Marc Bloch (1886-1944) La France sous les derniers Capétiens (1223-1328) (1964)
Marc Bloch (1886-1944) La France sous les derniers Capétiens (1223-1328) (1964) Un document produit en version numérique par Pierre Palpant, bénévole, Courriel : ppalpant@uqac.ca Dans le cadre de la collection : “ Les classiques des sciences sociales ” fondée et dirigée par Jean-Marie Tremblay, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi Site web : http : //www.uqac.ca/Classiques_des_sciences_sociales/ Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque Paul -Émile Boulet de l’Université du Québec à Chicoutimi Site web : http : //bibliotheque.uqac.ca/ Marc BLOCH — La France sous les derniers Capétiens 2 Cette édition électronique a été réalisée par Pierre Palpant, bénévole, Paris. Courriel : ppalpant@uqac.ca à partir de : Marc Bloch (1886-1944) La France sous les derniers Capétiens (1223-1328) Cahier des Annales, 13, 2 e édition. (1 e éd.1964) Librairie Armand Colin, Paris, 1971, 130 pages. Ouvrage publié avec le concours du Centre National de la Recherche Scientifique et de l’École Pratique des Hautes Études (VIe Section). Polices de caractères utilisée : Times New Roman, 12 points. Mise en page sur papier format LETTRE (US letter), 8.5 x 11’’ Édition numérique complétée à Chicoutimi le 15 août 2005. [css : dans une note liminaire, Fernand Braudel présente en 1964 ce travail de Marc Bloch, « texte inédit extrait des papiers qu’il nous laissés ». Il souligne qu’il s’agit là d’« un cours, à moitié mis en forme » et parfois d’un style télégraphique pour des « développement simplement esquissés ». Il insiste pourtant sur l’audience que mérite ce travail, et conclut : « Après bien des hésitations, nous avons pensé qu’il valait mieux livrer ces papiers dans leur intégralité, tels qu’ils nous sont parvenus ».] Marc BLOCH — La France sous les derniers Capétiens 3 T A B L E D E S M A T I È R E S 1. Introduction : critique des sources A. Documents d’ archives B. Sources narratives 2. Le Cadre A. Les limites B. Le nombre des hommes C. Comment les hommes communiquent 3. Le gouvernement des hommes A. Les Cadres du gouvernement B. La royauté et les rois 1. La succession 2. Les Rois 3. L’ idée monarchique C. Les appétits territoriaux 1. Définitions 2. Petites annexions 3. Pertes 4. Grandes opérations : héritage angevin — vers la Flandre — vers le Midi — héritage champenois 5. La France en Europe : Affaires d’ Espagne — Empire 4. L’ Administration A. Au centre de la Monarchie B. Dans les provinces C. Le personnel D. La Justice 5. Le Roi et la Nation 6. Le Roi et l’ Église A. Part du Roi dans le gouvernement de l’ Église B. La concurrence de la Papauté C. Le conflit de Philippe le Bel avec la Papauté D. L’ affaire du Temple 7. Les cadres de la vie sociale A. La famille B. Classes et groupes personnels Marc BLOCH — La France sous les derniers Capétiens 4 C. Seigneurie rurale et classes paysannes : Tenure — Droits seigneuriaux — Liberté et servage — Classes de fait D. Classe chevaleresque : fief et hommage : La chevalerie — L’ hommage et le fief — La vie noble 8. Les Villes A. Situation au début du XIIe siècle B. Autorités urbaines C. Luttes des classes urbaines D. La politique royale 9. L’ économie française A. Caractères généraux B. Place de la France dans les grands courants d’ échanges européens C. Les échanges intérieurs D. Les moyens d’ échange et le crédit E. La production F. Réglementation et associations 10. L’ Église et la vie religieuse A. La foi, généralités B. Les hérésies : Vaudois — Cathares C. L’ inquisition D. La vie religieuse E. L’ ascétisme orthodoxe F. Institutions de l’ Église G. Attitudes vis-à-vis de l’ Égl ise 11. La vie intellectuelle A. La mentalité B. Les Universités C. Les grands problèmes intellectuels D. Expression de la mentalité dans la littérature dans l’ art E. Le bagage intellectuel * * * Marc BLOCH — La France sous les derniers Capétiens 5 1 INTRODUCTION Critique des sources Sujet du cours. Esprit du cours. Lectures essentielles : 1. — J. CALMETTE, Le Monde féodal, coll. Clio, Paris, 1934. 2. — LAVISSE, Histoire de France, t. III 1, par Luchaire (pour Louis VIII) ; t. III 2 par Langlois. 2 bis. — HALPHEN, coll. Peuples et civilisations, t. VI, L’essor de l’Europe, et VII 1, La fin du Moyen Age, Paris, 1932. 3. — PETIT-DUTAILLIS, La monarchie féodale en France et en Angleterre, coll. Évolution de l’ Humanité, Paris, 1933. 4. — PIRENNE, FOCILLON, COHEN, La civilisation occidentale au Moyen Age du XIe au milieu du XIIIe siècle, coll. Hist. générale du Moyen Age, t. VIII, Paris, 1934. 5. — PIRENNE, Histoire de Belgique, t. I, 5 éd., 1929. Fixation des cadres chronologiques par règne. Louis VIII (14 juillet 1223-8 novembre 1226). Saint Louis — avec Blanche de Castille (d. 21 ou 27 nov. 1252) — , Saint Louis étant né le 25 avril 1214, d. 25 avril 1270. Philippe III, d. 5 octobre 1285. Philippe le Bel, d. 30 novembre 1314. Louis X, d. 5 juin 1316. Philippe V, d. 1322. Charles IV, d. 1er février 1328. Marc BLOCH — La France sous les derniers Capétiens 6 PREMIÈRE QUESTION : COMMENT CONNAISSONS-NOUS ? A. Documents d’ archives 1 p.2 En règle générale, assez nombreux. Les XIIIe-XIVe siècles ont beaucoup écrit. 1) Parce que l’ instruction était plus répandue, notamment chez les laïcs. 2) Parce que le droit était moins purement formaliste. Époque d’ ordre relatif, il a conservé et il n’ y a pas eu, depuis, d’ immenses catastrophes globales. Les archives des églises. Multiplication des cartulaires (qui eut d’ ailleurs pour résultat de faire disparaître les originaux). Elles ne sont plus les seules. Apparition des archives laïques. Archives de la Royauté reconstituées sous Philippe Auguste après Fréteval, 1194, par des copies, et déposées au Palais 2. Dès Philippe Auguste, s’ est prise l’ habitude des registres. Ce sont, à l’ origine, des cartulaires : leur utilisation se marque bien par les faits suivants. Parmi les registres composés sous Philippe Auguste, le plus commode parce que le mieux classé était celui qu’ après plusieurs tâtonnements le garde des sceaux, Guérin, avait fait compiler en 1220 3. On y écrira jusqu’ à Philippe III des actes nouveaux sur les pages blanches. Quand saint Louis partit pour la Croisade, il dut le laisser à la Régente, mais il en fit faire une copie emportée à la croisade qui fut naturellement tenue au courant 4. Ils devinrent peu à peu des livres d’ enregistrement. L’ évolution s’ achève s ous Philippe le Bel. Cependant les méthodes de la chancellerie sont encore assez imparfaites. Surtout l’ habitude des commissions déléguées fait que beaucoup de documents échappent à l’ enregistrement. 1 A. MOLINIER, Les Sources de l’Histoire de France, t. III, Paris, 1903. 2 a) En décembre 1231 (Layettes du Trésor des Chartes, t. V, n° 360), saint Louis ordonne au concierge du Palais (qui était en même temps garde des Archives) de fournir à un personnage de l’ entourage royal, maître Jean de la Cour, copie d’ un traité conclu entre Louis VIII et le comte Ferrand de Flandre. b) Sous Philippe le Long (F. Delaborde, Introduction au t. V des Layettes du Trésor des Chartes, p. XLIII), Pierre d’ Étampes, clerc du roi, a la garde des archives où il accomplit de gros travaux de copie et d’ inventorisation. Nous possédons une lettre que lui fit écrire le bouteiller Henri de Sully : Ce soir même à l’ heure des Vêpres, apportez à notre hôtel du Palais les privilèges de la cour de Rome qui autorisent le Roi à « faire prenre clers et les faire tenir sans encourre sentences » et ce que vous trouverez du fait de Narbonne. Car le conseil s’ assemblera à cette heure (Arch. Nat., J 476, n° 1 14). 3 Arch. nat., JJ 26. 4 Bibl. nat., ms. lat. 9778. Marc BLOCH — La France sous les derniers Capétiens 7 p.3 Parallèlement, le Parlement. Brève histoire des Olim qui nous montre de même le passage du spicilège à l’ enregistrement. En même temps, les archives des grandes principautés se constituent (encore fort mal étudiées aujourd’ hui). Exemples : les Cartulaires des comtes de Toulouse (Raymond VII), des comtes de Flandre etc. Même des petits seigneurs. Archives urbaines. Nous savons donc pas mal. Mais il est intéressant de marquer ce que nous ne savons pas, ou très peu. 1) Nous avons très peu de lettres privées, ou ces lettres sont pour la plupart des documents officiels. Nous ne savons donc à peu près rien que d’ officiel, de déformé. 2) Les archives nous ont conservé surtout des documents originaux d’ une valeur juridique durable. Par exemple, les contrats à censive perpétuelle plutôt que les autres à bail temporaire. Pour la même raison, nous sommes assez pauvres en comptes encore qu’ il y en ait (belle série des Comptes de Saint - Denis depuis 1261). S’ aggrave pour uploads/Litterature/ bloch-capetiens-pdf.pdf
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- Publié le Mai 20, 2022
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- Langue French
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