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Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of Ottawa http://www.archive.org/details/bibliothquedel163ecol LE ROYAUME DE BOI'RGOGNE (88îi-1038i MACO>, PHOTAT FBEBBS, IMPRIMEURS LE ROYAUME DE BOURGOGNE (888-1038 ETUDE SUR LES ORIGINES DU ROYAUME D ARLES RENE POUPARDIN UOCTEIR ES LETTRES (AVEC UN FAC-SIMILt:) D PARIS ^ ^ LIBRAIRIE HONORÉ CHAMPION, ÉDITEUR O, ni Al MAI.AQl AÏS liJOT Tous (Iroils rcsorvés. 1 ^ , :' BIBLIOTHÈQUE DE L'ÉCOLE ( 7^'i"^'^^^J DBS HAUTES ÉTUDES PUBLIÉE SOUS LES AUSPICES DU MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE SCIENCES HISTOUIQUES Eï PHILOLOGIQUES CENT SOIXANTE-TROISIÈME FASCICULE LE ROYAUME DE BOURGOGNE f 888-1038) ÉTUDE SUR LES ORIGINES DU ROYAUME DARLES l'AR RENÉ POUPARDIN DOGTEriî l':S LETTHES (AVEC UX FAC-SIMILE) PARIS LIBRAIRIE HONORÉ CHAMPION, ÉDITEUR O , QUAI M A L A O i; A 1 S 1907 Tous droits réservi.-s. A LA MEMOIRE DE MES MAITRES A. i\i\\\ i:t a. molixier \ MON MAiTiih: irr ami. m. rhnn/x.wn /.or INTRODUCTION L'histoire du Siid-Esl delà France, du xi*^ au xiv^ siècle, et celle des rapports entre la France et FF^mpire durant la môme période, sont en partie l'histoire des conséquences de la création du « royaume d'Arles », et il a fallu trois siècles d'efforts aux rois Capétiens pour rentrer en posses- sion de la longue bande de territoires que la volonté de Rodolfe m avait fait passer entre les mains des souverains germaniques, aux Etats desquels rien ne semblait la ratta- cher. Mais ce royaume d'Arles lui-même « ne constitue pas (( une unité, et les nombreuses populations qui y étaient (( disséminées n'étaient unies par aucun lien d'origine, « par aucune tradition invétérée, par aucun intérêt écr no- <( mique. C'est que le royaume de Bourgogne, tel qu'il se (( présentait au début du xi^ siècle, résultait non du lent (' travail de la nature et de l'histoire, mais d'une com]»i- « naison artificielle de la politique «J Ses origines, en elfct, sont doubles, et remontent à la fin du ix'' siècle, au royanme de Provence, fondé ou plutôt reconstitué par Boson en 879, au royaume de Bourgogne, créé en 888 par Rodolfe I". J'ai tenté il y a quelques années de faire dans ses grandes lignes l'histoire du premier de ceux-ci. Le présent volume est consacré à celle du second, et à celle du royaume qui se forma, vers 933, de l'union sous un même sceptre de ces deux Etats originairement distincts, jusqu'au jour où les territoires qui s'étendent de la Saône et de l'Aar à la Méditerranée et du Rhône aux Alpes se trouvèrent sou- 1. l'aul t\iLUMKR, Le roijauinc d'Arles et de Vienne, \). vu. INTRODUCniOÎS mis à Tautorité impériale, après la mort de Rodolfe III. J'ai cru devoir pousser mon élude jusqu'à Tannée 1038, puisque, dans les années qui précèdent, la souveraineté du royaume de Bourgogne reste indécise entre le prétendant champenois, le comte Eudes II, et le prétendant allemand, l'empereur Conrad II. C'est seulement l'assemblée de Soleure qui marque le triomphe définitif de ce dernier, et l'annexion, pour une période de plusieurs siècles, d'un quart de l'an- cienne Gaule à l'Empire germanique. Il est peut-être, du reste, un peu ambitieux de parler de l'histoire du royaume de Bourgogne. Il vaudrait mieux parler d'études sur les faits connus de cette histoire. La plupart des questions que nous serions tentés de nous poser à ce sujet restent sans réponse faute de documents, et tout travail de ce genre ne conduira qu'à des résultats frag- mentaires, en raison du déplorable état des sources '. De sources particulières pour l'histoire du royaume de Bourgogne, à vrai dire il n'y en a point. La production litté- raire est à peu près nulle dans les pays qui forment ce royaume, et cette indigence est particulièrement sensible au point de vue historiographique. C'est à peine s'il y a lieu de mentionner quelques vies de saints, en général de bien faible intérêt historique, des Miracles de saint Wal- debert. attribués à Adson de Montiérender'^. des Vies de saint Diey [Deicoliis) de Lure, de saint Thibaut, arche- vêque de Vienne \ de saint Bernard de Menthon, de saint 1. Tous ces textes oui été très aboiidamnicnl étudies en Allemag^ne et en France. Il est donc inutile de donner autre chose qu'une énu- niéralion sommaire des,principaux d'entre eux. 2. Celte attribution est faite par Holder Egcer, Mon. Germ., S5., l. X\'-, p. 1170, par \\'ATTENBAcn, Quellenhunde der deuischen Geschichte, t. 1, p. i-2-2 ; elle est combattue par A. Molimek, Sources de Vhisloire de France, lasc. II, p. 301, n" 164"). 3. Et encore des fragments de celle-ci ont-ils seuls été conservés par un lecliunuaire. INTIIODLCTION XI Isarii de Marseille, de saint Martien et de saint Etienne d'Apt. Plus précieuses sont les notices qu'au début du xiii" siècle Conon d'Estavayer. prévôt de l'église de Lausanne^ recueillit dans sa Chronique des évêques de cette ville. La Chronique de Saint-Claude est une sorte de cata- logue abbatial développé, qui fournit des dates et des noms empruntés à des pièces d'archives, mais peut à peine être considérée comme un texte narratif. En somme, pour la Franche-Comté, le Lyonnais, le Viennois, la Pro- vence, c'est le néant, ou à peu près. La Bourgogne fran- çaise cependant, avecCluny, avec Dijon, avec Sens, constitue un centre historiographique. Mais ses chroniqueurs, comme Raoul Glaber, comme les biographes des premiers abbés de Gluny ne mentionnent que rarement les événements dont la Bourgogne Rodolfienne ou la Provence étaient le théâtre, et seulement dans la mesure où ces événements intéressent les personnages de la région dans laquelle ils écrivent. A for- tiori en est-il de même des autres annalistes de la France occidentale, où Flodoard seul a l'occasion de parler parfois de la (' Gaule Cisalpine », à propos des rares relations de Raoul et de Louis IV avec ce dernier pays. De même, l'Italien Liutprand fournit des renseignements utiles sur les expéditions de Rodolfe II au delà des Alpes. Il est superflu d'énumérer ceux des historiens français, comme Adémar de Chabannes, dans le texte desquels se rencontre parfois une mention isolée relative au royaume de Bourgogne. C'est qu'en réalité l'histoire de ce dernier n'est pas connexe à celle de la France, mais à celle de la Germanie. C'est donc dans les textes narratifs composés en Germa- nie qu'il faut chercher les rares indications relatives à ce que nous connaissons de l'histoire politique du royaume de Bour- gogne. A ce point de vue, les rapports des premiers Rodol- fiensavec l'Aleiuannie ont al tiré sur eux l'attention des histo- riographes de Saint-Gall, et c'est sans doute ce qui explique les renseignements que fournissent, au sujet des affaires de Bourgogne, les Annales S.incfallenses et les textes qui s'y XII INTRODUCTIOiN rattachent, comme les Annales Emsicllenses, les Crsus snncti Gnlli d'Ekkehard, et môme la chronique d'Hermann de Reichenau, qui a, comme Ton sait, utilisé pour les x*" et xi^ siècles des textes historiques provenant de Saint-Gall. Pour la période postérieure, les mariages de princes souabes avec les filles de Conrad le Pacifique, les rapports des souverains bourguignons avec ceux de Germanie, expliquent que les annalistes de ces derniers aient eu à s'occuper de Conrad et de son successeur, et qu'ils se soient, dans une certaine mesure, intéressés aux événements de Bourgogne. C'est le cas par exemple pour Thietmar de Mersebourg, qui se trouvait être par sa mère le cousin issu de germain d'une princesse d'origine rodolfienne, l'impératrice Gisèle'. De même le biographe de Conrad II, Wipon, manifeste à l'endroit des affaires de Bourgogne un intérêt si parti- culier qu'on a pu le supposer né dans le royaume de Rodolfe III, ou tout au moins dans la partie de l'Aleman- nie la plus voisine de ce royaume. Mais de ces constatations il résulte qu'il serait k peu près impossible de rédiger de l'histoire des rois de Bour- gogne, un récit suivi, encore moins des .in;ic7/e.s- analogues à d'autres volumes de la collection entreprise sous la direction d'A. Giry, même après avoir rejeté en appendice l'examen de certaines questions diplomatiques, généalogi- ques ou juridiques. On ne peut demander aux chroniqueurs français ou germaniques que des indications relatives aux événements qui rentrent dans le cadre de leur récit, c'est- à-dire aux circonstances dans lesquelles les rois de Bour- 1. Cf. rinlroduclion de F. Kurze en tête de son édition de la Chronique de ïhietmar, dans les Monumenta Germàniae in usum schobirum. Ce sont aussi ces alliances qui expliquent la présence, dans Tobiluaire de Mersebourg, de diverses mentions relatives à des personnages de l;i famille royale de Bourgogne. INTKOfJLCTlON XIII gogne se sont trouvés en rapports avec leurs voisins de rOuest et surtout de l'Est. C'est à peu près exclusivement à cette série de faits qu'est consacrée la première partie du présent travail. Cependant, en dehors des souverains, il y a eu en Bourgogne une féodalité laïque et ecclésiastique puissante, si puissante qu'elle a réduit à peu près à rien l'autorité royale. Il importait de chercher à dégager des textes, et surtout des textes dij)lomatiques, les principaux renseignements susceptibles de montrer comment cette féodalité a pu se développer. Il uploads/Litterature/ bibliothquedel-163-ecol.pdf

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