1 1 QUELQUES PUBLICATIONS RÉCENTES Si l’on attend encore l’inscription, de préf
1 1 QUELQUES PUBLICATIONS RÉCENTES Si l’on attend encore l’inscription, de préférence bilingue, qui permettrait un progrès décisif dans l’étude du libyque, diverses publications montrent que l’attention portée à ce domaine ne se relâche pas. Sans prétendre à l’exhaustivité, je présente ici celles qui sont venues à ma connaissance. On complétera ces données par les précieuses informations que Mansour Ghaki publie dans ce même numéro de la Lettre. À ce propos, je constate avec satisfaction qu’il considère les inscriptions de Dougga comme un cas exceptionnel. J’ai plus d’une fois soutenu (et encore dans la Lettre 17), qu’elles ne se situent pas simplement sur la ligne d’une évolution régulière, mais plutôt sur une dérivation due aux circonstances historiques. De même, Ghaki estime avec raison que la notion d’alphabet « occidental » est un « fourre-tout », rejoignant ainsi la critique que j’ai faite d’une division simpliste entre deux alphabets, l’occidental et l’oriental. Il faut d’abord saluer la sortie toute récente (bien qu’ils portent la date de 2011) des nouveaux Quaderni di Studi Berberi e Libico-berberi qui, sous la direction de L. Serra, s’ajoutent désormais aux différents composants de la revue Studi Africanistici de l’université napolitaine « L’Orientale ». Le volume 1 (2011), édité par Serra, M. Ghaki, A. Habouss et la très active A.M. Di Tolla, ne compte pas moins de 449 pages. L’un des articles est d’une importance particulière pour notre discipline : c’est l’excellent rapport de J.-P. Laporte, « Études libyco- berbères et histoire ancienne de l’Afrique du Nord » (p. 335-348). L’auteur s’excuse de n’être pas berbérisant, mais il est remarquablement informé et armé de toute la prudence nécessaire, assortie parfois d’une pointe d’humour. – Notons encore un article qui, sans ressortir à l’épigraphie, peut concerner nos recherches par ricochet : c’est celui de M. Serhoual, annoncé dans la Table des matières comme « Langue et toponymie amazighes : état des lieux », titre ramené dans le corps du livre à « Tanger : un toponyme amazigh » (p. 173-187). L’auteur passe en revue les différents avatars du toponyme, qui a subi non seulement l’évolution phonétique, mais l’adaptation à l’arabe, au français ou à l’anglais. M.S. se montre surtout soucieux de montrer que le nom n’est pas arabe, ce que son antiquité suffisait à prouver. J’ai pu éditer à partir de photographies, grâce à l’obligeance de Mme N. Benseddik, une « Nouvelle inscription libyque dans la région de Souk Ahras », Ikosim, Alger, Association algérienne pour la sauvegarde et la promotion du patrimoine archéologique, 1, p. 115-118. Le texte de 4 lignes assez courtes n’est peut-être pas complet. Un examen direct de la pierre serait souhaitable. S’il confirmait que certains éléments ont disparu, on pourrait avancer quelques hypothèses. Il est possible, notamment, que l’inscription donne une nouvelle attestation du mot MSW•, maintes fois étudié. Le point (•) transcrit ici le signe ≡ dont la valeur prête encore à discussion ; j’estime en effet que les lettres H (Chabot) ou i (Rebuffat), même employées par convention, risquent de suggérer des lectures erronées, et que le signe de l’occlusive glottale (ʾ), que par convention j’ai souvent utilisé, reste ambigu malgré les précautions prises. R. Rebuffat, qui a découvert le « libyque de Bu Njem », s’intéresse depuis longtemps à l’écriture libyco- berbère. Il a publié une contribution intitulée « Pour un corpus de bilingues punico-libyques et latino-libyques » et datée de 2003-2007, dans M.H. Fantar (éd.), Osmose ethno-culturelle en Méditerranée, Actes du colloque organisé à Mahdia du 26 au 29 juillet 2003, Université de Tunis El Manar, p. 183-242 et 11 pp. de planches. On trouve là non seulement un classement des inscriptions, mais des indices, des tableaux établis avec soin et des commentaires qui font de cette étude, présentée par son titre comme un simple vœu, un solide instrument de travail. Un fascicule plus récent, élaboré par R.R. au Laboratoire d’archéologie de l’École normale supérieure et, sauf erreur, accessible sur l’internet (HAL-SHS), s’attaque à un sujet plus précis : « Les inscriptions libyques au chevron ⋁ et à formule ternaire ⋁⊐ ∕ ⊏a, déchiffrement des caractères courants [15 caractères] », 2012, 68 pp., planches. La documentation est sans faille et s’étend aux données fournies par l’Antiquité punique ou latine. L’auteur s’appuie sur des dénombrements, tenant compte de la position des lettres. S’abstenant de tout essai de traduction, il veut seulement déterminer la valeur phonétique des lettres. Malgré ces précautions, si rares en pareil domaine, je reste réservé devant la lecture MKY pour la « formule ternaire ». Il semble difficile de voir un K dans ⊐ ou ⊏ et, plus étonnant encore, un T dans a. L’argumentation de l’auteur est assez « serrée » et appelle un examen détaillé, avant lequel une discussion serait déplacée. Il me semble pourtant que ses analyses ne tiennent pas assez compte des fluctuations subies par EPIGRAPHIE LIBYCO-BERBERE La Lettre du RILB Répertoire des Inscriptions Libyco-Berbères EPHE - Section des sciences historiques et philologiques - à la Sorbonne 45-47, rue des Ecoles, 75005 PARIS Directeur de la publication : L. Galand ISSN 1260-9676 N° 18-19 - 2012-2013 2 l’écriture libyque : fluctuations dues à la dispersion géographique et au jeu des initiatives individuelles,réussies ou avortées, dont le spectacle très instructif nous est offert aujourd’hui par les chercheurs qui s’efforcent de fixer une écriture pour le berbère. Dans la revue Almogaren (XLIII / 2012, p. 25-34), organe de l’Institutum Canarium (Vienne, Autriche), Mme Samia Ait Ali Yahia présente brièvement (avec des illustrations) « Les peintures et gravures rupestres en Grande Kabylie ». L’article concerne à la fois les représentations figurées et les inscriptions. L’auteur a soutenu récemment, à l’Université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, une thèse de doctorat dont je n’ai pas encore pris connaissance : Etude comparative entre les stèles à inscriptions libyques de la Berbérie Centrale (Algérie) et la Berbérie Occidentale (Maroc). Il faut saluer la parution toute récente des actes d’un congrès tenu en 2007 : A. M. Corda et A. Mastino (éds), L’onomastica africana. Congresso della Société du Maghreb préhistorique, antique et médiéval, Porto Conte Ricerche (Alghero, 28/29 settembre 2007), Sandhi, Ortacesus, 2012 (Studi di storia antica e di archeologia / 10). La communication d’Ali Aït Kaci, « Noms latins en graphie libyque », p. 11-20, porte principalement sur 32 noms présents dans l’épigraphie libyque et rapprochés de noms latins par l’auteur, qui s’appuie (avec prudence) sur les graphies latines ou puniques fournies par d’autres documents. Les inscriptions (néo-)puniques sont particulièrement mises à contribution car l’emploi des matres lectionis leur permet de suggérer un vocalisme qui évoque sans doute assez bien celui du libyque. Il n’est pas possible d’étudier ici le détail de l’article, qui mériterait d’être exploité à son tour pour l’étude des notations et des correspondances entre libyque, latin et punique. – On notera aussi, cette fois avec prise en compte du grec, le travail de Michèle Coltelloni-Trannoy, « L’apport du grec à la connaissance des toponymes et des ethnonymes, dans l’Afrique antique », p. 29-38, qui étudie un certain nombre de noms, parmi lesquels celui des Masaesyles. – On trouve encore dans le volume une contribution du regretté J.-M. Lassère, « Onomastica africana XIX sur les cognomina ‘traduits’ », p. 145-149, et une étude de R. Rebuffat sur les « Makkoioi », p. 151-158, dont on sait que le nom, avec sa « racine » MK, a déjà retenu l’attention de l’auteur dans d’autres publications. – À dire vrai, si tous les articles du volume ne concernent pas directement l’épigraphie libyque aucun n’est indifférent à qui s’intéresse à notre domaine. La belle présentation du livre n’exclut pas quelques bévues sans gravité ; je signalerai quand même que le président de la SEMPAM, dont c’était le congrès, n’est pas Françoise, mais François Déroche ! Plusieurs travaux concernent les îles Canaries. La Lettre a déjà mentionné plusieurs fois les recherches de Renata Springer. Celle-ci poursuit ses activités en compagnie d’un groupe de chercheurs canariens, notamment J. Carlos Navarro, J. Cuenca, J. de León Hérnández, M.N. de León Machin, J. País País, M.A. Perera Betancort, S. Sánchez Perera. Elle a l’amabilité de me communiquer les références suivantes : J.A. Belmonte, M.A. Perera Betancort, C. Conzález Garcia, 2010: “Análisis estadístico y estudio genético de la escritura líbico-bereber de Canarias y Norte de África”, VII congreso de Patrimonio de Lanzarote. Arrecife – J. Cuenca Sanabria, 2010: “Las manifestaciones rupestres de los antiguos Canarios: del Lomo de Los Letreros y las Cuevas de Risco Caido”, VII congreso de Patrimonio de Lanzarote. Arrecife – R.A. Springer Bunk, 2008: “Los orígenes de la escritura líbico-bereber”, Estudios Canarios, no. LIV: p. 141-164 – R.A. Springer Bunk, S. Sánchez Perera, 2011: “Documentación de las manifestaciones rupestres de El Hierro (2008-2009); precedentes, procedimientos y resultados”, Actas del Seminario Arqueomac (Azores-Madeira-Canarias), Santa Cruz de Tenerife: p. 109-124. La revue Sahara (21, 2010) publie un article du regretté W. Pichler, « The Latino-Canarian rock inscriptions – a short review of the latest history of research and interpretation », dont le titre est assez explicite. Dans le n° XLIII / 2012 d’Almogaren, uploads/Litterature/ article-on-ancient-egypt.pdf
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- Publié le Jan 18, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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