CS LA PRUNELLE DE DIEU Tel : 97 58 11 20 /94 47 89 75 Année Scolaire : 2021-202
CS LA PRUNELLE DE DIEU Tel : 97 58 11 20 /94 47 89 75 Année Scolaire : 2021-2022 Classe : Terminales ABCD Durée : 4H DEUXIEME DEVOIR SURVEILLE DU PREMIER TRIMESTRE EPREUVE : Français Situation d’évaluation Le terrorisme, dans son aspect le plus ignoble, s’est révélé au monde le 11 septembre 2001 par la destruction des tours jumelles du World Trade Center. Depuis lors, les actes horribles et odieux perpétrés par les terroristes (islamistes surtout) de par le monde, défraient la chronique et inondent l’actualité. Face à ce déchainement de violence, l’on est tenté de se poser des questions sur les motivations profondes des terroristes et des buts qu’ils s’assignent. Le corpus suivant t’apportera un certain éclairage sur ces aspects. Lis-le et réponds aux questions. Corpus de textes Texte1: Guy Haarscher, «Justifier l’injustifiable?», les démocraties survivront- elles au terroristes?, Bruxelles, Edition Labor, 2002, pp.7-9. Texte2: Amadou Sy, Vol 243, Strasbourg, Le cercle de minuit, 2007, p. 54 Texte3: Marwane Ben Yahmed, « Après Charlie », Jeune Afrique n°2818 du 11 au 17 janvier 2015, p.6. Texte1 : Justifier l’injustifiable ? Il ne faut pas trop s’attacher à l’aspect spectaculaire de la destruction des Twin Towers de New York, ce fatidique mardi 11 septembre 2001. Le plus horrible s’est passé à l’intérieur, invisible, dans un enfer de métal porté à la température de fusion, un épouvantable fracas d’étages s’écroulant et écrasant les corps. La télévision a tout montré, du dehors : mais à l’intérieur ? Qui pourrait, qui oserait décrire cela ? Ne nous attardons pas sur ce symbole spectaculaire, avant tout parce qu’un tel intérêt trouble reviendrait à cautionner la logique du terrorisme: quand il tue des innocents, il arrive toujours à nier cette réalité insoutenable en la déplaçant sur le plan d’un combat plus large, et bien entendu pour lui légitime, contre le mal. Le président des Etats-Unis, dans la plupart de ses discours, parle d’un combat du Bien contre le Mal. Certes. Mais le terrorisme islamiste et son idéologie meurtrière ne visent que de convaincre au moins les exécutants de ce que la mort des innocents sera justifiée par une lutte sans merci contre le Mal véritable : l’Amérique, le capitalisme, les chrétiens (« Croisés »), les juifs (« Sionistes »), la sécularisation. Il y a là un renversement radical de perspective, éminemment digne d’attention. Camus, au début de L’Homme révolté, écrivait : « Mais les camps d’esclaves sous la bannière de la liberté, les massacres justifiés par l’amour de l’homme ou le goût de la surhumanité, désemparent, en un sens, le jugement. Le jour où le crime se pare des dépouilles de l’innocence, par un curieux renversement qui est propre à notre temps, c’est l’innocence qui est sommée de fournir des explications». Telle est la terrible inversion des positions du bourreau et de la victime. Qui joue ici le rôle du bourreau ? On répondra, naïvement : celui qui fait lancer, par des commandos-suicides totalement conditionnés, des avions sur les Tours dans le but de massacrer le plus grand nombre d’innocents. Mais voici le renversement de perspective dans toute sa perversité. Première étape : Ben Laden incarne le Mal. Caché dans une caverne peut-être confortable, au fin fond de l’Afghanistan, il a organisé l’assassinat de milliers d’Américains et d’étrangers–parmi lesquels de musulmans–se trouvant là par hasard. Deuxième étape : Ben Laden a frappé au cœur de la puissance américaine, il a détruit les symboles de l’exploitation économique (le World Trade Center, si bien nommé) et de l’oppression militaire (le Pentagone–très partiellement détruit). Le quatrième avion, qui s’est écrasé en Pennsylvanie grâce, dit-on, à l’héroïsme de certains passagers et de membres de l’équipage, aurait été destiné à la Maison Blanche (lieu de l’exécutif) ou au Capitole (lieu du législatif), bref aux symboles de la domination politique. L’économique, le militaire, le politique : trois emblèmes de l’« oppression » américaine, laquelle sera responsable, en particulier, de la misère matérielle et spirituelle d’une grande partie du monde arabo-musulman. Bref, l’incarnation même du Mal. C’est cela qu’ont frappé à leurs propres yeux, s’il leur restait des yeux pour voir, les commandos-suicide. Ben Laden libèrera les vrais croyants. Tous ceux qui se trouvent sur le territoire américain sont complices, donc coupables. Les bourreaux (Ben Laden et Al Qaida) deviennent les défenseurs des humiliés, des offensés, des damnés de la terre, des enfants irakiens affamés par l’embargo, des palestiniens écrasés par l’arrogance israélien. La liste peut être allongée à loisir. Les bourreaux ne sont donc pas les bourreaux : ils ne le sont que pour un regard distrait ou prévenu ; ils défendent en vérité-et eux seuls sont résolus à le faire-les opprimés de la planète contre la puissance américaine en voie de mondialisation. Ceux qui ont été tués devaient l’être. Guy Haarscher, Les démocraties survivront-elles au terrorisme ?, Bruxelles, Editions Labor, 2002, pp.7-9 Texte 2 Les deux terroristes tenaient les passagers en respect. Un lourd silence planait sur la foule hébétée. Tout était allé très vite : le steward tué d'une balle dans la tête, l'hôtesse de la classe affaire, jeune fille d'une vingtaine d'années, égorgée parce que voulant donner l'alarme et le copilote, assommée avec la crosse d'une kalachnikov, avait la tête en bouillie. Ayant mis fin à toute résistance, les deux hommes devinrent maîtres à bord de l'appareil. Aucun passager n'avait osé bouger le petit doigt tant la stupeur et l'horreur étaient grandes. Même les enfants, prompts aux pleurs, n'avaient osé élever la voix. Le silence, chape de béton, recouvrait tout. De prières, point. Dieu lui-même avait quitté ce lieu dans lequel le côté animal de l'homme avait pris le dessus. Les deux individus fixaient tour à tour la cabine de pilotage et les passagers. L'un d'eux prit une grenade et s'avança dans l'allée centrale sous le regard sans vie des occupants des premiers sièges bordant l’allée. Pas après pas, il avançait inexorablement vers la cabine. Il happa, au passage, un enfant dont la mère s’évanouit. Il lui mit la grenade dans la chemise, déclencha le mécanisme et le jeta contre la porte. Un bruit sourd, le sang, comme une pluie, retomba sur les visages incrédules. L’avion tangua, vira sur le côté, se stabilisa et lentement pointa son nez vers le néant. Amadou Sy, Vol 243, Strasbourg, Le cercle de minuit, 2007, p. 54 Texte3 : « Après Charlie » L’attentat qui qui a décimé la rédaction de Charlie Hebdo ce 7 janvier à Paris, et bouleversé le monde entier est le dernier avatar en date d’une « guerre » sans limites déclenchée au lendemain du 11 septembre 2001. Treize ans plus tard, et malgré l’élimination, le 02 mai 2011, d’Oussama Ben Laden, dont le corps sera ensuite jeté aux requins, elle n’aura abouti qu’à aggraver le mal : un cancer dont la tumeur principale a été détruite, ou presque, mais dont les métastases, plus ou moins grandes, se sont développées ou répandues à la vitesse de l’éclair. Etat Islamique (EI), Aqmi, Talibans, Boko Haram, Shebab, Jabbar al-Nosra, Ansar Eddine, Ansar al-Charia…Le terrorisme aveugle n’a plus de noyau ni de centre. Il est partout, parfois sous la forme de véritables unités combattantes, comme au Moyen-Orient et en Afrique. Le temps des Ben Laden et des Zawahiri, intellectuels issus des classes moyennes ou supérieures, est révolu. Ils sont désormais remplacés par des petits chefs quasi analphabètes et à peine éduqués qui n’ont trouvé que la kalachnikov pour sortir de la misère et de la frustration dans laquelle leur condition sociale et leur environnement les avaient enfermés. Et pour exister, ils lèvent en claquant les doigts, grâce à cette même perspective, mais aussi à la peur et à l’argent des troupes qui n’ont pas besoin d’être aussi fournies que celle de l’EI, par exemple (entre 30 000 et 100 000 hommes selon les estimations) pour frapper et terroriser. A ces filiales de l’horreur en terre d’Islam se sont ajoutés des individus isolés, qui, à leur échelle, poursuivent les mêmes objectifs, notamment en Europe. Comme, entre autres, Mohamed Merati, Medhi Memmouche ou les frères Kouachi, ces français musulmans qui ne se sentent pas ou plus citoyens de leur pays natal et qui n’ont pour seule raison de vivre que de faire le Jihad, chez eux ou ailleurs. Ouvrons les yeux : dans le meilleur des cas, le monde ou les pays musulmans où sévit ce fléau n’en viendront à bout que dans plusieurs décennies. D’abord en s’employant à l’éradiquer impitoyablement par la force. Puis en coupant les racines du mal grâce à l’éducation et au développement. Mais aussi, il serait peut-être temps que certains s’en persuadent, en cessant de lui fournir ses munitions les plus mortelles : l’humiliation ressentie par une partie des musulmans, à Gaza comme aux Mureaux, à qui on dénie les droits les plus élémentaires ou qu’on frappe d’un ostracisme « bête et méchant », comme l’auraient dit les fondateurs de l’ancêtre de Charlie Hebdo, Hara-Kiri… Marwane Ben Yahmed, « Après Charlie », Jeune Afrique n°2818 du 11 au 17 janvier 2015, p.6 Consignes I- Question sur la compétence uploads/Litterature/ ds-3-3145781-2021-2022-35-66-25.pdf
Documents similaires
-
24
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Nov 16, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
- Taille du fichier 0.4613MB