Revue de l’Institut Royal de la Culture Amazighe Numéro double 4-5 – 2010 Asina

Revue de l’Institut Royal de la Culture Amazighe Numéro double 4-5 – 2010 Asinag-Asinag est une revue scientifique et culturelle marocaine dédiée à l’amazighe avec ses composantes linguistique et civilisationnelle. Elle est plurilingue et multidisciplinaire et comprend des dossiers scientifiques, des articles, des entretiens, des comptes rendus, des créations littéraires et des chroniques bibliographiques. Asinag-Asinag est doté d’un comité de lecture et elle est ouverte à la communauté scientifique nationale et internationale. © IRCAM Dépôt légal : 2008 MO 0062 Imprimerie TOP PRESS - Rabat Sommaire Présentation ........................................................................................................ 7 Dossier : Littérature amazighe : genèse, typologie et évolution Paulette Galand-Pernet La notion de littérature. Essai d'analyse et de classification Entretien réalisé par El Houssaïn El Moujahid ............................................... 15 Abdelkader Bezzazi Notes à propos de la thajit (le conte) ............................................................... 57 Miriam Rovsing Olsen Musique et structure formelle dans la poésie orale .......................................... 65 Michael Peyron The changing scene of Amazigh poetry .......................................................... 79 Hassina Kherdouci La poésie féminine anonyme kabyle : thématique(s) corporelle(s) .................... 93 Kamal Bouamara Question de métrique kabyle traditionnelle .................................................... 113 Najate Nerci De la transcription à la transtylisation d’un récit oral. Ou vers l’établissement des bases d’une écriture moderne .......................................... 131 Mohamed Sguenfle Le proverbe amazighe (domaine tachelhite). Aspects formels et sémantiques .............................................................................................. 151 Said Chemakh Les conditions de production de la néo-littérature amazighe. Cas de la littérature kabyle ............................................................................ 163 Mohand Akli Salhi Terminologie littéraire en amazighe .............................................................. 169 Ahmed Elmounadi et Moulay Hachem Jarmouni Littérature amazighe : éléments bibliographiques .......................................... 179 Comptes rendus Khadija Mouhsine : Littératures berbères : des voix et des lettres de Paulette Galand-Pernet ............................................................................. 193 Varia Malika Chakiri Analyse stylistique des locutions nominales en amazighe ........................... 201 Résumés de thèses .................................................................................. 211 Textes Oli ikkn Oli ikkn Oli ikkn Oli ikkn - - - - Ali Ikken Tatbirt n idurar ......................................................................... 219 layla abali layla abali layla abali layla abali - - - - Laila Abali Tawmat ................................................................................................ 221 Zuhra ayt ba Zuhra ayt ba Zuhra ayt ba Zuhra ayt bapp pp pp ppa a a a - - - - Zohra Ait Bahha Riv ad sawalv ................................................................................ 223 pasan bnoma pasan bnoma pasan bnoma pasan bnomaË Ë Ë Ëa a a a - - - - Hassan Benamara Tackart n mika d tpttact ........................................................... 225 Guide de rédaction ................................................................................ 227 7 Présentation Après les dossiers thématiques des numéros précédents portant, respectivement, sur la diversité linguistique et culturelle, sur l'enseignement puis sur l'aménagement de l'amazighe, la revue Asinag-Asinag dédie le dossier de ses quatrième et cinquième numéros à la thématique de la Littérature amazighe : genèse, typologie et évolution. En effet, dans le contexte actuel de l’intégration de l’amazighe dans le système éducatif via l’enseignement primaire, les filières d'Etudes amazighes et le Master, la littérature d’expression amazighe vient à occuper un espace dans les manuels scolaires et les programmes des cursus des études amazighes. Par ailleurs, la production écrite enregistre un essor et un développement notables et tire avantage des conditions favorables de diffusion, notamment par la voie de l’édition et des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Aussi l'enseignement de l'amazighe en général, et de la littérature en particulier, remet-il à l’ordre du jour la nécessité de mener une réflexion sur le développement du fait littéraire ainsi que sur sa didactique et sa pédagogie. La littérature amazighe est aussi riche et diversifiée que l’est la langue qui en est le vecteur et l’expression. Elle tient cette richesse et cette diversité de l’étendue de son aire géographique, de la culture qu’elle véhicule et de la pluralité des genres qui la constituent. Essentiellement orales, les expressions littéraires amazighes présentent une variété de genres tant poétiques que prosaïques. Certains genres sont autonomes, d’autres sont liés à des expressions artistiques, comme les arts chorégraphiques, à des événements ou à des rites et cycles de la vie. Comparé à la langue, l’intérêt accordé à la littérature est de moindre envergure. En effet, à côté du nombre relativement important de grammaires, de manuels dédiés à divers parlers et/ou dialectes des différentes variétés de l’amazighe, peu d’ouvrages et monographies sont consacrés exclusivement à la littérature. Les textes littéraires, les fragments de corpus, poétiques ou de prose, particulièrement les contes, sont souvent adjoints en annexe en guise d’illustration des phénomènes de langue présentés dans ces ouvrages. Certes, il existe bien des collectes, dont la première en Europe est due à J.-D. Delaporte qui publia en 1844 un texte littéraire amazighe ; on dispose également de quelques ouvrages généraux et de référence, dont H. Basset (1920), P. Galand- Pernet (1998), Bounfour (1999), D. Merolla (2006). Certains genres littéraires, plus que d’autres, ont retenu l’attention des chercheurs ; c’est le cas du conte. Après l’indépendance des pays du Maghreb et avec l’avènement de la linguistique, notamment le courant structuraliste, des études, portant sur des formes littéraires bien précises, ont vu le jour. Des questions relatives au genre, à sa genèse, à la 8 structure du texte littéraire, à sa définition, à sa réception, entre autres, commencent à être soulevées à la lumière des théories nouvelles et des approches interdisciplinaires. Toutefois, on note que des genres ou « sous-genres » de la littérature amazighe restent inexplorés ou insuffisamment décrits, et plusieurs questions demeurent posées, dont celle de la définition des genres et la frontière entre ces derniers, en ce moment même où l’on voit émerger ce qui pourrait être appelé la néo-littérature. Il s’impose donc d’ouvrir un débat pluridisciplinaire sur une thématique aussi importante que celle des expressions littéraires amazighes. Car une langue en plein essor et renouveau ne peut se concevoir sans une littérature (dans sa diversité régionale et ses différents registres) dont les contours ne soient pas bien définis. Le dossier thématique de la présente livraison comprend 14 articles, neuf en langue française, un en anglais et quatre en arabe, un compte rendu et une liste d’éléments bibliographiques. Dans une étude livrée sous forme d’entretien, P. Galand-Pernet revisite la problématique des expressions littéraires amazighes dans leurs variété et spécificité, tant sur le plan de la forme qu’au niveau du contenu, des conditions de production, de l’évolution des différents « genres » ou « sous-genres », du contact, entre autres questions. Ainsi, en partant de la relativité des concepts de « culture », d'« art » et de « littérature », voire de « genre », selon les sociétés productrices et leur histoire, elle établit que les critères utilisés ne sont pas homogènes pour tous les genres et que des interférences subsistent entre les classes qu'on essaie de constituer, du fait que l’on ne peut délimiter celles-ci que dans le contexte général d'une société et à partir de ses propres critères de classification, de typologie et de codification. On ne peut donc apprécier les classes et les genres littéraires qu'au regard de leurs messages, de leurs publics et de leur place dans une littérature où les statuts des auteurs, créateurs, transmetteurs, adaptateurs se remettent en cause. L’article de A. Bezzazi, organisé en notes et réflexions, esquisse quelques caractéristiques de la thajit « le conte », en distinguant le littéral de l’allusif, deux niveaux complémentaires, « réciter » et « conter », et en justifiant « l’articulation entre une énonciation dite communicative et une autre […] narrative ». Des « traces discursives » permettant de garantir une mémoire à la thajit sont relevées. La poésie est traitée dans quatre articles. Le premier est consacré à la poésie du tachelhite. A partir d’un texte de chants rituels de mariage et d’un texte d’ahwash, M. Rovsing Olsen démontre que la musique est indissociable de la poésie et que la prise en compte de son fonctionnement conduit à des classifications fondées sur des procédés plutôt que sur des critères exclusivement littéraires ou linguistiques. Le deuxième article (en anglais) porte sur la poésie du Moyen-Atlas (Maroc). M. Peyron y explique que différents genres traditionnels (tamawayt, izli, tamdyazt, etc.) ont connu, durant les quarante dernières années, une évolution due à divers facteurs socioculturels, économiques et politiques. Pour la pérennité de la poésie orale 9 chantée du Moyen-Atlas, une volonté de ne pas négliger la langue s’impose, doublée d’un effort pour améliorer le « produit », « fièrement perçu comme marqueur identitaire ». Le troisième article aborde la poésie féminine anonyme kabyle à partir de la thématique du « corps ». H. Kherdouci se penche sur un corpus collecté en Kabylie et délivre une masse considérable d’informations sur les diverses thématiques qui gravitent autour du thème central du « corps » et de ses représentations. En adoptant une approche anthropologique, l’auteur montre comment les sensations du corps sont reprises dans la création poétique orale, compensant les frustrations quotidiennes, par l’usage fait des symboles, des images, et par le recours à la fiction. Dans le quatrième article, K. Bouamara examine la question de la métrique de la poésie kabyle traditionnelle. Souscrivant à l’hypothèse défendue par Ben Sedira, Feraoun et Mammeri, l’auteur dégage les types de « formes » en usage dans cette poésie, illustrés par des extraits poétiques. Ces formes se situent à trois niveaux uploads/Litterature/ asinag-4-amp-5 2 .pdf

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