Contemporary Art .................................. 141 Rebecca LOGGIA, The Legacy of Dadaism .................................................... 151 PERFORMANCE AND BOOK REVIEWS Ion POP, L’Om Dada * The OmDada ............................................................... 161 Eleonora BALEA, Tzara brûle au pays Dada ou à la recherche du Dada perdu * Tzara Burns and Dada Brushes its Hair or In Search of Lost Dada ............................................................................................................... 163 Ștefana POP-CURȘEU, Memo .................................................................................. 167 Ioan POP-CURŞEU, À la recherche des origines du theatre * In Search of the Origins of Theatre ................................................................................ 173 THÉÂTRE ET CINÉMA / THEATRE AND CINEMA STUDIA UBB DRAMATICA, LXI, 1, 2016, p. 9 - 23 (Recommended Citation) Benjamin Fondane et Walter Benjamin : deux approches du cinéma nourries de Dada IOAN POP-CURŞEU* Abstract: Benjamin Fondane and Walter Benjamin: Two Approaches of Cinema Born from Dada. This paper aims at comparing two different approaches of cinema inspired by the artistic experiences of Dadaism. Benjamin Fondane, besides promoting internationally the films of European avant-garde movements (Man Ray, René Clair, Henri Gad, Germaine Dulac), wrote some critical texts and some poems (Trois scenarii. Ciné-poèmes, 1928) shaped on Dadaist patterns. Fondane also directed Tararira (1936) – a lost movie, which is considered here the last great project of Dadaist cinema. As for Walter Benjamin, in his seminal essay, The Work of Art in the Age of Mechanical Reproduction (1936), he states that “Dadaism attempted to create by pictorial – and literary – means the effects which the public today seeks in the film.”, and he investigates the link between Dada and cinema under the sign of shock. In Walter Benjamin’s essay, there are many ideas anticipated by Fondane: all of these are analyzed here. Keywords: Benjamin Fondane, Walter Benjamin, Dadaism, cinema, avant-garde. Walter Benjamin et Benjamin Fondane, les deux penseurs juifs les plus fascinants du XXe siècle, ont suivi des parcours intellectuels avec plusieurs points communs, notamment le martyre souffert pendant la Seconde Guerre, la collaboration aux Cahiers du Sud et à la revue Europe, l’admiration pour l’art français, la passion pour la poésie en général et pour Baudelaire en particulier, l’attraction pour le théâtre (quoique Benjamin ait été partisan de Brecht1, et * Faculty of Theatre and Television, Babeş-Bolyai University, Cluj-Napoca, e-mail: ioancurseu@yahoo.com 1 Voir Walter Benjamin, Essais sur Bertolt Brecht, Paris, Maspero, 1969. IOAN POP-CURŞEU 10 Fondane d’Artaud), ou bien l’intérêt pour le surréalisme et l’avant-garde en général, pour la sociologie « primitive » de Lévy-Bruhl ou pour le sionisme, le hassidisme, et les racines judaïques de la culture européenne2. Mais ce qui rapproche le plus Walter Benjamin et Benjamin Fondane, c’est leur approche du cinéma, dont j’ai déjà analysé la portée marxiste dans un autre article3. Au-delà de ce marxisme, fort chez Walter Benjamin et dilué chez Benjamin Fondane, j’ai pu déceler une énorme importance de Dada dans les conceptions respectives que les deux auteurs se forgent du cinéma : ce sera le sujet du présent article. Le point de vue historique me semble fertile pour mon approche, c’est pourquoi je commencerai par Fondane et continuerai par Benjamin… Benjamin Fondane surprend par la multitude de ses préoccupations cinématographiques : il est tour à tour critique, scénariste et dialoguiste, réalisateur, et il applique même les techniques scripturales du cinéma dans un volume de 1928, Trois scenarii. Cinépoèmes. Sa sensibilité est profondément nourrie du cinéma d’avant-garde, tout particulièrement du cinéma réalisé autour du mouvement dada, mais aussi dans une certaine mesure du film surréaliste. Il faut dire que ces productions d’avant-garde sont placées par Fondane dans la catégorie du « film pur »4, c’est-à-dire non-narratif, poétique, suggestif, plein d’arbitraire et de force irrépressible. En 1925, Fondane consacre un compte rendu extrêmement intelligent au film Entracte de René Clair (réalisé en 1924), publié dans la revue bucarestoise Integral, gérée par ses anciens amis F. Brunea et Ilarie Voronca. C’est bien connu qu’Entracte est un chef-d’œuvre du cinéma dada, aux côtés des films abstraits de Hans Richter et Viking Eggeling, de Retour à la raison (1923) et d’Emak Bakia (1926) de Man Ray, d’Anémic Cinéma de Marcel Duchamp (1926) et de quelques autres... Dès le début, Fondane dissocie le film du ballet Relâche (à la faveur duquel on l’a projeté), même si Picabia et Satie sont très impliqués 2 La philosophie de Chestov est un des rares points sur lesquels les deux penseurs ne semblent pas converger : référence absolue pour Fondane, le philosophe russe a ennuyé W. Benjamin (cf. une lettre de 1939, à Scholem), Maurice de Gandillac, Préface, in Walter Benjamin, Œuvres I. Mythe et violence, Essais traduits de l’allemand par Maurice de Gandillac, Paris, Denoël, 1971, p. 25. 3 Ioan Pop-Curşeu, « La critique marxiste du cinéma dans les années ’30. Brecht, Benjamin, Fondane : iconoclasme ou iconophobie ? », in Ekphrasis. Images, Cinema, Theatre, Media, Cluj- Napoca, Éditions Accent, n° 2/2010, pp. 64-76. 4 Le syntagme « film pur » est d’ailleurs usuel à l’époque : Henri Chomette est l’inventeur de la formule, sinon de la mode, dans un petit essai visuel de 1926 : Cinq minutes de cinéma pur. BENJAMIN FONDANE ET WALTER BENJAMIN : DEUX APPROCHES DU CINÉMA NOURRIES DE DADA 11 dans les deux projets : le ballet est une « farce sans goût ni sel », tandis que le film est « une vraie tranche d’art »5. René Clair est d’ailleurs le seul qui jouit de la seule vraie gloire de l’artiste moderne, celle d’être sifflé et de provoquer le scandale. Entracte chamboule l’univers tout entier, et il le fait à force de vitesse, « d’une vitesse que le vacarme de Satie rendait étourdissante »6. Une suite de séquences d’Entracte, celle de la danseuse que le mouvement subtil de la caméra balaie jusqu’à découvrir le visage barbu d’un monsieur peu séduisant, suscite des la part de Fondane des commentaires dont la justesse de ton et la finesse poétique frappent encore les lecteurs d’aujourd’hui : Du reste les pieds juteux et blancs de la danseuse qu’encerclait le parasol du tutu et qu’on voyait comme si notre fauteuil avait été placé sous terre, sous la terre soudainement devenue translucide, étaient-ils bien des jeunes pieds de danseuse ou des uploads/Litterature/ art-life-museum-dadaism-and-performing-arts-dada-100.pdf

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