1 THEME : L’ECRITURE DE L’ERRANCE DANS LES ŒUVRES D’ASSIA DJEBAR. Corpus étudié

1 THEME : L’ECRITURE DE L’ERRANCE DANS LES ŒUVRES D’ASSIA DJEBAR. Corpus étudiés : La Femme sans sépulture, La Nouba des femmes du Mont Chenoua, Nulle part dans la maison de mon père. REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE. MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE UNIVERSITE D'ORAN ES-SENIA DEPARTEMENT DE FRANÇAIS ECOLE DOCTORALE. Pôle Ouest Antenne d’Oran Thèse pour l’obtention du doctorat en Sciences des Textes Littéraires. Présentée par: Sous la direction de: Melle Nawal BENGAFFOUR. Mme Bahia OUHIBI M. Bruno GELAS. Composition du Jury : Mme Fawzia SARI Professeur Université d’Oran Présidente. Mme Bahia OUHIBI M. de Conférences Université d’Oran Directeur. M. Bruno GELAS Professeur Université de Lyon Directeur. M. Philipe GOUDEY Professeur Université de Lyon Examinateur. Mme Fouzia BENDJELID M. de conférences Université d’Oran. Examinateur. Mme Samira BECHELAGHAM M. de conférences U. de Mostaganem. Examinateur. ANNEE UNIVERSITAIRE 2009-2010. 2 L’errance n’est qu’un voyage littéraire menant l’auteure à l’écriture de sa propre création. « Architecture arachnéenne faite de multiples silences, symphonie d’un rêve évanoui, mais obsédant », l’errance conduit à une « écriture-aveu » où les souvenirs mythiques et historiques incitent l’auteure à évoquer un « nulle part » inscrivant les Textes dans une continuité intertextuelle sans fin. 3 DEDICACE 4 Je dédie ce travail à : Mes chers parents, prunelles de mes yeux ; Mes chères sœurs Nadia, Souad, Fatima Zohra et Farida ; Mon cher et unique frère Mohamed Amine ; Mes adorables nièces Chahinez, Nahida et Hiba ; Mon cher oncle Boutaleb ; ma chère tante Noria et tata Pierette ; Mon cher Hany SEMARD ; Ma belle-sœur Wahiba ; Mon beau-frère Boumedienne ; Ma grand-mère et ma Halima ; Ma chère et fidèle amie Fatima BENFODDA ; Les familles BENGAFFOUR et AZZEDINE ; Mes oncles, tantes, cousins et cousines ; amies et alliées. A la mémoire de mes grands-pères et ma grand-mère (meima) ; A la mémoire de mon petit ange Maria ; A la mémoire de Samira, décédée à l’âge des fleurs. --------------- 5 REMERCIEMENTS 6 Je tiens à remercier : Madame Bahia OUHIBI- GHASSOUL, maître de conférences à l’université d’Oran, directrice de thèse, pour son soutien et ses encouragements depuis le début de ma thèse ; celle qui a su me donner la force d’aller au bout de cette aventure littéraire. Je la remercie pour sa grandeur d’âme et son grand courage. Monsieur Bruno GELAS, professeur à l’université de Lyon, directeur de thèse, pour avoir encadré ce travail de recherche, pour sa cordialité, son amabilité, ses conseils fructueux et pour son accueil chaleureux. Madame Fawzia SARI, professeur à l’université d’Oran et directrice de l’école doctorale, qui a accepté de m’encadrer durant les deux années de ma thèse de magistère. Je la remercie pour avoir su me faire confiance et trouver les mots qu’il fallait pour m’encourager. J’ai apprécié en elle sa gentillesse, sa grande rigueur scientifique et sa disponibilité au quotidien. Monsieur Philippe GOUDEY, professeur à l’université de Lyon, pour la qualité de sa présence et pour avoir bien voulu faire partie du jury de ma thèse. Madame Fouzia BENDJELID, maître de conférences à l’université d’Oran, pour la qualité de sa présence et pour avoir bien voulu faire partie du jury de ma thèse. Madame Samira BECHELAGHAM, maître de conférences à l’université de Mostaganem, pour la qualité de sa présence et pour avoir bien voulu faire partie du jury de ma thèse. J’aimerais étendre ces remerciements également à Monsieur Charles BONN, professeur à l’université de Lyon, pour son accueil, sa disponibilité et ses conseils fructueux. 7 Propos liminaire L’origine de ce travail de recherche sur L’Ecriture de l’Errance repose sur deux piliers fondamentaux : d’une part, l’errance n’est pas seulement caractérisée par des aspects physiques mais peut se manifester dans une manière d’être, des comportements, voire un état mental et d’autre part, il nous apparaît essentiel de considérer que l’écriture, dans ses expressions, est liée à un contexte socio- historique profondément modifié. Pour comprendre le phénomène de l’errance, dans sa dimension générique, qui ne se réduit pas à son étymologie, il faut au préalable saisir l’évolution de l’écriture nomade et ce qu’elle produit de nouvelles pratiques sociales et humaines. L’errance serait une manifestation de cette évolution. Ce phénomène est également l’expression de l’exil, de la disparition, de la mort, des difficultés psychologiques qui maintiennent les personnages dans une symbiose. La problématique de l’écriture en situation d’errance est visible sur cette thèse. Cette problématique est celle de l’errance et concerne précisément les protagonistes féminins en situation d’itinérance. Compte-tenu de ce qui précède, il n’est pas inutile de se référer à certains éléments spécifiques dans l’écriture nomade d’Assia Djebar. A la lecture de ses œuvres réalisées, des indices biographiques caractéristiques sont récurrents. Les témoignages historiques, la mémoire collective, les discours, fort diversifiés, sont associés et conduisent inexorablement à l’errance.  L’itinérance est une pratique qui consiste à se déplacer d’un lieu à un autre, en fonction des besoins ressentis, des nécessités. 8 INTRODUCTION 9 L'écriture d’Assia Djebar*1, écrivaine francophone d'origine algérienne, est une écriture nomade et son langage est celui de l'exil. Dans le monde de l'exil, les mots ne font plus corps avec la réalité, mais signifient toujours le « nulle part ». Notre thèse suit le cheminement progressif d'un sujet multiforme en route vers son histoire et son avenir, et qui tente de trouver la voix (la voie) qui le définit. Refusant la nostalgie de l'ailleurs, les personnages féminins se tiennent sur le seuil-frontière d'un monde hybride, dans l'entre-deux où toutes les possibilités du devenir et la multiplicité du sens s'affirment. Grande héritière de la langue française, Assia Djebar exerce les énergies de cet héritage pour dynamiser la tradition dans cette langue à partir d’un retour sur les traces historiques de son pays natal. Comme tous les écrivains maghrébins d'expression française, Assia Djebar résiste au sentiment de rejet, d'exil, à la différence des voix ensevelies de l'époque post-coloniale constituant un point nodal de tension sur lequel coulisse le nœud ultime de son écriture. L'espace où se manifeste la spécificité de son écriture féminine nous oriente vers une nouvelle forme d’écriture de l’errance. Une écriture enracinée dans la vie quotidienne des femmes de Césarée. Le thème de la femme est au centre de l’écriture d’Assia Djebar. Son intuition, faisant appel à son expérience littéraire, crée en elle ce sentiment de reconnaissance. " Je suis là ; en retard peut-être, mais là ! Travaillons !... " (Djebar, 2002 :14). Alors, elle écrit autour d’une mémoire entravée, étranglée et errante pour tisser l’histoire de La Femme sans sépulture1. Introduite dans le champ littéraire, l’écriture fait de l’histoire une problématique dont les enjeux ouvrent la voie à de nouvelles perspectives (la recherche de soi, l’identité). Pour reconstruire l’histoire d’une combattante de la guerre d’Algérie, Assia Djebar revient dans son pays (précisément dans sa ville natale : Césarée). Pour ce faire, elle parcourt Césarée et sa région jusqu’au lieu de la disparition de l’héroïne, menant sa quête *1 Voir Annexe, Chronologie, p.374. 1 Assia Djebar, La Femme sans sépulture, éditions Albin Michel S.A, 2002. 10 auprès des personnages féminins ayant vécu les évènements dans le même espace- temps. Elle entreprend son travail d’écriture, erre1 d’un lieu à un autre pour écouter et recueillir les témoignages servant le texte. Dans le sujet collectif des femmes unies par la même histoire, l’écrivaine intègre son « je » dans le « nous » où elle retrouve progressivement son identité grâce à la sororité ressentie à l’égard des femmes de Césarée. Chez Assia Djebar, l’errance se manifeste par le thème de l’exil et le retour au pays natal intimement lié à la vie quotidienne des femmes de son espace. Dans sa littérature, comme dans ses films, nous notons la présence de la notion d’errance dans un espace hanté par l’image d’une réalité inquiétante. A son retour de l’exil, elle parcourt les rues désertées de Césarée sans esquiver la campagne. Elle visite les sites historiques à l’image du présent où se manifeste la nostalgie du passé. Partout, elle retrouve le même spectacle de gens errants accomplissant les tâches de leur vie quotidienne oubliant l’avenir. L’errance est présente dans tous les arts (cinéma, peinture, littérature). En littérature, l’errance est une notion de voyage, de déplacement physique, de cheminement intellectuel dans le travail littéraire. Elle devient quête de lieu, de recherche de vérité, de rejet de la société. L’errance permet de vivre le présent 1 À l'origine, le verbe « errer » signifie tout simplement aller, à l'image du chevalier errant. Cette connotation du verbe est toujours valable de nos jours. Pendant la Renaissance, il est associé à l'errata, c'est à dire à la liste des fautes survenues dans l'impression d'un ouvrage. Même si la double connotation de ce verbe n'est développée qu'au fil des siècles, on peut se demander si c'est justement à cette époque que le verbe errer prend une connotation éthique, celle de « se tromper », « avoir une fausse opinion », ou même « s'écarter, s'éloigner de la vérité ». Ce serait ce dernier sens qui imprègnerait la uploads/Litterature/ assia-djebar 1 .pdf

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