Séance 2 : Explication linéaire dirigée : Travail en demi-groupe sur l cène d'e

Séance 2 : Explication linéaire dirigée : Travail en demi-groupe sur l cène d'exposition de Britannicus, acte I, 1 de « Quoi ? Tandis que Néron […] jusqu'à « punit sur eux l'appui que je leur ai prêté ? » Présentation : l'explication linéaire se pratique lors de l'oral du bac.la différence avec le commentaire c'est la manière de construire l'énoncé. Le commentaire se bâtit en fonction d'axes qui répondent à une problématique donnée, sans suivre le déroulement du texte. En revanche l'explication suit le déroulement «naturel » du texte et les axes qui répondent à la problématique, correspondent plus à des mouvements qui illustrent cette progression dans l'écriture. Que serait alors la problématique dans la scène d'exposition, que vous aviez à lire ? Partons de la dernière question proposée pour traiter du genre tragique. On vous demandait : «Observez la construction de la première tirade d'Agrippine ». Le terme de construction indique de manière implicite que vous allez suivre pour y répondre le déroulement des vers. Nous avons, vu que deux personnages sont présents sur scène : Agrippine et Albine, cette dernière occupant la fonction de confidente, qui tirera le maximum d'informations à sa maîtresse afin d'en informer indirectement le spectateur. Votre explication devra donc également, montrer la particularité de cette scène d'exposition. Explication linéaire du passage. L'introduction d'une telle explication se construit comme celle du commentaire. On ne s’arrêtera pas sur cet aspect. C'est donc Albine la confidente qui ouvre cette scène de manière in «média res », comme si le spectateur arrivait au cœur d'un problème épineux. La tournure interrogative utilisée par la confidente, souligne cette immédiateté : « Quoi ? Tandis que Néron sommeille [...] Tous les termes utilisés par Albine, illustre sa surprise de voir sa maîtresse, errer dans le palais comme si elle était un simple sujet. « sans suite et sans escorte ». Sa position est humble, elle attend aux portes des appartements de son fils qu'il sorte. Les rôles semblent s'inverser car au v5, Albine utilise un impératif qui lui donne un ordre celui de retourner dans « son appartement » Le spectateur sent et ressent la vulnérabilité de cette femme autrefois puissante, mère de Néron, ayant pris le pouvoir. Tous les propos d'Agrippine vont donc traduire son inquiétude. Au v6 : La tournure impersonnelle qui souligne une obligation, un acte impératif : «Il ne faut pas s'éloigner un moment.» Elle nous apprend que ses craintes sont fondées : « Tout ce que j'ai prédit n'est que trop assuré/Contre Britannicus Néron s'est déclaré. » Les deux opposants, occupe dans le vers chacun un hémistiche pour mieux mettre en relief cette distance qui les sépare. Agrippine insiste, le masque de Néron est tombé, désormais : « l'impatient Néron cesse de se contraindre » La diérèse de l'adjectif souligne, ce caractère impatient et l'infinitif contraindre rime avec craindre. La tyrannie s'installe donc. En conséquence, cette dernière a peur pour sa vie. « Je sens que je deviens importune à mon tour. » Les tournures exclamatives d'Albine relancent sa surprise qui permet au personnage d'Agrippine de réagir et d'y répondre, afin qu'elle en livre plus au spectateur. On sait concrètement par sa bouche, les actions politiques et stratégiques d'Agrippine pour que ce dernier accède au trône. « Vous qui, déshéritant le fils de Claudius/ Avez nommé César l'heureux Domitius ? » Le parallélisme inversé des vers 22 et 23 montre que la loi est au diapason des humeurs de Néron comme sous le joug de toute tyrannie. « Tout s'il est généreux, lui prescrit cette loi/ Mais tout, s'il est ingrat, lui parle contre moi . » ( Conjonction de coordination marque une contradiction) Personnalité manichéenne de l'empereur. Sans véritable nuance. La première tirade d'Agrippine sert donc à développer les interrogations posées par Albine. C'est là où intervient la construction de la tirade. Jusqu'à présent on pouvait dire que les répliques courtes montraient au spectateur une mère d'empereur démunie et inquiète, et cette tirade permet de voir dans un deuxième temps que cette inquiétude est teintée d'une colère sourde. Par la négative, Agrippine justifie son point de vue au vers 31. Même si elle concède un rapprochement entre Néron et Auguste, qui représente, une autorité paternelle, reconnue par Rome, car il est un garant de la paix. Tout un vocabulaire utilisé par Ag, trace un portrait peu flatteur de l'empereur. « fiers » « humeur triste et sauvage », « toujours la tyrannie » « d'heureuses prémices » . Cette fois-ci l'argument d'autorité le rapproche d'un empereur qui incarne la terreur et l'autoritarisme, «Caius » Ce portrait s'achève sur la colère de cette dernière qui souligne l’ingratitude de son fils « Ah ! Que de la patrie il soit […] ? » interjection qui rend vivante cette colère, et qui permet de parler d'un événement qui vient de se produire. Après le portrait de Néron, la mère de ce dernier nous apprend qu'il a enlevé Junie. L'intrigue est posée, et l'on comprend les interrogations d’Agrippine : « Est-ce pour assoir davantage sa rivalité avec Britannicus ou Néron serait-il capable d'éprouver des sentiments qui le rendraient vulnérable, comme les sentiments amoureux ? Conclusion : Cette scène d'exposition place le spectateur au cœur de l'univers tragique, en levant le rideau sur une nuit agitée, où la mère d'un empereur transmet au spectateur son inquiétude qui va permettre à ce dernier de comprendre l’intrigue. Une intrigue qui se noue autour de Néron et non autour du personnage éponyme, Britannicus. Dans cet acte, Néron n'apparaîtra pas et on ne peut que s'en remettre aux autres personnages de la tragédie, pour en avoir quelques traits, ce qui rend encore plus intriguant « ce monstre naissant ». uploads/Litterature/ britannicus-scene-d-x27-exposition-seconde.pdf

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