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Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of Ottawa http://www.archive.org/details/bibliothquedel73ecol $ BIBLIOTHÈQUE DE l'École DES HAUTES ÉTUDES PUBLIEE SOUS LES AUSPICES DU MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE SCIENCES PHILOLOGIQUES ET HISTORIQUES SOIXANTE-TREIZIEME FASCICULE MÉLANGES RENIER. — RECUEIL DE TRAVAUX PUBLIÉS PAR L'ÉCOLE PRATIQUE DES HAUTES ÉTUDES (SECTION DES SCIENCES HISTORIQUES ET philologiques), en MÉMOIRE DE SON PRÉSIDENT LÉON RENIER. PARIS F. VIEWEG, LIBRAIRE-ÉDITEUR 67, RUE DE RICHELIEU, 67 1887 / ^ 8- / ^' MELANGES RENIER CHARTRES. liMPKIMERIE DURAND, RUE FULBERT. MÉLANGES RENIER RECUEIL DE TRAVAUX PUBLIÉS PAR L'ÉCOLE PRATIQUE DES HAUTES ÉTUDES (Section des sciences historiques et philologiques) EN MÉMOIRE DE SON PRÉSIDENT LÉON RENIER PARIS F. VIEWEG, LIBRAIRE-ÉDITEUR 67, RUE RICHELIEU, 67 1887 LEONI RENIER V C THESAVRI • EPIGRAPHICI • AFRICANI • CONDITORI ANTiaVITATVM • ROMANARVM • LVMINI CVRATORI • INTEGRO • FIDELI • NAVO MODERATORl-OPTIMO OB • RARAM • FIDEM • INSIGNEM • BENIVOLENTIAM EXIMIAM • ADFECTIONEM MERITA • aVAE • IN • IPSAM • SAEPIVS • CONTVLIT SCHOLA PHILOLOGORVM PARISIENSIS La section des sciences historiques et philologiques de l'École pratique des hautes Études doit en grande partie à Léon Renier l'esprit qui l'anime et qui lui a fait con- quérir si rapidement une place à part entre tous nos éta- blissements d'enseignement supérieur. Il avait parfai- tement compris, d'accord avec la pensée qui inspirait M. Duruy, ce qu'il y avait à faire pour replacer la science française au niveau qui lui appartient. Il fallait que les jeunes gens poussés par une vocation sérieuse vers la critique historique et philologique reçussent une impul- sion continue et une direction précise qui les mît au courant de l'état actuel de la science et des derniers perfectionnements apportés aux diverses disciplines: ils ne pouvaient trouver cette impulsion et cette direction que dans des conférences d'un caractère familier, et ces conférences ne rentraient pas dans le plan de l'ensei- gnement du Collège de France, enseignement qui avait seul le caractère purement scientifique auquel prétendait celui de la nouvelle école. Cette école devait rester étrangère à toute visée professionnelle, et par là elle se plaçait en dehors de l'Université proprement dite. Elle était cependant essentiellement pratique, et l'ad- dition de cette épithète à son nom fut un véritable trait — ij — de génie: elle indiquait que les élèves, guidés par les maîtres, devaient appliquer dans les conférences, comme dans des laboratoires, les méthodes qu'on leur apprenait, et être pour les chefs de travaux, non des auditeurs purement passifs, mais de véritables collaborateurs. Pour obtenir ce résultat, il fallait grouper autour de l'idée nouvelle des hommes qui en comprissent la portée et qui s'y associassent avec une ardeur désintéressée et un entier dévouement. M. Renier sut les trouver. Tous ceux qu'il réunit en 1868 dans la petite salle où il a si souvent présidé nos séances l'aimaient et le véné- raient; il leur avait à tous communiqué son zèle, ses vues élevées, les grandes espérances qu'il concevait. On était heureux de lui faire plaisir, comme on était fier de col- laborer à son œuvre. Le succès, modeste mais incontes- table, de cette œuvre fut la dernière joie de sa vie, troublée à son déclin par tant de tristesses. Il était re- connaissant à tous ceux à qui il devait cette joie, et qui lui devaient, en réalité, Jiien plus encore : la bonne di- rection donnée à leur vie, la satisfaction de leurs aspi- rations les plus hautes, et le bonheur d'une activité féconde dans le champ choisi par eux. Pendant dix-sept ans il a suivi et encouragé nos travaux, vovant prospérer l'arbre qu'il avait aidé à planter, et suivant avec un pa- ternel intérêt les progrès de sa croissance et le dévelop- pement de ses nouveaux rejetons. Notre section a eu deux fondateurs, M. Duruv et Léon Renier. En 1878, elle a eu la joie de fêter sous les aus- pices du premier son dixième anniversaire; elle espérait célébrer le vingtième en offrant au second l'hommage de sa reconnaissance et de son affection. La mort ne l'a pas permis. C'est sur la tombe de Léon Renier que nous déposons la couronne que nous aurions été si heureux de — Hj — placer sur sa tête blanche, et à laquelle chacun de nous a voulu apporter une feuille. La variété et la richesse de cette filiale offrande attestent suffisamment à tous que l'œuvre patronnée par notre cher maître a tenu, au point de vue scientifique, les promesses qu'il s'était faites en l'inaugurant. On reconnaîtra aussi, nous l'espérons, dans les essais de peu d'étendue qui forment ce volume, l'esprit et la méthode qui, sous son inspiration, ont dès l'origine régné dans notre école et continuent à y régner. C'est en les entretenant pieusement que nous rendrons à sa mémoire le culte qui l'aurait le plus touché. LÉON RENIER PAR ERNEST DESJARDINS ]M. Renier refusa toujours de composer une notice sur Bor- ghesi. « Il faut v songer trop longtemps avant d'écrire », di- sait-il. Cette défiance de soi est d'un bon exemple pour ceux qui veulent rappeler ce que fut ?\I. Léon Renier lui-même, et ce que lui doit l'épigraphie latine. Il faudrait v songer quelque temps en effet. Bien montrer la distiiiction de cet esprit si lucide, si ferme, si tempérant dans la recherche du vrai ; marquer les limites qu'il s'était lui-même assignées, non par impuissance, mais par rigueur ; enfin déterminer exactement ce que nous savions de l'administration romaine avant lui, et ce que nous en avons appris grâce à lui, cela demande de la réflexion et du soin. Ce travail sera fait sans doute un jour; on ne cherche ici qu'à en donner une première ébauche, et, pour Intenter, on n'invoque pas d'autre titre que celui d'élève, et le souvenir d'une amitié de trente années. L'œuvre de M. Renier est courte et d'une parfaite unité. Sa vie est extrêmement simple. Il était né à Charleville, le 2 mai 1809, d'une modeste fa- mille lorraine. Ses plus anciens souvenirs se rapportaient aux invasions étrangères de 1814 et 1815. Encore dans sa vieil- lesse, au moment où les impressions d'enfance se ravivent, il racontait volontiers quelque épisode inédit de ces grandes guerres. Comme il arrive aux populations voisines des fron- tières, il avait un sentiment patriotique très vif, quoiqu'il n'aimât pas h le laisser voir. En 1859, un jour que son amie M"*^ Cornu le plaisantait sur son attachement à l'ancienne Rome qui semblait le détacher du présent, il lui répondit net- Mél. Re.nier, a Il E. DESJARDINS tement : « Non, Madame, non, je ne suis pas Romain, ni mo- derne, ni ancien ; je suis Français. •» Son enfance fut grave. Il en passa la plus grande partie chez une vieille tante, dans le village de Yireux, au milieu des Ardennes, Il se promenait seul dans les forets de ce beau et triste pavs, ou bien il s'enfermait pour lire. La biblio- thèque de l'humble maison de Vireux était assez bien pourvue. Par une chance heureuse il s'y trouvait un Rollin, les douze volumes de VHistoire ancienne et les neuf volumes de VHistoire romaine. C'est dans ces pages pleines de candeur et de charme que le jeune Léon Renier fit connaissance avec les études qui devaient être l'occupation et la gloire de sa vie. Même quand il eut contribué à refaire l'histoire vraie de Rome, il garda autant de reconnaissance à Rollin, bien plus, autant d'admi- ration. — « Vous avez un fds, disait-il à un de ses amis ; faites-lui lire Rollin avant toutes choses ; il y prendra le goût de l'antiquité ; il deviendra archéologue, peut-être épigra- phiste : on ne résiste pas à Rollin. » Et aussitôt il descendait à la bibliothèque de l'Université dont il avait la clef, prenait sur un rayon les volumes vénérables et obligeait son ami à les emporter sur le champ. L'avertissement intérieur qui le poussait, dès son enfance, vers les études romaines, ne fut pas le seul à se faire en- tendre. Au collège de Reims où il était élève, il marqua un goût très décidé pour les mathématiques. La sagacité de son esprit, sa disposition à s'absorber dans une recherche, son attention opiniâtre le servaient beaucoup en algèbre et en géométrie ; au point qu'il put, à un certain moment, hésiter sur sa véritable vocation. Il fut même admis à l'Ecole Nor- male pour la section des sciences, mais la révolution de 1830 fut cause qu'il n'y put entrer. En réalité ces aptitudes diffé- rentes ne se contredisaient pas ; l'histoire romaine devait être l'objet de ses études; les méthodes mathématiques lui en pré- parèrent l'instrument. Déduire avec rigueur devint pour lui plus qu'une habitude, et presque une nécessité de son esprit. Cependant, au sortir du collège, il était seul et sans res- sources. Il lui fallut, pour vivre, entrer comme correcteur dans une imprimerie. Là encore les habitudes de patience et de minutie se développèrent chez lui ; il devait rester dé- LEON RENIER III sormais, pour les travaux des autres et pour uploads/Litterature/ melanges-renier-recueil-de-travaux-publies-avec-portrait-de-son-president-par-l-x27-ephe-1887 1 .pdf
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Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Apv 24, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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