La Princesse de Clèves Dissertation Sujet de dissertation : Albert Camus a dit
La Princesse de Clèves Dissertation Sujet de dissertation : Albert Camus a dit à propos de La Princesse de Clèves : « Mme de La Fayette ne vise rien d’autre qu’à nous enseigner une très particulière conception de l’amour. Son postulat singulier est que cette passion met l’être en péril. » Vous vous demanderez dans quelle mesure votre lecture du roman justifie ce jugement. Votre travail prendra appui sur La Princesse de Clèves, des textes et documents étudiés en classe dans le cadre du parcours associé à cette oeuvre et votre culture personnelle. Analyse du sujet : - Qui est Albert Camus ? Ecrivain du XXe s, rattaché au courant littéraire de l’absurde. Il est l’auteur de L’Etranger et de La Peste. - Négation restrictive « ne que ». Mme de LF poursuit un seul but. - « enseigner » : le roman transmet un message. Lequel ? « La passion met l’être en péril ». - « postulat singulier » : « postulat » : principe dont l’admission est nécessaire pour établir une démonstration. « Singulier » : unique, rare, étrange. Les autres écrivains ne pensent-ils pas comme Mme de LF ? Que disent les moralistes du XVIIe siècle (Pascal, La Rochefoucauld) de la passion ? - Implications du sujet : quelle conception de l’amour Mme de LF a-t-elle ? Mme de LF pense que la passion est dangereuse pour l’individu. - « passion » vient du latin patior qui veut dire « souffrir ». La Passion du Christ désigne les souffrances du Christ sur la croix par amour pour les hommes et pour sauver l’humanité. La souffrance est donc associée à l’amour. - « La passion met l’être en péril ». Il faut réfléchir à la passion par rapport à l’homme, à l’individu. Quels sont les effets de la passion sur l’individu ? Plan dialectique : La passion est dangereuse. A contrario, la raison protège l’être. Introduction : « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas » écrit Blaise Pascal dans Les Pensées. Les moralistes du XVIIe siècle ont mis en valeur l’opposition « raison », « passion ». Selon Albert Camus, écrivain du XXe siècle, rattaché au courant de l’absurde, « Mme de La Fayette ne vise rien d’autre qu’à nous enseigner une très particulière conception de l’amour. Son postulat singulier est que cette passion met l’être en péril. ». L’auteur de L’Etranger et de La Peste semble dénoncer la conception « particulière » que Mme de La Fayette a de l’amour dont le postulat est « singulier », étrange. Quelle conception de l’amour a-t-elle ? Nous montrerons d’abord que le roman présente les dangers de la passion, puis qu’il célèbre a contrario la raison et enfin que ce roman peut se définir comme le roman du bonheur vertueux. Proposition de plan : I Le roman dénonce la passion. 1) La passion fait perdre le contrôle de soi. La Princesse de Clèves peut se lire comme un réquisitoire contre la passion. La passion amoureuse est présentée comme dangereuse. Irrésistible, elle est à l’origine d’une dégradation de l’être et d’une perte totale de repères. La passion met en péril le contrôle que l’individu tente d’exercer sur ses pensées, sur son corps, sur ses actes. Ainsi, Mme de Clèves perd tout contrôle d’elle-même lorsqu’elle s’éprend du duc de Nemours : « L’inclination qu’elle avait pour ce prince lui donnait un trouble dont elle n’était pas maîtresse. » La passion peut rendre celui qui en souffre capable des pires extrémités, comme Racine le montre avec sa pièce Phèdre. Le personnage d’Hermione fait assassiner celui qu’elle aime, Hippolyte, par vengeance de ne pas voir sa passion payée de retour. 2) La passion fait souffrir. Le personnage prend conscience de cette déchéance, ce qui entraîne une souffrance accrue. Certains monologues de la princesse rendent compte de moments de lucidité du personnage qui ne lui permettent pas pour autant de reprendre le contrôle d’elle-même. Elle se plaint de ne plus rien maîtriser : « Je suis vaincue et surmontée par une inclination qui m’entraîne malgré moi : toutes mes résolutions sont inutiles. » La passion est dangereuse parce qu’elle expose le sujet à l’oubli de ce qu’il doit à son rang, à sa parole, à ses responsabilités. Dans Andromaque de Racine, Pyrrhus n’hésite pas à négliger ses devoirs de roi pour tenter d’assouvir ses désirs pour sa captive troyenne, pourtant issue d’une cité ennemie de sa propre patrie. 3) La passion peut faire sombrer la personne dans l’adultère et la dissimulation. Mme de Clèves craint de céder à son amour, elle préfère donc tout avouer à son mari pour qu’il l’aide à s’en sortir, après qu’elle a tout dit à sa mère. Elle lance des appels au secours. La passion est donc souvent associée à l’adultère et à la tentation de la faute, elle oblige celui qui en est victime à une perpétuelle dissimulation, qui se révèle particulièrement complexe dans un milieu comme la cour. Mme de Tournon qui a deux amants simultanément vit dans la dissimulation. Le vidame de Chartres cache sa liaison avec Mme de Thémines à la reine Catherine de Médicis. II Le roman célèbre la raison. 1) La raison est recherchée comme antidote de la passion. La raison s’oppose à la passion : la passion pour Nemours fait perdre à Mme de Clèves sa raison. « La douleur de cette princesse passait les bornes de la raison. Ce mari mourant, et mourant à cause d’elle et avec tant de tendresse pour elle, ne lui sortait point de l’esprit [...] et elle se faisait un crime de ne pas avoir eu de passion pour lui, comme si c’eût été une chose qui eût été en son pouvoir. » Mme de Clèves fait un mariage de raison : Mme de Chartres « voyait bien que le prince de Clèves ne l’avait pas touchée, non plus que les autres. Cela fut cause qu’elle prit de grands soins de l’attacher à son mari et de lui faire comprendre ce qu’elle devait à l’inclination qu’il avait eue pour elle avant de la connaître et à la passion qu’il lui avait témoignée ». Seulement, « M. de Clèves ne trouva pas que Mlle de Chartres eût changé de sentiment en changeant de nom. » 2) Le roman raconte la lutte et la victoire finale de Mme de Clèves contre sa passion. Au début du roman, Mme de Clèves ignore ce qu’est la passion. Elle n’éprouve pour son mari que de « l’estime et de la reconnaissance ». Lorsqu’elle rencontre Nemours, elle découvre les signes avant- coureurs de la passion : elle est « surprise », « embarrassée ». Puis, elle prend conscience de ses sentiments. Elle a de « l’intérêt » pour M. de Nemours. Elle se sent abandonnée à elle-même. Elle lutte alors douloureusement contre sa passion. Elle s’oblige à ne jamais donner « aucune marque » de sa passion à M. de Nemours. Elle désire tout avouer à son mari, elle n’est « plus maîtresse de ses paroles et de son visage ». Elle éprouve même de la jalousie à cause de M. de Nemours, parce qu’elle croit que celui-ci en aime une autre. Mais Mme de Clèves est sage, elle maîtrise finalement ses passions. « J’avoue [...] que les passions peuvent me conduire ; mais elles ne sauraient m’aveugler. » A la fin du roman, elle refuse d’épouser M. de Nemours, alors qu’elle est veuve. Sa souffrance est acceptée, surmontée, sublimée. 3) La raison engendre la vertu. Maîtriser ses passions est un idéal et cet idéal permet à l’individu d’être vertueux. Au début du roman, Mme de Chartres a présenté à sa fille la vertu sous un jour heureux : « Elle lui faisait voir [...] combien la vertu donne d’éclat et d’élévation à une personne qui avait de la beauté, et de la naissance. » A l’extrême fin du roman, Mme de Clèves « pass[e] une partie de l’année dans [une] maison religieuse et l’autre chez elle : mais dans une retraite et dans les occupations plus saintes que celles des couvents les plus austères ; et sa vie, qui fut assez courte, laissa des exemples de vertu inimitables ». Le roman s’achève sur un éloge de la vertu, puisque c’est ce mot qui clôt le roman. Ce roman est donc le roman de la vertu. III Le roman propose une certaine conception du bonheur. 1) Malheur et passion. L’héroïne vertueuse est récompensée, alors que les héros qui se sont mal comportés sont punis. L’histoire de Diane de Poitiers nous avertit sur les dangers de l’amour et de la cour, celle d’Anne Boleyn présente l’issue fatale de la passion. Diane de Poitiers est chassée de la cour, à la mort d’Henri II. Anne Boleyn est assassinée par son mari qui s’est mis à la jalouser. Tous ces récits dénoncent les effets de la passion. Ils mettent en garde la princesse de Clèves et le duc de Nemours sur les dangers de la passion. La passion suscite la uploads/Litterature/ dissertation-laprincessedecleves-citation-de-camus.pdf
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- Publié le Mai 20, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
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