Comprendre Ngum a jemea, La foi iéralale de Rudolf Dualla Manga Bell de David M
Comprendre Ngum a jemea, La foi iéralale de Rudolf Dualla Manga Bell de David Mbanga Eyombwan Par CHRISTIAN WILFRID MEKONGO, PLEG-Français, doctorant e linguistique computationnelle. Attention : Ce travail demeure largement perfectible Section I : Activités augurales I- Paratexte auctorial 1- L’auteur Né le 08 avril 1944 et décédé le 04 décembre 2008, David Mbanga Eyombwan d’origine douala, peuple du littoral camerounais. Gratifié par sa naissance de parents possédant une grande connaissance de la culture de son terroir et de son pays, il grandit et cultive en lui le goût de la recherche et la volonté de préserver et surtout de transmettre, à travers des œuvres littéraires ce précieux patrimoine. 2- Le titre et le sous-titre Le titre Le titre de l’œuvre Ngum a jemea est d’origine douala, langue du littoral Cameroun et dont la traduction française est la foi, la foi inébranlable. Selon le dictionnaire Larousse, la foi désigne une confiance totale en quelqu’un ou en quelque chose, un engagement que l’on prend d’être fidèle à une promesse, l’adhésion à une idée. La foi est donc en même temps une chose à laquelle on tient fermement et une force intérieure qui conditionne et alimente les actions d’un individu. L’œuvre Ngum a jemea serait-elle alors un acte de foi ? si oui, de la foi de qui est il question ? Le sous-titre La réponse à cette question trouve un soupçon de réponse dans le sous titre qui accompagne le titre : la foi inébranlable de Rudolf Dualla Manga Bell. En effet, le groupe nominal « Rudolf Dualla Manga Bell » introduit par la préposition « de » et qui remplit la fonction de complément déterminatif dans ce sous-titre vient préciser de la foi de qui il serait question. Il s’agirait alors de la foi de Rudolf Dualla Manga Bell. Une question jaillit alors dans l’esprit : Qui est Rudolf Dualla Manga Bell ? Né en 1872 à Cameroontown (ancienne appellation de la ville de Douala) et mort pendu le 8 août 1914, Rudolf Dualla Manga Bell est le fils de Manga Ndoumbé et de Tomédi Mouasso, petit fils de King Bell, l’un des signataires majeurs du traité germano-douala du 12 juillet 1884. Suite à la mort de son père, il est intronisé chef supérieur du clan Bell qui regroupe les bonamadone, bonapriso, bonandoumbé, tous les propriétaires et habitants du plateau Joss à Douala. Dès 1910, il s’oppose au projet d’urbanisation que soutient le gouverneur allemand à Cameroontown à l’époque : Théodore Seitz. 3- la dédicace et le genre la dédicace David Mbanga Eyombwan dédie son œuvre à un « Martyr ». Du grec « Martur », « Marturos », un martyr est une personne qui a été torturée ou tuée pour une cause à laquelle elle s’est sacrifiée, pour la défense de sa foi. L’auteur considère alors Dualla Manga Bell comme un martyr, ce martyr, un héros national à qui, à défaut d’ériger un monument, il offre ce qu’il a de « plus précieux » : cette œuvre. L’on conclut alors qu’il s’agirait d’une œuvre qui retrace l’histoire de Douala Manga Bell, Roi et Martyr. Le genre L’œuvre que nous étudions est une tragédie. Ce sous-genre du théâtre classique empruntait à l’histoire ou à la légende le sujet de son intrigue qui dans la plupart des cas était politique ou peignait la haute société. Outre cette exigence topique, la tragédie comme toutes les pièces de théâtre classique devait être soumise à la règle des trois unités : « qu’en un lieu, qu’en un jour, un seul fait accompli/tienne jusqu’à la fin le théâtre remplit » pour reprendre les termes de Nicolas Boileau dans son Art poétique, 1674. II- Paratexte éditorial 1- L’image L’image présente la photographie d’un jeune homme de race noire au regard grave. Richement vêtu d’une veste en piqué de coton et d’un nœud papillon assorti aux couleurs de sa chemise et de sa veste, il a une stature solennelle propre aux gens de la haute société. 2- La note de l’éditeur Dans la note de la 1ère édition en français, l’on apprend que la version originale fut produite par l’auteur David Mbanga Eyombwan en 1979 en langue douala, l’une des langues véhiculaires du littoral camerounais. La première traduction en langue française de cette œuvre a été réalisée par le professeur Ebenezer Njoh Mouelle en 1986 sous le titre Douala Manga Bell patriote et Martyr. La version actuelle est l’œuvre du Centre d’Initiation à la culture Douala (CICD) qui la coédite d’ailleurs avec les Presses de l’université catholique d’Afrique centrale. POUR ALLER PLUS LOIN I. Le Classicisme dans son siècle a. Le renouveau de la tragédie (1620 - 1636) • Fin XVI : la tragédie humaniste connaît une crise qui finit par provoquer sa disparition (concurrences de la tragi-comédie et de la pastorale (pièce qui met en scène dans un décor champêtre d’émouvantes histoires d’amour) + excès : l’accumulation de crimes et d’horreurs finit par lasser le public) => Deb. XVII : la tragédie est à repenser et à reconstruire. • Trois phénomènes expliquent le renouveau de la tragédie : - de meilleures conditions matérielles (nouvelle salle de théâtre (Théâtre du Marais), alors que jusqu’en 1630, Paris n’en avait qu’une seule + installation d’une troupe professionnelle (les « Comédiens du Roi ») + théâtre devient un loisir à la mode). - De nouveaux dramaturges de talent : SCUDÉRY 1601 - 1667) ; ROTROU (1609 - 1699) , CORNEILLE (1606 - 1684) ; RACINE (1639 - 1699). - La redécouverte de la Poétique d’ARISTOTE : les théoriciens méditent les préceptes de cette oeuvre et élaborent progressivement une tragédie régulière, c’est-à-dire qui obéit à des règles précises => naissance de la tragédie classique. b. La tragédie classique et les marques de son époque La tragédie classique s’inscrit dans son époque (même si elle reste étrangère à l’actualité) à travers l’adhésion à l’absolutisme et aux thèses largement acceptées d’une conception pessimiste de la condition humaine. • Le poids de l’absolutisme : Louis XIV impose l’idée de la domination • Le refus des faits d’actualité : aucun des événements importants de l’époque (Guerre de Hollande, révocation de l’Édit de Nantes...) ne sert de base à la tragédie classique. Il y a une volontaire indifférente à l’actualité : la tragédie classique est avant tout préoccupée des aspects permanents de l’être humain (ses mœurs et ses sentiments). Les thèmes seront choisis dans ce qui appartient au général (l’Antiquité par exemple). • Le pessimisme : l’idéal humain a donc perdu son aspect héroïque mais il est encore rabaissé par la rigueur de la théologie qui s’inspire de Saint Augustin (évêque du Vème prônant la sévérité). Celui-ci enseigne que l’homme, privé des lumières et des secours de Dieu, est livré à lui-même. II. Les caractéristiques de la tragédie classique a. Le respect des genres anciens • L’ambition de la conformité : L’auteur classique ne cherche pas à surprendre par l’invention de genres nouveaux (comme ce sera le cas au XIXème avec le drame romantique). Il reprend donc les genres définis depuis l’Antiquité : la tragédie, la fable, la comédie. Il ne vise pas non plus à réformer les idées (à la différence des auteurs du Siècle des Lumières qui suit), ni à bousculer ou libérer les mœurs. On comprend dès lors que les dramaturges reprennent des tragédies antiques comme RACINE le fait en s’inspirant d’EURIPIDE et de SÉNÈQUE. • Une application des théories d’ARISTOTE : La tragédie classique ne met en scène que de très hauts personnages (rois, reines...). Ceux-ci appartiennent à l’Histoire (Néron par exemple dans Britannicus) ou aux mythes de l’Antiquité comme pour Phèdre. b. La vraisemblance La tragédie racinienne se veut imitation de la nature dans ses aspects universels. Les faits doivent donc paraître vraisemblables aux spectateurs (il faut qu’il ait l’illusion qu’il assiste au déroulement d’une histoire réelle). c. La règle de bienséance Le souci de plaire est au cœur de l’esthétique classique : l’auteur se veut donc en harmonie avec la morale et les goûts de son public de manière à rencontrer son adhésion. La personne royale est, bien entendu, l’arbitre suprême du bon goût. S’instaure dès lors une règle tacite : celle des bienséances (= conduites en accord avec les usages). Il en existe de deux sortes. • La bienséance dite « interne » : elle prescrit que le comportement des personnages doit être conforme à leur âge, à leur condition sociale, aux mœurs et aux coutumes de leur pays. C’est à la fois une question de logique et de vraisemblance. C’est sans doute dans cet esprit que RACINE choisit de ne pas « salir » Phèdre en la rendant directement responsable de la calomnie d’Hippolyte : c’est Oenone qui en est coupable. • La bienséance dite « externe » : elle vise à ne pas choquer la sensibilité ni les principes moraux du spectateur. Elle interdisait donc la représentation sur scène d’actes trop violents (meurtres, suicides...) et des allusions trop marquées à la sexualité, à la nourriture, à la vie du corps en uploads/Litterature/ comprendre-ngum-a-jemea-par-christian-wilfrid-mekongo.pdf
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- Publié le Sep 02, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
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