Étudiant : BUCUR SORINA NICOLETA – Erasmus COMPARAISON La comparaison se distin
Étudiant : BUCUR SORINA NICOLETA – Erasmus COMPARAISON La comparaison se distingue de la métaphore par le fait qu’elle a recours, pour relier les notions rapprochées, à un élément de comparaison, dont le plus courant est comme, élément qui est absent dans la métaphore. Ex. : « Ce type est un vrai lion » est une métaphore, mais « Ce type s’est battu comme un lion » est une comparaison. D’autres éléments, mais d’emploi beaucoup plus rare que comme, peuvent également marquer une comparaison. Ex. à l’instar de (synonyme de comme au niveau soutenu), à la manière de, ou à la (petits pois à la française), ou le suffixe -oïde (sphéroïde = « solide qui est comme une sphère, qui a l’aspect d’une sphère »), ou encore le quasi-morphème –morphe en position à droite (une poterie précolombienne zoomorphe = « dont la forme est comme celle d’un animal »). Les comparaisons relèvent plus souvent du discours que de la langue, mais il existe des comparaisons lexicalisées. Un certain type de noms composés peut être considéré comme participant à la fois de la métaphore et de la comparaison implicite. Ex. Une faim de loup (= « une faim comme celle d’un loup »), un œil de lynx (= « un œil perçant comme celui d’un lynx »), une mémoire d’éléphant (= « une mémoire comme celle d’un éléphant »), une force de cheval (= « une force comme celle d’un cheval »). COMPARAISON LEXICALISÉE Des séquences de mots impliquant une comparaison se sont lexicalisées, c’est-à-dire intégrées dans la langue et peuvent être considérées comme constituant des lexies complexes elliptiques. Ex. doux comme un agneau est la forme elliptique de « doux comme l’est un agneau » ; tourner comme un lion en cage est la forme elliptique de « tourner comme le fait un lion en cage ». Les comparaisons lexicalisées sont essentiellement de deux types : a) Adj. (ou participe-adj .) + comme + groupe nominal (éventuellement nom propre). Ex. gai comme un pinson ; nu comme un ver ; blanc comme neige ; muet comme une carpe ; long comme un jour sans pain ; frisé comme un mouton ; riche comme Crésus ; heureux comme un poisson dans l’eau. b) Verbe + comme + groupe nominal (éventuellement nom propre). Ex. boire comme un trou ; sauter comme un cabri ; rire comme un bossu ; trembler comme une feuille ; pleuvoir comme vache qui pisse ; pleurer comme une Madeleine. Certains adjectifs composés du type Adj. + Nom peuvent être considérés comme des comparaisons lexicalisées implicites. Ex. rouge cerise ; jaune citron ; vert pomme (= rouge une cerise, etc.). De même que pour la métaphore, il faut distinguer entre comparaisons lexicalisées, dites aussi comparaisons d’usage, qui relèvent de la langue et comparaisons d’invention, dites aussi comparaisons d’auteur, qui relèvent du discours d’un usager particulier. 1 Étudiant : BUCUR SORINA NICOLETA – Erasmus (Source : Jean Tournier, Nicole Tournier, (2009), Dictionnaire de lexicologie française, Ellipses Edition Marketing, Paris, p. 68-69) PASSAGE CHOISI POUR L’ANALYSE DES COMPARAISONS LE LION « L ’extérieur du lion ne dément point ses grandes qualités intérieures ; il a la figure imposante, le regard assuré, la démarche fière, la voix terrible ; sa taille n’est point excessive comme celle de l’éléphant ou du rhinocéros ; elle n’est ni lourde comme celle de l’hippopotame ou du bœuf, ni trop ramassée comme celle de l’hyène ou de l’ours, ni trop allongée ni déformée par des inégalités comme celle du chameau ; mais elle est, au contraire, si bien prise et si bien proportionnée que le corps du lion paraît être le modèle de la force jointe à l’agilité ; aussi solide que nerveux, n’étant chargé ni de chair ni de graisse, et ne contenant rien de surabondant , il est tout nerf et muscle. Cette grande force musculaire se marque au dehors par les sauts et les bonds prodigieux que le lion fait aisément, par le mouvement brusque de sa queue qui est assez fort pour terrasser un homme, par la facilité avec laquelle il fait mouvoir la peau de sa face et surtout celle de son front, ce qui ajoute beaucoup à la physionomie ou plutôt à l’expression de la fureur, et enfin par la faculté qu’il a de remuer sa crinière, laquelle non seulement se hérisse, mais se meut et s’agite en tous sens, lorsqu’il est en colère… Le lion ; lorsqu’il a faim, attaque de face tous les animaux qui se présentent ; mais comme il est très redouté et que tous cherchent à éviter sa rencontre, il est souvent obligé de se cacher et de les attendre au passage ; il se tapit sur le ventre dans un endroit fourré, d’où il s’élance avec tant de force qu’il les saisit souvent du premier bond : dans les déserts et les forêts, sa nourriture la plus ordinaire sont les gazelles et les singes, quoiqu’il ne prenne ceux-ci que lorsqu’ils sont à terre, car il ne grimpe pas sur les arbres comme le tigre et le puma ; il mange beaucoup à la fois et se remplit pour deux ou trois jours ; il a les dents si forts qu’il brise aisément les os, et il les avale avec la chair. » Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon – L ’Histoire naturelle Buffon ne représente pas le XVIIIe siècle aussi parfaitement que d’autres écrivains. Mais, pour le style et la grammaire, il permet de se rendre compte de ce qu’était encore la langue classique vers le milieu de ce siècle ; il amorce, en outre, par le sujet traité, la lignée 2 Étudiant : BUCUR SORINA NICOLETA – Erasmus des écrivains scientifiques du XIXe siècle et aussi, dans une certaine, le groupe nombreux des adeptes de la nature. COMMENTAIRE GÉNÉRAL SUR LES COMPARATIVES Ce sont, après les relatives, les propositions subordonnées les plus nombreuses ; on en compte six. Cinq sur les six sont introduites par la conjonction comme ; issu de quomodo, et sans lien avec comme temporel causal, issu, lui, de cum. Il s’agit ici tout uniment de noter non pas à proprement parler des identités, mais des ressemblances, des « conformités ». Ces propositions suivent constamment des principales négatives et se rattachent à des qualités niées, même la dernière. De ce fait, toutes finissent par établir des différences, et servent à définir le lion par opposition avec une série d’autres animaux. A y regarder de près, ces phrases peuvent avoir une double signification. Par exemple on peut interpréter : « Il ne grimpe pas sur les arbres comme le tigre et le puma » par l’équivalence : « … comme le tigre et le puma, eux aussi, ne grimpent pas sur les arbres », aussi bien que par l’autre équivalence : « … comme le tigre et le puma grimpent sur les arbres ». Seule, la connaissance supposée des qualités de grimpeurs de ces deux fauves empêche l’équivoque ; un ignorant pourrait s’y tromper. Et de même pour les autres quatre. Quant à la sixième comparative : « aussi solide que nerveux », elle utilise l’adverbe aussi marquant exactement l’égalité, suivi de que, successeur en français du quam latin. Aussi est suivi immédiatement de l’adjectif, qui doit être intercalé. La comparaison d’égalité porte sur deux qualités possédées au même degré par le lion, sans aucune référence à un objet ou à un être extérieur. Toutes sont elliptiques ; c’est le cas le plus souvent rencontré pour cette catégorie de propositions. Cela est naturel : la langue fait l’économie de la répétition du terme commun sur lequel il est forcé que porte le parallèle ou la comparaison. Pour le fond, elles établissent un rapport de caractère, et elles constituent une des formes essentielles du « travail » intellectuel, aussi bien poétique que scientifique. ANALYSE INDIVIDUELLE 1. La première comparaison du texte : « sa taille n’est point excessive comme celle de l’éléphant ou du rhinocéros » marque le début d’une série de quatre comparaisons. Les constituants de la comparative sont les suivants : le comparé – sa taille ; le standard - l’éléphant, mais aussi le rhinocéros ; le paramètre – n’être pas (point) excessive (il représente le prédicat commun de la matrice, prédicat attributif n’être point + Adj.). La phrase comporte un seul constituant, le standard est un groupe nominal, qui a la fonction syntaxique de sujet. Il s’agit d’une subordonnée comparative qualitative en comme (comme est le marqueur de la comparaison). La portée est intraprédicative et on observe une identité de manière d’être. On a le prédicat (simple copule) implicite, normalement la phrase aurait dû être construite comme ça : « sa taille n’est point excessive comme l’est la taille de l’éléphant ou comme l’est la taille du rhinocéros ». 3 Étudiant : BUCUR SORINA NICOLETA – Erasmus 2. La deuxième comparaison du texte : « elle n’est ni lourde comme celle de l’hippopotame ou du bœuf » continue avec la description de « la taille », ou, mieux dit, l’opposition uploads/Litterature/ comparaison 1 .pdf
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- Publié le Fev 19, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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