1 Département de la formation de la jeunesse et de la culture DYSLEXIE ET DYSOR
1 Département de la formation de la jeunesse et de la culture DYSLEXIE ET DYSORTHOGRAPHIE Informations et recommandations à l’usage des enseignants 2 3 Chères enseignantes, chers enseignants, Dans le but de mieux prendre en compte certaines difficultés d’apprentissage que rencontrent les élèves dyslexiques et/ou dys- orthographiques et à la demande des associations de parents d’enfants concernés par ce problème, le DFJC a édité cette bro- chure. Elle apporte des informations, quelques recommandations pédagogiques, ainsi que les bases réglementaires auxquelles vous pouvez vous référer. Ces difficultés d’apprentissage sont relativement fréquentes parmi nos élèves. Les spécialistes affirment qu’un à deux élèves par classe en sont atteints. Leur scolarité est parfois compliquée, no- tamment parce que leurs résultats scolaires ne correspondent ni à leurs capacités réelles, ni aux efforts fournis. Pour que les élèves dyslexiques et/ou dysorthographiques puissent accom- plir leur parcours scolaire dans l’école régulière, il est nécessaire d’adapter, dans la mesure du possible, les conditions de travail et les modalités d’enseignement. Il est également essentiel d’établir une relation de confiance entre les parents et l’école. Ce document s’inspire de la brochure Dyslexie-dysorthographie neuchâteloise rédigée par un groupe de logopédistes. Il est con- forme à la législation du canton de Vaud qui prévoit des disposi- tions particulières, notamment dans le cadre des conditions de promotion, pour les élèves présentant des handicaps. Je souhaite vivement que les suggestions pédagogiques proposées constituent des réponses concrètes aux problèmes rencontrés. Je vous remercie d’ores et déjà de votre engagement auprès des élèves en difficulté et de l’intérêt que vous portez à améliorer la qualité de leurs apprentissages. Anne-Catherine Lyon Cheffe du Département de la Formation de la Jeunesse et de la Culture 4 5 Remarques générales L’enfant dyslexique et/ou dysortho- graphique peut rencontrer des diffi- cultés : d’ordre phonologique (incapacité à iso- ler à l’oral des syllabes ou des sons) de perception auditive (confusion de sons tels que [t]/[d], [s]/[z]…) et/ou visuelle (confusion de lettres telles que u/n, b/d…) d’élaboration ou de compréhension du langage oral et/ou écrit d’orientation temporelle et/ou spatiale de mémoire auditive et/ou visuelle de mémoire de travail, qui intervient dans le processus de compréhension et d’apprentissage, permettant notam- ment de se rappeler des sons et sylla- bes lors du décodage, et des mots pour accéder au sens. De manière générale, l’élève dyslexique et/ou dysorthographique automatise avec peine ses apprentissages. Ceci le han- dicape non seulement en français, mais également dans toutes les disciplines fai- sant appel à l’écrit. Lorsqu’il n’a pas intégré les connais- sances, l’élève dyslexique et/ou dys- orthographique est obligé de réfléchir à tout ce qu’il écrit, parfois à chaque mot, passant ainsi plus de temps à travailler et apprendre, ce qui engendre un retard dans les tâches à accomplir et un sur- croît de fatigue. La dyslexie-dysorthographie n’est pas liée à un déficit d’intelligence. Il faut, à l’élève dyslexique et/ou dysorthographique, plus de temps pour : • apprendre • mémoriser • lire (déchiffrer, comprendre des consignes et des textes) • écrire • se relire et se corriger Une dyslexie-dysorthographie peut être décelée et traitée à n’importe quel moment de la scolarité. Malgré le traitement logopédique, le trouble peut perdurer. La dyslexie-dysorthographie est un trouble caracté- risé par une difficulté durable d’apprentissage de la lecture et/ou de l’orthographe chez des enfants et adolescents ne présentant pas forcément de trou- bles cognitifs, sensoriels ni de troubles majeurs de la personnalité. Selon diverses estimations, elle touche 5 à 10 % de la population scolaire. Dans le canton de Vaud, plus de 3 % des élèves scolarisés dans l’école publique sont suivis en logopédie avec une recon- naissance A. I. * Cette brochure présente, de manière non exhaustive, quelques pistes et suggestions pédagogiques dont la mise en pratique variera pour chaque élève, en fonc- tion de ses besoins. [b]/[d] un/in m/n on/an * Statistique SESAF (Service de l’enseignement spécialisé et d’appui à la formation) au 30 novembre 2007. 6 7 Aider l’élève dans la classe L’enseignant-e peut, par quelques mesu- res simples, apporter à l’élève dyslexique et/ou dysorthographique, comme à tout élève en difficulté d’apprentissage, une aide efficace qui lui permettra de mieux apprendre : en lui donnant un support d’apprentissa- ge (texte, vocabulaire…) écrit de maniè- re claire et lisible (dactylographié) en lui accordant plus de temps pour accomplir ses travaux, ce qui permet- tra d’évaluer réellement ses capacités en lui lisant, au besoin, les consignes pour qu’il puisse se concentrer sur la notion testée et ne pas faire des erreurs dues à une lecture erronée en diminuant momentanément la quan- tité de vocabulaire à apprendre en l’aidant à organiser son travail, par exemple, en le fractionnant en utilisant en classe, pour compren- dre et mémoriser, les canaux visuels et auditifs. Lecture Lors du choix d’un livre, conseiller à l’élè- ve un ouvrage à sa portée et, pour main- tenir son goût pour la lecture, accepter qu’il soit aidé aussi bien à la maison qu’à l’école. L’élève dyslexique et/ou dysortho- graphique éprouve souvent une grande gêne à lire à haute voix. Il est souhaitable d’en discuter avec lui et de lui éviter cet exercice s’il ne le souhaite pas ou de ne lui faire lire que des passages préparés. Lors d’un exposé ou d’une présentation de livre, conseiller à l’élève de se faire aider dans sa tâche de lecture (un adulte peut lui lire certaines pages ou certains cha- pitres). Veiller en tout temps à ce que les autres élèves aient une attitude positive. De nombreux livres enregistrés sur cas- settes sont disponibles à la bibliothèque sonore de Lausanne et accessibles aux élèves dyslexiques et/ou dysorthogra- phiques. Structuration La dyslexie-dysorthographie entraîne sou- vent une difficulté à acquérir la terminolo- gie grammaticale et sa signification. Ceci est en lien avec le problème de langage oral auquel l’élève dyslexique et/ou dysor- thographique est en général confronté ain- si qu’avec ses problèmes de mémorisation. Il est donc important de s’assurer que les termes grammaticaux ont été intégrés. L’automatisation des règles de grammaire ainsi que la gestion et l’application simul- tanées de plusieurs règles peuvent égale- ment poser problème. Analyse des erreurs orthographiques spécifiques à l’élève dyslexique et/ou dysorthographique Erreurs à dominante phonétique : omissions (lettres, syllabes) adjonctions (lettres, syllabes) inversions (car / cra), etc. confusions d’origine auditive : consonnes sourdes /consonnes sono- res ([f] = [v]), ([s] = [z]), etc. ; nasales ([un] /[ in]), ([m] /[ n]), ([on] / [an]), etc. confusions d’origine visuelle : (u / n), (b / d), (m / n), (ou / on), (p / q), etc. Erreurs liées aux règles de lecture : lettres c, g, s l mouillé (ill, ail, eil) gn sons complexes tels que : ien, oin, etc. Erreurs dans la segmentation des mots : jaime, pluvite, onnetalé, chessoi, etc. Erreurs liées à l’orthographe des homo- phones, comme pour bon nombre d’élè- ves en difficulté : principalement les homophones gram- maticaux : a – à, on – ont, et – est, etc. Graphies non existantes en français : il a u, carrte, idioe, il avè, etc. Erreurs grammaticales : non-reconnaissance de la nature des mots et difficulté dans l’analyse de leur fonction erreurs d’accords confusion dans la notion de temps des verbes difficultés de compréhension et d’ap- plication des règles de grammaire Cette classification permet de mieux cerner le type d’erreurs. C’est unique- ment la persistance et l’accumulation de ces erreurs dites spécifiques qui vont faire penser à une situation « à risques ». Beaucoup d’élèves font ce type d’erreurs en début d’apprentissage sans pour autant être dyslexiques et/ou dysorthographiques. 8 9 velle automatisation. Cet apprentissage peut impliquer pour l’élève les mêmes difficultés que celles rencontrées dans l’apprentissage du français. Des listes complètes et dactylographiées de vocabu- laire, avec traduction, ainsi qu’un réper- toire de nouvelles règles à apprendre, peuvent constituer une aide efficace. Graphisme L’élève dyslexique et/ou dysorthographi- que présente fréquemment des textes mal écrits. Il ne s’agit pas forcément d’un manque de soin mais de réels problè- mes de graphisme (dysgraphie), liés notamment à la motricité fine. Permettre à l’élève d’écrire en prenant plus de place favorise l’obtention de textes plus clairs et plus lisibles. Chez les plus jeunes, la maîtrise de deux systèmes de lecture et d’écriture (script et liée) peut poser des problèmes. Choisir de préférence l’écri- ture script. Les suggestions d’aide décrites dans cette brochure peuvent être appor- tées à n’importe quel moment de la scolarité. L’élève dyslexique et/ou dysorthographique est souvent confronté à l’erreur ou à l’échec. De ce fait, il peut avoir une mauvaise estime de lui. Une attitu- de positive et compréhensive de son entourage lui permettra de construire une meilleure image de lui-même et favorisera sa réussite scolaire. [t]/[d] Production de textes Lors de productions écrites, l’élève dys- lexique et/ou dysorthographique ren- contre une difficulté particulière dans la formulation de ses idées. La concen- tration simultanée sur le fond, la forme syntaxique et l’orthographe représente une tâche parfois décourageante. Lors de la correction, privilégier les idées plutôt que la forme. Il est également possible que l’élève dicte son texte à un adulte, qui le transcrit. L’utilisation uploads/Litterature/ brochure-dyslexie.pdf
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Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jul 07, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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