Armand ABECASSIS Professeur de philosophie à Bordeaux Professeur de psychologie

Armand ABECASSIS Professeur de philosophie à Bordeaux Professeur de psychologie à Strasbourg COURS DU 27/10/86 de 16 à 18h CLIVAGES HISTORIQUES DE LA NOTION D’IMAGE PLAN I Différences historiques dans le problème de l’image 1) - Naissance 2) - Période cartésienne (Descartes) - Rationalisme 3) - Kant 4) - Modernes (Vers la pensée contemporaine) II Description : 1) La réalité matérielle et objective de l’image 2) Voir et entendre 3) Unité I 1) Naissance de l’Image Les récits grecs et latins de l’antiquité en sont pleins. On en a toujours imaginé mais à partir des grands philosophes du IVème siècle av JC, l’image est un problème humain et plus divin. Levi STRAUSS « Le cru et le cuit » - « La pensée sauvage » La parole des mythes prononcée par ceux qui ont l’autorité pour, est vraie, alors que mes expériences ont une valeur moindre. Le discours mythique est une vision fantasmagorique. La subversion : ce qui est vrai ce n’est pas ce que j’expérimente mais le récit qui en est fait. L’image devient ensuite un problème de psychologie, un phénomène intime. PLATON « L’Aède » L’aède est inspiré des Dieux, il chante les textes anciens avec l’air du temps. La nouvelle pensée grecque a lutté contre ça. EPICURE veut chasser les aidola (rêves, angoisses, images fantasmagoriques). Même problématique chez PLATON : rejet de ce qu’il peut y avoir de Divin dans l’image, rejet du thème antique. Il s’agit de MAITRISER les images (tout ce qui est en moi, de l’ordre de l’impression). C’est une dimension Sophistique très moderne pour PLATON : c’est aussi maîtriser l’opinion en passant par l’idée. Le LOGOS : discours cohérent qui s’articule. Le logos descend du Mythe et il expose ce qu’il a en lui d’intelligibilité. Ce n’est plus la divinité qui parle dans ma bouche. La toute puissance du langage - Cela devient un combat. Problème de la dialectique du combat : il s’agit de prouver. Les sophistes ont l’art de maîtriser l’image. Chez PLATON c’est la dialectique. L‘image est soit un obstacle, soit un moyen. Ils ont affronté la crainte des images d’inspiration divine. AIDOS : honte d’être en dehors du coup : (actuellement) transgression. Ils cherchent le juste milieu entre le courage et le respect. PLATON « L’apologie de Socrate » L’Image et l’Opinion sont sujet à l’examen par le LANGAGE, la PUDEUR et le COURAGE. Passage nouveau important (C’est ça ce qu’on appelle le Miracle Grec) ULYSSE : « L’Odyssée », traduction de Bérar (passage de Sisyphe). Caractéristique d’un moment historique de la pensée. L’accord entre les dieux et les hommes donne ce ton surnaturel. Poésie épique qui est l’exemplaire dans le quotidien. Le Tragique c’est la rupture entre l’ici-bas et l’en deça. Prise de conscience que le monde d’en bas n’est pas tout à fait d’accord avec celui d’en haut. Les épopées l’ont mis en avant. OTTO : « Les dieux de la grèce ». Il montre que les Dieux s’occupant de nous ne peuvent pas s’occuper de notre douleur, de notre souffrance. Donc les Dieux ne sont pas toujours responsables. Idée d’une théologie vengeresse. Avec ESCHYLE, c’est le passage de l’Esthétisation du religieux. Besoin d’innocenter les Dieux de nos maux. Mettre en scène la méchanceté des Dieux, c’est mieux que de les subir : importance de l’Esthétique. Importance du VOIR = Métaphore du connaître. Jean-Pierre VERNANT : « Mythe et Pensée chez les Grecs » (Compte rendu d’un ouvrage de Vidal-Naguet sur Clisthène l’Athénien). Il y a un thème politique. La cité reproduit une dimension astrologique et divine. Chez PLATON : Ordre théologique (antérieur des groupes humains) et philosophique. Ordre théologique en lui donnant une valeur rationnelle de plus en plus explicite (transcription du sacré au rationnel). La Vérité c’est Moi. Conscience personnelle critique qui interroge ce que je vois. Religion : cohérence et réunion. Là les forces qui circulent sont respectables. SOCRATE s’interroge et se donne en spectacle de cette rupture. Conscience de la faille entre ce qui est donné et l’interrogation. Conscience de l’inégal pour ce qui devrait être légal. Le sensible ne suit pas. Lui a osé dire : « ça ne va pas ». Idée essentiellement démocratique. Thème aussi historique que politique. Ce miracle grec est apparu au moment où il a disparu. C’est dans un monde déjà en train de disparaître que Socrate apparaît. Quand ce dont on peut parler est mort arrive le miracle grec. La Problématique : ensemble de problèmes que l’on prend dans sa forme. Organisation des problèmes ente eux (leur structure). LA PAROLE ET L’IMAGE Deux ordres différents par la source. Présentation : L’IMAGE : source visuelle LA PAROLE : source auditive Monde organisé dans lequel on essaie de passer de l’ordre de l’oreille à l’ordre du visuel. Le canal (la source) n’est pas la même. Dans l’ordre de l’image le canal est spatial Dans l’ordre de la parole, le canal est temporel Image : ordre de la simultanéité (conjonction « et » : on peut voir plusieurs images à la fois) Parole : ordre de la succession (conjonction « ou » : les mots nous arrivent vraiment les uns après les autres). Les vérités qui entrent par le canal de la vision ne sont pas les même que celles de l’audition. ces deux ordres sont structurés de manières différentes. Il y en a qui veulent soumettre ce qu’ils voient à ce qu’ils entendent et ce qu’ils entendent à ce qu’ils voient. Nous sommes nés dans un monde pour croire ce qu’on voit. Le témoignage enregistré n’est pas possible dans notre civilisation (pas crédible). La civilisation soumet ce qu’on entend à ce qu’on voit. Et cela depuis la naissance de la Philosophie. PLATON, quand il parle de contemplation (Yeux de l’esprit) : métaphore visuelle. Progression de « J’entends » à « Je vois » à « Je saisis » pour dire qu’on comprend. La crise de la civilisation actuelle naît du rapport de l’oreille à l’oeil. L’ordre de l’oreille c’est une structure de la non vérité (le sens). L’ordre de l’oeil c’est une structure de la vérité (le savoir). « Idée », en grec, a pour origine le sens de VOIR, vers SAVOIR, vers POUVOIR. L’écriture est la première manière de soumettre ce qu’on écrit à ce qu’on voit. L’ordre du savoir est fanatique. La Vérité par elle-même est intolérable et intolérente. On est toujours trompés par le savoir. Dès l’origine de la philosophie (née en Ionie), on veut savoir indépendamment des Dieux. Du langage du mythe (non savoir mais du sens), vers le langage objectif. La Nature de cet objet (Savoir Oeil) La Relation que j’ai avec l’Objet (Sens, oreille) Le Monde du sens renvoie à autre chose qu’à lui-même. La Vérité ne renvoie qu’à elle-même (elle a une limite). L’Esprit est fini : DESCARTES - ARISTOTE. L’infini est la créativité qui vient du sens, du désir, de l’imagination. La structure visuelle est close (cloture), elle tourne sur elle-même. SCHOPENHAUER : « Le syllogysme est une bonne à tout faire ». La structure de la parole est ouverte puisqu’on a jamais cessé de poser la question Pourquoi ? La question rouvre toujours la raison. LA STRUCTURE : La structure est née au 19ème siècle chez les philosophes allemands (les gestaltistes), né en réaction aux empiristes. L’empirisme reposait sur l’idée que rien est inné, tout est acquis. Tout dérive de l’expérience. KANT a réagi. Les Structures à priori conditionnent l’esprit. REMINICENCE INNEISME A PRIORI (Platon) Connaissances non apprises La perception est l’association de toutes les sensations. Les Gestaltistes montrent que la structure est là avant l’expérience et elle s’impose à chacunes des parties de l’expérience. (Soumettre ce qu’on voit à ce qu’on entend). L’ORDRE DE LA PAROLE : On a découvert que la langue est une structure, un système. Les infinités de langues obéissent à la même structure (combinaison de signes). Le signe est composé d’un signifiant (mot) et d’un signifié (idée) et la totalité va vers le référant. Attention : différence entre la Structure et le modèle. Il y a une structure linguistique qui s’impose à tous les modèles (langues). La Structure : (distingue les invariants des variants), - Finalité (but) - Dissymétrie - Lois, règles - Initiation (Initium = mettre au commencement d’une nouvelle histoire) COURS DU LUNDI 24/11/86 Principes de l’Analyse structurale Approche du Mythe par ses caractères 1) Tout peut arriver dans un mythe. Il semble dépourvu de logique et de continuité. Il n’apparait pas historique, c’est ce qui le fait passer pour une légende. Toute relation concevable est possible. 2) Les Mythes se reproduisent dans toutes les parties du monde et dans tous les temps avec les mêmes caractères. Si on arrive à reconnaître les mythes pour les qualifier comme tels c’est qu’ils doivent avoir des caractères. 3) Il y a un rapport entre le mythe et le langage Le Mythe se rapporte toujours à des événements passés. ELIADE, cf In Illo Tempore : Dans ce temps-là... La question du mythe est celle du commencement. A la question du commencement, le discours logique, rationnel, uploads/Litterature/ cours-de-philosophie-d-x27-armand-abecassis 1 .pdf

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