E.A.F : Initiation au commentaire littéraire en classe de 2de Ce travail a été

E.A.F : Initiation au commentaire littéraire en classe de 2de Ce travail a été réalisé par Madame Corinne Jaberg, professeur certifié de Lettres Modernes, avec ses élèves de 2de du Lycée Fabre de Carpentras (84). Il est effectué en début de seconde, et il a pour objectif d’apprendre progressivement aux élèves à rédiger correctement un paragraphe, puis un axe de lecture d’un commentaire littéraire. Initiation au commentaire - La rédaction d'un paragraphe 1ère étape : Travail sur le paragraphe de commentaire littéraire • Avec des productions d’élèves réalisées • à partir d’une lecture analytique préalable effectuée en classe Lecture Analytique n°1 (Corto Maltese d’Hugo Pratt) Rappel des Consignes : Devoir n°1 : Rédigez un paragraphe de commentaire littéraire que vous choisirez dans la Lecture Analytique n°1 (Corto Maltese d’Hugo Pratt). Bien évidemment, vous ne reprendrez pas ceux qui ont été rédigés, à titre d’entraînement, en classe (ni le 1er § de l’axe I, ni le 2ème § de l’axe II ). Pour construire votre paragraphe, vous appliquerez la méthode travaillée en cours. Appuyez-vous sur les notes que vous avez prises lors de la lecture analytique effectuée en classe, et sur la fiche de vocabulaire de l’analyse littéraire que nous avons élaborée ensemble (voir en annexe). Document annexe: quelques tournures et expressions pour aider à rédiger le paragraphe de commentaire littéraire sur le texte de Corto Maltese. LE PARAGRAPHE DE COMMENTAIRE LITTERAIRE. Rappel des Consignes : Devoir n°1 : rédigez un paragraphe de commentaire littéraire que vous choisirez dans la Lecture Analytique n°1 (Corto Maltese d’Hugo Pratt). Bien évidemment, vous ne reprendrez pas ceux qui ont été rédigés, à titre d’entraînement, en classe (ni le 1er § de l’axe I, ni le 2ème § de l’axe II ) Pour construire votre paragraphe, vous appliquerez la méthode travaillée en cours. Appuyez-vous sur les notes que vous avez prises lors de la lecture analytique effectuée en classe, et sur la fiche de vocabulaire de l’analyse littéraire que nous avons élaborée ensemble (voir en annexe). Texte d’étude La Tempête La mer des îles Salomon commençait lentement à s'apaiser, les vagues qui la balayaient étaient encore impétueuses mais elles se faisaient déjà plus longues, plus espacées, et peu à peu s'épuisait le tourbillon furieux qui avait torturé toute la nuit les coques du catamaran du capitaine Raspoutine. L'embarcation fidjienne paraissait fragile et pourtant elle était parvenue à chevaucher l'océan en se pliant à sa force destructrice. Sa structure souple et élégante était constituée de robustes troncs d'arbres fixés ensemble au moyen d'un tressage savant de fibres végétales qui lui permettait de supporter les assauts rageurs de la mer. Page 1 Pendant des heures elle avait plongé sa double étrave dans les lames et en était chaque fois ressortie indemne ; les deux coques étaient restées unies pour se partager les efforts, et les gifles des flots n'avaient pu trouver de cible précise où frapper. Les violentes rafales de vent fouettaient les vagues têtues qui se poursuivaient et elles arrachaient à leurs crêtes des éclaboussures d'écume impalpable qui s'envolaient en sifflant pour se dissoudre et disparaître. L'air était chargé d'humidité et de sel. L'océan avait un parfum intense, mordant, enrichi de toutes les humeurs jaillies de ses profondeurs- Cette senteur pénétrait les narines, dilatait les poumons et les chargeait de son énergie vitale. Des nuages couleur plomb et lourds de pluie s'éloignaient, poussés par un fort vent de nord-ouest. Des cirrus blanchâtres les poursuivaient en tourbillonnant et en dansant comme des lutins, ils s'amoncelaient, s'enroulaient puis disparaissaient, effacés d'un coup de pinceau mécontent. L'esprit du grand Océan avait manifesté sa présence, il était de nouveau possible d'éprouver le respect que le Pacifique inspire à ceux qui ont la chance de naviguer sur ses eaux à la voile. C'était le 1er novembre 1913, jour de la Toussaint, celui que les marins des îles Fidji appelaient Tarowean le jour de surprises ; et une drua - nom que les Fidjiens donnaient à ce type d'embarcation – était un peu une surprise dans ces eaux. Les îles Fidji se trouvaient très loin vers l'est et les hommes d'équipage ne pouvaient être de simples pêcheurs. Leur aspect n'était guère rassurant : ces indigènes de haute taille, robustes, portaient l'uniforme colonial anglais et leur visage arborait les peintures de guerre. Ils se déplaçaient avec élégance et discipline dans ces espaces restreints encombrés de haubans et de toutes sortes d'engins de navigation dispersés dans la confusion des dernières heures. (…) La drua du capitaine Raspoutine avait une forme étrange, presque de caravelle, mais c'était un véritable chef d'œuvre d'art nautique : tout le bordé était cousu ou attaché avec de la fibre de noix de coco qui servait de cordage et de fixation robuste ; elle avait un pont disposé sur une plate-forme à cheval entre les deux coques , sur lequel se trouvaient la cabine du capitaine et celle de l'équipage ; les coques étaient assez étroites et la structure centrale occupait environ le tiers de la longueur totale de l'embarcation qui atteignait presque les vingt mètres. Dans l'ensemble, elle avait une ligne agréable à l’oeil et conçue pour la vitesse. Le capitaine Raspoutine, assis dans un grand fauteuil d'osier, était plongé dans l'une de ses lectures préférées : Le Voyage au bout du monde de Bougainville. Hugo PRATT, Corto Maltese, ch 2 Étape 1 : Voici un paragraphe réalisé par un élève : Repérez les différentes étapes de l’analyse, les exemples et les liens logiques Dans cet extrait de son roman Corto Maltese, Hugo Pratt décrit l’Océan comme un élément redoutable, qui semble atteint de démence. En effet, l’auteur met en valeur sa violence grâce à des adjectifs hyperboliques : ses «vagues» qui «balaient la mer» sont «impétueuses» (l. 2) et «têtues» (l. 12) ; ligne 8, il est question des «assauts rageurs de la mer», provoqués par de «violentes rafales de vent» (l 12) ; enfin, sa «force» est qualifiée de «destructrice» (l. 6). En outre, de nombreuses personnifications suggèrent la violence avec laquelle l’océan malmène l’embarcation fidgienne : il «avait torturé toute la nuit» le bateau, mais «les flots n’avaient pu trouver de cible précise où frapper». Ces personnifications et cette métaphore donnent l’impression que l’Océan est un être nuisible et cruel, mû par une force aveugle et souveraine, ainsi que le laisse entendre la phrase suivante : «L’esprit du grand Océan avait manifesté sa puissance, il était de nouveau possible d’éprouver le respect que le Pacifique inspire à ceux qui ont la chance de naviguer sur ses eaux à la voile» (l. 23). L’Océan est assimilé à un géant de la mythologie ; animé, doué d’une âme et d’une vie qui lui sont propres, il a une présence, semble doté d’une volonté (on pense au dieu Poséïdon, dans l’Odyssée d’Homère) ; d’abord présenté comme démoniaque, il se mue au fur et à mesure qu’il s’apaise en une force majestueuse et impressionnante. Le roman bascule alors dans un registre merveilleux, digne de l’épopée antique. Page 2 Étape 2 : Voici un autre paragraphe rédigé par un élève Retrouvez les étapes de son analyse (faites le plan du §) La description de la drua tient une place importante, aussi bien dans la bande dessinée que dans le texte. Tout d’abord, le dessinateur Hugo Pratt situe l’embarcation fidjienne au centre de la première vignette de la planche de BD ; le bateau dépasse même du bord de la vignette, laquelle occupe la moitié de la page : c’est dire son importance. Le navire, présenté de trois quarts, apparaît en légère contre- plongée sur la crête d’une vague ; cela lui donne du mouvement, du dynamisme. Cette impression est accentuée par le positionnement de la drua, orientée vers le fond de l’image ; voguant vers le grand large, vers un horizon lointain, elle est destinée à éveiller l’imagination du lecteur. En outre, la drua semble intacte, comme si elle n’avait pas subi cette horrible tempête. La mer encore agitée, la présence de vagues montrent l’ampleur de l’orage passé et soulignent le fait que la résistance de la drua est miraculeuse. De la même façon, la description du navire est conséquente dans l’extrait du roman : Hugo Pratt écrivain lui consacre deux paragraphes entiers (le deuxième et l’avant-dernier). La drua y paraît « fragile, et pourtant, elle était parvenue à chevaucher l’océan. » (l 5, 6) ; par ce paradoxe, l’auteur souligne son étonnante capacité de résistance à la tempête : « ressortie indemne » des flots, c’«était un peu une surprise dans ces eaux » (l 28). Sommaire, rustique, (« constituée de robustes troncs d’arbres », l 7), elle n’en est pas moins le fruit d’un travail élaboré, sophistiqué : les troncs sont « fixés ensemble au moyen d’un tressage savant de fibres végétales qui lui permettait de supporter les assauts rageurs de la mer » (l 7, 8) ; « tout le bordé était cousu ou attaché avec de la fibre de noix de coco qui servait de cordage et de fixation robuste ; elle avait un pont disposé sur uploads/Litterature/ commentaire-litteraire-2de.pdf

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