CAHIERS OCTAVE MIRBEAU Rédacteur en chef : Pierre MICHEL N° 24 2017 Édités par

CAHIERS OCTAVE MIRBEAU Rédacteur en chef : Pierre MICHEL N° 24 2017 Édités par la Société Octave Mirbeau 10 bis, rue André-Gautier, 49000 Angers Ce numéro a été publié avec le concours du C.N.L., de l’Académie des Sciences et de la ville d’Angers. Il a également bénéficié de l’aide financière des communes de Trévières, de Rémalard, de Triel-sur-Seine et des Damps. ANGERS - 2017 Octave Mirbeau, par Jacques Cauda, 2017 LA COMMÉMORATION MIRBEAU DE 2017 Après plus de trois années passées à la préparer, la commémoration inter- nationale du centenaire de la disparition d’Octave Mirbeau, dont la voix nous manque tant, par les temps de fanatisme et de xénophobie qui courent, est enfin sur les rails et va pouvoir donner lieu à une multitude d’hommages divers. Non seulement au grand écrivain, auteur du Journal et des Affaires admiré par Tolstoï, mais aussi à celui qui, avant Albert Camus, incarne le mieux l’idéal de l’intellectuel éthique. Extrêmement diverse, cette commémoration comprend un multitude de colloques universitaires et d’études de haut niveau (au nombre de neuf !), de nouvelles publications et traductions, des films documentaires, des expositions, des lectures et conférences, un timbre à l’effigie du grand homme, et un grand nombre de spectacles Mirbeau extrêmement divers. Le programme de cet hommage rendu à l’auteur de L ’Abbé Jules, tel que nous l’envisagions un an avant l’année de grâce mirbellienne 2017, est toujours accessible en ligne, sur les sites Internet de la Société Octave Mirbeau (http://www.mirbeau.org/2017.html), de même que le calendrier de festivités mirbelliennes, mis régulièrement à jour, complété et corrigé au fur et à mesure que de nouvelles initiatives sont annoncées (http://www.mirbeau.org/calen- drier.html). Comme nous l’avions d’emblée souhaité, cette commémoration est vrai- ment internationale. Car, outre les colloques, publications et créations théâ- trales programmés en France, nombre de pays étrangers apportent leur écot : c’est en Belgique que va être créé Rédemption, ou la folie du toujours mieux, l’oratorio théâtral d’Antoine Juliens, que l’Académie Royale de Langue et Littérature Françaises va consacrer à Mirbeau une de ses séances solennelles, et que Paul Aron, de l’U.L.B., a lancé un appel à contribution pour un petit volume autour de Dingo ; c’est en Hongrie, à l’université de Debrecen, qu’aura lieu, du 8 au 10 juin, un très gros colloque Mirbeau-Zola, organisé par Anna Gural-Migdal, de l’AIZEN, et le régional de l’étape, Sándor Kálai, et où seront nombreux les universitaires est-européens ; c’est en Espagne, à Grenade, qu’auront lieu, avec la complicité de la Maison de France dirigée par Françoise Souchet, et du département de français de l’université, des festivités, comprenant une table ronde sur les traductions de Mirbeau et une représen- 4 CAHIERS OCTAVE MIRBEAU tation des Amants en castillan ; en Italie, Ida Merello a obtenu qu’un numéro spécial de Studi francesi soit consacré à Mirbeau ; en Pologne, à l’initiative d’Anita Staron et avec l’aide de Tomasz Kaczmarek, l’université de Lódz va organiser une journée Mirbeau, le 17 mars, avec une représentation de farces traduites en polonais ; en Argentine et au Brésil, grâce à Lucía Campanella et à Lisa Suarez, devraient avoir lieu des conférences, tables rondes et publication d’articles ; en Tunisie, se déroulera, en octobre, une journée d’étude sur Mirbeau, organisée par Ahmed Kaboub ; en Serbie, Jelena Novakovic doit faire une conférence à Belgrade ; en Allemagne, à Bonn, va paraître, au printemps, la traduction de Dans le ciel, Im Himmel, et l’Institut français de Münich prévoit une soirée Mirbeau en février ; en Hollande, Dick Gevers doit publier de nouvelles traductions néerlandaises, ; en Grèce, c’est Antigone Samiou qui va mettre en ligne un recueil de contes traduits en grec ; enfin aux États-Unis, une session Mirbeau aura lieu en octobre prochain, comme tous les ans depuis une douzaine d’années, à l’occasion du grand rassemblement annuel de la Rocky Mountains Modern Language Association (RMMLA)… Et la liste n’est sans doute pas close, car de nouvelles initiatives sont tout à fait plausibles… Excusez du peu ! Bien sûr, tout ce qui a été envisagé un moment n’a pas encore pu être réalisé, ou ne le sera pas du tout. Ainsi, le baptême d’une rose au nom du passionné de fleurs qu’était le grand écrivain, s’est révélé beaucoup trop coûteux pour les finances d’une petite association telle que la nôtre. Des éditeurs n’ont pas donné suite aux projets de Daniel Salvatore Schiffer, et la traduction italienne des 21 jours, due à Albino Crovetto, attend encore le bon vouloir d’un éditeur qui soit plus soucieux de bonne littérature que de son tiroir-caisse, cependant que l’éditeur et traducteur espagnol des mêmes 21 jours, Javier Serrano, attend des jours meilleurs pour ses phynances. Sur les quelques 500 demandes adresses au principales communes de France pour que des rues, des places ou des écoles soient baptisées du nom de Mirbeau, rares ont été les réponses positives ; de nombreuses municipalités ont refusé, parfois pour des raisons compréhensibles, mais pas toujours, et la majorité d’entre elles n’a pas même daigné répondre. Grosse déception également du côté de la réception de Rédemption en France, où tous nos efforts ont été vains jusqu’à ce jour : ni Paris, ni l’Anjou, ni la Normandie, ni la Bretagne, où les points de chute semblaient potentiellement nombreux, n’auront été preneurs du fascinant oratorio mirbellien d’Antoine Juliens, qui n’a pourtant pas ménagé sa peines. Quant au collège Mirbeau dans l’Orne, le Conseil Départemental l’a carrément refusé… D’autres projets sont renvoyés à une date ultérieure – en espérant que ce ne soit pas aux calendes grecques… –, à l’instar des différents projets ciné- matographiques de Laurent Canches (documentaire et court métrage inspiré CAHIERS OCTAVE MIRBEAU 5 de La Mort de Balzac), Shirel Amitay (libre adaptation de L ’Abbé Jules) et Émilien Awada (documentaire sous la forme d’une enquête), en attente des indispens- ables financements ; ou de l’étude promise par Anna Gural-Migdal, qui n’a pas encore eu le temps de l’achever ; ou encore du petit volume de Samuel Lair sur Mirbeau et la Bretagne, retardé par les ennuis financiers du modeste éditeur morlaisien. Quant à une exposition au Musée d’Orsay, il n’est pas impossible qu’il y en ait finalement une un jour – mais pas prochain –, pour peu qu’un nouveau conservateur en chef, dont on espère simplement qu’il soit normalement constitué, prenne les choses en main et répare les aberrations de son prédécesseur, mais cette perspective est encore dans les limbes à l’heure où j’écris ces lignes, même si tout espoir n’est pas complètement perdu de voir un jour le chantre de Rodin, Monet, Van Gogh, Pissarro, Cézanne, Maillol et Vallotton honoré au milieu des chefs-d’œuvre qu’il a célébrés et qu’il est parvenu à imposer à des institutions – déjà ! – récalcitrantes. Car, hélas ! force est de reconnaître que, depuis un siècle que la grande voix de Mirbeau s’est tue à tout jamais, les choses n’ont pas tellement changé, dans ces institutions et administrations bien françaises dont il n’avait cessé de dénoncer l’immobilisme et le misonéisme. La commémoration Mirbeau de 2017 en a fait les frais, et c’est extrêmement regrettable. À tout seigneur tout honneur : le Ministère de la Culture, en dépit de son nom et des trois ministres qui se sont succédé à sa tête, n’a jamais répondu à notre demande de haut patronage, alors que l’Académie de Belgique a accordé le sien en 24 heures ; il n’a jamais daigné nous donner le moindre conseil ; il, n’a jamais consenti à participer à la diffusion de l’information ; et, naturellement, il ne nous a jamais accordé le moindre fifrelin. Sans doute aurions-nous été mieux inspirés de solliciter carrément quelques millions d’euros pour de “mirbeaubolants” projets haut de gamme afin d’avoir quelques chances d’être pris au sérieux… Tout cela est consternant ! Du côté des régions et des DRACs potentiellement concernées, aucune aide n’a pu être enregistrée, l’indifférence et la routine règnent en maîtres, et seule la DRAC des Pays de Loire a été à notre écoute, mais sans parvenir à trouver l’angle d’attaque permettant de nous apporter quelques subsides, qui eussent pourtant été fort bienvenus. Pour ce qui est de la Comédie-Française, le nouvel administrateur, Éric Ruf, nous a d’abord donné quelque espoir en promettant de monter du Mirbeau en 2017, mais pas Les affaires sont les affaires, donné en 2010 et 2011, et de sinistre mémoire. Mais, après des mos de silence, il y a renoncé, sous prétexte qu’il était trop tard, et n’a même pas voulu entendre parler de lectures ni de conférences, qui eussent pourtant été faciles à organiser et n’eussent pas indûment grevé les finances de la Maison de Molière. Au Musée d’Orsay, on le sait (voir l’article suivant), après deux ans d’un silence méprisant de la part de la conservation, nos propo- sitions ont été enfin relayées par Sylvie Patry, admiratrice de Mirbeau, mais elle 6 CAHIERS OCTAVE MIRBEAU s’est heurtée à de telles difficultés internes qu’elle a préféré prendre la poudre d’escampette et s’exiler à Philadelphie… Les conservatrices qui ont pris le relais ont bien accepté, au uploads/Litterature/ cahiers-octave-mirbeau-n0-24.pdf

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