=o Santideva Bodhicaryavatara ''H'-Tf 4 1 BODH ICARYAVATAR A INTRODUCTION A LA

=o Santideva Bodhicaryavatara ''H'-Tf 4 1 BODH ICARYAVATAR A INTRODUCTION A LA PRATIQUE DES FUTURS BOUDDHAS POÈME DE ÇAXTIDEVA Traduit du sanscrit et annoté LOUIS DE LA VALLÉE POUSSIN Professeur de Sanscrit et Grammaire comparée • à l'Université de Gand Extrait de la Bévue d'histoire et de littérature religieuses, t. X, XI et XIL 1905, 1906, 1907. PARIS LIBRAIRIE i3L0UD ET 0« 4, RUE MADAME, 4 1907 Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of Ottawa http://www.archive.org/details/bodhicaryvatrainOOvbsn INTRODUCTION A LA IM^ATIQUE DES FUTLHS BOUDDHAS l^xlrait (\o l;i /icriie il'hisloirc el de litléralure reliç/icuscs. 1. X, XI et XII, 10(1."). 11)0(). I9(»7. :MAri)\, l'UlHAT KIIMIIUS, I M l'IllM i;i' US BODHICARYAVATARA INTUODl CTION A LA PRATIQUE DES FUTURS BOUDDHAS POKME DE ÇÂNTIDEA A 'l'raduil du sanscrit et Miinolô LOUIS DE LA VALLÉl'] POLSSIX Pr.ofesseiii- de Sanscrit et G ram nui ire coiii|)ar('o à l'Université de Gand ^ PARIS LIBKAIRIE BLOUD ET O 4, RUE MADAMi:, 4 1907 qt)> INTRODUCTION A LA PRATIQUE DES FUTURS ROUDDHAS (BODHICARYÀVATÀRA) Par ÇÂNTIDEVA1 AVANT-PROPOS Bodhicaryâvatâra signifie: « Introduction k la pratique de la Bodhi )i, ce qui, d'après le texte du livre et la version tibétaine, doit s'entendre: « Introduction à la pratique des Bodhisattvas ». La Bodhi. c'est la connaissance, nourrie par les bonnes œuvres, qui fait les Bouddhas : c'est l'illumination suprême que Çâkyamunie a conquise sous l'Arbre, après avoir vaincu Mâra, dieu de l'amour et de la mort. Jusqu'à ce moment, dans sa dernière existence comme dans ses vies antérieures, il était un Bodhisattva, c'est-à-dire un « futur Bouddha », un « candidat à la Bodhi ». 1. Le texte sanscrit du Bodhicaryâvatâra a été publié par Minayeff. dans Zapishi, IV, 1889. sous le titre « La doctrine du salut dans le Bouddhisme postérieur. » Cette édition princeps a été reproduite dans \e.Journal of Ihe Buddhist Texl Society. De l'auteur de la présente traduction, 1. Le texte du chapitre IX avec le commentaire y aiîérant {Bouddhisme. Études et matériaux). 2. le texte et le commentaire complets (en cours d'impression dans la Bihliofheca Indica], 3. des essais de traduction des chapitres I-V et X dans le Muséon (1892). M. A. Barth a loué le livre de Çântideva : « C'est une très belle œuvre aussi que le Bodhicaryâvatâra, la dernière publication non qosthume pue nous devions au regretté Minayeiï, une sorte de pendant bouddhique de Ylmitation, dont il respire l'humble renon- cement et l'ardente charité. Il nous révèle dans le bouddhisme hmdou du vu'^ siècle un côté que nous ne lui connaissions pas : le véritable esprit de l'apostolat n'y était pas éteint, et, dans s.r- rangs, il ne comptait pas que des bonzes... ». [Bulletin des Beligions de l'Inde. dans R. H. R., 1893, p. 19 du tiré à part). Sur Çântideva, voir l'Introduction de Cecil Bendall au Çik.sâsamuc- caiia. ci-dessous, p. 435, n. I. VI LOUIS DE LA VALLKF POI'SSIN ["^^^1 I . La plus ancienne littérature, dite du u Petit Véhicule », consi- dère les Bouddhas et les futurs Bouddhas comme des êtres infini- ment rares : on nomme surtout trois Bouddhas du passé, Çakvamuni, et le Bouddha de l'avenir, Maitreya, « le bienveillant )>, qui n'est encore (juun c futur Bouddha ». On raconte les vies anciennes de Çakvamuni, et comment, sous des formes animales ou humaines, il s'est exercé dans les diverses vertus ; on le montre, dans son avant-dernière existence, comme le roi des « dieux satisfaits », et, dans la dernière, comme un homme au corps merveilleux, « portant les marques des grands hommes », marques qu'il partag'e avec les « rois souverains ». Mais l'idée ne se fait jour nulle part que la destinée de futur Bouddha et de Bouddha ne soit pas une destinée d'excejDtion. Le fidèle n'aspire pas à devenir Bouddha : tout ce qu il souhaite, c'est d'acquérir la (jualité d'Arhat, ascète mûr pour l'anéantis- sement, et qui vit sa dernière existence ; c'est de sortir du cercle des transmigrations, et d'entrer dans le nirvana. Le concept du nirvana qui est la cessation de la vie sensible, passionnelle, consciente, domine le concept dArhat. Pour ne plus renaître, l'Arhat doit détruire le désir, d'où l'action, d'où le fruit de l'action, c est-à-dire une nouvelle existence. Sa loi sera donc l'abstention. Et. à ce code moral, tout entier négatif, se superpo- sera une discipline intellectuelle tendant à la suppression actuelle de la conscience ; c est la pratique des quatre « extases ». — Le Bouddha, réceptacle de toute connaissance, trésor de tous les mérites, est un utile objet de méditation ; mais il n'est pas un dieu secourable, il n'est pas non plus un modèle. 2. Dans les livres qui forment la littérature dite du « Grand Véhicule », la conception religieuse est radicalement transformée. On s'est rendu compte que la sainteté égoïste de l'Arhat, préoccupé de son seul salut, supposait le désir de la non-existence, aussi passionnel que le désir de l'existence ; on a conçu des doutes sur l'efficacité des « extases ». D'autre part, on a perfectionné le caractère du Bouddha, et reconnu un sauveur compatissant dans le maître de pitié dédaigneuse et glacée : « C'est à vous de travailler à votre salut, disait-il, les Bouddhas se contentent de montrer le chemin. ))Sans nier radicalement, et avec une parfaite suite dans le raisonnement, les doctrines de délivrance du Petit [432] AVANT-PROPOS VII Véhicule, en se défendant même contre le reprocht: de déprécier les « Bouddhas pour eux-mêmes » et les Arhats', les docteurs du Grand Véhicule sont portés à croire que les Bouddhas seuls sont parvenus à la délivrance, ou du moins que la carrière de futur Bonddhd. {Bodhlsaitvacarya} est, pratiquement, le seul chemin de la délivrance. Il était inévitable que les fidèles prissent pour modèle leur seigneur humanisé et divinisé, compatissant et tout- puissant. Le vœu de devenir Bouddha pour le salut du monde, ou « pensée de Bodhi », tel est le « Grand Véhicule » où toutes les créatures sont appelées à prendre place. Le fidèle bouddhiste, dès qu'il a formulé ce vœu, devient un « bodhisattva » ou « candidat à l'illumina tion suprême ». Il doit, dun effort persé- vérant, et dans le seul intérêt des créatures, accumuler les mérites et la connaissance qui mûriront ini jour en « Bodhi ». Au sag-e égoïste, praticien des extases, de 1 ancien Bouddhisme, se substitue un saint compatissant, avide de soulfrances, de charités et de science. Ce saint, ou plus exactement ce futur saint, a non seulement des maîtres et des modèles, il a encore des protecteurs, des dieux à son service. Tandis que le Bouddha des vieux livres était, depuis le nirvana, un i< dieu mort ». les Bouddhas du Grand Véhicule tendent à devenir aussi actifs, aussi compatissants que les a futurs Bouddhas ». Et si le '< futur Bouddha », au début de sa carrière, n'est qu'un être médiocre, dans lequel est née comme par miracle la bonne pensée de sauver les créatures en devenant Bouddha, il est trop évident qu'il s'acheminera par des étapes successives vers la haute sainteté dont il a conçu le désir, et que sa dignité ontologique croîtra parallèlement. Tandis que, misé- rable pécheur, charg-é du lien de l'ignorance, du lien des fautes anciennes et des fautes futures, je forme la <( bonne pensée » parla grâce des Bouddhas, par un soudain éclair de clairvoyance dans la nuit obscure de mon péché, tandis que je suis encore incapable de mettre en pratique le vœu ipranidlii) que les Bouddhas ont suscité dans ma pensée, il y a autour de moi, témoins de tous les instants, des êtres sublimes, des saints qui pourraient entrer 1. Voir ci-dessous, p. 18, notai. VIII LOriS DE LA VALLÉE POUSSIN ["^^3] dans le niruâiia s'ils le voulaient, mais qui préfèrent demeurer dans le « monde du devenir » {sainsârii) uniquement pour mon salut, pour le salut de tous ceux qui soulîrent. Ces êtres sublimes, ces Bodhisattvas « gradés » i/jkCimiprâpfn , qui possèdent les « terres » ou « grades » supérieurs des futurs Bouddhas, ce sont en vérité des dieux vivants : on les prie, et ils entendent les prières ' . 3. Le Bouddhisme du Grand Véhicule. — et c'est son indis- cutable originalité. — en même temps qu il organisait ainsi une vie spirituelle toute d'activité, d'adoration et de miséricorde, développait jusqu'à leurs dernières conséquences les principes nihilistiques de l'ancienne école bouddhic[ue. Le Bouddha, — du moins la tradition la plus archaïque en fait foi, — avait affirmé qu'il n'existe pas de « moi » permanent, et enseigné que l'homme n est autre chose qu'un complexe d'éléments, les uns matériels, les autres spirituels, complexe dont la responsabilité des actes maintient l'intégrité à travers les existences successives, et dont la dissolution suivra nécessairement la « dégustation » des fruits des actes anciens et la cessation d'actes nouveaux. Le Grand Véhicule a systématisé et rationnellement « démontré » cette doc- trine ; bien plus, il a reconnu que les phénomènes eux-mêmes uploads/Litterature/ bodhicaryavatara-de-shantideva-louis-de-la-vallee-poussin-1907.pdf

  • 46
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager