Prof : F.HAMDI 1 Introduction La théorie quantitative de la monnaie constitue l
Prof : F.HAMDI 1 Introduction La théorie quantitative de la monnaie constitue la première analyse monétaire de l’Histoire de la pensée économique. Elle a dominé la pensé économique sur le plan monétaire durant une période qui s’étale sur environ quatre siècles. Elle regroupe des économistes préclassiques, classiques et néoclassiques. Ces économistes que l’on désigne généralement sur le plan monétaire par les termes les classiques ou les quantitativistes. Les plus important d’entre eux sont les suivants : LES QUANTITATIVISTES Jean Bodin (1529-1596), John Locke (1632-1704) David Hume (1711-1776) Adam Smith (1723-1790) David Ricardo (1772-1823) Jean Baptiste Say (1767-1832) John Stuart Mill (1806-1873) Alfred Marshall (1842-1924) Irving Fisher (1867-1947) … Ils ont pratiquement tous défendu les mêmes idées sur le plan monétaire, à savoir : Le lien de causalité entre la quantité de monnaie en circulation et le niveau général des prix ; La dichotomie (la séparation) entre la sphère monétaire et la sphère réelle ; La neutralité de la monnaie par rapport à la sphère réelle. La théorie quantitative de la monnaie Prof : F.HAMDI 2 SECTION 1 : Le contexte historique de l’émergence de la théorie quantitative de la monnaie On peut faire remonter les origines historiques de la théorie quantitative de la monnaie au XVI e siècle. Ainsi, après la découverte du Nouveau monde, de l’Amérique par Christophe Colomb en 1492, deux phénomènes importants vont se produire. Le premier est l’arrivée massive des métaux précieux (l’or et l’argent) de l’Amérique vers l’Europe occidentale, le deuxième est l’augmentation importante des prix dans les pays de l’Europe occidentale. Ainsi, des quantités considérables de métaux précieux vont arriver, d’abord en Espagne et au Portuga1, puis en France en Angleterre et aux Pays-Bas. Parallèlement, ces mêmes pays vont connaitre une flambée des prix (une augmentation considérable des prix. A titre d’exemple, les prix ont été multipliés par 4 en Espagne entre 1500 et 1600, alors qu’en Angleterre ils ont été multipliés par 3,5 entre la fin du XV e siècle et la fin du XVII e siècle. Cette inflation a pris une ampleur telle que les historiens de l’économie l’ont qualifié par le terme « la grande révolution des prix », par ce qu’elle avait bouleversé les structures économiques, politiques et sociales de l’Europe occidentale de l’époque. Or, la question que l’on doit poser est la suivante : comment les économistes de l’époque ont-ils expliqué cette révolution des prix ? La plupart des économistes de l’époque avait donné une explication à cette inflation la manipulation des gouvernements de la quantité d’or et d’argent qui devaient être dans les pièces métalliques de monnaie. La chose qui donnait lieu à la dépréciation de la valeur des monnaies métalliques et dont à la diminution de leur pouvoir d’achat et l’augmentation des prix. Or, bien que cette explication peut sembler valable, mais elle ne constitue pas la vraie explication. Prof : F.HAMDI 3 Dans ce contexte, un économiste mercantiliste français, Jean Badin (1529-1596), avait donné une autre explication à la grande révolution des prix, c’est l’arrivée massive des métaux précieux de 1’amérique vers l’Europe occidentale. A ce titre, Bodin pourrait être considéré comme le premier économiste qui après avoir observé les deux phénomènes. L’arrivée massive des métaux précieux et la grande révolution des prix a établi un lien de causalité entre eux. Selon lui, puisque ces deux phénomènes, se sont produits dans les mêmes pays et durant la même période, il y a de fortes chances que le second phénomène l’inflation soit expliqué parle premier : l’arrivée massive des métaux précieux. Bodin pourrait être considéré alors comme l’économiste qui a donné le point de départ à la théorie quantitative de la monnaie bien qu’il n’a élaboré aucune théorie, seule cette observation sur le lien de causalité entre l’arrivée des métaux précieux et l’augmentation considérable des prix. Une observation qui va être développée et approfondie par les autres économistes de la théorie quantitative de la monnaie qui vont lui succéder. SECTION 2 : Les principes de base de la théorie quantitative de la monnaie L’ensemble des économistes de la théorie quantitative de la monnaie défend les trois principes de base fondamentaux suivants : 1. D’abord, la dichotomie, c’est-à-dire la séparation entre la sphère monétaire (la quantité de monnaie en circulation) et la sphère réelle de l’économie (la production, la croissance, l’emploi, etc...). Les classiques considèrent que l’économie est composée de deux parties : une partie monétaire et une partie réelle. Ces deux parties évoluent d’une manière indépendante l’une de l’autre. Dans ce cadre, l’économiste classique Jean Baptiste Say avait considéré la monnaie comme « un voile », qu’il suffit Prof : F.HAMDI 4 de soulever pour voir la réalité de l’activité économique qui est celle d’un troc, car pour lui « les produits d’échangent contre les produits ». Par conséquent, la monnaie est considérée par les classiques comme une variable exogène, extérieure par rapport à la sphère réelle. 2. Le deuxième principe de base défendu par les classiques est celui de la neutralité. Ce qui signifie que la monnaie est neutre par rapport à la sphère réelle. En ce sens que la monnaie ne peut avoir aucun effet sur 1’activité réelle d’une économie, la production, la croissance, l’emploi, etc… Selon les classiques, la monnaie ne peut augmenter la production et la richesse d’une nation mais elle ne fait que faciliter les échanges au sein de 1’écnonomie. Cette citation de Say peut illustrer parfaitement cette situation «semblables à de l’huile qui adoucit les mouvements d’une machine compliqué, les monnaies répandues dans tous les rouages de l’industrie humaine, facilitent des mouvements qui ne sont plus productifs dès que l’industrie cesse de les employer ». Pour les classiques, non seulement la monnaie n’a pas d’effet sur la sphère réelle, mais elle n’a aucune signification en soi, et elle n’a aucun rôle en dehors de celui de faciliter les échanges. John Stuart Mill économiste classique montre ceci par la citation suivante: « il n’est pas dans l’économie d’une société quelque chose de plus insignifiant en soi que la monnaie, si on la considère autrement que comme un mécanisme pour faire vite et commodément ( simplement), ce que l’on pourrait faire moins vite et moins commodément s’il n’existait pas ». 3. Le troisième principe de base défendu par les économistes quantitativistes est celui du lien de causalité entre la quantité de monnaie en circulation et le niveau général du prix. Prof : F.HAMDI 5 Ainsi, si pour les classiques, la sphère monétaire est séparée de la sphère réelle de l’économie, et si la monnaie ne peut avoir aucun effet sur l’activité réelle de 1’économie. Le seul lien qui peut exister entre la sphère monétaire et la sphère réelle est le niveau général de prix. Par conséquent et selon les classiques, une augmentation de la quantité de monnaie en circulation ne peut avoir pour seul effet qu’une augmentation du niveau général des prix. Or, si la monnaie n’a pas d’effet que sur le niveau général des prix et si elle n’a pas de rôle que celui de faciliter les échanges, les classiques vont conclure qu’elle ne pourrait être demandée pour elle- même. La citation suivante de l’économiste néoclassique Léon Walras confirme cette idée : « le besoin que l’on a de monnaie n’est autre chose que le besoin de marchandises que l’on achètera avec cette monnaie ». SECTION 3 : L’approfondissement de la théorie quantitative de la monnaie 1. L’équation de Ricardo Quant à l’’économiste classique David Ricardo, Il va développer ses premières idées monétaires dans le cadre du fameux débat. Qu’avait connu l’Angleterre entre les partisans et les adversaires de la couverture totale entre la monnaie papier et les dépôts en métaux, appelé « The bullionnist controversy ». Ricardo va formuler la première équation de la TQM en défendant les principes de la dichotomie, de la neutralité et du lien de causalité entre la monnaie et le niveau général des prix : M P T Avec P : le niveau moyen des prix ; M : la quantité de monnaie en circulation et T le volume des transactions Prof : F.HAMDI 6 En partant de l’hypothèse de la dichotomie entre la sphère monétaire M et la sphère réelle T, M et T évoluent alors de manière indépendante l’une de l’autre puisque M dépend des mines d’or et d’argent disponibles et T dépend des facteurs réels comme le volume du travail, la population active, le progrès technique etc…, Et puisque selon les classiques M ne peut avoir aucun effet sur T. Ricardo va conclure que toute augmentation de M a pour seul effet une augmentation de P, le niveau moyen des prix. 2. L’équation de Fisher Irving Fisher est un économiste qui a eu un apport fondamental au niveau de la théorie quantitative de la monnaie. Il a développé ses principales idées dans son livre : « le pouvoir d’achat de la monnaie », dans lequel il défend les mêmes idées que les auteurs quantitativistes à savoir la dichotomie, la neutralité et le lien de causalité entre la monnaie et uploads/Litterature/ cours-tqm.pdf
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- Publié le Dec 05, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
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